LIBERIA: PAS DE MALADES D'ÉBOLA À BORD DES HÉLICOPTÈRES DE L'US ARMY

Washington, 20 nov 2014 (AFP) - Les forces américaines déployées au Liberia pour aider à lutter contre l'épidémie d'Ebola ont reçu l'ordre de ne transporter aucun malade à bord de leurs hélicoptères pour éviter toute contamination, a annoncé le Pentagone jeudi.
Les médecins américains impliqués sur le terrain dans la lutte contre la maladie, qui a tué près de 5.500 personnes depuis le début de l'année, se sont dit inquiets de cette politique, mais le Pentagone n'a pas l'intention de modifier son approche.
"La mission de nos troupes au Liberia ne comprend pas de contact direct avec les patients, leur soin ou la manipulation d'échantillons sanguins", a insisté le contre-amiral John Kirby, porte-parole du ministère américain de la Défense.
"Je ne prévois aucun changement de la part du département de la Défense. Je ne prévois aucun changement dans la façon dont nos équipages et nos appareils sont déployés", a-t-il poursuivi.
Les 2.350 soldats américains déployés au Liberia et leurs 240 collègues stationnés au Sénégal ont uniquement pour mission de construire des hôpitaux de campagne, fournir un soutien logistique et former du personnel soignant, a encore expliqué le contre-amiral Kirby.
Une polémique est née après que le New York Times a rapporté qu'un haut responsable des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), le Dr Kevin De Cock, s'est indigné lorsqu'il a été mis au courant de la politique du Pentagone vis-à-vis des malades d'Ebola pendant une réunion à Monrovia.
Selon le Times, le Dr De Cock a qualifié cette pratique d'"inacceptable". Et le quotidien de citer le cas d'échantillons sanguins qui ont dû être acheminés par un messager qui s'est rendu à pied au laboratoire, faute d'hélicoptère de l'armée américaine.
"La sécurité est notre priorité et les pilotes ne sont ni formés, ni équipés pour effectuer ces vols", s'est justifié le porte-parole du Pentagone. L'épidémie de fièvre hémorragique Ebola a fait 5.420 morts. Le Liberia, la Guinée et la Sierra Leone sont de loin les pays les plus touchés.