UN DUO EXECUTIF, 100 RISQUES
Ousmane Sonko sera le Premier ministre du Président Bassirou Diomaye Faye. Un duo de Pastef, porteur du projet, l’un en tant président du parti, l’autre en tant que candidat vainqueur de l’élection. Mais échapperont-ils au duel des duos ?
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C’est finalement Ousmane Sonko qui sera le Premier ministre du Président Bassirou Diomaye Faye. Un duo de Pastef, porteur du projet, l’un en tant président du parti, l’autre en tant que candidat vainqueur de l’élection. Mais échapperont-ils au duel des duos ?
Les tractations de Azalaï Ousmane Sonko est le Premier ministre du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Les derniers faits et gestes corroboraient en tout cas son implication au plus haut sommet. Au cœur même de la chose publique. Il comptait prendre toute sa place. Parce qu’il n’est pas un accompagnant d’autant plus que c’était lui le «seul» plan, avant le plan B comme Bassirou. Dans les tractations de Azalaï, l’hôtel devenu leur QG depuis leur libération de la prison du Cap Manuel, le leader du Pastef et le candidat de la coalition Diomaye Président avaient déjà retenu leur schéma : un duo. Ce matin du 2 avril, dans la «salon d’honneur» du Centre des expositions de Diamniadio, Ousmane Sonko avait le «statut» de chef d’Etat. Puisque les caméras de la Rts ne le quittaient pas dans ses échanges et accolades avec les hôtes de la cérémonie de prestation de serment.
Pm avant l’heure
S’il n’a pas été à la passation de pouvoir au Palais, Sonko y a débarqué quelques minutes plus tard à bord d’un 4X4 de couleur blanche avec son chef de protocole Djibril Guèye. Et dans la feuille d’audience, le président de Pastef, parti dissous, est bien aux côtés du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, qui s’est débarrassé de son écharpe. Sonko, dans sa chemise africaine et son bonnet, a assisté presque à toutes les audiences que le chef de l’Etat a accordées hier à des autorités invitées à la cérémonie de prestation de serment. Le journal de 20H de la Rts a d’ailleurs montré Ousmane Sonko lors des tête-à-tête avec l’ancien Vice-président de la Banque mondiale Makhtar Diop. On le voit en train d’écrire avec son ordinateur au moment où le Président et l’ancien ministre de l’Economie du Sénégal dans le premier gouvernement de Abdoulaye Wade échangeaient. S’il n’y avait pas encore de décision qui lui conférait des fonctions officielles, Ousmane Sonko avait tout de même pris… fonction aux côtés de son ami. A la place d’un Directeur de cabinet officieux. Il était aussi présent lors de l’audience avec le Premier ministre rwandais, porteur d’un message de félicitation de Paul Kagamé. En attendant, le Président Faye va préparer son message à la Nation de veille de la fête de l’indépendance. Puis la cérémonie de levée des couleurs au Palais, le lendemain.
Le duo à l’épreuve
L’on assiste aujourd’hui donc à un exécutif Pastef, ce qui semble logique puisque la mise en œuvre du «projet» requiert une cohérence et surtout une maitrise du programme. Et il n’y a pas mieux que son concepteur pour se charger de l’exécution de la politique du chef de l’Etat, qui n’est autre que ce programme qu’ils partagent. Sonko qui a accueilli sa nomination avec «honneur» a rappelé qu’il est question de «changer durablement et structurellement» le pays. Il dit mesurer «la confiance» que le Président Faye a placée en lui. Il est évident que ce duo a toutes les ressources pour réussir sa mission, dans l’entente. Mais c’est aussi la crainte du destin souvent fatal au Premier ministre – et même aux amis- qui ne peut pas quitter les esprits. Dans les mots utilisés par Ousmane Sonko, il suinte justement ce partage, pas seulement au nom du projet, mais de son actionnariat dans cette élection du Président. Le premier Premier ministre de la 3e Alternance est conscient que la mission du Président Diomaye Faye est «exaltante», mais «délicate».
Sonko : «Pas question de le laisser seul assumer cette lourde responsabilité»
Dans cette logique, le nouveau Pm, qui a assuré sa «loyauté» et son «dévouement» au chef de l’Etat, a souligné que c’est un programme «Souverain juste et prospère» qu’ils ont «élaboré en commun, défendu en commun». Par conséquent, il est formel : «Il ne sera pas question de le laisser seul assumer cette lourde responsabilité. Je voudrais dire aux Sénégalais, chacun et chacune, là où il se trouve, que ce projet est le sien et que chacun devra donner le meilleur de lui-même pour que nous éteignions les objectifs que nous nous sommes assignés pour le Sénégal et non pas pour le Président Bassirou Diomaye Faye. C’est d’autant plus important que nous articulons notre programme autour de la citoyenneté, de la participation collective. Nous donnerons tout ce que nous avons, nous ne ménagerons aucun effort pour atteindre la rupture, le progrès et le changement définitif dans le bon sens.»