POURQUOI SONKO DOIT RESTER À LA PRIMATURE
Moundiaye Cissé considère que la présence du leader de Pastef à l'Assemblée serait superflue, compte tenu de la majorité déjà acquise. Il souligne que la fonction de Premier ministre permet une plus grande effectivité dans la mise en œuvre du Projet
Moundiaye Cissé est d’avis que la meilleure station utile pour le pays et le Projet reste la Primature pour Ousmane Sonko. L’éminent membre de la Société civile estime que le leader de Pastef n’a rien à faire à l’Assemblée nationale où il dispose déjà d’une majorité certaine. Le directeur de l’ONG 3 D a établi un bilan globalement positif de l’organisation des élections du dimanche 17 novembre en tirant le chapeau aux services du ministre de l’Intérieur le Général Jean Baptiste Tine. Il s’est réjoui que les législatives du 17 novembre aient été les plus inclusives depuis 2012 puisqu’il n’y a eu aucun recalé à cause du parrainage ou des décisions de justice. Il n’a pas néanmoins manqué d’appeler à des réformes du parrainage, mais aussi l’instauration du bulletin unique du fait que les centaines de millions de bulletin imprimés ont été un gâchis environnemental et financier.
Le directeur exécutif de l’ONG 3 D a dressé un bilan globalement positif du scrutin. Moundiaye Cissé, qui a participé activement à la supervision des élections à travers le Collectif des organisations de la société civile, a tiré le chapeau à l’administration centrale surtout aux services du ministre de l’Intérieur, Général Jean Baptiste Tine, pour la bonne organisation des élections. Seulement ce qui réjouit le plus l’éminent membre de la Société civile sénégalaise, c’est deux choses inédites. La première, c’est que c’est la première fois que des élections sont organisées au Sénégal depuis 2012 sans qu’il n’y ait des recalés du parrainage. La seconde, Moundiaye Cissé applaudit pour dire que depuis 2012, ce sont les premières élections totalement inclusives organisées au Sénégal. Aucune liste n’a été invalidée pour cause de parité, aucun candidat en vue éliminé à cause de raisons judiciaires. Il a cité les cas de Khalifa Sall, de Karim Wade, d’Ousmane Sonko pour des raisons judiciaires et de Bougane Guèye Dany, de Malick Gakou à cause du parrainage. Même s’il reconnait l’importance du parrainage, il prône néanmoins la réforme d’un tel procédé électoral qui demeure une source de contentieux politique et électoral.
Mise en place du bulletin unique
Le directeur exécutif de l’Ong 3D a porté un autre regard critique sur l’organisation des législatives notamment au niveau de la confection des bulletins de vote. « Cette législative de novembre 2024 a été marquée par une pléthore de listes, 41 au total. L’Etat a pris les décisions pour imprimer des centaines de millions de bulletins de votes. Or à l’arrivée, ce fut seulement environ 4 millions de bulletins de vote qui ont été imprimés. C’est un gâchis environnemental et financier énorme. Cela ne doit plus se reproduire pour les futures échéances électorales. A ce niveau, la classe politique doit arriver à un consensus fort pour la mise en place d’un bulletin unique » a indique Moundiaye Cissé.
Pourquoi Sonko doit rester à la Primature
Les législatives de novembre ont ceci de particulier. Elles ont permis de baliser totalement la voie au nouveau régime qui ne peut plus se prévaloir de blocages juridiques, institutionnels et politiques pour appliquer son programme. La voie est libre désormais pour le nouveau régime pour prendre en charge et résoudre les problèmes des Sénégalais. Seulement l’opérationnalité passera nécessairement par la reconduction d’Ousmane Sonko à la Primature. « La Primature est la station qui est à même de permettre à Ousmane Sonko de réaliser le Projet dont il est l’initiateur. A l’Assemblée nationale, le président de Pastef dispose déjà d’une majorité qualifiée. Sa présence au niveau de l’hémicycle n’est pas indispensable. Surtout que l’Assemblée nationale ne fonctionne pas en plein régime. A part les sessions ordinaires et extraordinaires, le Parlement est au ralenti. Ousmane Sonko n’a rien à faire à la Place Soweto. Sa présence est superfétatoire. Cela n’a aucun sens de vouloir développer l’idée d’un Ousmane Sonko à l’Assemblée nationale. Je crois que le débat aujourd’hui, c’est de renforcer les pouvoirs du Premier ministre si le besoin se fait sentir. Parce que la présidence de l’Assemblée nationale est une fonction politique de représentation que de l’effectivité de la gestion du pouvoir » souligne Moundiaye Cissé. Notre interlocuteur ajoute qu’ « une équipe gouvernementale a toujours besoin d’un capitaine. Or la présence de Sonko en Conseil des ministres est une pression positive et stimulante à l’endroit des ministres. Je ne crois pas d’ailleurs à la question de la dualité. Sonko peut être bien présent aux côtés du président Diomaye sans que cela soit une source de blocage. Parce que pour moi, la dualité, c’est plus une affaire de personnes que de fonctions. Ces deux hommes sauront prendre de la hauteur surtout en jouant sur leur complicité ».