VIDEO UN ANCIEN PREMIER MINISTRE DE COMPAORÉ LIMOGÉ SUR DEMANDE DE LA SOCIÉTÉ CIVILE

Ouagadougou, 16 mars 2015 (AFP) - Un cacique du régime de Blaise Compaoré, longtemps Premier ministre, a été limogé à la demande de la société civile d'un poste prestigieux plus de quatre mois après la chute de l'ex-président, a-t-on appris lundi de source officielle.
Paramanga Ernest Yonli, le président du Conseil économique et social, une fonction qui le place constitutionnellement au-dessus du rang de ministre, a été limogé par un décret signé samedi par le président Michel Kafando et le Premier ministre Isaac Zida, dont l'AFP a eu copie lundi.
Le lieutenant-colonel Isaac Zida avait occupé ses bureaux au CES les premières semaines suivant la chute de Blaise Compaoré, avant d'être nommé à la primature. Aucune explication n'a été fournie quant au fait que M. Yonli, 59 ans, Premier ministre de 2000 à 2007, ait pu se maintenir aussi longtemps à son poste, qu'il n'occupait pourtant plus physiquement.
Ce proche de Blaise Compaoré a été également ambassadeur aux Etats-Unis de 2007 à 2012, avant de rejoindre le CES, une structure consultative composée de 90 membres (syndicalistes, représentants du patronat, de la société civile, religieux, coutumiers, etc.) censée être force de proposition sur les questions économiques et sociales.
Une trentaine d'associations de la société civile ont exigé jeudi que M. Yonli soit "relevé de ses fonctions" pour avoir soutenu ouvertement une révision de la Constitution voulue par Blaise Compaoré, qui avait précipité sa chute.
Le président Compaoré a été balayé fin octobre par la rue, qui rejetait sa volonté de modifier la Loi fondamentale afin de se maintenir au pouvoir, après 27 ans de règne.
Grand cacique du régime déchu, M. Yonli s'était prononcé pour cette initiative durant plusieurs meetings. Le nouveau pouvoir, en place après la chute du régime Compaoré, purge depuis plusieurs mois l'administration et l'armée des cadres de l'ancien régime.
Des centaines de conseillers de M. Compaoré, présidents d'institutions, préfets, directeurs généraux, cadres militaires ou simples fonctionnaires réputés proches de l'ex-président et de son parti, jadis ultra dominant dans l'administration, ont été démis de leurs fonctions.
Le Burkina Faso est dirigé pour un an par un ex-diplomate, le président Michel Kafando, et un lieutenant-colonel, le Premier ministre Isaac Zida, numéro 2 de la garde présidentielle sous Compaoré. Ceux-ci doivent céder le pouvoir à l'issue d'élections présidentielle et législatives prévues le 11 octobre.