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23 février 2025
LA DÉPOUILLE DE BOUN DIONNE ARRIVE MARDI
Auparavant, après la toilette rituelle musulmane, une cérémonie de recueillement suivie de la levée du corps est prévue le lundi 8 avril 202 à 14 heures 30 à la chambre funéraire de l’hôpital Pitié Salpêtrière à Paris
La dépouille de l’ancien premier ministre et candidat à la dernière élection présidentielle, Mahammad Boun Abdallah Dionne (22 septembre 1959-05 avril 2024), décédé vendredi dernier à Paris des suites d’une maladie, arrive au Sénégal le mardi 9 avril 2024 prochain par vol HC 404 de la compagnie aérienne nationale « Air Sénégal ». L’annonce est Christophe Lever du service Assistance Funéraire de l’hôpital Pitié Salpêtrière où il était interné.
Auparavant, après la toilette rituelle musulmane, une cérémonie de recueillement suivie de la levée du corps est prévue le lundi 8 avril 202 à 14 heures 30 à la chambre funéraire de l’hôpital. L’inhumation de l’ancien Premier ministre est prévue à Gossas, sa terre natale.
Agé de 65 ans à son décès, l’informaticien de formation diplômé de l’université Pierre-Mendès de Grenoble fut un fervent Talibé de Serigne Touba Khadimou Rassoul RTA. Après avoir passé cinq ans à la Primature pour devenir ensuite le Secrétaire général de la Présidence de la République, le défunt a été par la suite Président du conseil d’administration (Pca) de la Bicis après le rachat de « BNP Paribas » par feu Pathé Dionne.
L’ancien responsable de l’Alliance pour la république et de la coalition « Bennoo Bokk Yaakaar » s’était démarqué de la mouvance présidentielle pour aller à la conquête du pouvoir sous sa propre bannière pour la dernière élection présidentielle. Le candidat à la présidentielle et leader de la « coalition Dionne 2024 », qui devrait voter au centre Samba Youmba de Gossas (région de Fatick), n’a pas pu finalement effectuer son devoir civique le dimanche 24 mars 2024, 1er tour du scrutin présidentiel. Pour cause ? Ratrappé par un état de santé dégradant, il a été évacué en France pour une meilleure prise en charge. Son évacuation sanitaire à bord d’un avion médicalisé de la compagnie Airlec médical a été rendue possible par le président sortant, Macky Sall.
LE JOUR OÙ PAUL BIYA A FRÔLÉ LA CHUTE
Le 6 avril 1984, Biya a échappé de peu à une tentative de putsch orchestrée par des officiers de la garde républicaine. Cet épisode survenu il y a tout juste quarante ans, continue d'influencer la stratégie de maintien au pouvoir du président camerounais
(SenePlus) - Le 6 avril 1984, le Cameroun a retenu son souffle. Ce jour-là, le président Paul Biya a échappé de peu à une tentative de coup d'État orchestrée par des officiers de la garde républicaine. Cet épisode dramatique, survenu il y a tout juste quarante ans, a profondément marqué le chef de l'État et continue d'influencer sa stratégie de maintien au pouvoir, selon le récit publié dans les colonnes de Jeune Afrique.
D'après le magazine panafricain, Paul Biya se doutait depuis quelques jours qu'un putsch se préparait. Il en avait été prévenu par son directeur de cabinet Philippe Mataga, à qui il avait demandé de régler la situation discrètement. La veille des événements, par prudence, le président avait éloigné sa femme Jeanne-Irène et son fils Franck de la capitale Yaoundé à bord d'un hélicoptère piloté par le capitaine Joseph Feutcheu.
Mais le 6 avril, les putschistes, des officiers de la Garde républicaine originaires du nord du Cameroun et bénéficiant du soutien de l'ancien président Ahmadou Ahidjo, ont pris le contrôle de points névralgiques de la ville. Ils ont notamment arrêté et emprisonné le directeur de la Sûreté nationale Martin Mbarga Nguélé. Refusant de croire à l'ampleur du complot, Paul Biya s'est réfugié dans le bunker du palais présidentiel.
Pendant quelques heures, l'issue du coup d'État a semblé incertaine. Mais les partisans du président ont finalement réussi à reprendre la main, notamment grâce au général Pierre Semengue. "J'ai fait mon travail. Reprenez le vôtre", a-t-il lancé à Paul Biya en le sortant de sa cachette. Immédiatement, ce dernier a dissous la Garde républicaine et ordonné des enquêtes.
Du 27 au 30 avril, un tribunal militaire a condamné à mort 35 putschistes, exécutés quelques jours plus tard. Ahmadou Ahidjo, instigateur présumé du coup d'État depuis l'étranger, a également écopé de la peine capitale par contumace. Cet épisode a durablement changé le visage du Cameroun et marqué le règne de Paul Biya, qui n'a depuis cessé de resserrer son emprise sur le pays.
PAR Ismaila Madior Fall
ANNULATION DES DÉCRETS EN CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA MAGISTRATURE : UNE DÉCISION À RECONSIDÉRER
Il ne peut, aux termes de la loi organique relative au statut des magistrats, être mis fin aux fonctions du Premier Président de la Cour suprême et du Procureur général près ladite Cour qu'avec leur consentement
Il nous est revenu que les décrets de nomination du premier président de la Cour suprême et des membres du Pool judiciaire financier (PJF) lors du dernier conseil supérieur de la magistrature (CSM) ont été abrogés. Je souhaite vivement, en ma qualité de Professeur de droit et 2 fois Garde des Sceaux, que la mesure d'abrogation (ça devrait d'ailleurs être de retrait) soit reconsidérée pour plusieurs raisons :
D'abord, les mesures abrogées ont été prises dans le strict respect de la loi: décrets pris en CSM présentiel alors qu'une consultation à domicile aurait suffi.
Ensuite, il s'agit de décrets intervenant dans l'intervalle temporel du mandat du président de la République Macky Sall, soit avant le 2 avril 2024. Aucune disposition de la Constitution n'empêche la prise de ces mesures courantes qui pouvaient, au surplus, être prises quelques jours auparavant et destinées à assurer la continuité du service public de la justice.
Enfin, il ne peut, aux termes de la loi organique relative au statut des magistrats, être mis fin aux fonctions du premier président de la Cour suprême et du Procureur général près ladite Cour qu'avec leur consentement.
Au total, le président de la République, si, telle est sa volonté, peut bien, en vertu du parallélisme des formes, revenir sur la nomination des membres du PJF et les affectations en nommant d'autres magistrats auxdits postes dans le cadre d'un CSM régulièrement convoqué ou par consultation à domicile.
Cependant, pour ce qui concerne le premier président de la Cour suprême, il est juridiquement impossible de revenir sur sa nomination. Ce serait une première et un précédent dangereux sur lesquels il faut attirer l'attention du nouveau gardien de la Constitution. Aussi est-il souhaitable que ces décrets d'annulation soient retirés de l'ordonnancement juridique pour éviter, de la part des ayant intérêt à agir (les intéressés ou tout membre du CSM ou de l'UMS), un recours contre le décret d'un président fraîchement élu. La magistrature suprême ne s'inaugure pas par un contentieux de l'excès de pouvoir.
LES FÉMINISTES DÉNONCENT UNE CLAQUE POUR L'ÉGALITÉ
Le choix d’enlever le terme “femme” du ministère nous amène à penser que le statu quo sera maintenu. Il n’est pas concevable de parler d’un approfondissement du processus démocratique sans que la participation de la moitié de la société soit effective
Le Réseau des féministes du Sénégal déplore, dans un communiqué daté du 6 avril 2024, la faible représentation des femmes dans le nouveau gouvernement, en contradiction avec les engagements du Sénégal pour l'égalité et la parité :
"C’est avec consternation que nous avons reçu l’annonce de la composition du gouvernement ce 5 Avril 2024. Une composition ne nommant que 4 femmes sur une liste de 25 ministres et 5 secrétaires d’Etat. Les femmes ne représentent donc que 13,33% dans ce gouvernement dit de rupture, d’inclusion et d’équité.
Un gouvernement paritaire était effectivement possible, attendu et souhaité surtout venant d’un régime qui dit vouloir travailler pour plus de justice sociale. Nous constituons la moitié de la population du Sénégal. Ce poids démographique ne se reflète pas dans la représentation des femmes aux instances et processus de prise de décision. Rappelons que le Sénégal a ratifié, sans réserve, le Protocole à la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique (Maputo). Depuis 2001, la Constitution sénégalaise reconnaît que « les hommes et les femmes sont égaux en droit ». Ces instruments garantissent l’accès équitable des hommes et des femmes à la prise de décision et à l’exercice des responsabilités civiques et politiques.
Par ailleurs, nous constatons également le changement d’appellation du ministère de la Femme, de la Famille, de l’Equité et du Développement communautaire en ministère de la Famille et des solidarités. Le choix d’enlever le terme “femme” du ministère nous amène à penser que le statu quo sera maintenu, que des compromis seront faits avec nos droits. Cela ne présage ni d’un engagement clair pour l’équité et l’égalité ni d’une réelle prise en compte de nos besoins spécifiques. Nous espérons qu’avec le décret portant répartition des services de l’Etat, la direction de l’équité et de l’égalité de genre demeurera.
La nécessité d’une amélioration tant qualitative que quantitative de la participation des femmes au niveau gouvernemental se pose avec acuité. Il se pose d’autant plus qu’il n’est pas concevable de parler d’un approfondissement du processus démocratique sans que la participation de la moitié de la société soit effective et croissante. Nous nous attendions à des mesures claires pour la concrétisation de nos droits et non pas à la mise en place d’un dispositif qui va contribuer à la marginalisation de nos voix des femmes."
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SONKO INVITE LES MEMBRES DE LA COALITION DIOMAYE PRÉSIDENT À FAIRE BLOC
Après la publication de la liste des membres du gouvernement, Ousmane Sonko, le premier ministre du Sénégal, et le président Diomaye Faye se sont réunis avec les alliés membres de leur coalition.
Après la publication de la liste des membres du gouvernement, Ousmane Sonko, le premier ministre du Sénégal, et le président Diomaye Faye se sont réunis avec les alliés membres de leur coalition. Le leader de Pastef les a invité à faire bloc.
L'INVITE DE GUY MARIUS SAGNA AU NOUVEAU GOUVERNEMENT
"Soyez des ministres au service des Sénégalais.e.s ! Soyez des ministres de rupture! Soyez des ministres de la bonne gouvernance ! Soyez des ministres au service de la justice et de la vérité...", a-t-il dit.
Le député Guy Marius Sagna a adressé un message d’encouragement aux nouveau gouvernement dont la liste a été proclamée vendredi soir. Le parlementaire a exhorté la nouvelle équipe dirigée par le Premier ministre Ousmane Sonko à se mettre exclusivement au service des Sénégalais.
« Soyez des ministres au service des Sénégalais.e.s ! Soyez des ministres de rupture! Soyez des ministres de la bonne gouvernance ! Soyez des ministres au service de la justice et de la vérité ! Soyez des ministres au service des plus vulnérables ! Soyez des ministres au service d’un Sénégal souverain dans une Afrique souveraine et unie ! », a-t-il écrit sur ses réseaux
Avant de conclure : « Vous avez tous mes encouragements ».
UNE INJUSTICE VIENT D'ÊTRE RÉPARÉE AVEC LA NOMINATION DE JEAN BAPTISTE TINE
Jean Baptiste Tine a été le Haut commandant de la Gendarmerie nationale. Il a été à la tête de l’institution durant les événements de mois de mars 2021 impliquant le leader du Pastef. Il a été par la suite démis de ses fonctions
Le Général Jean Baptiste Tine a été choisi comme ministre de l’Intérieur dans le premier gouvernement d’Ousmane Sonko. Il va désormais gérer la sécurité publique de tout le territoire sénégalais. Ce choix porté sur sa personne est selon l’ancien capitaine de la gendarmerie une injustice réparée. Pour Seydina Oumar Touré, ce n’est que justice rendue.
«J’adresse mes sincères et vives félicitations aux nouveaux membres du gouvernement du Sénégal, particulièrement au général de corps d’armée Jean Baptiste Tine, nouveau ministre de l’Intérieur. Une injustice vient d’être réparée ce soir. Dieu est juste », a-t-il témoigné.
Pour rappel, Jean Baptiste Tine a été le Haut commandant de la Gendarmerie nationale. Il a été à la tête de l’institution durant les événements de mois de mars 2021 impliquant le leader du Pastef. Il a été par la suite démis de ses fonctions par le président sortant Macky Sall pour être nommé ambassadeur.
KHADY DIENE GAYE, UNE PREMIERE FEMME AU DEPARTEMENT DES SPORTS
Le président Bassirou Diomaye Diakhare Faye et son premier ministre Ousmane Sonko ont choisi Madame Khady Diène Gaye pour diriger les secteurs que sont les sports, la jeunesse et la culture. Une première depuis l’accession du Sénégal à l’indépendance
L’histoire peut enfin commencer au ministère des sports. Hier, vendredi 5 avril 2024, le président de la République Bassirou Diomaye Diakhare Faye et son premier ministre Ousmane Sonko ont choisi Madame Khady Diène Gaye pour diriger les secteurs que sont les sports, la jeunesse et la culture. Une première depuis l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale.
À la demande générale de nos internautes, wiwsport répond à leur question «qui est Khady Diene Gaye ?» On les appelle les «hommes ou dames de l’ombre». Dans leur exercice au quotidien, ils se chargent de la mise en œuvre et de l’évaluation des politiques du ministre de leur secteur. Ils sont les inspecteurs de la jeunesse et des sports, la compétence de Khady Diène Gaye.
Juriste de formation, elle a obtenu son Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA) en droit. C’est après une formation à l’INSEPS que l’ancienne étudiante de l’UGB est devenue Inspectrice de la Jeunesse et des Sports. Une compétence qui l’amènera au ministère des sports où elle travaillera à la direction de la formation puis au service régional de Dakar, de nombreuses années avant une décision inopinée.
UNE AFFECTATION A KAOLACK EN RAISON DE SA PROXIMITE AU PARTI PASTEF !
Auparavant chef de service régional de Dakar, Madame Khady Diène Gaye a été affectée dans une autre région en raison de son soutien au parti PASTEF. Avec la nomination d’un nouveau ministre des Sports Yankhoba Diatara à l’époque, ce dernier mis au parfum de la proximité de la dame avec le parti PASTEF dont elle est membre de la coordination des cadres, a décidé de l’affecter à Kaolack. Une décision qui n’aura aucun impact sur les convictions de cette dame qui a d’ailleurs travaillé sur le programme sportif de la Coalition Diomaye Président. Elle est décrite comme une dame de fer, qui est à cheval sur les principes du travail organisé et bien fait. Aujourd’hui, elle fait partie des 4 femmes choisies pour faire partie du premier gouvernement du duo Diomaye – Sonko. Mieux, elle brise le plafond de verre parce que c’est la première fois dans l’histoire du Sénégal indépendant qu’une femme occupe le département des sports qui retrouve par la même occasion, son intitulé originel, c’est à dire ministère de la Jeunesse et des Sports. Elle aura aussi la lourde charge de gérer en même temps le département de la Culture. Un énorme challenge à relever.
LE NOUVEAU GOUVERNEMENT ET LES DERNIERS HOMMAGES A BOUN DIONNE A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS DU WEEKEND
La livraison du week-end de la presse quotidienne présente les ”visages” du nouveau gouvernement, en même temps qu’elle pleure le rappel à Dieu de l’ancien Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne.
Dakar, 6 avr (APS) – La livraison du week-end de la presse quotidienne présente les ”visages” du nouveau gouvernement, en même temps qu’elle pleure le rappel à Dieu de l’ancien Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne.
”Des étoiles, des rebelles et des technocrates” : cette formule, belle, est utilisée par le quotidien L’As pour parler de la première équipe gouvernementale mise en place sous le magistère du nouveau chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Diakhar, élu à l’issue du scrutin présidentiel du 24 mars dernier.
”Une équipe choc pour s’attaquer aux urgences”, souligne le même journal au sujet de ce gouvernement très attendu et dont la composition a été dévoilée vendredi soir.
Une liste de 25 ministres et cinq secrétaires d’Etat dans laquelle les alliés du nouveau président comptent ”cinq portefeuilles dédiés à des leaders de la coalition présidentielle”, indique le quotidien L’As, citant des personnalités telles que Cheikh Tidiane Dièye, Moustapha Guirassy, Abdourahmane Diouf, Serigne Guèye Diop.
“Des soutiens récompensés, une volonté de rupture saupoudrée de similitudes avec le premier gouvernement de Macky Sall et la rationalisation des ministères” caractérise le nouveau gouvernement, analyse le journal Le Quotidien.
En plus de l’entrée “en force des membres de Pastef [parti dont est issu le président et son Premier ministre Ousmane Sonko] et des alliés”, Le Quotidien note ”des nominations-réhabilitations”, avec Jean-Baptiste Tine (Intérieur et Sécurité publique) et Ousmane Diagne (Justice).
”Procureur de la République sous Abdoulaye Wade, Ousmane Diagne avait refusé, lors des manifestations contre Wade, de +prendre+ des personnes déférées par la police alors qu’il n’était pas au courant de leur placement en garde-à-vue”, écrit Libération.
“Retour en force des bannis”
S’agissant de Jean-Baptiste Tine, nouveau ministre de l’Intérieur, le journal rappelle qu’il ”avait été brutalement limogé de ses fonctions en juin 2021. Le patron de la gendarmerie à l’époque avait manifesté son opposition contre les sanctions dont étaient victimes le capitaine Seydina Touré mais aussi certains recrutements qui lui étaient conseillés par le régime”.
Pour ce qui concerne le général Birame Diop, “nommé ministre des Forces armées, il est très aimé par les troupes. En tant que chef d’état-major général des armées, il a sensiblement changé les conditions de vie des troupes”, sans compter qu’il se serait ”opposé à certaines +actions+” lors des troubles politiques de mars 2021, ajoute Libération.
Suffisant pour que Enquête évoque “le retour en force des bannis du [régime de Macky Sall]”, avant de livrer une analyse générale selon laquelle la nouvelle équipe ”marque une rupture significative avec les pratiques antérieures, en privilégiant l’expérience professionnelle et l’expertise au-delà des affiliations politiques”.
Une approche qui ”promet de redéfinir le paysage politique et administratif, en mettant l’accent sur les compétences et les résultats plutôt que la politique”, souligne le même journal, selon lequel “Sonko marque son empreinte”.
“Casting prometteur”, pour une “rupture en marche”
“Une belle présomption de compétence”, donc, selon la manchette du quotidien Les Echos, dont l’avis semble corroborer celui de Vox Populi, lequel quotidien relève : “Des compétences, chacune à sa place pour un +gouvernement de ruptures et de transformation systémique+”.
Selon L’Info, “Sonko 1 acte la rupture”, “une rupture en profondeur tant chantée et vendue aux populations sénégalaises”. Walfquotidien ne semble pas dire autre chose, en affichant à sa une : “Préjugés favorables”. “Dans ce premier gouvernement de Bassirou Diomaye Faye, écrit cette publication, figurent des hommes qui ne sont pas étrangers des départements qu’ils dirigent”.
”La +rupture+ en marche”, titre également Sud Quotidien, en signalant sur au moins un point en particulier, qu’un délai d’un mois a été donné aux ministres pour démissionner des autres postes qu’ils occupent, une manière d’éviter le cumul des mandats.
Le Soleil, à son tour, parle de la rupture ”comme credo” du nouveau gouvernement dont il décline les priorités, entre jeunesse, éducation, formation et emploi, lutte contre la vie chère, la justice, la souveraineté économique et la consolidation de l’unité nationale, sans oublier le renforcement de la sécurité.
L’Observateur, enfin, parle de ”casting +prometteur+” avec cette nouvelle équipe. “Plusieurs nouvelles têtes ont fait leur entrée”, fait observer le journal, en signalant dans le même temps ”la part belle réservée aux technocrates, même si les alliés et membres de Pastef n’ont pas été oubliés”.
Si la publication du nouveau gouvernement est le sujet le plus en exergue dans les quotidiens, les journaux ne manquent pas de rendre un dernier hommage au Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne, décédé vendredi suite à une maladie.
“La nation perd un illustre commis de l’Etat”, dit Le Soleil, dont la manchette se confond presque avec celle de L’Observateur (“Mahammed Boun Abdallah, un commis de l’Etat s’en est allé”).
Tous les quotidiens pleurent le rappel à Dieu de cet ancien chef de gouvernement – sous Macky Sall -, candidat à la dernière présidentielle. Il avait été évacué en France à la veille du scrutin du 24 mars dernier.
“Dionne, fin d’une vie bien remplie”, écrit Walfquotidien à propos de celui qui fut une figure majeure du régime de Macky Sall (2012-2024), dont il a été le directeur de cabinet et le Premier ministre pendant de nombreuses années.
par Ndongo Samba Sylla
SORTIR DU SYSTÈME DETTE : FAYE-SONKO FACE AU LEGS DE L’ÉMERGENCE
EXCLUSIF SENEPLUS - Près de 18 milliards de dollars, soit environ 11 000 milliards de francs CFA devront être payés aux créanciers du Sénégal en 2024-2029. Dans ce contexte, tenir ses promesses sur les plans social et économique sera une gageure
L’arrivée au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye, président fraîchement élu, et de son ami et mentor, Ousmane Sonko, nouveau Premier ministre, charrie les espoirs de la majorité des Sénégalais. La jeunesse, en particulier, a consenti de lourds sacrifices pour la réalisation de l’alternance politique. Elle attend avec impatience des ruptures majeures qui pourront accélérer les transformations économiques sans lesquelles chômage, sous-emploi, marginalisation et précarité continueront d’obérer son avenir.
Le duo Faye-Sonko a pu bénéficier de la confiance de nos compatriotes pour avoir articulé un discours et un programme en résonance avec les préoccupations des jeunes et des segments les plus vulnérables et avec les demandes de bonne gestion et de transparence publique. Les ambitions louables et la vision socioéconomique progressiste de leur mouvement devront cependant composer avec le bilan financier « salé » de l’« émergence » qui a été promise par le régime précédent.
Si Macky Sall peut se prévaloir d’avoir obtenu durant ses deux mandats un taux annuel moyen de croissance économique supérieur à ceux observés pour ses prédécesseurs, cela est dû notamment au fait qu’il a bénéficié d’un contexte international plus favorable (ce dont témoignent les performances assez similaires de quelques pays voisins) et qu’il ne s’est pas privé de recourir activement à l’endettement extérieur. En 2012, Macky Sall a hérité d’un stock de dette publique extérieure (public and publicly guaranteed) de 4,2 milliards de dollars, soit 23,7 % du Produit Intérieur Brut (PIB), qu’il a porté à 14,5 milliards de dollars en 2022, soit 52,5 % du PIB, selon les données de la Banque mondiale.
Certes, au regard des perspectives de croissance économique associées à l’exploitation du pétrole et du gaz, le ratio entre le stock de dette publique et le PIB pourrait diminuer, se diront certains, pour se rassurer. Mais ce raisonnement ne serait pas tout à fait approprié, notamment parce que le ratio dette publique/PIB est un indicateur pratiquement inutile, quand bien même il serait fort prisé.
Les gouvernements souverains sur le plan monétaire (qui ne s’endettent que dans leur propre monnaie et qui évoluent en changes flottants) n’ont pas de contrainte de solvabilité tandis que ceux dont la souveraineté monétaire est moindre peuvent faire défaut à tout moment. En 2022, le gouvernement du Pérou était endetté en monnaie étrangère et pour partie en monnaie nationale. Il a fait défaut avec un ratio dette sur PIB de l’ordre de 33,4 % tandis que le gouvernement japonais, avec un ratio d’endettement de 254 %, cette même année, ne peut jamais faire défaut, du fait de sa souveraineté monétaire.
En matière de solvabilité extérieure, le taux de croissance économique agrégé est moins important que l’évolution des revenus extérieurs, notamment la croissance des revenus d’exportation contrôlés par le gouvernement. Parce que la dette extérieure est payée en devises fortes. Si vous avez par exemple un service de la dette de 100 dollars, le fait de pouvoir taxer votre économie pour obtenir l’équivalent en monnaie nationale de cette somme (aspect budgétaire) ne résout pas votre problème (le paiement en dollar). Si les 100 dollars ne sont pas disponibles dans le système financier domestique, la dette extérieure ne pourra pas être honorée.
Entre 2010 et 2021, le ratio entre le stock de dette extérieure et les recettes d’exportation s’est empiré, passant de 136 % à 466 %. Sur la même période, la part du service de la dette dans les revenus d’exportation a bondi de 5 % à 28 %. En d’autres termes, l’évolution de l’endettement extérieur a été beaucoup plus rapide que celle des revenus d’exportation.
L’un des péchés économiques des plans d’« émergence » au Sénégal, comme sur le reste du continent, a été de stimuler des dynamiques d’endettement en monnaie étrangère qui n’ont ni vraiment dopé leurs exportations ni permis de réduire relativement leurs factures d’importations (par le biais de leur substitution avec la production locale). S’il en a ainsi été, c’est parce que les plans d’« émergence » ont souvent consisté à prendre des dettes en devises fortes pour financer des projets d’infrastructures exécutés par des entreprises étrangères.
Le problème est le suivant : ces projets ont beau être très rentables, pour la plupart ils ne génèrent que de la monnaie nationale, pas des dollars ou des devises fortes. C’est-à-dire que ces projets, financés en devises fortes, ne peuvent pas se rembourser d’eux-mêmes en devises fortes. Pour payer le service de la dette extérieure qui leur est associé, et également permettre la conversion en devises fortes puis le rapatriement des profits et des dividendes obtenus en monnaie nationale par les entreprises étrangères, les gouvernements doivent compter sur les sources traditionnelles de revenus extérieurs et/ou sur de nouveaux emprunts en monnaie étrangère.
Quand la plupart des projets financés par l’emprunt étranger ont ce type de profil, il suffit d’un choc négatif sur les sources traditionnelles de revenus (baisse des prix des matières premières) ou d’une hausse des taux d’intérêt sur les marchés financiers internationaux pour qu’une crise de dette souveraine pointe son nez.
Alors que les paiements cumulés au titre du service de la dette extérieure ont atteint 7,8 milliards de dollars entre 2012 et 2023, le duo Faye-Sonko fera face entre 2024 et 2029, c’est-à-dire d’ici à la prochaine élection présidentielle, à un service de la dette publique extérieure de l’ordre de 11,6 milliards de dollars. Jamais, auparavant, dans l’histoire du pays, un gouvernement n’aura été confronté à une charge de la dette aussi importante en termes absolus et en un temps aussi court. De 1960 à 2017, le service annuel de la dette publique extérieure n’a jamais dépassé 300 millions de dollars. Depuis 2021, le cap du milliard de dollars a été franchi et a continué d’augmenter. Si le service de la dette intérieure est pris en compte, c’est près de 18 milliards de dollars, soit environ 11 000 milliards de francs CFA qui devront être payés aux créanciers du Sénégal durant la période 2024-2029. De telles sommes représentent une ponction importante à la fois sur les finances publiques et les ressources du pays.
Avec la Côte d’Ivoire et le Bénin, le Sénégal fait partie des rares pays africains pour lesquels le montant du service de la dette attendu pour la période 2024-2029 est supérieur au cumul du service de la dette observé pour la période 2012-2023. La responsabilité du système CFA dans l’endettement extérieur chronique des pays membres n’est pas difficile à établir. L’absence de financements adéquats, notamment en ce qui concerne les secteurs agricole et industriel, décourage la production intérieure. La surévaluation du taux de change pénalise les exportations, rend la production locale peu compétitive et facilite les importations. Ce qui crée une situation de déficit permanent de la balance commerciale et plus généralement de perte chronique de devises dans les transactions courantes.
Dans la plupart des pays du Sud, les déficits prolongés de la balance courante entraînent souvent une dévaluation/dépréciation de leur taux de change. Dans le cas des pays de l’UEMOA, le maintien des déficits extérieurs et de la parité fixe vis-à-vis de l’euro n’a été possible qu’à la condition de renforcer la dépendance financière extérieure (dettes en monnaie étrangère et investissements directs étrangers). Nulle surprise dès lors que dans tous ces pays la croissance économique ait pour carburant le capital étranger et qu’elle soit « extravertie ».
À côté d’une dette extérieure de plus en plus pesante, il faut tenir compte des passifs contingents – c’est-à-dire des engagements financiers qu’un État prévoit d’honorer au cas où un scénario non désirable se produit – qui sont légion dans les contrats de partenariat public privé (PPP) signés par le régime précédent et qui sont de véritables bombes à retardement budgétaires.
Par ailleurs, les rapatriements de profits et de dividendes sont censés augmenter considérablement avec l’entrée du Sénégal dans l’économie pétro-gazière, selon les projections du FMI (décembre 2023). Dans la balance des paiements, les « revenus primaires » renvoient aux intérêts sur la dette extérieure, aux profits et dividendes rapatriés et aux rémunérations des travailleurs expatriés.
En 2022, les revenus primaires transférés depuis le Sénégal s’élevaient à 944 milliards de francs CFA dont 323 milliards au titre des intérêts sur la dette publique. En 2028, ils devraient atteindre 1159 milliards de francs CFA (dont 428 milliards pour les intérêts sur la dette publique). Cette exportation du surplus économique constitue ce que les économistes du développement appelaient « sous-développement ». À l’ère néolibérale, le même phénomène est qualifié d’ « émergence » du fait de l’illusion créée par le constat de taux de croissance économique élevés !
Dans un tel contexte, tenir ses promesses sur les plans social et économique sera d’autant plus une gageure que les dispositions du budget 2024 ajoutent quelques difficultés supplémentaires. Ce dernier a été présenté d’une manière qui exclut du calcul des dépenses et du déficit publics des amortissements d’un montant de 1248 milliards de francs CFA devant être refinancés. Il prévoit notamment une réduction de moitié des subventions à l’énergie et une élimination graduelle de celles portant sur les produits alimentaires. Si ces mesures sont conformes avec les exigences des bailleurs de fonds qui réclament un « retour à l’orthodoxie budgétaire », elles sont cependant en porte-à-faux avec l’engagement du nouveau gouvernement de soulager les ménages par rapport à la cherté de la vie.
En marge du « système » politicien, le duo Faye-Sonko devra faire face à un adversaire plus coriace : le séculaire « système dette », c’est-à-dire les conditions qui maintiennent les pays du Sud dans un schéma structurel de dépendance financière et de crises économiques récurrentes.
Outre la nécessité d’une gestion transparente et rationnelle des ressources publiques, il faudra un plus grand contrôle technique et fiscal sur les secteurs exportateurs, un modèle économique davantage orienté sur l’élargissement des marchés intérieurs ainsi que la souveraineté monétaire, un pilier nécessaire, quoique non suffisant, pour s’extirper graduellement du « système dette ».