DÉPISTAGE TARDIF DES CANCERS FÉMININS À TAMBACOUNDA, UN APPEL POUR PLUS DE MOYENS
Le docteur Boubacar Beydi Diarra plaide pour un renforcement des ressources humaines et matérielles pour améliorer la prise en charge des patientes.
Les cas de cancer du sein et du col de l’utérus sont souvent diagnostiqués lorsqu’ils atteignent “un stade très avancé”, a signalé, mercredi, le chef du service de gynécologie-obstétrique de l’hôpital régional de Tambacounda (est), Boubacar Beydi Diarra, relevant en même temps l’insuffisance des moyens mis à la disposition de cet établissement de santé pour le traitement des cancers.
Dix-huit cas de cancer du col de l’utérus et huit cas de cancer du sein ont été diagnostiqués dans cet hôpital relevant du service public en 2023 et 2024, a-t-il signalé à l’occasion de la campagne Octobre rose, dédiée à la sensibilisation et à la mobilisation contre les cancers féminins.
L’année dernière, 10 cas de cancer du col de l’utérus ont été diagnostiqués à l’hôpital régional de Tambacounda, contre huit cette année, a-t-il signalé dans un entretien avec l’APS.
Concernant le cancer du sein, cinq cas ont été dénombrés l’année dernière, contre trois cas cette année, selon M. Diarra.
Ce médecin, chef du service de gynécologie-obstétrique dudit hôpital, signale que les cas de cancer sont souvent diagnostiqués lorsqu’ils atteignent un “stade très avancé”.
“Malheureusement, les personnes porteuses de ces cancers arrivent à l’hôpital à un stade très avancé de la maladie”, a-t-il observé.
Boubacar Beydi Diarra rappelle que le cancer du col de l’utérus “ne survient pas du jour au lendemain”. “C’est un long processus”, a expliqué M. Diarra, relevant “le caractère trompeur” des statistiques par rapport à la prévalence réelle des cancers.
“Ces données sont trompeuses, car s’il y a des patients qui arrivent ici tardivement, cela veut dire qu’il y a peut-être des cas de cancer en dormance, des cas qui seront diagnostiqués plus tard, à un stade avancé” de la maladie, a-t-il expliqué.
Le gynécologue-obstétricien a noté un engouement des femmes pour le dépistage du cancer du sein au cours de la campagne Octobre rose.
Les femmes viennent en nombre se faire dépister, selon Boubacar Beydi Diarra. “On doit leur dire que le dépistage ne se fait pas seulement durant la campagne Octobre rose. Ça se fait pendant toute l’année.”
L’hôpital régional de Tambacounda dispose de certains outils nécessaires pour le dépistage des cancers féminins, selon M. Diarra. “Pour le dépistage du cancer du col, nous avons tous les outils nécessaires, à l’exception des tests HPV”, a-t-il signalé.
Concernant le cancer du sein, les tests sont envoyés à Dakar en vue d’analyses permettant d’indiquer leurs résultats, selon le médecin.
“Les cas de cancer confirmés à Tambacounda sont transférés à Dakar, où il y a toutes les compétences nécessaires à leur prise en charge”, a-t-il dit, réclamant le renforcement des ressources humaines et du matériel nécessaire pour le traitement des cancers féminins à Tambacounda.
“Comme beaucoup d’autres régions médicales, nous n’avons pas d’anatomopathologistes, c’est-à-dire des médecins qui confirment le diagnostic. Nous sommes obligés d’envoyer les prélèvements à Dakar”, a expliqué le gynécologue-obstétricien.