UNE FILIÈRE EN PERTE DE VITESSE
Malgré son statut de premier produit horticole d'exportation, l'industrie de la mangue connaît des difficultés. Des exportations en baisse, une transformation encore artisanale et des défis logistiques freinent son essor
Au Sénégal, la mangue est le premier produit horticole d’exportation. Elle est l’un des fruits les plus consommés et une des filières les plus dynamiques du secteur horticole du Sénégal. La mangue enregistre annuellement une production qui se situe entre 150 000 à 200 000 tonnes ; ce qui équivaut à 65% de la production totale de fruits et légumes. Il reste néanmoins des opportunités à saisir pour améliorer la chaîne de valeur de la mangue et exploiter pleinement son potentiel économique dans la région.
L 'Afrique de l'Ouest reste la zone principale d'approvisionnement des pays européens en mangue, avec une production annuelle de mangues estimée à 1,4 million de tonnes. Cela représente environ 4% de la production mondiale, selon le Conseil de l’Afrique de l’Ouest et du Centre pour la recherche et le développement agricole. Cette proportion témoigne de l'importance de la culture de la mangue dans la région et de son potentiel économique. La mangue est un produit agricole essentiel pour l'économie de la région.
En plus de l'exportation, la mangue est également destinée à la consommation locale et joue ainsi un rôle essentiel dans la sécurité alimentaire et l'économie locale. De fait, la mangue occupe une place significative dans l'économie en tant que produit d'exportation, de consommation locale et de valeur ajoutée. Néanmoins, il reste des opportunités à saisir pour améliorer la chaîne de valeur de la mangue et exploiter pleinement son potentiel économique dans la région.
Au Sénégal, la mangue est le premier produit horticole d’exportation. Elle est l’un des fruits les plus consommés. Cependant, son potentiel de valorisation pour l’exportation et la transformation reste largement inexploité. La mangue fraiche du Sénégal se positionne de mieux en mieux dans les marchés internationaux. Elle est une des filières les plus dynamiques du secteur horticole du Sénégal. Elle enregistre annuellement une production qui se situe entre 150 000 à 200 000 tonnes ; ce qui équivaut à 65% de la production totale de fruits et légumes.
Les exportations de mangues, quant à elles, ont fait des bonds importants entre 1998 et 2021. Ainsi, de 288 tonnes, elles sont comprises maintenant entre 21 000 tonnes en année favorable à 13 000 tonnes pour une production totale de 200.000 tonnes. Ces exportations sont essentiellement destinées aux marchés de l’Union européenne (UE) : Allemagne, Pays-Bas, France, Belgique qui représentent 65% des exportations de la mangue sénégalaise. Ensuite, il y a les destinations sous régionales (Mauritanie, Ghana, Maroc) et enfin le Moyen-Orient (Dubaï). Malgré les nombreux efforts consentis, la filière est aujourd’hui confrontée à beaucoup de problèmes. En effet, chaque année, plusieurs milliers de tonnes de mangues sont perdues à cause des mauvaises pratiques agricoles, de l’absence de pistes de production, d’une logistique insuffisante et inappropriée, de l’insuffisance des infrastructures de collecte, de conditionnement et de transformation. Par ailleurs, la transformation de la mangue qui est assurée par de Petites et moyennes entreprises (PME), reste au stade secondaire et artisanal. Il y a aussi la mouche des fruits, la concurrence des fruits d’origine latino-américaine et le renforcement des normes phytosanitaires dans les pays importateurs qui constituent une barrière pour les exportations. Au Sénégal, les exportations de mangues se sont élevées à 12 000 tonnes au cours de la campagne 2023, selon les données officielles. Ce stock est en recul de 25% par rapport aux 16000 tonnes expédiées un an plus tôt. Donc, la filière est sur une pente descendante depuis le record de 24 581 tonnes de mangues expédiées sur le marché international en 2021. L’Union européenne est la principale destination pour les mangues sénégalaises. Mais surle marché du bloc économique, la concurrence est rude avec la forte présence des fournisseurs sud-américains comme le Brésil et le Pérou.