LE PRESIDENT DIOMAYE FAYE DIRA PROCHAINEMENT CE QU’IL ENTEND FAIRE DU FCFA
Membre du parti présidentiel et député à l’Assemblée nationale, Guy Marius Sagna était l’invité du Jury du Dimanche. Sur les ondes de iradio (90.3), est revenu sur le débat concernant le Franc Cfa.
Membre du parti présidentiel et député à l’Assemblée nationale, Guy Marius Sagna était l’invité du Jury du Dimanche. Sur les ondes de iradio (90.3), est revenu sur le débat concernant le Franc Cfa. « Dans les semaines et dans les mois à venir, certainement, le président de la République et le gouvernement du Sénégal vont dire aux Sénégalais ce qu’ils entendent faire de manière concrète sur la question du Franc CFA. Mais ce qui est important et constant, que ce soit avant le 24 mars, que ce soit après le 24 mars 2024, aujourd’hui, c’est que ce franc CFA-là, c’est un instrument de domination et d’oppression de tous les pays, de tous les peuples qui l’ont en partage, que ce soit les huit pays d’Afrique de l’Ouest, les six d’Afrique centrale, ainsi que les Comores. C’est aussi simple que ça. Et donc, tant que nous serons dans les liens de la suggestion, dans les liens de l’oppression du franc CFA, notamment, nous ne pourrons pas nous développer », a-t-il déclaré. Et de poursuivre : « attention, je veux être clair. Ce que nous disons, ce n’est pas qu’une monnaie souveraine nous permet de sortir du sous-développement, d’atteindre la prospérité. Ce que je veux dire est tout simplement ceci : si avoir sa monnaie n’est pas une condition suffisante pour être développée, c’est une condition nécessaire ».
À la question de savoir est-ce que ce débat n’est pas émotionnel ? Il rétorque : « non, il n’est pas du tout émotionnel. Figurez-vous que les 200 pays qui sont sur la planète terre, les derniers en termes de développement, en termes de richesse, la majorité est constituée de pays utilisant le franc CFA. Ce n’est pas un hasard. Donc ça, ce n’est pas de l’émotion. Une des raisons, pas la seule, une des raisons pour lesquelles le Sénégal, le Mali, le Cameroun, les Comores, le Burkina, la Côte d’Ivoire, etc., en sont à ce niveau-là, c’est aussi parce qu’il y a le franc CFA. Parce que tout simplement, nous avons maintenu des relations néocoloniales qui font que ce sont les intérêts d’autres puissances, les intérêts des multinationales, les intérêts des capitalistes au niveau international qui sont mis en avant, et pas les intérêts de nous, Africains, pas les intérêts de nous, Sénégalais, pour parler et revenir à notre pays. Donc ce n’est pas de l’émotion ».
Il conclut : « c’est de la tragédie. Pourquoi, en fait, aujourd’hui, dans nos pays, il y a autant de jeunes qui cherchent à prendre la route du désert du Sahara, celle du Nicaragua, ou tout simplement celle de l’océan Atlantique ? Parce que, oui, nous avons une monnaie qui facilite les importations, et qui dit faciliter les importations, dit tout simplement une grande concurrence exercée sur nos petites et moyennes entreprises. Il y a 64% de petites et moyennes entreprises qui meurent avant 3 ans. Pourquoi ? Une des raisons, c’est à cause du franc CFA. Nos acteurs économiques, que ce soit les paysans, les éleveurs, nos chefs d’entreprise, n’ont pas suffisamment de crédit. Pourquoi ? Parce que ce franc CFA fait ce qu’on appelle de la répression monétaire. Ce n’est pas de l’émotion, c’est de la réalité. Ce sont des drames. Ce sont des tragédies vécues par nos compatriotes du Sénégal, mais aussi nos frères et sœurs avec lesquels nous avons en partage cette monnaie qui s’appelait, je vous le rappelle, Colonie Française d’Afrique ».