LE DOSSIER DE CANDIDATURE DE SONKO INVALIDÉ
Selon Me Ciré Clédor Ly, la juridiction suprême a argué que le dossier de candidature de Sonko était incomplet. Pourtant, "l'administration avait refusé de remettre à l'opposant tous les documents nécessaires à sa candidature", a-t-il déploré
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Le Conseil constitutionnel du Sénégal a définitivement rejeté vendredi la candidature à la présidentielle du 25 février de l'opposant emprisonné Ousmane Sonko, a rapporté l'AFP. Cette décision vient clore un bras de fer judiciaire entre l'opposition et les autorités qui a tenu en haleine le pays ces derniers mois.
Selon Me Ciré Clédor Ly, avocat de l'opposant, la juridiction suprême a argué que le dossier de candidature de Sonko était incomplet. Pourtant, "l'administration avait refusé de remettre à l'opposant tous les documents nécessaires à sa candidature", a-t-il déploré. Lors de la vérification du dossier, "la commission a été dans une composition irrégulière parce que la loi prévoit que cette vérification devait se faire en présence du candidat ou du mandataire", a-t-il également estimé, dénonçant une "farce électorale".
Cette décision vient entériner l'invalidation de la candidature de l'opposant, déjà largement compromise par sa condamnation à six mois de prison avec sursis pour diffamation, rendue quelques jours plus tôt par la Cour suprême. Figure de la contestation politique au discours souverainiste et panafricaniste, très populaire auprès de la jeunesse sénégalaise, Ousmane Sonko cumule les ennuis judiciaires depuis 2021. Emprisonné depuis fin juillet notamment pour "appel à l'insurrection", il dénonce des complots visant à l'écarter du scrutin présidentiel.
Ce rejet définitif risque d'accentuer les tensions dans le pays, où de précédents épisodes de troubles meurtriers avaient suivi les démêlés judiciaires de l'opposant. Ses partisans ont d'ores et déjà annoncé le dépôt de "recours prévus par la loi", dénonçant une "volonté d'aller vers des élections qui dès le départ manquent de transparence".