LE NOUVEL OPPOSANT EN CHEF, ENTRE DÉFIANCE ET OBSÉQUIOSITÉ
Toutes ces gesticulations de libéraux, membres de la vieille garde politicienne, y compris ce dialogue politique de dernière heure ne cherchent qu’à conforter les scénarios d’autocratie pétrolière pour s’accaparer de nos richesses nationales
Aux mois de février et mars, le peuple sénégalais avait eu droit au feuilleton judiciaire ayant trait à une prétendue diffamation d’un présumé criminel à col blanc, par ailleurs, éminent membre de la mafia politico-bureaucratique, qui préside aux destinées de notre infortunée Nation.
Cette triste affaire avait fini de dissiper nos dernières illusions sur le modèle démocratique sénégalais. Ses épisodes les plus (mélo)dramatiques, qui avaient d’ailleurs connu un retentissement mondial, avaient été ceux où les forces spéciales (BIP, GIGN) avaient, par deux fois, fracassé les vitres des véhicules du leader du Pastef.
Puis vint le mois d’avril marqué par des moments forts, dont la rituelle célébration annuelle, organisée par le pouvoir temporel, de notre vraie fausse indépendance, si justement qualifiée de dé-fête (défaite) par le FRAPP. Elle a connu un éclat particulier, en cette fin de second mandat, comme pour occulter l’atmosphère de fin de régime, avec ses sous-entendus répressifs et ses menaces à peine voilées (chars, drones lacrymogènes...).
Ensuite, nos compatriotes, adeptes, dans leur quasi-totalité, du christianisme et de l’Islam ont clôturé leurs périodes de jeûnes respectivement par la célébration pascale et la fête de l’Aïd-el-Fitr toutes deux fortement impactées par l’austérité économique.
C’est durant cette période empreinte de spiritualité et propice à la promotion de valeurs citoyennes et d’un esprit civique, marquée par la convivialité et la communion, que les deux filleuls du pape de Sopi, tels Laurel et Hardy, ont choisi de dérouler leur "soap opéra" politique insipide sur un air de "je t’aime, moi non plus".
À y regarder de près, les deux compères libéraux, qui s’ils n’ont pas gardé, en même temps, les vaches ont certainement dû boire abondamment de thé ensemble, ne comptent plus que sur les entourloupes et l’instrumentalisation des institutions pour garder le pouvoir au sein de la famille libérale. Et pour cause ! Leurs chances de se présenter à et/ou de remporter la prochaine élection présidentielle sont presque nulles.
Et ce n’est pas en utilisant les vieilles recettes de leur ancien parrain politique qu’ils y parviendront, car elles sont devenues ringardes, avec le temps, quand on pense au concept de parti de contribution et à la logique pendulaire oscillant entre entrisme gouvernemental et démission pré-électorale. Mais il faut reconnaître à Me Wade, que lui avait le génie de se métamorphoser, passant du statut d’homme d’État soucieux de la préservation de l’ordre public à un agitateur sans état d’âme, qui préconisait l’affrontement direct contre les forces de l’ordre..., qui n’est qu’une des nombreuses modalités du combat politique, qu’on doit se garder d’assimiler systématiquement au terrorisme.
Tout cela pour dire que le leader de Rewmi avec sa lettre de démission oscillant entre obséquiosité et servilité, contenant une offre de service comme chef accommodant d’une nouvelle "opposition de sa Majesté" n’a pas retenu toutes les leçons de son mentor et lui confère l’apparence d’un cheval de Troie dans le camp adverse.
En définitive, toutes ces gesticulations de libéraux, membres de la vieille garde politicienne, y compris ce dialogue politique de dernière heure ne cherchent qu’à conforter les scénarios d’autocratie pétrolière ou d’émirat gazier, pour s’accaparer de nos richesses nationales à leur profit et à celui de leurs maîtres impérialistes. Nous n’en voulons, pour preuve que ces tentatives maladroites de criminaliser les opposants politiques qu’on cherche, à l’aide d’une justice instrumentalisée, à caricaturer sous les traits des terroristes menaçant nos acquis républicains et démocratiques, dans un contexte de négationnisme de l’existence de détenus politiques et d’atteintes aux libertés. Le but du jeu est de justifier une prolongation du régime de Benno Bokk Yakaar par le biais du mal nécessaire que serait un "deuxième quinquennat" illégal et illégitime.
C’est précisément cette manière de faire la politique que la jeunesse rejette et qui explique le succès grandissant des nouvelles générations d’hommes politiques se battant pour un ordre social plus juste et la libération de l’Afrique.