BIRAME SOULEYE DIOP DEMANDE AU PROCUREUR GENERAL PRES LA COUR DES COMPTES DE PRENDRE LES CHOSES EN MAIN
Dans une lettre adressée le 19 janvier dernier au Procureur Général près la cour des comptes, Birame Soulèye Diop demande à celui-ci d’enclencher des poursuites devant la chambre de discipline financière contre certains gestionnaires publics épinglés.
Le Président du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi (YAW) dénonce la posture du ministre de la Justice et le laxisme du Président de l’Assemblée nationale refusant tous les deux d’enclencher des actions permettant d’éclairer la lanterne des Sénégalais concernant la gestion du fonds de riposte et de solidarité contre les effets de la cOvID-19. Dans une lettre adressée le 19 janvier dernier au Procureur Général près la cour des comptes, Birame Soulèye Diop demande à celui-ci d’enclencher des poursuites devant la chambre de discipline financière contre certains gestionnaires publics épinglés.
Dans son rapport, la Cour des comptes a découvert et relevé de graves fautes et manquements dans l’exécution du fonds Force Covid-19. Le Président du groupe parlementaire de YAW a listé tous les griefs dans sa lettre adressée au Procureur Général près la Cour des comptes. Il s’agit entre autres de fautes de gestion, de détournements de fonds, de dépenses non justifiées, de dépenses sans lien avec la Covid-19, d’attributions systématiques de marchés à des entreprises sans aucune capacité technique, de dépenses fictives, de fausses factures, de montants sans correspondance, de montants non retracés ainsi que des surfacturations manifestes.
Et Birame Soulèye Diop est convaincu que le gouvernement cherche, par sa communication, à remettre en cause le travail extrêmement rigoureux de la Cour des comptes. Il regrette également le fait que le ministre de la Justice, principal destinataire d’une bonne partie des recommandations du rapport, ait ouvertement soutenu qu’aucune suite ne sera réservée aux recommandations de la Cour malgré la gravité des faits auxquels elles font état. Pis, il soutient que le Président de l’Assemblée nationale refuse de prendre les responsabilités qui sont les siennes malgré l’extrême gravité des faits reprochés aux gestionnaires publics du fonds de riposte et de solidarité contre les effets de la Covid19. Or, note-t-il, l’article 68 de la loi organique sur la Cour des comptes indique que le droit de saisine du Président de l’Assemblée nationale a un caractère objectif et fonctionnel ; et qu’il a été conféré à l’occupant du perchoir une voie de droit en tant que premier représentant de l’institution parlementaire. Monsieur Diop d’indiquer qu’à travers son droit de saisine, le Président de l’Assemblée tient un outil de contrôle du Parlement de l’action du pouvoir exécutif. Il rappelle dans la foulée que les députés Aminata Touré et Guy Marius Sagna avaient adressée au Président de l’Assemblée une lettre aux fins de transmettre une question d’actualité au gouvernement dont l’objet porte spécifiquement sur le Rapport de la Cour des comptes relatif à la gestion du fonds « Force Covid ». Malheureusement, soutient-t-il, cette requête est restée vaine. Finalement, monsieur Diop considère que le Président de l’Assemblée nationale refuse systématiquement et en toute illégalité de transmettre la question d’actualité susmentionnée à qui de droit.
Monsieur Diop réclame dans la foulée que le Procureur général près de la Cour des comptes dispose de pouvoirs de poursuites qui lui sont propres et qu'il y a lieu de lui demander de déclencher des poursuites appropriées contre les gestionnaires du fonds « Force Covid » qui se seraient rendus coupables d’infractions énumérées à l’article 57 de la loi organique sur la Cour. Cette demande est d’autant plus justifiée, dit-il, que dans son rapport sur la gestion du fonds de riposte et de solidarité contre les effets de la Covid19, la Cour a demandé au garde des Sceaux, ministre de Justice d'ouvrir plusieurs informations judiciaires contre des gestionnaires publics du fonds.