VIDEOLA RICHESSE N'EST PAS UN DÉLIT, PLAIDENT LES AVOCATS DE FARBA NGOM
Les conseils du député dénoncent une justice expéditive qui n'aurait même pas pris la peine d'entendre leur client avant de lancer les poursuites. La défense dénonce ce qu'elle qualifie de "procès de la réussite"

Dans une conférence de presse tenue ce 17 janvier 2025 à Dakar, le collectif d'avocats constitué pour la défense du député Farba Ngom a fait le point sur la procédure de levée d'immunité parlementaire visant leur client.
Selon les révélations des avocats, cette procédure fait suite à une demande du procureur général près la cour d'appel de Dakar, transmise au ministre de la Justice le 3 janvier 2025. Cette requête serait fondée sur un rapport de la Cellule de Traitement des Informations Financières (CENTIF), dont ni le député ni ses conseils n'auraient encore eu connaissance.
Les avocats ont particulièrement insisté sur l'absence totale d'audition préalable de leur client par la CENTIF. "Monsieur Farba Ngom n'a jamais été entendu dans le cadre d'une enquête de la CTIF, il n'a jamais été confronté aux agents de la CENTIF", ont-ils souligné, déplorant que leur client ait été "jeté en pâture" à l'opinion publique.
Au cœur de cette affaire, des allégations médiatiques font état de transactions d'un montant de 125 milliards. Face à ces accusations, les avocats ont tenu à rappeler le statut d'homme d'affaires de leur client, précisant qu'il n'a "jamais eu à gérer des deniers publics" ni "occupé un poste ministériel" sous le régime précédent de Macky Sall.
Dans un communiqué signé par Maîtres Pascal Jacques Pascal Gomis, Guedel et associés, ainsi que plusieurs autres avocats, le collectif a formellement demandé le respect des procédures judiciaires. Ils réclament notamment la conduite d'une enquête préliminaire conforme à l'article 77-98 du code de procédure pénale, issu de la loi 2023-14 du 2 août 2023.
Les défenseurs du député ont par ailleurs affirmé que leur client reste à la disposition des autorités pour répondre à toute convocation, tout en mettant en garde contre ce qu'ils considèrent comme une possible instrumentalisation politique de l'affaire. "Que l'État de droit qui garantit les droits de tous les Sénégalais soit respecté scrupuleusement et à la lettre", ont-ils plaidé.
Face aux enjeux de cette procédure, le collectif d'avocats reste ouvert à l'arrivée de nouveaux membres pour renforcer la défense du député Farba Ngom, qui continue de bénéficier de la présomption d'innocence à ce stade de la procédure.