COÛT DE MACKY SALL AUX CONTRIBUABLES SÉNÉGALAIS
Les problèmes financiers ne font plus partie des tracasseries des ex-présidents grâce au décret 2013-125 du 17 janvier 2013 que Macky Sall avait lui-même signé. Le désormais ancien chef de l'État coûtera 120 millions FCFA/an
(CF: décret 2013-125 du 17 janvier 2013)
A la fin de leur mandat, les ex-présidents de la République ne redeviennent pas des citoyens comme les autres. Les problèmes financiers ne font plus partie des tracasseries des ex-présidents grâce au décret 2013-125 du 17 janvier 2013 que Macky Sall avait lui-même signé. Un décret qui leur garantit une généreuse pension, maison de fonction, salaire mensuel, personnel affecté à leur service, assurance maladie pour eux et leur femme et une série d’avantages jusqu’à leur décès. Le décret numéro 2013-125 attribue à tout ancien président un traitement mensuel de 10 millions de FCFA. En guise de dispositif de soutien, mentionne le même communiqué, l’Etat du Sénégal octroie une assurancemaladie étendue au conjoint, deux véhicules, un téléphone fixe, un logement et du mobilier d’ameublement. Selon la présidence, «en cas de renoncement au logement affecté, tout ancien président de la République perçoit une indemnité compensatrice d’un montant mensuel net de 4, 5 millions francs CFA». En plus de cela, «l’Etat du Sénégal prend en charge, à hauteur de 40 millions francs CFA par an, le coût des billets d’avions de chaque ancien président de la République et de son (ses) conjoint(s)». «Tout ancien chef de l’Etat qui décide de s’établir hors du Sénégal peut s’attacher les services de quatre collaborateurs de son choix. Ces derniers sont rémunérés dans les mêmes conditions que les personnels affectés dans les postes diplomatiques et consulaires du Sénégal».
• Macky coûtera 120 millions FCFA/an : Un ex-chef d’Etat du Sénégal a également droit à un aide de camp, des gendarmes pour la sécurité de son logement, deux gardes du corps, un agent du protocole, deux assistantes, un standardiste, un cuisinier, une lingère et un jardinier. Tout ce personnel est directement sous contrat et payé par l’Etat du Sénégal. En tout cas, si on se fie au décret, douze mois d’indemnités mensuelles d’un ex-chef d’Etat sénégalais font 120 millions francs CFA. Rappelons que le président Wade a renoncé au logement de l’Etat. Ce qui lui donne droit à l’indemnité de logement mensuel de 4,5 millions F CFA, soit 54 millions par an.
•Les avantages des anciens présidents français : En France, un document intitulé «rapport et propositions» sur «la situation des anciens présidents de la République» commandité par le président Hollande, en mars 2016, considère comme «revenu inconditionnel» la pension mensuelle payée en espèces à Chirac, d’Estaing et Sarkozy. Les autres avantages attachés à leur statut alimentent la rubrique «dispositif de soutien» qui varie selon que les bénéficiaires l’acceptent ou pas. Tout ancien président est membre du Conseil constitutionnel à condition qu’il accepte d’exercer la fonction. Valéry Giscard d’Estaing a accepté de l’être. Cela lui donne droit à un revenu annuel supplémentaire 113 millions de FCFA. Sarkozy et Chirac jouissent d’une pension brute annuelle de 42 millions de francs (soit 3,5 millions de francs par mois).
• Les pensions d’ex-chefs d’Etat américains et d’ailleurs : Aux Etats-Unis, le Former Présidents Act de 1958 accorde à tout ancien chef d’Etat un revenu annuel brut de 150 000 dollars (81 millions FCFA, soit 6,7 millions de FCFA par mois), en plus du salaire d’un secrétaire équivalant à 96 000 dollars (51,8 millions de FCFA). Dans le rapport sur la situation des anciens présidents français, Didier Migaud et Jean-Marc Sauvé, respectivement premier président de la Cour des comptes et vice-président du Conseil d’Etat, ont fait une «comparaison internationale» relative aux «revenus inconditionnels». Ce traitement équivaut au salaire mensuel et aux «dispositifs de soutien» aux anciens chefs d’Etat dans treize pays européens et nord-américains. Toutefois, selon les auteurs de ce rapport, «les différences de situation selon les pays et la disparité des informations obtenues ont conduit à ne retenir, pour les évaluations ci-après, que des montants nets»