LES LEADERS DE «KHALIFA PRESIDENT» METTENT LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL DEVANT SES RESPONSABILITES
La coalition Khalifa président se dit déterminée à rester dans une dynamique d’aller aux élections et de continuer sa campagne électorale sur le terrain avec les populations.
Face à la presse, hier, les membres de la conférence des leaders de la coalition « Khalifa président » ont dit leur détermination à ne pas laisser passer la loi constitutionnelle reportant l’élection présidentielle au 15 décembre prochain et prolongeant par la même occasion le mandat du président de la république Macky Sall jusqu’à l’élection de son successeur. Répondant à l’invitation de la plateforme de la société civile ‘Aar Sunu Election’, la coalition Taxawu sénégal appelle les populations à rester mobilisées pour défendre leurs intérêts et aspirations.
« La coalition Khalifa président se dit déterminée à rester dans une dynamique d’aller aux élections et de continuer sa campagne électorale sur le terrain avec les populations. La coalition Khalifa Président n’est mêlée ni de près ni de loin à une quelconque dictature ni forfaiture orchestrée par le pouvoir et le président Macky Sall », a d’emblée déclaré Khalifa Sall, le leader de la coalition Taaxawu Sénégal. « Nous sommes en train de ternir l’image de notre pays. Ces images de brutalités et de violences des forces de l’ordre sur des femmes et des journalistes gazés en direct sont des images de honte pour notre démocratie en 2024. Ceux qui prennent certaines décisions doivent en mesurer toute la portée. La mort est devenue ordinaire dans nos manifestations politiques. On doit respecter la sacralité de la vie humaine et elle doit être hors de portée de notre combat politique », a soutenu à cette occasion Moussa Tine, une des figures de proue de cette coalition.
Le Conseil Constitutionnel doit prendre son courage à deux mains
Selon lui, le Conseil constitutionnel ne peut pas se déclarer incompétent par rapport à la loi constitutionnelle reportant la présidentielle, il y a un rôle éminent attendu des sages comme arbitres du jeu politique. D’après Moussa Tine, le peuple interpelle et demande au Conseil constitutionnel de prendre son courage à deux mains comme il l’avait fait pour sa décision rendue en 2016 sur la réduction du mandat du président de la République. Le Conseil constitutionnel, a-t-il dit, est compétent pour tout ce qui est opérations électorales. « Nous ne pouvons pas accepter que le Conseil constitutionnel, après nous avoir fait le coup de 2016, revienne aujourd’hui nous dire qu’il n’a pas compétence pour juger sur le mandat. C’est le décret que Macky Sall a pris (Ndlr, annulant la convocation du corps électoral) qui a installé le pays dans la crise actuelle. Nous sommes dans une République. Tout ce qui nous intéresse c’est l’établissement de l’ordre constitutionnel », a dit M. Tine, dénonçant le fait que des dispositions intangibles de la Constitution soient agressées. « 14 députés ont déposé un recours en inconstitutionnalité de la loi reportant l’élection présidentielle. Nous mettons le Conseil constitutionnel devant sa responsabilité historique. Le problème le plus dangereux aujourd’hui est que le conseil constitutionnel décide qu’il n’est pas compétent. Le 02 avril, Macky Sall ne sera plus être président de la république et le Conseil constitution sera obligé de constater la vacance du pouvoir et de prendre les dispositions nécessaires pour assurer la continuité de la République et la sauvegarde du Sénégal », a conclu le conseiller politique de l’ancien maire de la capitale. Quant au député maire de Dakar et directeur de campagne de la coalition Khalifa Président, Barthelemy Diaz, il a soutenu que l’Assemblée nationale n’est ni outillée, ni habilitée à prolonger le mandat du président de la République. Selon lui, l’institution législative ne se rend pas compte de la gravité de l’acte qu’elle vient de poser mais dans tous les cas, estime-t-il, leur coalition et tous les démocrates sont obligés de se dresser contre cette forfaiture pour défendre les principes constitutionnels.
Le président de la coalition, Khalifa Sall, estime quant à lui qu’il faut que le pays se rassemble malgré les divergences de ses composantes. « Ceux qui ont perdu leurs vies sont des martyrs, ils sont des héros de la démocratie sénégalaise. De 2021 à nos jours, on a enregistré beaucoup de morts qui luttaient pour leur droit et la démocratie. Il n’y a pas un régime plus liberticide que ce pouvoir qui est unique dans les annales de ce pays », a fusillé Khalifa Sall tout en saluant les sacrifices des journalistes pour le triomphe de la démocratie. Selon lui, la coalition Taxawu Sénégal ne cautionne pas le dialogue auquel appelle le président de la République et ne saurait y prendre part. La position du candidat de la coalition Khalifa Président, c’est qu’« il faut lutter pour qu’on n’ait pas un report car nous, nous ne parlons pas de dialogue ».