SUR LES TRACES DE CHEIKH AHMED TIDIANE CHERIF
Dans le cadre de la célébration de la nuit du Laylatoul Khadr à Fes, la caravane spirituelle et culturelle, initiée par l’Agence Internationale de Vacances, de Loisirs et de Tourisme (AIVLT) séjourne actuellement au Maroc
Dans le cadre de la célébration de la nuit du Laylatoul Khadr à Fes, la caravane spirituelle et culturelle, initiée par l’Agence Internationale de Vacances, de Loisirs et de Tourisme (AIVLT) séjourne actuellement au Maroc. A la première étape de Casablanca, les 150 pèlerins ont sacrifié à la prière du Nafila à la mosquée Hassan II, œuvre d’art architectural, avec un minaret culminant à 210 mètres d’altitude.
La Grande mosquée Hassan II de Casablanca a été la première étape officielle de la caravane spirituelle et culturelle du Sénégal, qui séjourne actuellement au Maroc. C’est à l’initiative de l’Agence Internationale de Vacances, de Loisirs et de Tourisme (AIVLT). Après la mosquée de la Mecque, elle est le deuxième plus haut monument religieux du monde, avec un minaret culminant à 210 mètres d’altitude. Avec sa capacité de 100.000 fidèles, la particularité de la Grande mosquée Hassan II, c’est d’être construite au deux tiers sur la mer. D’ailleurs à l’intérieur de l’édifice religieux, il suffit de jeter un coup d’œil à certains endroits pour voir apparaître l’eau de mer. Œuvre d’art architectural qui répond à la tradition culturelle du Maroc et fruit de l’imagination de Michel Pinseau, elle s’impose par sa taille gigantesque et est actuellement le point de convergence des populations de Casablanca dans le cadre de la prière de Nafila. Avec son laser de 30 km de portée orienté vers la Mecque, la haute bâtisse a été construite entre 1986 et 1993 par le groupe français Bouygues et occupe une superficie de 20.000 m2.
La beauté architecturale est manifeste tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la mosquée. En entamant les chantiers de cette gigantesque mosquée, le roi Hassan II avait bien les moyens de les financer intégralement. Mais il a voulu que chaque Marocain y mette son argent. C’est ainsi qu’un appel de fond a été lancé et chaque Marocain invité à verser 2 dirhams, soit 120 Fcfa. La grande mosquée Hassan II est un des rares édifices religieux du Maroc à être ouvert aux non musulmans. Cependant, le visiteur est obligé de casquer pas moins 120 dirhams, soit 7.200 Fcfa, pour y entrer et être guidé par un spécialiste qui décrit jusque dans ses moindres détails l’histoire de la mosquée ; en s’appuyant sur les traditions musulmanes et les arts traditionnels marocains. Après Casablanca, la caravane spirituelle et culturelle, conduite par Ndiassé Gning Directeur Général d’AIVLT, s’est rendue à Marrakech, la ‘’perle du sud’’, la ‘’ville rouge ocre’’. Cette couleur renvoie à l’identification culturelle de la ville, à l’instar de toutes les villes marocaines, comme Casablanca qui porte la couleur blanche. A Marrakech, toutes les maisons, immeubles, services, bref toutes les infrastructures sont peintes en rouge-ocre et cela donne une belle harmonie, surtout avec les bois implantés en plein cœur de la ville et un peu partout, avec des rues bordées de palmeraies. C’est dire que Marrakech, avec son 1,5 million d’habitants est aussi une ville écologique où le respect de l’environnement est inscrit dans les comportements de tous les jours.
Marrakech est une ville impériale, une ville très culturelle qui compte beaucoup de sommités intellectuelles marocaines ; et de grands intellectuels des autres pays arabes sont diplômés de ses universités. La ville abrite également les mausolées de deux grandes figures emblématiques de la Tarikha Tidjanya. Il s’agit de Moulaye Souleymane, qui fut Roi du Maroc. Il a pris contact avec Cheikh Ahmed Tidjane Chérif à Fès, au moment où ce dernier est arrivé d’Algérie. Selon Dr Bachir Ngom, qui a fait sa thèse de doctorat sur la vie et l’œuvre de Cheikh Ahmed Tidjane Chérif, après ce contact, le roi Moulaye Souleymane est allé jusqu’à mettre à la disposition du Cheikh un des Palais Royaux ; mais ce dernier n’y a jamais habité. Moulaye était devenu un lieutenant de Cheikh Tidjane, qui a finalement fait de lui un Moukhadam ; et c’est après qu’il est venu s’installer à Marrakech. L’autre figure emblématique dont le mausolée, visité par la caravane, est situé au cœur de Marrakech, c’est Soukay Rich, un autre disciple de Cheikh Tidjane Chérif, même s’il est né bien après la disparition de ce dernier. Il était juge à l’époque, représentant du roi du Maroc dans les rencontres religieuses.
L’ORIGINE DE LA CARAVANE SPIRITUELLE ET CULTURELLE
La caravane spirituelle et culturelle, portée par l’Agence Internationale de Vacances, de Loisirs et de Tourisme (AIVLT), est née suite à la demande pressante de personnes du troisième âge et de travailleurs à la retraite qui, à force d’envoyer leurs enfants et petits-fils en colonie de vacances, ont senti la nécessité de voir une organisation de ce genre à eux dédiée. C’est ainsi que Ndiassé Gning, Directeur Général d’AIVLT, a saisi cette balle au bond pour initier la dite caravane. Selon lui, la première édition en 2006 n’avait enregistré que 11 participants, et c’est des appartements meublés qui étaient loués pour les loger. Petit à petit le projet a muri, dit-il, et des maisons meublées, l’hébergement a fini par être assuré d’abord par des hôtels 2 étoiles, puis 3 étoiles ; avant que, cette année, des réceptifs 4 étoiles accueillent les 150 pèlerins à Casablanca, Marrakech et Fès. A l’en croire, au début la caravane n’était organisée qu’à l’occasion de la célébration de la nuit du Laylatoul Khadr. Mais maintenant elle a également lieu lors de la célébration de la nuit du Prophète Mohamed (PSL), communément appelée Gamou. De l’avis de Ndiassé Gning, AIVLT a également inscrit sur ses tablettes une autre caravane prenant en compte le circuit Sénégal-Fès au Maroc, Médine en Arabie Saoudite, puis la Oumra à la Mecque avant le retour sur Dakar.
Il affirme d’ailleurs que ce circuit a été testé cette année avec 4 participants. Par ailleurs, selon lui, il y a également le projet d’un voyage triangulaire Sénégal-Aynoumady en Algérie, lieu de naissance de Cheikh Ahmed Tidjane Chérif, ensuite Fès puis retour au Sénégal. Le seul hic, reconnaît-il, c’est l’insécurité qui règne dans cette zone algérienne marquée par des troubles ; et c’est pourquoi les visites nécessitent un encadrement sécuritaire des forces de sécurité. Et à ce niveau, dit-il, les contacts nécessaires sont en train d’être pris, pour lever tous les obstacles.