LES ELEVES DE L’ECOLE BILINGUE SENEGALO-AMERICAINE BLOQUENT LA CIRCULATION SUR BOURGUIBA
PRIVES D’ACCES A LEUR ECOLE :

La reprise des cours a été différée ce lundi à l’école bilingue sénégalo-américaine. Pour cause, les élèves n’ont pu accéder à leur établissement car le corridor d’accès qui débouchait sur l’avenue Habib Bourguiba a été détruit par le nouveau propriétaire de la maison mitoyenne, un fils de Serigne Abass Sall qui a racheté le terrain des héritiers de Mamadou Dia.
Les cours n’ont pas repris hier lundi comme prévu à l’école bilingue sénégalo-américaine. En effet les deux cents collégiens et lycéens ont investi l’avenue Bourguiba pour protester contre ce fait accompli perpétré par le promoteur immobilier, Moustapha Sall. A l’origine de cette affaire une acquisition d’un terrain contigu à leur établissement et dont le corridor de séparation servait de voie d’accès à l’école. Le nouveau propriétaire de la maison des héritiers de Mamadou Dia a tout bonnement détruit le corridor en creusant un vaste cratère avec des engins en vue de faire le fondement d’un immeuble à usage commercial, si l’on en croit un des responsables de l’EBSA.
Selon Saliou Ndaw, « nous sommes des locataires qui occupons ces locaux depuis 1999. L’objet du contentieux c’est la porte qui mène à notre établissement. Le contentieux oppose notre bailleur au nouveau propriétaire du terrain qui jouxte notre établissement », a expliqué, Saliou Ndao, Directeur adjoint associé de l’EBSA.
Même s’il ne conteste la régularité de la propriété du Sieur Sall, le directeur adjoint associé précise que ce dernier ne devait pas procéder à la destruction de leur unique accès car la configuration du site en question a fait que le pâté de maisons attenant à l’avenue Bourguiba s’ouvre uniquement sur ce côté, et de l’autre il y a des maisons qui s’ouvrent à l’intérieur de la cité Bourguiba, mais il s’agit d’un titre foncier privé appartenant à la Sicap. Ce qui empêche toute possibilité d’ouverture vers l’intérieur. « En réalité ces terrains ne constituaient à l’origine qu’un seul appartenant à l’ancien Président du Conseil sénégalais, Mamadou Dia’’, a-t-il précisé. A l’en croire, sur le plan de masse du site il y a deux titres fonciers un appartenant à l’Etat et l’autre privé détenu par la Sicap. Sur le titre de l’Etat les six maisons qui y sont ont accès unique sur Bourguiba, c’est pourquoi ce long corridor avait été prévu pour permettre d’accéder à l’une des propriétés de l’ancien Président du conseil.
Celui qui a vendu ce terrain n’a, en fait, pas matérialisé la sortie (à l’origine du contentieux foncier). Mais la sortie en question a été utilisée par tous les locataires qui ont occupé ce lieu depuis 47 ans. Le cadastre n’a jamais soulevé ce problème et a même autorisé la transaction entre notre bailleur et l’ex propriétaire du terrain’ », a-t-il ajouté.
Face à cette situation, les élèves et tout le staff de l’établissement sont désorientés et stressés par l’angoisse de l’incertitude, « la situation est stressante pour les élèves, parce qu’ils ne savent pas, s’il y a une solution en vue, ce qui est un réel problème pour nous » a dit M. Ndaw qui n’a pas hésité à aller fouiller dans les archives du cadastre pour se faire une opinion sur le fond du problème.
Pour l’instant c’est la solution judiciaire qui semble être privilégiée par les responsables «C’est en 1978 que le terrain a été vendu à l’actuel bailleur de l’EBSA et c’est au mois de juillet que les problèmes ont démarré avec la destruction du mur de l’établissement’’. Quand j’ai constaté les faits et j’ai requis un huissier pour faire le constat», a-t-il indiqué.
Impuissants face à la situation, les responsables de l’établissement s’en remettent à la justice du pays qui les oppose à un fils du chef religieux El Hadji Abass Sall « nous n’avons pour le moment aucune solution transitoire. Toutefois, nous faisons confiance à la justice de notre pays. Nous sommes une école privée, raison pour laquelle nous avons loué d’autres sites où nous allons continuer les cours avec les élèves concernés. Toutefois, ‘‘cette situation ne peut pas continuer parce que 250 élèves sont concernés. Il n’est pas possible de continuer dans une telle situation avec eux», a-t-il dit.