PERCÉE AFRICAINE DANS LE CLASSEMENT UNIVERSITAIRE MONDIAL
Avec 54 établissements de 15 pays, la région affiche un record de participation, témoignant de son ambition académique croissante. Le Nigeria et l'Afrique du Sud dominent le tableau, tandis que les pays comme le Ghana et l'Éthiopie font leur marque
(SenePlus) - L'année 2025 marque un tournant pour l'Afrique subsaharienne en matière d'enseignement supérieur. Avec une participation record dans le prestigieux classement mondial des universités publié par Times Higher Education (THE), la région démontre un engagement fort en faveur de l'excellence académique, malgré des défis significatifs. Ce classement, qui évalue les universités sur des critères de recherche, de formation, de transfert de connaissances et d'internationalisation, reflète la diversité et les progrès des institutions académiques africaines.
Un total de 54 universités de 15 pays de l'Afrique subsaharienne ont été classées en 2025, soit une augmentation notable par rapport aux années précédentes. Ce chiffre témoigne de la reconnaissance croissante de l'enseignement supérieur africain sur la scène mondiale. Parmi les pays représentés, le Nigeria domine avec 21 universités classées, suivi de près par l'Afrique du Sud avec 14 institutions. Le Ghana arrive en troisième position avec quatre universités.
Malgré cette avancée, les résultats varient. L'Afrique du Sud, tout en conservant une place forte avec l'Université du Cap dans le top 200, a vu plusieurs de ses institutions perdre du terrain dans le classement. Le Nigeria, bien que confronté à des défis tels que la fuite des cerveaux, continue de voir ses universités progresser et rester compétitives.
Afrique du Sud : des défis malgré une excellente qualité de recherche
L'Université du Cap en Afrique du Sud, la mieux classée de la région, se maintient dans le top 200, occupant la 180e position, bien qu'elle ait reculé par rapport à la 167e place en 2024. Cette performance est impressionnante compte tenu des défis économiques auxquels le pays est confronté, notamment la diminution des financements publics pour l'enseignement supérieur.
D'autres universités sud-africaines, telles que Stellenbosch et Witwatersrand, restent dans le top 350, tandis que des institutions comme l'Université de Johannesburg et l'Université de KwaZulu-Natal sont respectivement classées dans les bandes 401-500 et 501-600. Malgré ces reculs, la qualité de la recherche reste un point fort de l'Afrique du Sud, avec des chercheurs sud-africains qui continuent de publier des travaux influents à l'échelle mondiale.
En revanche, la capacité à attirer des étudiants internationaux reste limitée, ce qui constitue un défi pour l'internationalisation des universités sud-africaines.
Le Nigeria : un combat contre la fuite des cerveaux
Le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique, fait face à de nombreux défis, notamment la fuite des cerveaux, en particulier dans des secteurs critiques tels que la médecine, l'ingénierie et la technologie financière. Malgré cela, les universités nigérianes trouvent des solutions innovantes pour surmonter les déficits de financement et continuent de se battre pour rester compétitives à l'échelle mondiale.
Covenant University, située dans la bande 801-1000, demeure la première université nigériane dans ce classement. Elle est suivie par des institutions telles que l'Université Ahmadu Bello et Landmark University, nouvellement classées dans la bande 1001-1200. En tout, le Nigeria compte 11 universités dans le top 1500, confirmant ainsi sa place prédominante dans l'enseignement supérieur africain.
Le Ghana : une progression inégale
Le Ghana, troisième pays en nombre d'universités classées, a vu son université la mieux classée, l'Université de Cape Coast, reculer de la bande 601-800 à celle de 801-1000. L'Université du Ghana et l'Université des Sciences et Technologies Kwame Nkrumah se maintiennent dans les bandes inférieures, malgré une baisse générale dans le classement.
Éthiopie, Maurice et Ouganda : des performances variables
D'autres pays africains, bien que représentés par un plus petit nombre d'institutions, continuent de figurer dans le classement. L'Université de Jimma en Éthiopie et l'Université de Maurice se situent toutes deux dans la bande 1201-1500. L'Université Makerere en Ouganda, qui était auparavant dans la bande 801-1000, a connu un recul significatif, se retrouvant désormais dans la bande 1201-1500.
Un contexte mondial compétitif
Dans un contexte mondial marqué par une concurrence intense, l'Afrique subsaharienne doit faire face à des défis structurels et financiers. Les meilleures universités du monde, comme l'Université d'Oxford au Royaume-Uni, qui reste en tête du classement pour la neuvième année consécutive, et le Massachusetts Institute of Technology (MIT) aux États-Unis, continuent de dominer grâce à leurs ressources et à leur capacité d'innovation.
En 2025, trois nouveaux pays – le Brésil, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis – rejoignent le top 200, montrant ainsi que la compétition devient de plus en plus mondiale. Le classement, qui s'étend cette année à plus de 2 000 universités, est le plus vaste jamais réalisé par Times Higher Education, et inclut des données de 2 860 institutions provenant de 133 pays.
Les défis et opportunités pour l’Afrique
Malgré les défis liés à la gouvernance, au financement et à la fuite des talents, les universités d'Afrique subsaharienne ont prouvé leur résilience et leur capacité d'adaptation. La participation accrue de ces institutions au classement mondial montre un désir croissant de se mesurer aux meilleures universités du monde et d'attirer des collaborations internationales.
Le classement 2025 met en lumière les forces et les faiblesses des institutions africaines, mais aussi leur potentiel à jouer un rôle crucial dans l'éducation mondiale. Il est impératif que les gouvernements et les parties prenantes investissent davantage dans l'enseignement supérieur, afin de capitaliser sur cette dynamique positive et de renforcer la compétitivité des universités africaines à l'échelle mondiale.