NDIAGANIAO NE SERA PAS UN MUR DES LAMENTATIONS
Le bourg de Ndiaganiao est en passe d’être au top dans le palmarès des célébrités nationales. Car avant de l’avènement à la magistrature suprême d’un de ses illustres fils,
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Le bourg de Ndiaganiao est en passe d’être au top dans le palmarès des célébrités nationales. Car avant de l’avènement à la magistrature suprême d’un de ses illustres fils, Son Excellence Bassirou Diomaye Faye, cette localité a connu son heure de gloire pendant les années soixante-dix. En atteste, entre autres faits, un tube composé par le talentueux Baobab orchestra de Dakar en l’honneur justement de cette localité du département de Mbour.
**Kaay lène ñu liggèye njagañaw ndax sunu rèw mëna dème kanam** (littéralement : construisons notre village Ndiaganiao pour le développement de notre pays). Ainsi chantait Balla Sidibé (paix à son âme) en l’honneur de ce terroir qui compte d’éminents cadres parmi lesquels feu Doudou Ngom, un de nos plus grands ministres de l’Education nationale et surtout syndicaliste chevronné, Nafi Ngom Keïta, inspecteur général d’Etat, un corps de contrôle dont elle fut d’ailleurs la patronne avant de diriger l’Ofnac, des journalistes de renom comme Diégane Ndour, qui fit les beaux jours de la Radio-Sénégal (et aussi un promotionnaire de Mamadou Oumar Ndiaye), Jean Meïssa Diop, Modou Ngom, Ousmane Djité pour ne citer que ceux-là.
Il est donc clair qu’à l’aune du savoir, Ndiaganiao est un creuset de têtes bien faites dont le savoir-faire et le patriotisme sont bien ancrés dans la tradition. Le must vient d’être réalisé avec la victoire de Bassirou Diomaye Faye au premier tour de la présidentielle du 24 mars 2024.
Cependant, en vertu de la dignité et de la résilience dans la tradition sérère, on peut soutenir que ce succès ne donnera pas la grosse tête à Ndiaganiao et ne transformera pas cette localité chargée d’histoire en mur des lamentations. Le code d’honneur sera sans aucun doute bien partagé afin qu’aucun enfant du bourg ne transgresse l’héritage pour verser dans le trafic d’influence et l’impertinence.
Le temple de Ndiaganiao n’en sera pas pour autant préservé de l’opportunisme éhonté d’une caste de prébendiers prêts à tout pour accéder désormais aux bonnes grâces de Son Excellence le Président Bassirou Diomaye Faye. Les tentations sont multiples et les opportunistes ont plusieurs cordes à leur arc.
A l’échelle nationale, certains observateurs perçoivent le président Bassirou Diomaye Faye et son ami Ousmane Sonko comme la résurrection du binôme Léopold Sédar Senghor et Mamadou Dia. Qu’il plaise à Dieu que leur amitié éprouvée, contrairement à l’exemple des deux hommes d’Etat qui ont conduit notre pays à l’indépendance, soit pérenne et ingénieuse au grand bonheur du Sénégal. Il leur faudra donc tuer en leur fort intérieur toute tentation susceptible d’engendrer la suspicion, la méfiance et la défiance. Le Sénégal, qui a tant souffert des errements des régimes précédents, ne saurait se permettre un gâchis de plus. Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, en dépit de toutes les prédictions alarmistes de leurs adversaires, ont l’impérieux devoir de ne pas décevoir l’adhésion des Sénégalais à leur « projet ».
Les patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), de même que leurs partenaires dansla gouvernance de rupture qu’ils vont mettre en oeuvre pour la reconstruction de l’État, doivent résolument prendre les problèmes du pays à bras le corps. Au Sénégal, tout est prioritaire et urgent, ilsied donc de privilégier des mesures fortes qui impacteront, à court et moyen termes, la vie des populations. Ensuite, initier un pacte de stabilité sociale avec lestravailleurs de sorte que la politique économique du pays puisse être réorganisée et remise sur une rampe de progrès. Sous ce rapport, l’État devra sanctionner les tricheurs et accompagner les opérateurs économiques au management progressiste. La préférence nationale, tant exigée, devra obéir aux critères de performance et de sacrifices pour soutenir le renforcement des piliers de l’économie nationale.
Eu égard aux attentes incommensurables des Sénégalais et à la déliquescence desfacteurs économiques, le redressement du Sénégal ne se fera pas hic et nunc pas plus qu’il ne faudra fixer les objectifs en termes de tout ou rien. Le travail, la patience et la solidarité doivent être le bréviaire du peuple.