UNE CINQUANTAINE DE CAPITAINES D’INDUSTRIES S’ORGANISENT EN SYNDICAT
Pour la défense de leurs intérêts
Une trentaine de chefs d’industries pesant au total près de 1.000 milliards FCFA en chiffre d’affaire ont mis en place le Syndicat des professionnels de l’industrie du Sénégal (Spis). Le but de ce syndicat est de défendre les intérêts des industriels, de résoudre les problèmes liés à l’importation et aux difficultés qu’ils rencontrent au port Autonome de Dakar (pad). Le PDG de Nma Sanders Ahmed Amar a été désigné hier de manière provisoire président du Spis.
Les industriels sénégalais ont toujours avancé en solo. Jusque là, il n’y a pas eu d’associations ou de syndicats réunissant les patrons d’industries installées au Sénégal. Et pour défendre l’intérêt de tous les acteurs, ils ont décidé hier de mettre en place le Syndicat des Professionnels de l’Industries du Sénégal (Spis).
Pour le Président directeur général de NMA Sanders, Ameth Amar, chaque chef d’industrie défendait son entreprise en solo. Et aujourd’hui, on veut porter le combat de tous les industriels sénégalais. «Tout le monde est d’accord que nous étions la masse silencieuse, ce qui n’est pas bon. Nous avons beaucoup de sujets à débattre. Nous devons être à côté de l’Etat afin de lui donner des conseils, mais aussi exister en défendant nos intérêts», a expliqué Ameth Amar qui a été choisi comme président du Spis avant la tenue de l’Assemblée générale. Lors d’une rencontre à laquelle ont pris part plus de dix chefs d’entreprises ou leurs représentants, les membres du syndicat ont souligné que l’objectif de cette organisation est de défendre les intérêts des industriels, car ils souffrent énormément dans l’exercice de leurs activités. La première chose à laquelle ils veulent apporter des solutions, indique Ameth Amar, c’est le problème des chèques impayés.
Pour lui, ce n’est plus un délit de remettre à une personne un chèque sans provision. «Aujourd’hui, le juge ne peut rien faire contre celui qui délivre un chèque impayé, c’est juste un papier. A partir du moment où ce n’est plus un délit, cela devient un gros problème pour les industriels. Nous sommes tous victimes de cette injustice», a lancé le Pdg de NMA Sanders. M. Amar et ses camarades industriels souffrent également au moment de l’importation au Port Autonome de Dakar.
LE SPIS PESE 1.000 MILLIARDS FCFA
Initié par le directeur général des Grands Moulins de Dakar, Frank Pavard, le Syndicat professionnel de l’Industrie du Sénégal se veut une entité forte qui va poser sur la table tous les problèmes liés à leurs activités. Pour être membre du SPIS, il faudra peser lourd. Car, il est fait pour les entreprises qui font un chiffre d’affaire de 5 milliards Fcfa au moins. «Nous avions élevé la barre très haute avec 10 milliards, mais nous l’avons ramené à la moitié afin de toucher tout le monde, parce que pour un début, nous voulons avoir de la qualité avant de penser au nombre», explique Ameth Amar qui ajoute que le SPIS va regrouper des entreprises qui font au total près de 1.000 milliards de francs de chiffres d’affaires en tout. «C’est quelque chose de nouveau, c’est du jamais vu au Sénégal», dit-il. Les membres du syndicat veulent également gagner le pari du consommer local. Ameth Amar estime que les gens doivent savoir que le pays appartient à tout le monde. «Ce qu’on veut, c’est produire et consommer sénégalais, ce sera le vrai sujet qu’il faudra mettre sur la table», lance-t-il.