LE MONDE EN CONCLAVE AU JAPON POUR DECLINER LA FEUILLE DE ROUTE DECENNALE
POLITIQUE MONDIALE DE LUTTE CONTRE LES CATASTROPHES

C’est à travers une Conférence qui s’ouvre ce jour au Japon que la communauté internationale espère arriver un accord autour d’une feuille de route sur les dix prochaines années pour mettre en oeuvre un plan de lutte mondiale contre les catastrophes.
Les catastrophes naturelles ont coûté à l’humanité, en 2014, des pertes estimées à 113 milliards de dollars américains, contre 135 milliards de dollars en 2013. Selon une étude publiée, le 7 janvier dernier, par Munich Re, le géant allemand de la réassurance, les catastrophes naturelles en 2014 ont coûté nettement moins en vies humaines et causé moins de dégâts matériels que celles de 2013. Les désastres de 2014 ont entraîné, selon toujours la même source, 7700 décès dans le monde. Suffisant pour que la communauté internationale convoque une conférence pour réfléchir sur la réduction de risques de catastrophes qui annihilent les politiques de développement dans le monde.
Cette 3è Conférence mondiale sur la réduction des risques et catastrophes qui s’ouvre aujourd’hui, samedi 14 mars, et va se poursuivre jusqu’au 18 courant, à Sendaï au Japon. Elle va faire le bilan des politiques de lutte contre les catastrophes et décliner les feuilles de route pour les 10 prochaines années. Car, d’après le rapport de l’Organisation internationale de la protection civile (Oipc), le monde enregistre chaque année des catastrophes qui causent des dommages écologiques et socio-économiques qui mettent en péril la vie des populations et leurs biens. Ces catastrophes se nomment, entre autres, pollutions terrestres, marines et de l’air, utilisation abusive des terres, érosion des sols, désertification, incendies de forêts, perte de la biodiversité, déforestation, destruction des mangroves et des terres, élévation du niveau de mer, appauvrissement de l’ozone. Et ils sont un réel problème de développement pour les pays en voie de développement qui sont les plus vulnérables.
Au Sénégal, le rapport 2014 de la protection civile conforte la position déclinée dans celui de l’Oipc. D’après le rapport de la protection civile publié le 1er mars dernier, «les catastrophes se produisent à une fréquence inédite à l’échelle mondiale». En ce sens, ce rapport mentionne qu’«en ce qui concerne le Sénégal, les inondations récurrentes ont causé entre 50 000 et 400 000 sinistrés et plus de 50 milliards de francs Cfa de dommage et pertes».
Lors de la cérémonie de célébration de la Journée mondiale de la protection civile au Sénégal, le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, Abdoulaye Daouda Diallo, a ainsi plaidé pour l’harmonisation des politiques de lutte contre les catastrophes naturelles. «Aucun de ces paradigmes pris isolément ne pourrait et ne saurait prospérer sans la prise en compte intégrée des deux autres, surtout dans la situation actuelle préoccupante de changement climatique. De plus en plus, le constat coule de source que tout ce que l’humanité construit durement et durablement peut être déconstruit ou détruit en un laps de temps par une catastrophe majeure mettant en cause les fondements de la protection civile», avait préconisé Abdoulaye Daouda Diallo.
Le ministre avait, en outre, renseigné lors de cette rencontre que «2015 est une année charnière pour l’humanité». Puisque, d’après lui, les ressources naturelles constituent le premier capital des pays en voie de développement, alors que leurs capacités de prévention et de réaction sont assez limitées.