EN COULISSES : ENQUETE DE CE WEEK-END

EXCLUSION DE GAKOU, GOUMBALA ET CIE DE L’AFP : Niasse sort le sabre
La crise qui secoue l’Afp depuis quelques mois vient de connaître un tournant décisif avec l’exclusion de Malick Gakou et ses camarades frondeurs. En effet, le comité de discipline de l’Alliance des forces de progrès qui s’est réuni avant-hier n’a pas mis de gant pour annoncer l’exclusion de Malick Gakou, Mamadou Goumbala, Malick Guèye, Bérouba Guissé, Mady Kanté… du Parti. Moustapha Niasse se sépare ainsi de certains membres fondateurs de sa formation politique. La mesure survient au lendemain de la diffusion de l’émission Pile ou Face de la 2Stv. Face à Pape Allé Niang, le désormais ex-numéro 2 de l’Afp a affiché sa détermination de ne jamais cautionner l’absence de la candidature de l’Afp à la prochaine présidentielle de 2017. Sans langue de bois, sur un ton ferme, Malick Gakou s’est voulu ferme sur cette question. “Au sein de l’Afp, il y en a qui soutiennent la prochaine candidature de Macky Sall à la présidentielle, il y en a aussi qui ne le soutiennent pas. Nous, on a le choix de le soutenir ou de ne pas le soutenir. Nous devons voir où se situe notre intérêt. Je ne gère ni ne me préoccupe de l’intérêt de l’Apr. Ce qui me préoccupe, c’est l’intérêt de l’Afp”, avait tenu à préciser l’exnuméro 2 de l’Afp au cours de l’émission Pile ou Face où il était l’invité. Toujours sur le plateau de la 2Stv, Malick Gakou a reconnu les mauvais résultats enregistrés par l’Alliance des forces du progrès aux dernières locales. Des élections au terme desquelles l’Afp a perdu dans beaucoup de localités. Même Moustapha Niasse a été battu dans son fief. “Nous admettons tous que les locales étaient une catastrophe pour l’Afp. On a perdu plus de 500 conseillers. On gère un département sur les 45 départements”, avait-il souligné pour le déplorer. Quelques jours auparavant, Malick Gakou avait rendu visite à Me Abdoulaye Wade à sa résidence de Fann. Et au sortir de cette rencontre, il n’avait pas manqué de lancer des vertes et des pas mûres à Alioune Sarr l’actuel ministre du Commerce et protégé de Moustapha Niasse. Aujourd’hui que la page de l’Afp est tournée, Mamadou Goumbala, l’autre banni de Niasse, n’a pas mis de temps pour annoncer hier sur les ondes de la Rfm la candidature de Malick Gakou à la présidentielle de 2017. Affaire à suivre.
WADE, AIDA MBODJI ET SIDY LAMINE
Aïda Mbodji, la présidente du Conseil départemental de Bambey, a été reçue hier par Abdoulaye Wade, quelques heures après avoir animé une conférence de presse au cours de laquelle elle a demandé le renvoi des primaires pour le choix du candidat du Parti démocratique sénégalais pour la présidentielle de 2017. Ce faisant, elle s’est présentée comme une des rares, voire la seule voix discordante à la volonté prêtée au pape du Sopi de faire de Karim Wade le futur candidat du Pds et de mettre ainsi la pression sur le gouvernement et les juges qui vont rendre leur verdict le 23 mars prochain dans le procès pour enrichissement illicite intenté contre Wade fils. Il faut dire qu’avant cette rencontre, la responsable de Bambey a écrit une lettre à Abdoulaye Wade qui n’a pas daigné répondre, dit-on. Ainsi, hier après sa conférence de presse, Aïda Mbodji a senti le besoin d’aller voir le chef de file des libéraux pour l’assurer de sa fidélité. D’autant que des militants s’étaient empressés d’aller dire à Wade que la libérale envisagerait de quitter le parti. Aïda aurait rassuré Wade sur ce point. Les deux responsables ont dû également discuter de cette phrase prononcée plus tôt et qui aurait déplu à Wade : “Si le coordonnateur du parti veut prendre des chaînes et s’attacher, je ne le délivrerai pas”, avait déclaré Aïda Mbodji, parlant d’Oumar Sarr qui voit dans la candidature de Karim Wade le choix idéal pour le Pds. Me Abdoulaye a aussi longuement reçu le Président directeur général de Walfadjiri. Sidy Lamine Niasse s’est dit encore une fois prêt à assumer le rôle de médiateur entre le Pds et le pouvoir.
EMPRUNT OBLIGATAIRE
Le maire de la ville de Dakar est prêt à faire la lumière sur l’emprunt obligataire que sa mairie a voulu lancer en février dernier. Même si l’Etat du Sénégal a trouvé ses arguments pour bloquer cet emprunt pour des raisons “techniques”, il n’en demeure pas moins que le dossier a été noté par l’extérieur avant que les autorités étatiques ne donnent leur avis de non-objection. Pour cet emprunt, le gouvernement des USA a reçu l’autorisation du congrès américain pour que le trésor américain permette à l’USAID de garantir pour 50% de l’emprunt de la ville de Dakar”, a annoncé hier Khalifa Sall. Ce qui lui fait dire que s’il y avait toutes ces questions d’encours de la dette annoncée par le ministère de l’Economie et des Finances, est-ce que le congrès américain allait donner autorisation à son gouvernement.
GARANTIE
Restons toujours avec Khalifa Sall qui hier, n’a pas raté Mahammad Boun Abdallah Dionne et son gouvernement. Pour dire que le maire de Dakar a souligné que dans le cadre de l’emprunt obligataire lancé par sa ville, il n’a jamais demandé une quelconque garantie à l’Etat du Sénégal. “On n’a pas sollicité de garantie à l’Etat, on ne l’a pas souhaité et on ne l’a pas voulu parce que les collectivités locales tiennent à leur autonomie’, a répondu fermement Khalifa Sall. Selon les dires du maire socialiste, tout ce que la ville de Dakar a demandé au gouvernement, c’est son avis de non-objection pour pouvoir lancer l’opération.
DÉMENTI
Lors du passage du Premier ministre devant les députés, jeudi à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan Amadou Ba avait rappelé que la mairie de Dakar n’était pas à son premier essai concernant l’appel public à l’épargne. Le maire d’alors Pape Diop avait voulu faire la même opération mais il avait fait face au refus du gouvernement qui avait estimé que les conditions financières de la ville ne permettaient pas de faire une telle opération. Oui, Pape Diop avait voulu faire un emprunt obligataire mais les raisons avancées par le ministre de l’Économie ne sont pas les vraies raisons qui ont fait que le projet de Pape Diop n’ait pas été validé, à en croire Khalifa Sall. “Quand la ville de Dakar avait fait cette démarche, il y avait un obstacle institutionnel. A ce moment, il y avait un vide juridique, le CREPMF n’avait pas de texte pour accueillir les collectivités locales. Les textes ont eu lieu en 2009. Quand la ville de Dakar n’avait pas réussi, c’est parce que les textes ne le permettaient pas. On avait exigé aussi de la ville de Dakar la garantie de l’Etat du Sénégal. Voilà les deux raisons qui ont fait que la première demande de la ville de Dakar n’avait pas abouti”, a déclaré Khalifa Sall.
SUPERCARBURANT
EnQuête avait révélé dans son édition du mercredi 11 mars 2015 une polémique sur la cessation du prix du supercarburant entre les Majors et les nationaux de l’Association sénégalaise des Pétroliers. Il semble aujourd’hui que tout est rentré dans l’ordre. Dans un communiqué parvenu à EnQuête, l’ASP “se félicite de la réaction rapide et responsable des Autorités du sous secteur de la distribution pétrolière par le biais du Comité National des Hydrocarbures (CNH), en organisant la reprise d'une partie du stock de TOTAL par la SAR afin de réguler le marché”. La mesure est même entrée en vigueur depuis hier, ajoute le communiqué. Ce qui a permis aux sociétés de distribution pétrolière sénégalaises de s'approvisionner auprès de la Raffinerie aux conditions financières normales (PPI).
VIOL
Une cinquantaine de cas de viols suivis de grossesse et d'inceste a été enregistrée entre Touba et Mbacké. La révélation est de Fatma Diop Ndiaye, coordonnatrice départementale d'Amnesty international au niveau de Mbacké. A en croire la coordinatrice départementale d'Amnesty, tout dernièrement, un père de famille, commerçant de profession à Touba, a exercé des viols répétitifs sur sa propre fille. Et comble de malheur, la jeune fille a fini par tomber enceinte. Fatma Diop Ndiaye de déplorer de telles pratiques avant d'appeler l'Association des femmes juristes du Sénégal à venir porter le combat aux côtés d'Amnesty International. Mais au-delà des actions et déclarations médiatiques et poursuites judiciaires, la section départementale d'Amnesty compte s'entretenir avec le Khalife Général des Mourides sur cette question cruciale.
PASSAGE AU NUMÉRIQUE
Le processus du passage de l'analogique au numérique dans le système audiovisuel a reçu un soutien de taille en la personne du Président de l'Union Africaine de Radiodiffusion (UAR).”Je reste convaincu que le Sénégal regorge d'experts capables de conduire le processus. De plus, les télévisions sénégalaises ont toutes les ressources de qualité nécessaire pour passer le plus sereinement et le plus calmement de l’analogie au numérique prévu pour juin prochain.” Ces propos sont du Président de l'Union Africaine de Radiodiffusion (UAR). Khelladi Tewfik (photo) présidait hier à Dakar la cérémonie d’ouverture de la huitième Assemblée générale ordinaire de l’UAR. Le basculement tant attendu de l'analogique vers le numérique qui doit se faire le 17 juin prochain a suscité un vif débat entre le monde de l'audiovisuel et l'État du Sénégal, qui a créé en août 2014 le Comité national de pilotage de la transition de l'audiovisuel analogique au numérique (CONTAN), à la grande surprise, à l'époque, des acteurs du secteur. Ces derniers étaient convaincus que l'Agence de Régulation des Télécom-munications et des Postes (ARTP) pouvait à elle seule conduire ce processus.
PASSAGE AU NUMÉRIQUE (SUITE)
En tout cas, en faisant montre de son optimisme quant à l'atteinte des objectifs, Khelladi Tewfik a rassuré l'assistance sur les capacités du Sénégal. “Quand je vois la qualité de la ressource humaine qui existe au Sénégal, je peux dire qu’il va réussir cette transition de l’analogique au numérique même si quelques soucis vont apparaître. Ce qui est un peu normal”, a indiqué celui qui est par ailleurs directeur général de la télévision nationale algérienne .L'assemblée générale de l'Union africaine de radiodiffusion a deux jours pour discuter et échanger sur les défis du passage de l'audiovisuel de l'analogique au numérique et du “démarrage du réseau d'échanges de contenus MENOS-UAR”.