LES NOUVEAUX POLITICIENS
Au lendemain de la victoire du Pastef à qui il n’a suffi qu’une dizaine d’années pour convaincre les Sénégalais de s’approprier le projet, l’impression la plus forte est le partage d’espoir de lendemains meilleurs.
Les prises de position que je formule à l’égard des politiciens plutôt politicards me placeraient, pour d’aucuns, comme un farouche contempteur de ces derniers. J’aime bien la politique mais seulement quand elle est pratiquée par des hommes et femmes de valeur. Je ne dis pas que cette race d’hommes n’existe pas mais tout semble indiquer qu’elle est complètement noyée par le grand nombre de politicards. Leurs voix si tant est, elles raisonnent, sont noyées dans le brouhaha des manants. Voyez ce qui s’est passé dans ce bled du pays profond. Ils offrent un moulinet des produits détergents et attendent en retour un vote massif pour leur parti. Le genre de deal qui m’horripile.
Comme les achats de voix ou cartes, jadis dénoncés et peut-être toujours en cours. Un individu capable de poser un tel acte ne se fera pas prier pour faire pire. Depuis que nous suivons les politiciens de ce pays, nous en avons fréquentés et observés. Mais de tels faits se dérouleraient en 2024 loin de nous surprendre nous affligent énormément.
J’ai parcouru au moins trois fois le tour du Sénégal dans les bagages du PDS et la plupart des hommes forts de ce parti ne me sont point étrangers. Depuis l’époque du défunt Fara Ndiaye, Boubacar Sall, Serigne Diop, Idrissa Seck, Ousmane Ngom et J. P. Diaz pour ne citer que ceux-là.
Beaucoup de personnes se sont étonnées de ne pas me voir accompagner Me Wade au Palais. Le patron du parti avait voyagé en France avec une liste de fournitures dressées par moi. De retour à Dakar j’ai constaté qu’il avait acquis en double ma liste avec du matériel au top de ce qui se faisait à l’époque. En quittant le domicile de Me Wade avec mon matériel, le directeur de campagne m’a rattrapé dans la rue me faisant savoir que désormais les ordres viendraient de lui.
En voulant retourner dans le domicile du leader, quelque chose de plus fort m’en a dissuadé ! Et c’est depuis ce jour que j’ai quitté le Pds malgré les tentatives de Boubacar Sall de me faire revenir. Ayant tôt compris que ma présence n’était plus indispensable au Pds, je m’étais tourné vers d’autres objectifs. Peut-être qu’un jour je reviendrais sur des détails assez croustillants de ce compagnonnage. Tout cela pour vous montrer à quel point les hommes politiques peuvent être sans cœur ou magnanimes selon leurs intérêts. Et quel que soit le rang qu’ils occupent dans notre société. Tout le monde de se souvenir des rumeurs persistantes qui circulaient en périodes électorales visant certaines catégories de citoyens assez fragilisés.
Au lendemain de la victoire du Pastef à qui il n’a suffi qu’une dizaine d’années pour convaincre les Sénégalais de s’approprier le projet, l’impression la plus forte est le partage d’espoir de lendemains meilleurs. Si le Président et son Premier ministre commencent par nous débarrasser des délinquants à col blanc, tout se déroulera comme sur des patins à roulettes.