Un accident de la circulation survenu ce mercredi à Kédougou a entraîné la mort de huit personnes sur la route de Sabodala. Un camion de transport de marchandises est entré en collision avec un véhicule sept places.
L’accident, qui s’est produit aux environs de 10 h à sept kilomètres du village de Bembou, sur la route de Sabodala, dans le département de Saraya, a fait huit morts, dont un nourrisson, et quatre blessés, selon des sources sécuritaires et hospitalières.
Les sapeurs-pompiers se sont rendus sur les lieux pour transférer les blessés à l’hôpital régional Amat Dansokho.
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RECOURS DU FDPEI, LE SORT DE LA PRÉSIDENTIELLE SE JOUERA LE 15 MARS À LA COUR SUPRÊME
La Cour suprême se penchera le vendredi 15 mars prochain sur le recours en excès de pouvoir du Front démocratique pour une élection inclusive (Fdpei).
iGFM - (Dakar) La Cour suprême se penchera le vendredi 15 mars prochain sur le recours en excès de pouvoir du Front démocratique pour une élection inclusive (Fdpei).
Le cabinet du premier président de la Cpur suprême vient de publier l’ordonnance. La requête déposée par le Front démocratique pour une élection inclusive sera finalement examinée le vendredi prochain.
En effet, le Parti démocratique sénégalais et ses alliés avaient introduit un recours pour attaquer le décret de Macky Sall convoquant le corps électoral pour faire annuler l’actuel processus électoral. À présent, l’audience de référé aura lieu le vendredi 15 mars prochain à partir de 9h et 30 minutes, lit-on dans l’ordonnance signé Jean Aloise Ndiaye. Il est conseiller délégué, substitut du premier président de la Cour suprême. De l'issue de l'audience dépendra l'actuel processus électoral.
À ZIGUINCHOR, LA CAMPAGNE ÉLECTORALE NE DRAINE PAS LES FOULES
Cinq jours après le début de la campagne démarrée samedi 9 mars, les populations de Ziguinchor semblent plus préoccupées par le coût de la vie, dans un contexte marqué par le carême et le jeûne musulman.
Ziguinchor, 13 mars (APS) – La campagne pour le scrutin présidentiel du 24 mars prochain semble avoir du mal à décoller dans la région de Ziguinchor (sud), dont les populations ne manifestent apparemment pas grand intérêt pour ces joutes électorales.
Cinq jours après le début de la campagne démarrée samedi 9 mars, les populations de Ziguinchor semblent plus préoccupées par le coût de la vie, dans un contexte marqué par le carême et le jeûne musulman.
Beaucoup de personnes interrogées par l’APS disent ne pas être intéressées par cette élection présidentielle initialement prévue le 25 février dernier avant d’être reportée au 15 décembre 2024 et finalement arrêtée pour le 24 mars.
Comme si cette indécision avait lassé, dans la commune de Ziguinchor, rien ne laisse penser à une véritable campagne électorale, ni méga-meetings, ni caravanes ne sont organisés pour intéresser les citoyens.
Ils sont nombreux, les citoyens qui se disent “plus préoccupés par l’inflation galopante”, dans un contexte où les fidèles chrétiens et musulmans ont entamé le carême et le ramadan, alors que le coût de la vie continue de préoccuper.
“Je n’ai jamais pensé que ces élections auront lieu. Et jusqu’à présent je suis pessimiste. C’est la campagne électorale la plus morose qu’on ait jamais connue. Actuellement, on est préoccupé par le ramadan”, dit Boubacar Diallo, un jeune conducteur de vélo-taxi.
“Les gens sont fatigués et ne croient plus aux politiciens”, tranche Boubacar Diallo.
“La vie est très chère. Financièrement, ça ne va pas. Le ramadan est là. Et d’ailleurs, on ne sent pas la campagne à Ziguinchor. À cette heure, les choses devraient bouger pour les vélos-taxis, mais rien”, se désole le jeune conducteur de moto “Jakarta”.
“À Ziguinchor, seuls les partisans d’Ousmane Sonko sont parfois visibles sur le terrain”, fait observer un autre conducteur de vélo taxi, trouvé dans son arrêt en train de laver sa vélo taxi.
Il assure toutefois qu’il va voter si le scrutin se tient. Mais en attendant, au lieu de “passer la journée avec des politiques, je préfère travailler et subvenir à mes besoins”.
“Nous sommes fatigués, très fatigués. Tous les prix des denrées alimentaires ont augmenté. Je cherche quoi apporter à la maison durant ce mois béni. Jamais je ne suivrais les politiciens même si je vais voter le jour du scrutin”, lance Aissatatou Diabang, une jeune fille vendeuse de poisson au marché Boucotte de Ziguinchor.
Pour Lamine Badiane, à Ziguinchor, “les gens ont déjà en tête leur candidat”.
“On attend juste le jour-J pour aller voter et faire triompher notre candidat. Il n’est pas nécessaire de suivre cette campagne très morose. Nous préférons travailler et faire nourrir nos familles. Les temps sont durs”, dit Joseph Sagna, un docker trouvé au marché de Boucotte.
“On ne sent pas pour l’instant la campagne à Ziguinchor. Et d’ailleurs on est fatigué de cette politique politicienne. Moi, je préfère travailler et suivre dans la beauté ce mois béni. Je suis préoccupé par le ramadan”, déclare Fallou Kane.
M. Kane reste dans l’incertitude et le doute, estimant qu’il n’est sûr que ce scrutin se tiendra à la date indiquée.
Au total donc, la campagne a timidement débuté dans la commune de Ziguinchor, où aucun des dix-neuf candidats à ce scrutin n’a encore foulé le sol de la ville.
Il est toutefois à signaler quelques initiatives par-ci, par-là, comme la caravane organisée mardi soir par des partisans de l’opposant Ousmane Sonko.
Ces inconditionnels du maire de Ziguinchor, détenu depuis fin juillet dernier et dont la candidature n’a pas été validée par le Conseil constitutionnel, arboraient des tee-shirts sur lesquels on peut lire : “Sonko mooy Diomaye”.
Le célèbre opposant a en effet appelé à voter Bassirou Diomaye Faye, son lieutenant lui aussi détenu mais autorisé à briguer le suffrage de ses compatriotes par le Conseil constitutionnel.
PIT, SAMBA SY RÈGLE SES COMPTES
Le ministre sortant brise le silence. Dans un entretien accordé à L’Observateur, l’allié du président Macky Sall réaffirme son ancrage au sein de la mouvance présidentielle.
Le Secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail (PIT), membre du gouvernement depuis 2017, n’a pas été reconduit dans le nouvel attelage ministériel formé par Me Sidiki Kaba, nommé en remplacement du Premier ministre Amadou Ba.
Le ministre sortant brise le silence. Dans un entretien accordé à L’Observateur, l’allié du président Macky Sall réaffirme son ancrage au sein de la mouvance présidentielle.
Il dit : « Nous sommes de BBY (Benno Bokk Yakaar). C’est une ligne de congrès qui date de bien longtemps. Nous avons été de BBY bien avant que la coalition ait fini de prendre le pouvoir. Je rappelle que nous sommes les artisans de Benno Siggil Sénégal, qui est devenu BBY entre les deux tours de la présidentielle de 2012. »
Samba Sy souligne que « la participation au gouvernement n’a été qu’une sorte d’aboutissement, et notre ancrage dans BBY a été réaffirmé jusqu’au dernier Congrès du PIT qui date d’avril 2023. »
Par contre, l’ancien ministre du Travail a saisi l’occasion pour solder ses comptes avec Amath Camara, qui s’est présenté comme un membre du bureau politique du PIT.
Selon ce dernier, Samba Sy s’est exprimé sur la loi d’amnistie, avec «une déclaration sans mandat, faite avec une rare violence, qui défie l'élégance et la retenue républicaines, et qui n’est qu’une position individuelle qu'il a attribuée à notre parti. »
Ainsi, assène-t-il, « en cohérence avec sa logique personnelle du moment et au nom de la dignité et de la loyauté républicaines, pour recouvrer sa liberté de ton, le ministre Samba Sy aurait dû proposer à nos dernières instances nationales du BP et du CC sa démission du gouvernement et notre départ de BBY au lieu de verser dans le populisme, et d'étaler en plein jour sa déloyauté à l'égard d'un chef de l’État, qui a eu confiance en notre parti depuis 12 ans. »
Voici la réponse de Sg du PIT : « Cela nous montre un peu dans quelle séquence historique nous vivons. Un individu singulier peut prendre la plume, produire un texte et lui donner une tournure retentissante, qui vient à contrario des décisions du parti. La personne qui a eu cette réaction (un certain Amath Camara) avait brigué le poste de Sg du parti au dernier Congrès, ce qui n’a pas abouti. Et depuis, il n’a pas mis les pieds dans les instances du parti alors que nous avons des réunions régulières. »
Samba Sy soutient mordicus que sa position exprimée lors du dialogue national et selon laquelle, revendique-t-il, « l’amnistie ne doit pas être suivie de l’amnésie », est « est un point de vue largement partagé » au sein du PIT.
LE PDS EXIGE LA DISSOLUTION DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Le Parti démocratique sénégalais a réagi suite à la mise en ligne d’éléments audios qui relateraient des enregistrements de conversation entre le candidat de BBY Amadou Ba et des juges du Conseil constitutionnel.
Le Parti démocratique sénégalais (PDS) ne lâche pas l’affaire, comme on dit. En conférence de presse ce mercredi, le parti de l’ancien président Abdoulaye Wade, a demandé la dissolution du Conseil constitutionnel. Ce après la mise en ligne d’éléments audios qui relateraient des enregistrements de conversation entre le candidat de BBY Amadou Ba et des juges du Conseil constitutionnel, dont son président Mamadou Badio Camara. Lesquels éléments sonores ne sont jusqu’ici pas authentifiés.
Mamadou Lamine Thiam, porte-parole du jour et président du groupe parlementaire Wallu, a également fait savoir qu’ils allaient engager des poursuites judiciaires contre Amadou Ba ces juges du Conseil constitutionnel. Il annonce également un plan d’actions dans les prochains jours et un mot d’ordre en gestation à l’endroit des militants du PDS pour acter la participation de Karim Wade à la Présidentielle.
par Ndiaga Gueye
UNE CARTE ÉLECTORALE EN QUESTION
Au moins 826 bureaux de vote fictifs, 1856 non localisables et 1998 abris provisoires. Ces chiffres alarmants pourraient impacter jusqu'à 2 359 587 électeurs, soit près d'un tiers de l'électorat
«En tant que découpeur de carte électorale, je peux avoir plus d’impact sur une élection que la campagne électorale… plus d’impact qu’un candidat. Quand, en tant que découpeur de carte électorale, j’ai plus d’impact sur une élection que les électeurs… le système est détraqué. » David Winston, consultant politique américain.
Le redécoupage de la carte électorale, selon les objectifs et la méthodologie utilisée, peut affecter d’une manière significative la participation et l’égalité, et in fine le résultat final d’une élection. Autrement dit, le redécoupage électoral peut être réalisé pour favoriser l’expression d’un résultat en façonnant le nombre de lieu de vote (LV) ou centre de vote et de bureaux de vote (BV) de chaque commune ainsi que leur périmètre et localisation dans une élection à une circonscription unique telle que l’élection présidentielle. Un redécoupage électoral réalisé selon des objectifs politiques partisans est qualifié de « Gerrymandering » ou « Charcutage électoral ».
Il est donc crucial, en perspective de la présidentielle de 2024, de s’assurer que le redécoupage de la carte électorale a été effectué de manière transparente en respectant des principes d’équité mais surtout du cadre légal.
Dans cette perspective, l’objectif de cette étude est d’une part identifier les éventuelles biais et distorsions de la carte électorale de l’élection présidentielle du 24 mars 2024, et d’autre part, évaluer ses effets sur le résultat final. Enfin, elle vise à attirer l’attention de l’opinion publique sur cet enjeu crucial pour que les citoyens s’en emparent et se mobilisent pour contrôler la cohérence et l’objectivité de la carte électorale afin que les résultats du scrutin, soient le reflet de la volonté de la majorité des Sénégalais.
La carte électorale a ainsi été réalisée uniquement en fonction des projections des résultats de l’élection présidentielle de 2019 par la coalition politique au pouvoir pour la gagner au 1er tour. A cet effet, elle fut modélisée à partir des résultats issus des élections législatives de 2017. L’objectif de réélire son candidat pour un 2eme mandat présidentiel constituait ainsi le fondement majeur de son action dans le redécoupage de la carte électorale.
En définitive, le résultat de l’action du Ministre chargé des élections dans le processus de redécoupage a été la production d’une carte électorale d’au moins 701 bureaux de vote fictifs, 1837 non localisables et 2102 abris provisoires impactant au moins 2 262 462 électeurs. En outre, 3550 bureaux de vote de moins de 300 électeurs dont 364 de moins de 100, ont été créés. Cette carte électorale a eu un impact significatif sur les résultats de l’élection présidentielle de 2019.
Il est donc à conclure que la carte électorale pour l’élection présidentielle de 2024 n’a pas été publiée. Une violation de la loi électorale mais aussi un manque de transparence qui suscitent légitimement des interrogations sur un document dont le contenu a un impact capital sur l’issue de l’élection présidentielle du 24 mars 2024.
Il est à rappeler que l’article L.66 du code électoral qui encadre le redécoupage de la carte électorale donne une liberté totale au Ministre chargé des Élections de la réaliser selon ses propres critères et choix. En outre, il n’existe pas dans le Code Electoral de contraintes qui pourraient restreindre et limiter l’action du Ministre chargé des élections, si toutefois, il serait tenté par un « Gerrymandering ». Il est tenu tout au plus de recueillir l’avis consultatif des comités électoraux via les préfets, sous-préfets et les informer de ses décisions. Des avis qui ne le lie pas, ainsi, le Ministre chargé des Élections décide en toute discrétion de la carte électorale à réaliser.
En considérant tout ce qui précède, il est à s’interroger sur une éventuelle « gerrymandering » ou « charcutage électoral » de la carte électorale de l’élection présidentielle de 2024 par le Ministre chargé des élections afin de faire gagner le candidat de sa coalition politique au 1er tour.
Cette étude aborde, ainsi, la question de recherche suivante: « La carte électorale, initialement prévue pour l’élection présidentielle du 25 février 2024, désormais pour le 24 mars 2024, a-t-elle fait l’objet d’un «charcutage électoral» qui pourrait affecter l’intégrité du scrutin ? »
Méthodologie
Afin d’investir cette problématique, pour pouvoir répondre à notre question de recherche, la méthodologie mise en œuvre en examinant la carte électorale de la présidentielle de 2019, est adoptée. Toutefois, l’analyse des données collectées est effectuée en fonction des résultats des élections législatives du 31 juillet 2022 en vue de pouvoir sonder ses effets sur l’issue probable de l’élection présidentielle du 24 mars 2024.
Résultats
Inclusion des acteurs du redécoupage électoral
La réalisation de la carte électorale est encadrée par l’article L.66 du Code Electoral qui dispose: «Dans chaque commune, le nombre et la localisation des BV sont proposés au Ministre chargé des Élections par les préfets et les sous- préfets, compte tenu des circonstances locales et du nombre des électeurs, et après avoir recueilli l’avis consultatif du comité électoral.
Les demandes de suppression, de modification et de création de LV doivent être dûment motivées et recevoir le visa obligatoire de la C.E.N.A.
Le comité électoral est tenu informé du sort réservé aux propositions de modification de la carte électorale.»
Il ne ressort pas de l’analyse des données médiatiques collectées, des données probantes sur la consultation ou non des comités électoraux par le Ministre chargé des élections. Il n’en apparait pas non plus, de données qui permettent de confirmer ou d’infirmer que les modifications de la carte électorale ont été approuvées par la CENA.
Il appert donc de ce qui précède, que le processus de redécoupage qui a produit la carte électorale nationale et étrangère qui ont été transmis aux candidats en vue de l’élection présidentielle, initialement prévue le 25 février 2024, sont le résultat de la mise en œuvre du pouvoir discrétionnaire du Ministre chargé des Élections conféré par l’article L.66 du code électoral.
Analyse des données empiriques
La carte électorale nationale et étrangère de l’élection présidentielle de 2024, ont été collectés auprès de membres de coalitions politiques ayant des candidats et d’acteurs de la société civile impliqué dans le processus électoral. Aussi, même si les cartes électorales ne sont pas disponibles par une publication officielle du Gouvernement du Sénégal, il est à estimer qu’elles sont des copies des versions officielles.
Dans la forme, les documents sont difficilement exploitables car non seulement ce sont des fichiers en format «Pdf» de 783 pour la carte nationale et 69 pages pour celle étrangère, mais en outre, les cartes électorales communales des 46 départements sont présentées de manière désordonnés. Ainsi, de la page 1 à 14 sont présentées celles du département de Bakel dans la région de Tambacounda, tandis que celles du département de Tambacounda de la même région, se trouvent de la page 680 à 695.
Malgré que les cartes électorales, ne soient pas sous format «Excel» pour faciliter leur exploitation, le traitement nécessaire a été fait pour extraire les données et ainsi procéder à leur analyse. Nous avons dans un premier temps généré les statistiques sur le nombre d’électeurs, par communes, par départements et par régions, et dans un second temps, nous avons fait un examen approfondi afin d’identifier les biais et distorsions pour pouvoir évaluer leurs conséquences sur les résultats de la présidentielle 2024.
Par rapport aux élections législatives du 31 juillet 2022, il y a une augmentation du nombre d’électeurs de 335 428. Sur le territoire national, il y en a eu 306 095 et à l’étranger 29 333.
Le nombre total de bureau de vote (BV) de la carte électorale est de 16 440. Dans le territoire national, il y a 15 633 bureaux de vote et 807 à l’étranger.
Sur le territoire national, 8 régions sur 14 constituent 80% de l’électorat avec 5 930 293 électeurs: Dakar 26.01% (1,829,823 électeurs), Thiès 14.26% (1,003,310 électeurs), Diourbel 9.04% (635,793 électeurs), Saint Louis 8.01% (563,642 électeurs), Kaolack 6.60% (464,438 électeurs), Louga 6.55% (460,639 électeurs), Fatick 4.95% (348,525 électeurs), Matam 4.49% (315,863 électeurs) et Ziguinchor 4.38% (308,260 électeurs).
Tandis que 24 départements avec 5 646 312 électeurs décident du scrutin parmi lesquels les 11 suivants: Dakar, Thiès, Pikine, Mbacké, Mbour, Rufisque, Tivaouane, Kaolak, Keur Massar, Podor, Guédiawaye qui ont plus de 200 000 électeurs. DAKAR se distingue nettement avec plus de 700 000 électeurs.
A l’étranger, les pays qui ont le plus d’électeurs sont3 pays Européens, France 22,68% (76 502 électeurs), Italie 15,30% (51 617 électeurs), Espagne 11,75% (39 616). Ils sont suivis de 3pays africains: Mauritanie 7,88% (26 590), Cote D'Ivoire 5,98 (20 177 électeurs) et Gabon 4,74% (15 996 électeurs).
Biais et distorsions
L’article L.66 du code électoral préconise qu’on peut affecter jusqu’à 600 électeurs par BV et qu’on peut affecter au dernier BV d’un LV, 650 électeurs pour éviter de créer un nouveau LV. Le nombre total de 16 440 BV ont été créés pour un électorat de 7 371 894. En vertu de la disposition précitée, on peut à estimer 3 910 le nombre de BV supplémentaires créés. Ce chiffre pourrait, cependant, être tempéré par les réalités géographiques.
Néanmoins, le résultat de l’analyse de la carte électorale indique des pratiques qui visent à ne pas atteindre le maximum de 600 d’électeurs, encore moins 650 par BV. Par exemple, dans la commune de Touba Mosquée (département Mbacké), au LV «UNIVERSITE TOUBA DAROU KHOUDOSS», 95 BV de 250 électeurs ont été créés contrairement aux préconisations de l’article L.66 du code électoral. Ainsi, plutôt que 49 BV au maximum, ce sont 95 qui sont créés.
Ainsi, avec de telles pratiques, 314 BV avec moins de 100 électeurs et 2736 de moins de 300 ont été créés sur le territoire national et tandis qu’à l’étranger, ce sont 5 BV de moins de 10 électeurs, 72 de moins de 100 électeurs, et 128 de moins de 300 électeurs.
Sur un nombre total de 7 371 894 électeurs, 7 033 854 sont sur le territoire national, donc l’issue du scrutin du 24 mars 2024 est déterminé par le vote national. Aussi, notre recherche de biais et distorsions pouvant impacter significativement les résultats de la présidentielle se focalise sur la carte électorale nationale.
Il ressort de l’examen de la carte électorale nationale que la nouvelle donnée électorale intitulée «Implantation» qui avait été introduite par le Ministre chargé des élections lors de l’élection présidentielle de 2019, y est toujours présente.
Pour rappel notre étude sur la carte électorale de l’élection présidentielle de 2019 a démontré que cette rubrique est utilisée pour créer des BV que le Ministre chargé des élections avait qualifiés de BV délocalisés. En réalité, ce sont des BV qui apparaissent dans 2 lieux de vote différentsdans la carte électorale: Une première fois dans la rubrique «Lieu de vote» et une deuxième fois dans la rubrique «Implantation». Pour y parvenir, ils sont délocalisés d’un lieu de vote vers un autre, sans les supprimer du bureau de vote de départ.
Il est à noter que non seulement la création de cette donnée électorale «Implantation» n’est pas prévue par l’article L.53 du code électoral, mais en outre, les informations qui y figurent sont invisibles aussi bien aux électeurs qu’aux candidats.
En effet, elles ne sont pas mentionnées ni dans les cartes d’électeurs, ni dans aucun des documents relatifs aux opérations électorales. Ce dernier constat est confirmé par la lettre de saisine du Préfet du département de Dakar, daté du 22 janvier 2024, ayant pour objet la désignation des représentants des candidats dans les bureaux de vote. Il n'y est pas fait référence à la rubrique «Implantation» dans le canevas qui leur est donné comme modèle par le Préfet pour désigner leurs représentants. En conséquence, les candidats à la présidentielle du 24 mars 2024 n’auront pas de représentants dans aucun des BV qui se trouve dans la rubrique «Implantation» de la carte électorale.
Il appert donc que ce sont des BV qualifies de délocalisés, qui peuvent aussi être étiquetés de fictifs, dupliqués ou parallèles. Mais quelle que soit la désignation, ils renvoient à la même réalité: Des bureaux de vote créés illégalement et introuvables par les électeurs et les candidats. Des lors, il est possible de fabriquer des procès-verbaux de résultats fictifs qui pourrait fausser les résultats de la présidentielle 2024. Il est donc fondamental de les déceler et identifier des réponses immédiates à implémenter.
Dans cette perspective, nous avons effectué une étude approfondie de la carte électorale. Et nous présentons nos résultats en commençant par quelques exemples tirés du département de Dakar.
Commune de Biscuiterie:
Les bureaux de vote (BV) № 20 à 24 sont aussi bien dans le lieu de vote (LV) « ECOLE BISCUITERIE »que dans « ECOLE NIANG » de la rubrique «Implantation». Pour rappel, a l’élection présidentielle de 2019 ces mêmes BV étaient délocalisés au LV « ECOLE OUAGOUNIAYES 1 ».
Commune de Cambérene
LV «ECOLE CAMBERENE 3»
En 2019, les BV № 13 à 16, soit 4 étaient délocalisés au LV « CEM CAMBERENE ». En 2024, les BV № 14 à 17, soit 4, ont été délocalisés au LV «CEM CAMBERENE 2».
LV «ECOLE SEYDINA ISSA LAYE»
En 2019, 18 des 26 BV délocalisés aux LV «SEYDINA I. LAYE A» et «SEYDINA I. LAYE B». En 2024, la même délocalisation est effectuée. Tandis que, les BV № 25, 26 et 27 sont délocalisés au LV «CEM SEYDINA ISSA LAYE».
Tous ces 18 BV auraient dû disparaitre du LV «ECOLE SEYDINA ISSA LAYE» et de nouveaux LV créés, à savoir «SEYDINA I. LAYE A» et «SEYDINA I. LAYE B».
Commune Fann Point E Amitié
LV «BUREAU DE COORDINATION TECHNIQUE» les 6 BV délocalisés au LV «ETSHOS IMED». Aux législatives de 2022, ils étaient délocalisés au LV «ITECOM CANAL 4».
Commune Grand Dakar
LV «ECOLE ISSA KANE (BASSAM GOUMBA)» 17 des 30 BV ont été délocalisés. Les 3 BV № 14, 15 et16 délocalisés au LV «ECOLE MAGUETTE C SARR (TAIBA G D)» tandis que les BV 17 à 30, soit 14, ont été délocalisés au LV «ECOLE PRIVEE LIMAMOULAYE».
Cette modification est effectuée depuis les législatives de 2022 car en 2019, les 3 BV № 14, 15 et 16 étaient délocalisés au LV «CEM ALIOUNE DIOP» et les BV 17 a 20 au LV «ECOLE MAGUETTE C.SARR» tandis que les BV 21 et 22 au LV «CENTRE SOCIOCULTUREL».
Commune Grand Yoff
LV «ECOLE MOR FALL (GRAND YOFF) » le BV № 13 délocalisé au LV «ECOLE KALIDOU SY ».
Les BV № 21 à 24 du «LV ECOLE KHAR YALLA » qui étaient délocalisés au LV «M.S. KER MAMADOU DRAME» en 2019, deviennent des abris provisoires en sus de 2 nouveaux BV créés (25 et 26).
En définitive, nous avons pu découvrir la création de 826 bureaux de vote fictifs dans les quels sont rattachés 469 291 électeurs.
Les régions qui comptent le plus de bureaux de vote fictifs sont Dakar 394 (240 535 électeurs), Thiès 111 (59 408 électeurs), Diourbel 43 (20 983 électeurs). Ce sont les 3 régions qui ont le plus d’électeurs au Sénégal, respectivement 26.01%, 14,26%, 9,04%. Elles déterminent donc l’issue de la présidentielle 2024.
Les régions qui comptent le moins de BV fictifs sont: Kolda 2, Ziguinchor 3, Sedhiou et Matam 4. La seule région qui n’a pas de BV fictifs est celle de Kédougou.
Les 8 communes qui ont le plus de bureaux de vote fictifs: Keur Massar Nord (38), MBour (36), Parcelles Assainies (34), Medina (33), Wakhinane Nimzat (33), Yeumbeul Nord (33), Diamaguene Sicap Mbao (32), Touba Mosquée (31).
L’examen de la carte électorale, nous a aussi permis de constater que le LV de certains BV sont identiques au nom de la commune et non le nom d’un édifice communal comme par exemple une école ou un collège d’enseignement moyen (CEM). Ainsi, la description du LV ne permet pas de localiser le BV contrairement aux dispositions de l’article L.66 du Code électoral. Ils sont ainsi des BV dont on ne sait où ils se trouvent dans la commune.
La commune de Saly Portudal (département de Mbour) dispose de 16 BV ayant comme LV «Saly Portudal». Dans le département de Tivaouane, la commune de Pire Goureye, 14 BV sont implantés dans le LV «Pire Goureye». La commune de Fanaye (département de Podor),11 BV ont comme lieu d’implantation le LV «Fanaye».
Au total, 1054 BV non localisables ont été identifiés dans la carte électorale nationale dans lesquels sont affectés 529 203 électeurs. Les régions qui en disposent le plus sont: Thiès (176), Saint Louis (125), Louga (116), Fatick 102. Et celles qui en ont le moins sont: Kedougou (23), Kaffrine (49), Ziguinchor (31), Matam (52). Il est à noter qu’il n’y a pas de BV non localisables dans la région de Dakar.
Dans la carte électorale étrangère aussi, le lieu d’implantation de chaque BV n’est pas précisément indiqué conformément aux dispositions de l’article L.66 du code électoral. Dans la carte électorale nationale, le nom de la commune est utilisé comme lieu d’implantation, dans celle étrangère c’est le nom de la ville qui est indiquée comme LV pour rendre le BV non localisable.
En faisant un décompte sur la base de ce constat, nous avons découverts que sur 807 BV, il n’y que 5 qui sont localisables : 1 BV à Tunis (Tunisie) et 4 BV à Banjul (Gambie). Ainsi, il y a 802 BV non localisables, par conséquent, à l’étranger sur les 338 040 électeurs, il n’y en a que 2032 dont le droit de vote est garanti car ils peuvent retrouver facilement leurs BV.
Quant au vote des 336 008 électeurs de l’étranger dont les BV ne sont pas localisables, soit, l’information sur le LV qui abrite le BV dans lequel le nom de l’électeur figure sur les listes électorales leur est donné officieusement, soit, c’est faire le tour de tous les LV de la ville pour le trouver. Cette dernière éventualité est impossible.
Donc, l’exclusion du scrutin d’un électeur rattache à un BV non localisable est assuré. Ainsi, on peut trier, choisir qui peut voter ou non, selon que son opinion politique est favorable ou défavorable. A cet effet, il suffit juste créer son propre fichier électoral (base de données) sur ses électeurs potentiels.
La carte électorale ne contient pas que des BV fictifs et non localisables, il a été aussi constaté la création de 1998 abris provisoires dans lesquels doivent voter 1 025 085 électeurs. Les régions ou il y a le plus d’abris provisoires sont: Diourbel (691), Kaffrine (212), Tambacounda (210), Thiès (197) et Louga (169).
Ce travail de recherche sur les biais et distorsions de la carte électorale de l’élection présidentielle du 24 mars 2024 a permis de découvrir 826 BV fictifs, 1054 non localisables et 1998 abris provisoires mais aussi un nombre excessif de BV évalué à 3910. Aussi, la tendance qui se dégage de ces résultats indiquent qu’il y aurait certainement beaucoup plus de BV fictifs et non localisables à découvrir. Ne disposant pas de connaissances géographiques précises sur toutes les communes, cette recherche est inachevée.
Ainsi donc, ce travail n’est pas exhaustif. En effet, pour pouvoir identifier tous les BV fictifs et non localisables, il faut une bonne connaissance de la géographie et des infrastructures de chaque commune. Un tel travail demande des ressources humains et financières dont nous ne disposons pas.
En définitive, il est à constater que d’une part, il en a résulté de ce «Charcutage électoral» de la carte électorale un nombre de bureaux de vote excessifs de 3910. En conséquence, un tel nombre 16 440 BV pourrait empêcher les candidats d’observer le déroulement du scrutin le 24 mars 2024, donc un frein à leur capacité à garantir l’intégrité du scrutin.
En outre, l’existence dans la carte électorale de BV fictifs, non localisables et d’abris provisoires auront pour conséquence la désorientation et la confusion des électeurs impactés qui pourraient ainsi être privés de vote mais surtout amène la possibilité de créer des procès-verbaux de résultats fictifs.
Ces résultats de l’étude de la carte électorale nous permettent de tirer des conclusions qui seront les fondements de note évaluation de ses impacts éventuels sur les résultats de la présidentielle du 24 mars 2024.
Impacts éventuels sur les résultats et réponses préconisées
Un nombre excessif de BV ont été créés ce qui pourrait altérer les capacités des candidats à faire un travail de « police électorale » pour s’assurer que les adversaires ne trichent pas. La difficulté de mobiliser des représentants dans les 16 440 BV concerne surtout les candidats de l’opposition, en considérant leurs moyens en ressources humaines et financières limitées. La réponse serait une mutualisation des ressources. A défaut, ils ne pourront pas contester les résultats des BV dans lesquels ils ne sont pas présents.
Une carte électorale truffée de bureaux de vote fictifs, non localisables et d’abris provisoires peut permettre, d’une part de priver de vote à des centaines de milliers d’électeurs, et d’autre part, de fabriquer des procès-verbaux fictifs.
Les 469 291 électeurs affectés par la délocalisation de leurs bureaux de vote doivent avoir leurs cartes d’électeurs réédites pour pouvoir voter. Il est à considérer qu’ils ne voteront pas car rien n’indique que ce travail a été fait, en outre, il n’y a aucune campagne de communication des autorités afin de les informer d’une telle situation et les inciter à aller récupérer leur nouvelle carte d’électeurs. A 10 dix jours du scrutin, il est à considérer qu’ils ne pourraient pas participer au scrutin du 24 mars 2024, à moins que les autorités ne prennent la décision de les autoriser à voter dans le dernier LV dans lequel ils ont voté.
Une telle mesure avait été prise à la présidentielle de 2019 quand des milliers d’électeurs ne parvenaient pas à trouver leurs bureaux de vote. Toutefois, une telle solution ouvre la voie à des fraudes électorales par des votes multiples pour tout électeur qui a en sa possession plus d’une carte d’électeur. Donc, c’est une solution risquée qui pourrait éventuellement saper l’intégrité du scrutin.
Les électeurs dont les BV sont délocalisés ne sont les seuls à être sous la menace d’être exclus de la présidentielle 2024. Il y a aussi 865 211 électeurs, répartis dans 1856 BV dont 1054 sur le territoire national et 802 à l’étranger, qui sont affectés par les BV non localisables et qui risquent de ne pas voter car n’arrivant pas à trouver leur BV.
La solution à ce risque est d’amener les autorités à publier immédiatement le fichier électoral avec le lieu d’implantation exact de chaque bureau de vote. Des lors, une intense campagne de communication peut être mise en œuvre pour inciter les électeurs à vérifier leur situation électorale. Ainsi, ces électeurs pourront avoir la possibilité de jouir de leur droit de vote.
Enfin, il y a la question des BV qui peuvent être des sources de procès-verbaux fictifs de résultats.
A la lumière de notre étude sur la carte électorale de la présidentielle de 2019, les bureaux de vote fictifs pourraient avoir un impact significatif sur l’issue de la présidentielle 2024.
Pour trouver une réponse à ce risque, il est d’abord question de savoir et comprendre, comment de tels procès-verbaux peuvent être acheminés dans les commissions départementales de recensement des votes et ainsi être décomptés dans les résultats provisoires qu’elles publient.
Des lors, se posent d’abord les questions cruciales relatives à l’encadrement légal du plan de ramassage des procès-verbaux et de la compilation des suffrages.
L’article L.87 du code électoral dispose:«Un plan de ramassage des plis destinés à la commission départementale de recensement des votes est établi par l’autorité administrative. Il est mis en œuvre, sous le contrôle des délégués de la Cour d’Appel. Il est porté à la connaissance des représentants des candidats ou liste de candidats et est transmis à la C.E.N.A, pour visa, au moins soixante-douze heures avant le jour du scrutin. En cas de modification, la C.E.N.A, est immédiatement saisie.»
Le premier était conforme aux dispositions de l’article L.87 du code électoral. Quant au second, il est libellé comme suit: «Si le président du bureau de vote est lui-même désigné par l’autorité administrative pour transmettre le procès-verbal original, il doit se conformer au plan de ramassage et ne pas prendre des initiatives qui risquent d’entraîner la perte du précieux document. Il doit, notamment, attendre sur place l’arrivée du véhicule mis à sa disposition par l’administration pour déposer directement l’enveloppe à la commission départementale de recensement des votes.»
Il ressort de ce qui précède que dans le 1er plan de ramassage, l’autorité administrative envoie une équipe pour collecter les procès-verbaux et dans le second, elle demande au président du BV d’amener en personne le procès-verbal à la commission départementale de recensement des votes.
En vertu, des dispositions de l’article L.87 du code électoral, le deuxième plan de ramassage est illégal. Et c’est ce plan de ramassage qui permet de faire parvenir à la commission départementale des votes des procès-verbaux fictifs. Aussi, il est fondamental qu’un tel plan de ramassage ne soit pas mis en œuvre à nouveau.
A cet effet, il faut que les autorités publient dès à présent le guide pratique d'organisation et de fonctionnement du bureau de vote de l'élection présidentielle du 24 mars 2024, afin que les parties prenantes au scrutin, les candidats en particulier, s’assurent que ce plan de ramassage n’est pas prévu.
Le travail de compilation des procès-verbaux, aussi bien a la commission départementale qu’a la commission nationale est encadre par l’article LO.143 du code électoral. Il en appert que ce sont 3 magistrats qui délibèrent sur les procès-verbaux de résultats. Toutefois, ils n’ont pas le pouvoir de les annuler. En cas de doutes, ils ne peuvent tout au plus que faire des observations sur les procès-verbaux de la commission départementale.
Ainsi donc, ces magistrats dans leur travail de compilation des résultats, ils ne peuvent faire que des opérations d’additions et non de soustractions. Autrement dit, tout procès-verbal fictif qui arrive dans la commission départementale de recensement des votes est ajouté au décompte.
Enfin, en cas de destruction, de substitution, de perte ou de vol des originaux des procès-verbaux, les exemplaires détenus par les deux tiers (2/3) des représentants de candidats ou de listes de candidats feront foi au même titre que celui du représentant de la C.E.N.A.
En considérant tout ce qui précède, tout procès-verbal fictif acheminé à la commission départementale de recensement des votes est validé.
Enfin, il est à noter que dans les procès-verbaux des commissions départementales de recensement des votes le nombre de procès-verbaux de BV traités n’est pas mentionnés. Donc, il est impossible de savoir si leur nombre dépasse celui qui est fixé par la carte électorale.
Il ressort de cette analyse que l’un des points de vigilance maximal du scrutin est l’acheminement des procès-verbaux à la commission départementale de recensement des votes.
La réponse à toutes menaces sur la sincérité du scrutin, est d’abord, de s’assurer dès à présent qu’un plan de ramassage parallèle n’est pas prévu, et ensuite, de communiquer sur l’existence de BV qui pourraient être éventuellement transformés en BV fictifs.
En définitive, il apparait que les procès-verbaux ne sont pas traitées au niveau départemental mais national. Cependant, la commission nationale de recensement des votes, ainsi que les représentants des candidats, vu le temps imparti pour délibérer et publier les résultats, ne peuvent pas assurer ce travail titanesque.
En effet, il y aura à l’élection présidentielle du 24 mars 2024, 16 440 procès-verbaux de résultats. Et vu le temps imparti pour publier les résultats provisoires et officiels, la Commission nationale de recensement des votes ainsi que le Conseil constitutionnel, n’ont ni le temps, ni les ressources humaines pour considérer et traiter les observations sur tous les procès-verbaux. Ils n’ont pas le temps de reprendre un à un, les 16 440 procès-verbaux pour délibérer sur les observations. Il ne faut donc pas tomber dans le piège du «faites vos observations pour pouvoir ensuite saisir le juge électoral» pour ne pas assurer un contrôle rigoureux depuis le ramassage des procès-verbaux vers la commission départementale de recensement des votes.
Des menaces sur l’intégrité du scrutin ont été identifiés dans cette étude de la carte électorale et des préconisations ont été formulées pour y répondre. A défaut de leur mise en œuvre, les résultats définitifs de l’élection présidentielle du 24 mars 2024 pourraient ne pas refléter la volonté de la majorité des Sénégalais.
Après le 2 avril, nous aurons enfin le Sénégal dont tous les Sénégalais rêvent. C’est du moins ce dont on peut se convaincre à lire les programmes des différents candidats à la présidentielle
Après le 2 avril, nous aurons enfin le Sénégal dont tous les Sénégalais rêvent. C’est du moins ce dont on peut se convaincre à lire les programmes des différents candidats à la présidentielle. Une lecture revigorante, qui permet de se convaincre, si besoin en était, que le Sénégal est un pays aussi riche en ressources humaines que naturelles. Tous les candidats nous promettent un développement endogène, autocentré, mais ouvert sur les pays africains. Certains de ces programmes ne sont pas très détaillés, et on ne sait pas s’il s’agit juste d’ébauches ou si les concepteurs se sont retrouvés subitement à court d’idées et ne pouvaient produire plus.
Je n’ai pas non plus lu tous les programmes de tous les 19 candidats, je dois l’avouer. Ainsi, celui de Amadou Ba, le candidat officiel de la Coalition Benno, m’a semblé tellement tiré du Plan Sénégal émergent dont le candidat a d’ailleurs été le principal maître d’œuvre et défenseur, qu’il ne m’a pas semblé nécessaire de tout parcourir. D’autant plus que ce fameux Pse a été la cible des attaques dans certains autres de ces programmes rivaux. Normal aussi, si l’on se dit que chacun des candidats se positionne par rapport à l’existant. Et sur ce point, il y aurait beaucoup à dire.
Entre le candidat qui nous promet dans les deux années de son accession à la magistrature suprême, un accès quasi généralisé à l’eau potable, à l’électricité, à l’éducation et à la santé, ou l’autre qui nous assure une baisse de plus de la moitié des prix des denrées de première nécessité, sans oublier l’autre qui veut garantir aux paysans un prix plancher de commercialisation de l’arachide à 500 francs le kilo, il y a de quoi avoir l’embarras du choix.
Quand on ose se poser la question de savoir où le pays va trouver les moyens de mettre tout cela en musique, certains nous promettent à terme, notre propre monnaie, avec notre banque centrale nationale.
Il ne faut pas non plus oublier l’apport attendu des recettes tirées de l’exploitation des hydrocarbures. L’intérêt de ces programmes, c’est de montrer que l’on a jusqu’ici eu à la tête du pays, des personnes soit incapables, soit vraiment pas intéressées par les intérêts du pays. Ainsi, quand ce candidat dit par exemple : «nous développerons nos capacités de production et nos produits locaux pour mieux répondre à la demande intérieure en tenant compte des exigences liées à la protection de l’environnement. Nous développerons, professionnaliserons et moderniserons le commerce de proximité. Nous développerons les infrastructures routières, ferroviaires et maritimes pour faciliter le transport des matières premières et des produits agricoles, et l’accès aux zones agricoles. Nous renforcerons la promotion de la consommation locale et des produits de nos terroirs par : - La valorisation de notre identité culinaire en revisitant les recettes sénégalaises et en innovant ou réinventant nos plats locaux ou africains ; - La labellisation et la production de nos produits locaux et leur protection (ex. Aoc).
Nous mettrons en place une politique de priorité nationale réservant à nos entrepreneurs et producteurs locaux une proportion des marchés de la commande publique», on doit pouvoir se dire que si les politiques mises en œuvre à ce jour, qui étaient tout à fait similaires, n’ont pas produit les résultats escomptés, c’est que les personnes chargées de leur mise en œuvre n’ont pas fait montre de bonne volonté.
D’ailleurs, la preuve est que même la seule véritable agence des statistiques de ce pays n’est pas vraiment fiable. C’est pourquoi, dit ce candidat : «Nous doterons l’Ansd de moyens financiers et humains suffisants, pour lui permettre de fournir des données statistiques fiables.» Là, il n’a pas tort, quand on se dit qu’une bonne partie du budget de l’Ansd provient des ressources des bailleurs étrangers, qui lui imposent des règles strictes de fiabilité pour pouvoir continuer à en bénéficier. Ce qui fait qu’il est difficile pour le gouvernement de contrôler les données publiées par cet organisme.
Il y a aussi la volonté de développement du secteur privé. Ce candidat veut : «Formaliser la participation du privé national par le système d’actionnariat dans les sociétés de droit sénégalais ; mettre en place un titre foncier agro-industriel et responsabiliser le privé national dans la création de l’emploi ; institutionnaliser la préférence nationale permettant de disposer de points de bonification pour accéder à la commande publique et à l’investissement industriel (discrimination positive).» Macky Sall et, avant lui, Abdoulaye Wade et Abdou Diouf ont buté sur la participation du privé dans les politiques économiques pensées et imaginées par l’Etat. Souhaitons aux nouveaux venus d’avoir de meilleurs résultats. On imagine que s’ils réussissent, c’est le pays et le Peuple sénégalais qui en bénéficieront. A condition que certains d’entre eux reconnaissent qu’ils ne partent pas sur un terrain vierge. A moins qu’ils ne veuillent que ces jeunes qu’ils entraînent derrière leurs cortèges leur posent la question : «Avons-nous une place dans ce monde futur ?»
LE SYTJUST MELE AISSATA TALL SALL A LA CAUSE DE SES PROBLEMES
Le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) a de nouveau décrété hier une grève de 72 heures. Pour le Sytjust, il est temps que le Président Sall s’en mêle pour régler la question.
Le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) a de nouveau décrété hier une grève de 72 heures. Pour le Sytjust, il est temps que le Président Sall s’en mêle pour régler la question. «Le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) demande solennellement à son Excellence Monsieur le président de la République de se saisir personnellement de la crise du service public de la Justice», note Me Ayé Boun Dione, Secrétaire général du Sytjust. Pour ce syndicat, il y a un responsable : «Ce service névralgique est sinistré par l’incapacité de Madame Aïssata Tall Sall de désamorcer la grève des travailleurs de la Justice qui dure depuis le 23 novembre 2023. Elle a complètement échoué dans sa mission d’assurer aux Sénégalais un service public de la Justice exempt de dysfonctionnements. Elle a ainsi montré ses limites objectives de management et son manque de leadership. Apparemment, elle ne connaît pas la mission de Garde des sceaux, ministre de la Justice.»
Selon le syndicat, Me Sall n’a pas réussi à régler les tensions en cours dans le secteur de la Justice. «Depuis son arrivée au ministère de la Justice, Madame Aissata Tall Sall s’est fait spectatrice aux premières loges de la grève des travailleurs de la Justice. Dans ce pilatisme, elle n’a rien entrepris pour la satisfaction des revendications légitimes des travailleurs de la Justice. Elle a plutôt abusé du confort de ne pas avoir été interpellée publiquement depuis lors par le Sytjust, qui portait la récrimination uniquement sur M. Gallo Ba, ministre de la Fonction publique et de la transformation du secteur public», d’après le Sytjust. Il poursuit : «Vraisemblablement, Mme Aïssata Tall Sall et M. Gallo Ba ont trompé ensemble la religion de Son Excellence Monsieur le président de la République au sujet des revendications du Sytjust. Le magistère de Mme Aïssata Tall Sall à la Chancellerie est le plus catastrophique pour le destin des travailleurs de la Justice et pour le droit des justiciables et des usagers du service public de la Justice.» Que faire ? «Le Sytjust appelle son Excellence Monsieur le président de la République, garant du fonctionnement de la Justice, à une implication directe dans la résolution de la crise entretenue par les ministres Aïssata Tall Sall et Gallo Ba. Il a l’obligation historique et morale de rencontrer le Sytjust pour cerner les vrais contours de la crise qui porte préjudice durement au Peuple sénégalais», note le syndicat.
Il faut savoir que la réforme que réclame le Sytjust consacre le passage des greffiers à la hiérarchie A2 et le reclassement du personnel du ministère de la Justice dans le corps des assistants des greffes et parquets. Ce projet de loi a été examiné et adopté par le gouvernement lors du Conseil des ministres du 25 juillet 2018. Pour le Sytjust, ce sont 5 ans d’attente. Et cette situation aurait «causé un extrême désordre statutaire avec la coexistence de greffiers de la hiérarchie B2 et de greffiers de la hiérarchie A2 dans les cours et tribunaux, les seconds récemment recrutés étant plus gradés que les premiers qui sont plus anciens».
PROBLEMATIQUE DE L’EMPLOI DES JEUNES : VISIONS CROISEES DES CANDIDATS
La jeunesse sénégalaise est-elle une bombe démographique ou une opportunité à saisir? La réponse dépendra manifestement de ce que le prochain président de la République fera d'elle.
La campagne électorale bat son plein et les prétendants à la magistrature suprême sont en train de faire le tour du Sénégal pour vulgariser leurs programmes. ainsi par rapport à la problématique de la jeunesse et de son devenir, les candidats ont mis en exergue ''des'' solutions idoines pour résorber ce fléau.
La jeunesse sénégalaise est-elle une bombe démographique ou une opportunité à saisir? La réponse dépendra manifestement de ce que le prochain président de la République fera d'elle. C'est pourquoi en disséquant les programmes des prétendants à la magistrature suprême, force est de constater que la jeunesse est au cœur de leurs préoccupations. C'est le cas du président du mouvement Tekki, Mamadou Lamine Diallo qui propose une batterie de solutions pour donner à la jeunesse un bien-être. Nommant son programme ''Tekki si Reewmi’’, le polytechnicien indique qu'il veut redonner de la confiance à la jeunesse. Et de ce fait, toutes les énergies seront focalisées, d'après lui, sur l'industrialisation. '' Avec la mise en place d'usines et d'unités industrielles dans les différents pôles régionaux de développement. L'emploi des jeunes sera érigé en principal critère d'évaluation de la performance socio-économique des projets'', prône l'économiste. À l'en croire aussi pour renforcer l'employabilité des jeunes et rattraper l'éducation fonctionnelle des jeunes qui n'ont bénéficié d'aucune formation, un programme d'apprentissage massif sera mis en place en rapport avec les centres de formation professionnelle et les chambres de métiers.
MAMADOU LAMINE DIALLO, MOUVEMENT TEKKI: ''UN PROGRAMME D'ATTRIBUTION DE PARCELLES VIABILISÉES AUX JEUNES COUPLES SERA MIS EN PLACE''
Dans le même ordre d'idées, il a fait savoir que c’est pour faciliter l'établissement des jeunes qui souhaitent fonder une famille. ''Un programme d'attribution de parcelles viabilisées aux jeunes couples sera mis en place'', promet-il non sans signaler aussi que les jeunes couples auront la priorité dans les attributions des programmes de logements sociaux .
PAPE DJIBRIL FALL, PRÉSIDENT DU MOUVEMENT LES SERVITEURS : ''INCITER LE SECTEUR PRIVÉ A RECRUTER DES DIPLOMÉS PAR UN ABATTEMENT FISCAL''
Le journaliste et leader du mouvement Les Serviteurs, Pape Djibril Fall, note pour sa part que s'il est élu cinquième président, il incitera le secteur privé à recruter des diplômés par un abattement fiscal. Le plus jeune candidat de cette élection présidentielle propose ainsi de diminuer l'impôt sur les sociétés de 10 à 15%. Il trouve pertinent aussi d'introduire le statut d'Entrepreneur rural pour les moins de 40 ans en leur permettant d'accéder au foncier. Il compte élargir les dispositifs de la loi sur les startups de moins de 40 ans. Pour sa part, le candidat de la mouvance présidentielle Amadou Ba qui croit fortement au PSE, trouve toutefois qu'au titre des réformes transversales, il faudra l’accélération de la transformation structurelle et la croissance.
AMADOU BA : «CONDUIRE DES RÉFORMES AUDACIEUSES»
De son avis, cela nécessitera de conduire des réformes audacieuses et structurantes en vue de la modernisation du système foncier, le renforcement de l’efficacité du système fiscal et l’allègement de la pression fiscale. Soulignant dans la foulée que les réformes sectorielles sont celles identifiées dans la stratégie nationale de développement du secteur privé et reflètent les attentes des entreprises sénégalaises.'' Ainsi, les principales mesures portent sur la finalisation du code des investissements ; l’instauration d’un dialogue public-privé dynamique, ainsi que la simplification et la dématérialisation des procédures administratives'', espère l'ex Premier ministre du Sénégal. De son côté, le candidat Bassirou Diomaye Faye a mis en exergue une avalanche de propositions pour la jeunesse sénégalaise. ''Nous harmoniserons les agences gouvernementales autour de l’entrepreneuriat et de l’emploi des jeunes et augmenterons considérablement le budget du ministère du Travail et de l’Emploi'', lit-on dans le programme de la coalition ''Diomaye président''. Mise en place de la Grande Agence Gouvernementale sur l’Emploi et le Travail (GAGET) par le candidat Bassirou Diomaye Faye, l'inspecteur des Impôts soutient aussi qu'il va créer une seule agence gouvernementale portant les politiques d’emploi, dénommée la Grande Agence Gouvernementale sur l’Emploi et le Travail (GAGET). Ainsi qu’un bureau du suivi évaluation des politiques d’emploi et de travail. ‘’Nous mettrons en place un ambitieux programme d’accompagnement des jeunes diplômés. Ce programme « Goungué » sera implémenté par notre premier gouvernement afin d’accompagner l’insertion des diplômés de l’enseignement technique et de la formation professionnelle et promouvoir l’auto-emploi '' promet en outre l'acolyte du président Ousmane Sonko avant d'ajouter aussi : ‘’Nous nous nous attellerons à la mise en place de la Maison des Entreprises Régionales (MER) et des espaces de coworking des autoentrepreneurs et la création d’un régime de protection et d’assurance sociale des entrepreneurs.’’
SEULES 8658 CARTES D’ÉLECTEUR RETIRÉES SUR UN TOTAL DE 13673
Huit mille six cent cinquante-huit cartes d’électeur issues de la dernière révision des listes électorales ont été distribuées sur un total de 13673 cartes confectionnées dans le département de Matam
Matam, 13 mars (APS) – Huit mille six cent cinquante-huit cartes d’électeur issues de la dernière révision des listes électorales ont été distribuées sur un total de 13673 cartes confectionnées dans le département de Matam, a indiqué à l’APS le préfet Souleymane Ndiaye.
”8658 cartes électeur issues de la dernière révision des listes électorales ont été distribuées dans le département de Matam, sur un total d’inscrits de 13673”, a-t-il dit dans un entretien avec l’APS.
Il précise que 5015 cartes sont encore en souffrance dans les commissions de distribution.
Souleymane Ndiaye invite les jeunes à aller retirer leurs cartes d’électeur en vue de l’élection présidentielle du 24 mars prochain.
Le matériel électoral est déjà en place et sera réparti dans les centres de vote, a-t-il assuré. Au moment même où il s’entretenait avec l’APS, des jeunes étaient en train de décharger ce matériel, devant la préfecture sise au quartier Gourel Serigne.
Pendant ce temps, l’adjointe au préfet Ndèye Diombana Cissé, aidée par deux agents de la préfecture, s’attelait à la vérification de la répartition des centres et bureaux de vote du département.