GUY MARIUS SE DEFOULE SUR PAPE MALICK NDOUR
La question de l'émigration clandestine a été au cœur des débats lors du passage du ministre de la Jeunesse, de l'Entrepreneuriat et de l'Emploi Pape Malick Ndour à l'Assemblée nationale.

Les députés ont examiné hier le projet de budget 2024 du ministère de la jeunesse, de l'Entrepreneuriat et de l'Emploi. Au cours de la plénière, le ministre Pape Malick Ndour a été interpellé sur plusieurs sujets dont l'émigration clandestine. Conscient des dangers du phénomène de l'émigration irrégulière, Pape Malick Ndour a lancé un appel poignant aux jeunes en les invitant à faire confiance au gouvernement.
La question de l'émigration clandestine a été au cœur des débats lors du passage du ministre de la Jeunesse, de l'Entrepreneuriat et de l'Emploi Pape Malick Ndour à l'Assemblée nationale. Le ministre a profité de la tribune pour lancer un cri du cœur à l'endroit de jeunes qui tentent tous les jours l'émigration clandestine. «Je suis d'accord avec eux des difficultés qu'ils rencontrent. Je suis d'accord qu'on doit mobiliser des ressources au profit de cette jeunesse. Il nous faut davantage de mécanismes permettant de régler les problèmes Mais nous n'avons pas le droit d'abandonner ou de quitter ce pays.Un pays que nous devons construire puisque nous sommes les délégataires légitimes», affirme le ministre de la Jeunesse. Il invite ainsi les jeunes à continuer à faire confiance à l'État, au président de laRépublique, à son gouvernement et à son Premier ministre Amadou Ba. «Nous sommes conscients que l'État doitfaire encore des efforts mais nous apprécions les actions de l’État. Elles sont incommensurables. En attestent les nombreux programmes et projets que l'État a mis en faveur des jeunes depuis 2012», ajoute Pape MalickNdour. Il lance en outre un appel à tous les acteurs, notamment aux acteurs de l’opposition, de la société civile, aux guides religieux. «Je pense que s'il y a un consensus fort qu'il faudrait avoir aujourd'hui, c'est celui autour du phénomène de l'émigration irrégulière. Cette question, de mon point de vue, doit être abordée avec compassion et non pas avec passion. Parce que ceux qui partent sont souvent intoxiqués», souligne le président du conseil départemental de Guinguineo. A ses yeux, la grande offensive, c'est avant tout de dire aux jeunes qu'ils ne doivent pas partir et qu'ils peuvent avoir des solutions chez eux.
LE QUOTA ALLOUE AU PROGRAMME «XËYU NDAW ÑI» A ETE DEPASSE AVEC 67 000 EMPLOIS
Revenant par ailleurs sur les efforts de l’Etat, notamment sur la question de l’employabilité des jeunes, Pape Malick Ndour reconnaît, à travers le programme «Xëyu ndaw ñi», notamment le recrutement spécial, que beaucoup d’efforts ont été consentis. A cet effet, il rappelle que le quota alloué à ce volet a été dépassé avec 67 000 emplois créés alors que l’objectif était 65 000 emplois. S’agissant de la qualité des emplois créés dans le cadre du programme «Xëyu ndaw ñi», le ministre a souligné aussi que c’est grâce à ce programme que 5 000 enseignants ont été recrutés, en plus du recrutement des forces de défense et de sécurité avec une perspective claire d’intégration dans les corps tels que la police. «Dans chaque secteur, une politique publique est adossée à une perspective réelle pour permettre aux jeunes d’avoir une pérennité en matière d’emploi», ajoute le ministre. En outre, Pape Malick Ndour renseigne que grâce au programme «Xëyu ndaw ñi», plus de 500 personnes ont été recrutées et seront affectées dans les maisons de la jeunesse et de la citoyenneté. Ainsi, par rapport au nombre d’emplois créés exclusivement par le ministère de la Jeunesse, de l’Entrepreneuriat et de l’Emploi, le ministre a annoncé un nombre de 700 volontaires du service civique national, en plus des autres quotas dans le cadre de la correction territoriale, ce qui fait un total de près de 6 000 emplois créés.
GUY MARIUS SAGNA : «AU LIEU D’ALLER CIRER LES PLATEAUX DE TELEVISION, VOUS AURIEZ DU VOUS OCCUPER DE LA POLITIQUE DE LA JEUNESSE DU PAYS»
Auparavant, certains députés ont dénoncé l’absence d’une politique de la Jeunesse. De l'avis du député Guy Marius Sagna, le départ massif des jeunes s'explique par une mauvaise politique du gouvernement. «Un gouvernement qui ne peut créer que 30 000 emplois, alors que chaque année vous avez plus de 300 000 demandeurs d'emplois, c'est normal que vous ne puissiez pas régler ce problème», regrette le député. Pire, poursuit-il, le gouvernement a donné les marchés aux étrangers. «C'est donc normal que les entreprises sénégalaises ne puissent pas absorber les questions d'emploi», peste Guy Marius Sagna. A ses yeux, c'est une faillite du Président Macky Sall et du plan Sénégal émergent. Il dénonce en outre l'insouciance du Ministre Pape Malick Ndour, par rapport aux préoccupations de la jeunesse. «Monsieur le ministre, nous sommes le 29 novembre, il y a toujours certains jeunes du programme civique national qui n’arrivent pas à percevoir leurs salaires. Voilà votre politique de jeunesse : retard de salaire, emprisonnement. Au lieu d’aller cirer les plateaux de télévision, vous auriez dû vous occuper de la politique de la jeunesse du pays », tonne amèrement l’activiste. Pour sa part, Ndèye Satala Diop estime que le problème de l'emploi des jeunes n'est pas lié à un problème de budget. «Je constate que chaque année, on augmente le budget alloué à la jeunesse. Cela n’a pas empêché les jeunes d'émigrer ou de se confronter à un problème d'emploi. Je pense qu'il faut chercher les problèmes ailleurs», affirme la parlementaire.