LE BILAN DES AFFRONTEMENTS PASSE À 16 MORTS
Une nouvelle personne est morte samedi dans des troubles à Dakar, portant à 16 le nombre de décès depuis la condamnation jeudi d'Ousmane Sonko à deux ans de prison, selon le ministère de l'Intérieur
Une nouvelle personne est morte samedi dans des troubles à Dakar, portant à 16 le nombre de décès depuis la condamnation jeudi de l'opposant sénégalais Ousmane Sonko à deux ans de prison, selon le ministère de l'Intérieur, qui note une "nette baisse des points de tension et des arrestations".
"Beaucoup d'activités ont repris hier (samedi) soir et ce (dimanche) matin avec la fin de l'interdiction de la circulation des motocycles", a-t-il ajouté. Des manifestations spontanées ont suivi jeudi la condamnation de l'opposant Ousmane Sonko, candidat déclaré pour la présidentielle de 2024, et condamné à deux ans de prison ferme pour avoir poussé à la "débauche" une jeune femme de moins de 21 ans. Cette décision le rend pour l'heure inéligible.
M. Sonko, populaire auprès des jeunes, crie depuis le début de l'affaire à un complot du président Macky Sall pour l'éliminer politiquement. Samedi soir, des heurts ont éclaté dans certains points localisés de la capitale, de sa banlieue et dans le sud du pays, mais de bien moindre intensité que lors des deux premiers jours de contestation qui ont fait 15 morts officiellement.
La présence des forces de sécurité a légèrement diminué dimanche. Les réseaux sociaux, comme WhatsApp, Facebook et Twitter, sont toujours coupés par le gouvernement mais le ministre de l'Intérieur a laissé entendre samedi soir qu'ils seraient rétablis quand la situation serait calmée. Les appels à la retenue et au dialogue se sont multipliés ces deux derniers jours, de la part de plusieurs pays, d'organisations internationales et de personnalités sénégalaises, tels que le chanteur Youssou N'Dour ou le footballeur Sadio Mané. Mais les camps d'Ousmane Sonko et de Macky Sall se renvoient la responsabilité des violences et des morts.
Dans un communiqué dimanche, le Pastef, parti de M. Sonko, condamne "la répression meurtrières des forces de défense et de sécurité" et accuse le pouvoir d'utiliser "des milices privés" pour "mater" les populations civiles. Il donne un bilan de 19 morts parmi les manifestants. Il exhorte les Sénégalais "à se défendre par tous les moyens et à riposter".
Le gouvernement dénonce pour sa part les "actes de vandalisme et de banditisme", oeuvre des partisans de M.Sonko soutenus par des "forces occultes", "des étrangers" venus "déstabiliser le pays" et le "plonger dans le chaos".