ENTRETIEN D’ESPACES VERTS À DAKAR, ENTRE ÉCOLOGIE, UTILITÉ SCIENTIFIQUE ET RENTABILITÉ
A Dakar, les espaces d’entretien et de vente des plantes se multiplient. ces espaces participent à la régénération végétale et donnent un meilleur visage à l’environnement urbain.
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A Dakar, les espaces d’entretien et de vente des plantes se multiplient. Aménagés dans certaines rues de quartiers ou aux abords des grandes routes de la capitale, ces espaces participent à la régénération végétale, donnent un meilleur visage à l’environnement urbain, tout en permettant aux acteurs de gagner un peu d’argent.
Mohamed Sène est propriétaire de l’un des jardins situés dans la zone de captage, à côté de l’autoroute. Il totalise plus de vingt ans d’expérience dans ce domaine. Ce métier, dit-il, est avant tout une passion pour lui. Malgré ces difficultés qui ont pour nom manque d’eau, rareté de la clientèle, etc., il ne compte pas chercher un autre travail. « J’aime ce travail, et je m’y épanouis. Le plus important, pour moi, c’est que ces plantes puissent contribuer à donner une meilleure santé aux populations. Nous participons aussi au reboisement de beaucoup de sites rendant ainsi l’environnement beaucoup plus sain et attractif », souligne le sexagénaire.
Plantes fruitières et ornementales (jardin, balcon et terrasse), etc. À Dakar, nombreux sont les espaces de conception, d’entretien et de mise en vente de végétaux. Ils se situent, pour la plupart, au bord des grandes routes. En plus des plantes décoratives et autres, le maraîchage se pratique aussi parfois dans ces espaces.
À la zone de captage, ces périmètres s’étalent sur des dizaines de mètres. Les jardiniers sont à pied d’œuvre, arrosant les plantes et s’occupant en même temps de la pépinière. L’endroit est quasi humide et laisse admirer la beauté de la nature. Ces plantes enjolivent les lieux. Un puits est foré dans chaque parcelle pour les besoins fréquents en eau.
Ngor Ndour évolue dans ce milieu depuis dix ans. Il connaît parfaitement le nom de chaque plante. Dans son périmètre, lauriers, ficus, citronniers, palmiers, etc., sortent des entrailles des pots de fleurs où ils étaient piqués. « Notre principal problème, c’est le manque d’eau, alors qu’elle reste indispensable à l’évolution des plantes dont certaines ne survivent pas à la mauvaise qualité de l’eau tirée de nos puits » déclare-t-il.
Faible rentabilité économique
Près de la Faculté des sciences et technologies de l’éducation et de la formation (Fastef) ex-Ecole normale, sur l’avenue Bourguiba, des espaces d’entretien et de vente de plantes sont aménagés des deux côtés. L’arrêt de bus est bondé de monde. Vendeurs et passagers se disputent le trottoir. La circulation est fluide. Le jardin de Moussa Ndong longe le mur de l’Ecole normale et jouxte le trottoir. Plusieurs espèces de plantes poussent dans son périmètre. Mais, les cocotiers leur ravissent la vedette. Son collaborateur Cheikh Diouf s’occupe de l’arrosage. Moussa, quant à lui, se charge du compostage. Des feuilles de filaos mortes mélangées avec de la paille produisent de la matière organique. Il affirme ne pas avoir eu des compétences professionnelles dans ce domaine, mais il a appris le métier sur le tas.
« Notre objectif, c’est de participer au reboisement de l’environnement et de rendre le cadre plus beau et plus attractif », soutient-il. Selon lui, il est difficile de gagner beaucoup d’argent dans ce métier, parce que la clientèle est irrégulière. « Malgré cela, nous avons un métier noble qui permet d’embellir et d’enrichir la biodiversité dans ce contexte de menace environnementale. Ces jardins constituent une solution à la déforestation », soutient-il.
La touche des étudiants de l’Ucad
Mbeurgou Samb, étudiant en Master 2 Enseignement en Science de la vie et de la terre (Svt) fait savoir qu’en plus de leurs aspects décoratifs, ces plantes ont des vertus médicinales. Selon lui, le corossolier, par exemple, dont le nom scientifique est annona muricata, est un remède contre le diabète. « Pour une multiplication végétative, nous utilisons des méthodes de greffage, de bouturage, de marcottage et d’ébourgeonnage. Ceci permet aussi de renforcer la qualité de la plante afin qu’elle soit plus résistante », apprend-il.