LES VACATAIRES DE L’UCAD CRIENT LEUR RAS-LEBOL ET MENACENT DE BOYCOTTER LES EXAMENS
Après dix mois d’arriérés de salaire, les enseignants non titulaires de l’UCAD disent en avoir assez du sort qualifié de «jaay doole» que leur réserve le ministre des Finances, surtout à l’approche de la fête de Tabaski

Après dix mois d’arriérés de salaire, les enseignants non titulaires de l’UCAD disent en avoir assez du sort qualifié de «jaay doole» que leur réserve le ministre des Finances, surtout à l’approche de la fête de Tabaski. Ces enseignants vacataires qui indexent Amadou Ba considéré comme responsable de cette situation, menacent de boycotter les examens du second semestre à la faculté des lettres si rien n’est fait.
«Nous enseignants non titulaires de l’institution, communément appelés vacataires, nous restons dix mois au mois sans percevoir pas un seul rotin, alors que nous bouclons toujours les deux semestres de l’année académique». Ce sont les vacataires de l’université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar qui crient ainsi leur ras-le-bol, surtout en cette période où tout le monde est préoccupé par la fête de la Tabaski qui profile à l’horizon. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction hier, mercredi 08 août 2018, le Collectif des enseignants non titulaires de l’UCAD réclame le paiement de ces salaires. «Maintenant, nous n’en pouvons plus et prions les autorités compétentes de nous payer, surtout que la plupart d’entre nous doivent faire face aux exigences de la Tabaski.»
Toutefois, ces enseignants, qui exigent de l’Etat le paiement immédiat de leur dû, menacent de boycotter les examens si rien n’est fait. «Aussi, demandons nous que les paiements soient effectifs sans délai, sans quoi, nous comptons procéder au boycott systématique des examens du second semestre en cours de programmation dans certains départements, surtout de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines qui accueillent l’essentiel des vacataires.» Ils appellent ainsi le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (SAES) à faire preuve de beaucoup plus de solidarité. «Nous invitons nos collègues du SAES à faire preuve davantage de solidarité et les autorités à beaucoup plus de mansuétude envers ces professionnels de l’enseignement supérieur qui effectuons les 75% des activités d’enseignement, corrections, élaboration d’épreuves, surveillance pour recevoir en contrepartie un traitement indigne de notre statut et pour percevoir nos modiques émoluments à des délais indus.» Ils trouvent cette situation «navrante», en ce sens qu’à l’UCAD, il n’y a que 1000 titulaires parmi les 4000 enseignants que compte l’université de Dakar. «Cette situation navrante et préoccupante pose indiscutablement la problématique de la ‘’vacatarisation’’ outrancière de l’université qui ne dispose que de 1000 enseignants titulaires de l’institution parmi les 4000 qu’elle compte. Cette situation ne peut pas continuer, ont toujours crié les responsables du Syndicat Autonome des Enseignants du Supérieur (SAES).»