LES PIQUES DE L'AS DE CE MARDI
Les 15 manifestants déférés au parquet à Thiès, libres
Les violentes manifestations de vendredi dernier à Thiès ont été marquées par 16 arrestations. Selon nos sources, une des personnes arrêtées a été libérée ce jour par la police, en l’occurrence un enseignant qui avait une santé fragile. Les 15 autres ont été déférées hier au parquet où elles ont décroché la liberté provisoire. Elles sont poursuivies pour participation à une marche interdite, destruction de biens d'autrui et seront jugées en flagrant délit le lundi 19 février 2024.
Les mineurs relâchés, les autres manifestants de Kaolack déférés
Une trentaine de personnes ont été arrêtées entre Kaolack et Nioro, le vendredi dernier dans le cadre des manifestations contre le report de l'élection présidentielle de février 2024. 16 parmi les 26 qui ont été interpellées à Kaolack ont été déférées et vont comparaître le 21 février prochain. Toutefois, ces dernières ont bénéficié hier d'une liberté provisoire, parmi elles, l'on note des élèves. Les potaches mineurs qui ont été également interpellés ont été purement et simplement relaxés. Dans le département de Nioro, une dizaine d'arrestations a été enregistrée. Parmi les personnes mises aux arrêts, il y avait des mineurs qui ont également été relâchés. Il faut rappeler que les élèves du lycée technique et commercial Abdoulaye Niass de Kaolack et ceux du lycée de Maba Diakhou de Nioro ont délogé, hier, les élèves des autres établissements scolaires pour exiger la libération de leurs camarades.
Libération des manifestants à Mbour
Le pouvoir joue la carte de l’apaisement. Les manifestants qui ont été arrêtés lors des manifestations contre le report de l’élection présidentielle ont été tous libérés. Au total, il s'agit de 27 personnes qui ont été arrêtées par la police à Mbour. Après leur défèrement auprès du procureur, le coordonnateur départemental de l’ex-Pastef, Mamadou Lamine Diaïté et la coordonnatrice départementale du mouvement des femmes (jigeeni pastef), Fatou Fall ont été relaxés. Ils étaient arrêtés au même titre que d’autres jeunes à la préfecture de Mbour alors qu’ils étaient en caravane. Ce lundi, tous les manifestants arrêtés lors de la contestation contre le report de la présidentielle ont tout simplement été libérés après leur face-à-face avec le procureur.
Une journée sans école à Mbour
Les élèves de la commune de Mbour ont été délogés hier par leurs camarades qui ont fait le tour des établissements privés comme publics. Sans distinction, les potaches ont sorti leurs camarades pour exiger la libération des enseignants qui ont été arrêtés dans le cadre des activités politiques. Le matin vers 9h, les élèves sont sortis pour dénoncer l’arrestation des professeurs mais aussi la mort de l’étudiant Alpha Yaya Tounkara, tué lors de la manifestation des étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Ainsi, les cours ont vaqué dans la quasi-totalité des écoles.
L’UGB exige la lumière sur le décès d’Alpha Yéro Tounkara
Suite au décès par balle de l’étudiant Alpha Yéro Tounkara, lors des manifestations contre le report de l’élection présidentielle, à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, le Conseil d'administration de l’université s’est réuni le week-end en séance extraordinaire pour se prononcer sur la crise. Les membres du conseil ont précisé que cette crise malheureuse n'est nullement liée aux questions pédagogiques et sociales dans le fonctionnement de l'université. Ainsi, ils condamnent la mort de l'étudiant lors des affrontements regrettables les opposant aux forces de défense et de sécurité. Par ailleurs, le conseil d’administration constate les diligences faites par les services compétents pour prendre en charge les victimes. En outre, il exprime sa solidarité et sa compassion aux parents du défunt et à toute la communauté universitaire. Le conseil annonce, dans un communiqué, la mise en place d’un comité de crise chargé, en rapport avec le Recteur, les représentants d'étudiants, le personnel administratif, technique et de Services (PATS), le personnel d'enseignement et de Recherche (PER), de créer les conditions d'un retour à la paix dans l'espace universitaire. Et il lance un appel à tous les membres de la communauté de l'UGB pour une union sacrée autour de la préservation de la sécurité des personnes et des biens dans l'espace universitaire.
Thierno Alassane Sall contre l’amnistie
Le leader de la République des Valeurs prévient qu’accepter d’aller au dialogue en échange d’une amnistie, c’est trahir le peuple. Dans une note reçue à «L’As», le député rappelle ce qu’il avait écrit : «accepter l'amnistie par le dialogue, c'est faire le choix de trahir les intérêts du Sénégal. C'est chercher à sauver un régime englué dans le deal et le parjure. Voilà ce que j'écrivais en 2020, aux pages 15 et 16, dans mon livre Le Protocole de l'Élysée». A l’en croire, Macky Sall et son équipe savent que leurs responsabilités sont documentées [...]. Ils sont hantés par la perspective de devoir répondre de leurs actes, car le peuple ne pardonnera jamais. C’est pourquoi il pense que leur salut réside dans une loi d'amnistie qui effacerait tous les crimes et délits économiques dans une fenêtre de temps qui couvrirait les affaires les concernant. «Que faire devant un tel diagnostic vital d'une omerta organisée ? Obéir à des convenances qui, en définitive, protègent des personnes qui ont violé les intérêts supérieurs de la Nation ?» s’interroge le parlementaire.
Le Sudes/Esr décrète un arrêt total de travail
Le syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (SUDES), section enseignement supérieur, appelle ses membres à un arrêt total de travail, mardi 13 et mercredi, pour manifester leur deuil suite à la mort de l’étudiant Alpha Yéro Tounkara. Ce dernier, étudiant en licence de géographie à l’université Gaston Berger (UGB), est décédé, vendredi, à l’hôpital régional de Saint-Louis où il avait été acheminé après avoir été blessé durant les manifestations de protestation contre le report annoncé de l’élection présidentielle du 25 février. Prenant la pleine mesure de la gravité de la situation, le bureau national du Sudes/Esr appelle tous les militants à observer, en signe de deuil, un arrêt total de travail le mardi 13 et le mercredi 14 février 2024, avant de condamner vigoureusement ces actes ignobles et d’exiger de l’État que toute la lumière soit faite rapidement sur cette affaire extrêmement grave. Il demande aussi que les coupables soient traduits devant les tribunaux et que justice soit rendue. Le syndicat déplore qu’Alpha Yéro Tounkara rejoigne la liste déjà trop longue des étudiants décédés dans les confrontations entre étudiants et forces de l’ordre dans les universités sénégalaises.
Le réseau des jeunes maires tire sur Mimi Touré et Cie
Le réseau des jeunes maires de la mouvance présidentielle accuse Aminata Touré et certains opposants d’être les instigateurs du report de la présidentielle. Face à la presse hier, le président du réseau El hadji Ibrahima Ba a précisé que le report de l'élection présidentielle n'est point une volonté du Président Macky Sall mais plutôt une proposition de leaders politiques de l'opposition de l'acabit de Mimi Touré, Thierno Alassane Sall, Bougane Guèye Dany, Boubacar Camara et consorts qui, « en bons rentiers de la violence et de la fourberie, ont agité le report de la présidentielle pour ensuite s'ériger, aux yeux de l'opinion, comme des remparts contre la décision ». M. Ba regrette leur duplicité. C’est pourquoi le réseau des jeunes maires de la mouvance s’érige en défenseurs du Président Macky Sall. Ces élus lui apportent leur soutien. Ainsi, le réseau s’engage à être son bouclier. Dans le même sillage, El hadji Ibrahima Ba lance un appel solennel à tous les jeunes du Sénégal pour qu’ils refusent d'être les otages des politiciens encagoulés. Pour les membres du réseau, plus que jamais, l'appel au dialogue du président de la République est la seule issue possible pour aboutir à des consensus forts pour préserver ce que nous avons de plus cher, notre stabilité.
La délégation de la Cedeao reçue par le président de l’Assemblée
La délégation parlementaire de la CEDEAO a entamé ses rencontres avec les différentes autorités dans le cadre d’une médiation. Hier, elle a été reçue par le président de l’Assemblée nationale du Sénégal, Amadou Mame Diop. Le président de l’Assemblée nationale est revenu sur la genèse du dossier, tout en précisant que cette loi constitutionnelle n’est pas une révision ou une modification de la Constitution, mais une dérogation aux dispositions de l’article 31 de la Constitution qui permet un réaménagement du calendrier électoral. Il a dit aux membres de la délégation du Parlement de la CEDEAO, conduite par son président Mohamed Tunis Sidie accompagné de quatre députés et trois fonctionnaires parlementaires, que le président de la République n’est pas l’initiateur de ce processus qui est exclusivement parlementaire. Selon Amadou Mame Diop, le chef de l’Etat avait le choix entre donner un avis favorable ou défavorable, ou alors prendre acte. Il a préféré la troisième option, a dit le président de l’Assemblée nationale.
La mission de la Cedeao reçue par les groupes parlementaires
Restons avec la mission parlementaire de la Cedeao qui s’est entretenue lundi, tour à tour, avec les différents groupes parlementaires de l’Assemblée nationale et divers autres acteurs politiques, avant de poursuivre ses travaux dans la journée du mardi qui sera marquée, notamment par des discussions avec des membres de la société́ civile. Pour rappel, l’objectif de cette mission est de s’informer sur les causes des récentes tensions politiques survenues au Seńegal à la suite du report de l’élection présidentielle et aux évènements consécutifs, en vue de faire des recommandations utiles aux autorités de la Cedeao, aux autorités sénégalaises.
Adji Sarr s’oppose au dialogue
Adji Sarr n’a visiblement pas tourné la page Ousmane Sonko qu’elle avait accusé de l’avoir violée plusieurs fois et de la menacer de mort. Suivant sans nul doute toute l’actualité qui est en lien avec le maire de Ziguinchor, la masseuse la plus célèbre du Sénégal a certainement sautillé de son lit quand elle a entendu que Sonko allait sortir de prison pour participer éventuellement au dialogue initié par le Président Macky Sall. Très en colère, elle a pris son portable pour manifester son désaccord par rapport à la libération du leader de l’ex-PASTEF, à travers une story. « Je ne pardonne pas, il doit purger sa peine, un point, un trait. Je ferai face, peu importe les conséquences », a-telle écrit. Sa réaction en a suscité beaucoup d’autres sur les réseaux sociaux.
Interdiction de la marche silencieuse
Le collectif «Aar sunu élection» va devoir se plier à la décision du Préfet de Dakar qui a interdit la marche silencieuse prévue aujourd’hui à partir de 15h entre la Fastef et le rond-point du jet d’eau. Pour motiver sa décision, le Préfet indique que «l'occupation de l'itinéraire choisi aux horaires retenus risque de perturber gravement la libre circulation des personnes et de leurs biens au regard des problèmes de mobilité notés actuellement». Ainsi Chérif Mouhamadou Blondin Ndiaye invite les leaders du collectif à proposer un nouvel itinéraire qui fera l’objet d’une instruction.