LA SUPPRESSION DE LA DOT FAIT DÉBAT DANS LA SOCIÉTÉ GABONAISE
La Fédération nationale des syndicats de la culture plaide pour la suppression de la dot au Gabon car celle-ci devient de plus en plus chère. Les familles donnent l’impression que la dot devient une « vente » de la future mariée
La Fédération nationale des syndicats de la culture et des arts a récemment jeté un pavé dans la mare via les réseaux sociaux. Elle plaide pour la suppression de la dot au Gabon car celle-ci devient de plus en plus chère. Les familles demandent trop de présents, donnant l’impression que la dot devient une « vente » de la future mariée. Une proposition loin de faire l'unanimité dans la société gabonaise.
La riposte des Gabonais est massive. Pas question de supprimer la dot qui fait partie des us et coutumes du pays. Martine Moutsinga attend le taxi au rond-point de la démocratie avec sa fille de 13 ans. Elle ne veut même pas entendre parler de l’abolition de la dot : « Quand je regarde ma fille et ce qu’il me donne comme argent pour l’élever, pour l’envoyer à l’école… Son mari doit m’honorer. Il faut que les parents mangent », témoigne-t-elle.
Ouvrier dans le bâtiment, Claude Bounda vient de se marier à la coutume. Il garde un souvenir amer de la dot : « La manière dont j’ai vécu ça, ça a même diminué l’affection que j’ai pour (ma femme). C’est comme si j’achetais ma femme. Moi, j’ai même acheté le groupe électrogène ».
« C’est Africain, nous sommes Africains »
Depuis que le sujet a surgi sur les réseaux sociaux, la question de la dot passionne les Gabonais : « Mon enfant ne peut pas être un cadeau », avance un habitant de Libreville. « Jamais, jamais », réagit un autre. « Nos aïeuls ont commencé par la dot. C’est Africain, nous sommes Africains », « celui ou celle qui a donné cette loi n’a pas été dotée », « on ne peut pas baisser la dot, on doit doter les femmes », estiment d’autres.