LA NÉCESSITÉ D’UNE MAJORITÉ PARLEMENTAIRE EN FAVEUR DU NOUVEAU RÉGIME
Actuellement, aucune critique objective et justifiée relative aux politiques publiques ne peut être formulée, à l’encontre du nouveau régime. Tout ce que l’on note, c’est qu’ils ont pris des initiatives courageuses malgré leur marge de manœuvre limitée.
Ce régime vient d’arriver, avec des ambitions de redressement, de rationalisation et de prise en charge des besoins les plus urgents pour le peuple. Par conséquent, ceux qui l’incarnent ont nécessairement besoin de mettre en place une bonne stratégie, pour faire un excellent travail. A cet effet, ils doivent analyser et diagnostiquer. Ces deux verbes ne se conjuguent jamais avec la précipitation. Surtout, pour un régime qui souhaite bien travailler. Les Sénégalais, n’ont pas demandé simplement de travailler mais de bien travailler, pas de poser simplement des actes, mais de poser de bons actes. Il faut dès lors, déconstruire, adapter, orienter et parfaire pour entamer les grands changements, des changements solides et durables.
Le peuple sénégalais a en besoin. C’est pour cette raison que les nouveaux gouvernants sont en train de faire des analyses et diagnostics profonds, qui déboucheront sur des voies claires et larges pour que «Sunugal» puisse être conduit sûrement et arriver à bon port. C’est dans cette périphérie contextuelle que le débat au tour du projet, qui n’est rien d’autre qu’un programme structuré, est agité. Il nous semble pertinent de rappeler, donc, qu’en réalité, la signification et le contenu d’un programme politique renvoient à un souhait basé sur une méthode, un chemin à suivre. En l’espèce, il s’agit du «projet Pastef». Ce projet a été bâti de façon abstraite par des personnes qui étaient dans l’opposition. Ces dernières, arrivées au pouvoir récemment, sont obligées de passer par ces deux verbes précités (analyser et diagnostiquer) pour pouvoir entamer le programme.
Il s’y ajoute que le Projet, va, désormais, sortir de l’abstrait pour être appliqué à tous les niveaux et dans tous les secteurs. C’est la «matérialisation» ou la «concrétisation». Cette matérialisation de ce projet au niveau de l’Etat, demande une étude sérieuse, une analyse profonde et un diagnostic sans complaisance pour bien dérouler. Ainsi, il faut du temps, ne serait ce qu’une année pour ce préalable nécessaire; si bien sûr, nous voulons du durable. Tout de même, Comme la marche des secteurs ne s’arrête pas, il faut parallèlement, prendre des mesures urgentes et conjoncturelles. C’est ce qui explique, la prise de certaines mesures face à des situations d’une certaine immédiateté. C’est ce qu’on pourrait appeler les «référés» en droit. Des mesures rapides doivent être prises lorsqu’il y’a urgence. Par ailleurs, ce régime aura besoin de moyens humains, économiques et institutionnels pour un travail durable pour solutionner certaines problématiques endémiques.
Parmi ces moyens institutionnels, l’Assemblée nationale y occupe une place très importante. Autrement dit, le projet ne pourra pleinement et réellement être mis en œuvre, que, lorsqu’il sera possible de faire passer les grandes réformes, lorsqu’il sera possible de déposer et de faire voter des lois guidées par le projet. A cet égard, il y a certaines ruptures qu’ils avaient annoncées, qui ne peuvent être mises en œuvre qu’avec une majorité à l’Assemblée nationale. Ce qui sert de prétexte pour parler de l’extrême nécessité pour ce régime, d’avoir une majorité à l’Assemblée nationale. C’est leur donner les moyens de travailler, de réaliser leurs promesses. Ce n’est pas un argument politicien et aérien que de dire, que le régime a besoin d’une majorité parlementaire. Mais, cet argument n’est valable que pour un régime qui vient d’arriver. Un nouveau régime a besoin indubitablement d’une majorité parlementaire pour mettre en œuvre ce pourquoi, le peuple l’a élu.
C’est après, un ou deux mandats, que cet argument d’une nécessaire majorité ne sera plus reçu automatiquement, car, en ce moment, c’est le bilan, le chemin emprunté et la voie tracée qui plaideront en faveur d’une majorité parlementaire ou d’une cohabitation. Il est, à cet effet, très prématuré de parler de cohabitation pour le nouveau régime. Une cohabitation utile et objective pour un pays, n’intervient jamais en début de mandat d’un nouveau régime. L’histoire a montré, que toutes les cohabitations utiles et objectives, interviennent à la fin d’un mandat présidentiel pour contrecarrer une politique qui a déjà montré ses limites. Voir, par exemple, la cinquième République française en 1986 avec François Mitterrand et Jacques Chirac. Personne, ne peut objectivement et véridiquement, critiquer les orientations politiques du nouveau régime qui n’a pas encore déroulé ses politiques publiques, qui n’a pas encore une majorité à l’Assemblée nationale, qui n’a fait que cinq mois pour un mandat de cinq ans. Quel argument pour convaincre les Sénégalais, que ce nouveau régime ne mérite pas une majorité parlementaire?
C’est la raison pour laquelle, ils auront conséquemment et pour l’intérêt général plus de 65 % lors des législatives à venir. En effet, des millions de sénégalais, qui n’avaient pas voté pour le candidat de Pastef à la présidentielle, voteront en leur faveur pour l’intérêt général. C’est pour permettre à ceux qui sont élus de pouvoir travailler et matérialiser leurs orientations, c’est le Sénégal qui y gagne. Il est contradictoire, d’élire nouvellement une équipe et ne pas les permettre de mettre en œuvre leurs politiques. Il leur faut une majorité mais cette fois, elle ne sera pas écrasante ou mécanique. Cette majorité sera protectrice. Voilà la nouvelle mission de la majorité avec le nouveau régime, une «majorité protectrice et constructive». Une majorité qui protège l’intérêt général, qui protège les intérêts des sénégalais et du Sénégal. Une majorité constructive, capable de construire, d’élaborer et de créer.
Actuellement, aucune critique objective et justifiée relative aux politiques publiques ne peut être formulée, à l’encontre du nouveau régime. Tout ce que l’on note, c’est qu’ils ont pris des initiatives courageuses malgré leur marge de manœuvre limitée.
Au demeurant, techniquement, il est possible d’espérer au regard de ce qui a été possible de faire en quelques mois. Les Sénégalais ont élus de nouveaux hommes politiques, qui avaient clairement présenté leur orientation. Par conséquent, il est nécessaire pour l’intérêt du Sénégal, de les soutenir dans cet élan de construction. Cela ne signifie pas une absence d’opposition, chose impossible, mais une opposition qui place l’intérêt du Sénégal au dessus des oppositions personnelles et contre des personnes. Les Sénégalais, ont choisi de confier les destinées du pays à une vision, une philosophie. Le fait que leader de Pastef Ousmane Sonko ait choisi Bassirou Diomaye Diakhar Faye, devenu son excellence, le président de la République, atteste suffisamment que cette philosophie transcende les personnes.
Ce qui est une rapide transition pour parler des deux susnommés. Un duo inédit et historique. La surprise serait de les voir se séparer dans la gestion du pays, car, ils ont des liens jamais entretenus jusque là, par un Président et un Premier ministre. Point n’est besoin de revenir sur ce que les Sénégalais savent déjà concernant leur relation. Il est plus pertinent, me semble-t-il, de relever la nature inédite de leur relation à la tête du pays, qui rend insécable leur lien politique. En effet, ils n’entretiennent pas des relations situationnelles ou conjoncturelles. Ils entretiennent des relations profondément structurelles. Rien, dans leur rapport, ne favorise une disconvenance, une incompatibilité ou une contradiction substantielle.
Constat bien clair, pour qui prend la peine de regarder.
Vive le Sénégal.