LES JOURNALSITES À LA DÉCOUVERTE DE LA MAISON DU POÈTE
VISITE DE PRESSE AU MUSÉE SENGHOR
Pour comprendre Senghor et le connaître - ne serait-ce qu’un tout petit peu - rien de tel qu’une découverte de son environnement, le milieu dans lequel il a vécu. Et ils en ont appris, les journalistes présents, hier dans la matinée, aux Dents de la Mer (la résidence du président poète rachetée par l’Etat du Sénégal et érigée en musée avec conservateur et guide), rue Léo Frobenius, FannRésidence.
Guidée par le conservateur, Mme Maïmouna Ndoye Mbengue, Mme Léna Diop Keïta et Mme Dème d’Eiffage, et du monument des lieux, Barthélémy qui est là depuis 1978, la poignée de journalistes est comme éberluée…
Une des premières étapes de cette visite guidée, c’est les appartements privés : la chambre de Senghor et celle de son épouse Colette, aux murs tapissés d’une toile vert menthe : tout est agréable, mais tout est si sobre, dépouillé… Pas de tarabiscotage, ni des lourdeurs, ni de clinquants….
Tout est si simple ! Et renvoie tant de sérénité ! Les photos de ses enfants Guy Waly, Francis Arfang, Philippe Maguilen, la fiancée allemande de ce dernier, morte avec lui dans un funeste accident de voiture en juin 1981 à Dakar… ne laissent pas la tragédie vécue par le poète.
La propriété est vaste, enchanteresse, conçue par l’architecte Fernand Bonamy, selon un style soudano-sahélien qui n’est pas sans rappeler Tombouctou. Tout est poétique, à commencer par la quiétude et la gaieté des lieux voulus par un artiste dans l’âme.
Le bureau, la bibliothèque, les appartements privés… tout est élégant dans la sobriété. Que l’étiquette d’ancien président de la République n’abuse pas ceux qui auraient cru pouvoir voir des ors, du luxe, un décorum lourd….
Non, tout est plutôt dépouillé, simple, mais quand même beau. Il y a une sorte de mythe qui se dégage de chacun de ces coins, recoins, objets et qu’on suppose que Senghor a touchés leur conférant, de ce fait, un statut de relique précieuse.
Les rayons de la bibliothèque révèlent ce que les lisait Senghor. Une dé- couverte intéressante d’avoir une idée de ce qu’a pu lire cet intellectuel, poète, esthète, poète…
Les murs sont ornés de tapisseries et de toiles de maîtres séné- galais – ces artistes qu’il a soutenus par un mécénat personnel et d’Etat. Il y a là la piscine, dans laquelle Senghor faisait ses longueurs et, en sortant du bassin, soutenir que « pour être beau comme un dieu, il faut faire de la natation ».
La maison est à présent redevenue comme elle était quand le propriétaire la bâtit pierre par pierre ; pas en un seul jet, comme l’explique, le conservateur Mme Mbengue, ancienne directrice du Livre au ministère de la Culture.
Le président y allait (dans la construction de sa maison) selon ses propres moyens… Mais, depuis des années, les Dents de la mer – un nom donné non pas par Senghor lui-même, mais par les Sénégalais, précise Mme Mbengue - se mourrait, se morfondait, envahie par les poussières, vieillie par des infiltrations d’eau, rendue lugubre par des arbres aux branchages pendants…
Jusqu’au jour où la présidence de la République demanda l’appui de l’entreprise de Btp Eiffage Sénégal qui entreprit des travaux de restauration de fond en comble et qui coûtèrent 300 millions de francs.
Aujourd’hui encore, Eiffage est là, ses jardiniers, ses «maintenanciers« de différentes branches… Ils seront là en attendant que l’Etat prenne en charge son musée et assume ses responsabilités de propriétaire de la maison Senghor en envoyant du personnel adéquat pour l’entretien et l’animation des lieux.
Le musée est ouvert au public et les entrées payantes : On peut venir là tenir des afterwork, mais pas des activités qui risquent de défigurer la maison.