LE SENEGAL ET LES MEDIATEURS NIGERIANS
Obasanjo sous Wade, Tinubu sous Macky Sall, Bis repetita. Comme en 2012, cette fois-ci encore, c’est un autre Nigérian, Bola Tinubu, qui est aux manettes pour ramener autour d’une même table de négociations le président de la République et l’opposition.
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Le président du Nigéria était attendu au Sénégal ce lundi. Et cette visite devait être une médiation suite à la crise provoquée par le report de la Présidentielle. Même si Bola Tinubu est le président en exercice de la Cedeao, ce déplacement, décalé ou annulé, rappelle la médiation de son compatriote Olusegun Obasanjo en 2012 lorsque Wade a décidé de faire un 3e mandat contre vents et marées.
Missions de Tinubu et de Obasanjo
Bis repetita. Comme en 2012, cette fois-ci encore, c’est un autre Nigérian, Bola Tinubu, qui est aux manettes pour ramener autour d’une même table de négociations le président de la République et l’opposition. Le déplacement du président en exercice de la Cedeao à Dakar, annoncé hier, a été repoussé ou annulé (?). Un de ses prédécesseurs à la tête du Nigéria, Olusegun Obasanjo avait échoué en 2012, même s’il n’était plus président de la République. En tant que chef de la Mission d’observation électorale dépêchée par la Cedeao et l’Union africaine, Obasanjo était venu à quatre jours de la tenue du scrutin du 26 février, négocier avec le Président Wade. Révélant les termes de sa mission à Dakar, il disait : «Vous de la presse avez utilisé le mot médiation. Nous sommes venus ici pour une mission de paix, qui comprend deux parties. Une partie consacrée à une mission d’observation électorale. La seconde est une mission de prévention. Les deux sont liées.».
Quand l’opposition exigeait le retrait de la candidature de Wade
En 2012, alors candidat à la Présidentielle, l’opposant Macky Sall déclarait sur Rfm : «Un président qui n’a plus de mandat n’en est pas un. Il peut essayer d’avoir la force, en ce moment, il reste chef de l’Etat par la force. La force du peuple est incommensurablement plus forte que toute tentative de confiscation. Il doit respecter le calendrier républicain.» Outre Macky Sall, les autres candidats comme Moustapha Niasse, Cheikh Tidiane Gadio, Idrissa Seck, Ibrahima Fall avaient campé sur leur position de poursuivre le combat jusqu’au retrait de la candidature du chef de l’Etat sortant, Abdoulaye Wade. Alioune Tine, alors président de la Rencontre africaine de défense des droits de l’Homme (Rddho) et coordonnateur du M23, déclarait : «Nous avons dit aujourd’hui que les conditions pour que des élections transparentes, apaisées, ne sont pas réunies.» Et le candidat de la coalition Idy4Président d’abonder dans le même sens : «C’est évident avec la situation actuelle de tensions qu’on ne peut plus parler de scrutin libre et transparent, puisque les candidats n’ont pas la liberté de mener campagne comme ils veulent, là où ils veulent.».
Quand Obasanjo proposait 2 ans de plus pour Wade
Pour Moustapha Niasse, candidat de Bennoo Siggil Senegaal, «il a été clairement dit que cette mission n’est pas une mission de médiation mais une mission de paix, dans le langage diplomatique il y a de grandes différences parce que la mission de paix est plus large, elle a plus de pouvoir et plus de liberté pour travailler qu’une mission de médiation tout court, et c’est un diplomate qui vous parle». Tinubu négocie avec un président qui a déclaré qu’il est hors course. Obasanjo voulait deux ans de plus pour Wade. Ce qui avait fait pschitt puisque ni l’opposition ni le Président sortant ne voulaient en entendre parler.