BABACAR BA ET MOUNDIAYE CISSÉ AUDITENT DIOMAYE
Si la volonté de réformes est saluée, les observateurs de la société civile soulignent la nécessité pour le président de la République de concrétiser rapidement ses engagements
Installé dans ses fonctions de 5e président de la République du Sénégal le 2 avril dernier après son élection avec 54,28% des suffrages au premier tour de la présidentielle du 24 mars dernier, Bassirou Diomaye Diakhar Faye boucle, en ce jour du vendredi 12 juillet, ses 100 premiers jours à la tête du pouvoir exécutif. Interpellés par Sud quotidien, Babacar Ba, président du Forum du justiciable et Moundiaye Cissé, Directeur exécutif de l’Ong 3D livrent leur diagnostic des premiers actes posés par le successeur du président Macky Sall dans le domaine de l’Etat de droit et de la gouvernance du pays.
Babacar Ba, président du Forum du justiciable : « Les actes posés par le nouveau régime au cours de ces 100 premiers jours, contribuent au renforcement de notre État de droit »
«Nous dirons que les actes posés par le nouveau régime au cours de ces 100 premiers jours, contribuent au renforcement de nôtre État de droit. À titre d’exemple, on peut citer : la tenue des Assises de la justice dont la participation des acteurs a permis de glaner des provisions pertinentes allant dans le sens de la réforme et de la modernisation de la justice sénégalaise au grand profit des justiciables. Aujourd’hui, on aura droit à une Cour constitutionnelle plus autonome et ouverte à d’autres profils que des magistrats, au lieu d’un Conseil constitutionnel. On aura aussi droit à un juge des libertés pour éviter le recours quasi-systématique à la détention préventive. Outre la tenue des Assises de la justice, nous pouvons compter également parmi les actes posés par le nouveau régime au cours de ces 100 premiers jours et qui contribuent au renforcement de notre État de droit, la demande de mise à jour du règlement intérieur de l’Assemblée nationale par le Premier ministre. Une mise à jour qui s’impose à la faveur de l’adoption par l’Assemblée nationale, le 10 décembre 2021, du projet de loi constitutionnelle n°38-2021 restaurant le poste de Premier ministre. Toujours parmi les actes posés par le nouveau régime au cours de ces 100 premiers jours et qui contribuent au renforcement de notre État de droit, nous pouvons également citer la finalisation du projet de loi sur la protection des lanceurs d’alerte. Les instructions ont été données par le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, au ministre de la Justice, Garde des Sceaux ».
Moundiaye Cissé, directeur exécutif de l’ONG 3D : «On sent une volonté manifeste d’améliorer la gouvernance du pays mais...»
« Globalement, nous avons une note positive sur les premiers actes du régime en place. Nous avons noté des prémices en matière de gouvernance à travers des engagements. Je peux citer entre autres, les audits annoncés dans la gouvernance économique, les mesures visant la réduction du train de vie de l’Etat, il y’a aussi la publication des rapports des organes de contrôle et les suites judiciaires annoncées. Tout cela peut être considéré comme un bon signal en attendant la concrétisation de tous ces engagements. Autrement dit, joindre l’acte à la parole. En matière de gouvernance démocratique, il y a le dialogue en vue de la réforme du système électoral qui est également annoncé en vue de la modernisation et la rationalisation des partis politiques, l’inscription systématique sur les listes électorales à partir de l’âge de 18 ans, le changement annoncé de la Cena en Céni même s’il y’a quelques réserves à ce niveau.
Dans le secteur de la justice, nous pouvons citer également les dernières Assises de la justice avec leurs fortes recommandations et la volonté affichée du chef de l’Etat lors de la réunion du Conseil des ministres du 10 juillet dernier de matérialiser tous les accords consensuels. Je rappelle que dans ces accords, il y’a l’instauration du juge des libertés qu’on a toujours demandé mais aussi la réforme du Conseil supérieur de la magistrature en vue de renforcement de son autonomie et l’érection d’une Cour constitutionnelle à la place de l’actuel Conseil constitutionnel. Tout cela est autant de recommandations positives que le président de la République s’est engagé à matérialiser. Dans la gouvernance des ressources naturelles, il y’a également cette volonté exprimée par les nouvelles de revoir les contrats en vue de voir si l’intérêt du Sénégal a été bien pris en compte. Tout ceci me fait dire que le nouveau régime est dans la bonne voie. Il y’a une volonté manifeste d’améliorer la gouvernance. On sent également les ministres sur le terrain. On sent une volonté manifeste d’améliorer la gouvernance du pays. Ce qui reste maintenant, c’est de joindre l’acte à la parole pour matérialiser cette volonté mais aussi revoir certaines sorties du gouvernement sur les secteurs comme la presse, les magistrats ».