LA FAMILLE MANDELA SE DIVISE A NOUVEAU
JOHANNESBURG, 17 déc 2013 (AFP) - La famille de Nelson Mandela, qui a donné une apparence d'unité autour des funérailles du grand homme, s'est en fait divisée en coulisses avant même son enterrement, écrit mardi le quotidien sud-africain The Times.
La querelle a opposé, selon le journal, la fille aînée du héros de la lutte anti-apartheid Makaziwe Mandela, 59 ans, et l'aîné des petits-fils Mandla Mandela, 39 ans. Alors que Mandla se tenait aux côtés du cercueil de son grand-père, exposé de mercredi à vendredi à Pretoria, Makaziwe a fait changer les clés de la propriété de Nelson Mandela à Qunu (sud).
Quand Mandla est arrivé à Qunu samedi, la veille de l'inhumation, "son accès et sa marge de manoeuvre dans la maison étaient limités", a confié au quotidien une source non identifiée.
Makaziwe lui aurait également demandé d'enlever le bétail et les animaux qu'il avait laissés sur la propriété, et les proches de Mandla auraient été évincés de la liste des invités aux funérailles, toujours selon The Times.
Le porte-parole du petit-fils a refusé de" confirmer ou d'infirmer" les informations de cet article. "Mandla préférerait se concentrer sur la préservation et la poursuite des combats de Madiba", a indiqué Freddy Pilusa à l'AFP.
"Sa priorité désormais est de faire du bien à sa communauté et à servir le peuple de ce pays." Mandla s'était déjà trouvé au coeur d'une querelle familiale sordide liés à la localisation de la tombe de son grand-père.
Nelson Mandela avait toujours dit qu'il voulait être enterré à Qunu, le village de son enfance, aux cotés de ses parents et de ses trois enfants décédés.
Mais en 2011, sans consulter le reste de la famille, Mandla avait transféré les corps des trois enfants de Qunu à environ 20 km vers le village natal de Mandela, Mvezo, où en tant qu'aîné des garçons il a hérité du statut de chef traditionnel.
Mandla espérait ainsi obtenir que son grand-père soit enterré à Mvezo pour y développer un complexe touristique autour de la tombe.
Quand la santé du père de la Nation s'est détérioré en juin, le reste de la famille a essayé de lui faire entendre raison, en vain, et elle a dû le traîner en justice pour obtenir le rapatriement des corps.
Mandla s'était alors vengé en révélant des secrets d'alcôves de ses proches lors d'une conférence de presse. Mais depuis la mort du patriarche, le 5 décembre, ses dissensions avaient été mises en sourdine et Mandla avait représenté la famille lors de plusieurs cérémonies officielles.