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13 février 2025
DES PANNES GÉANTES PRIVENT L'AFRIQUE DE SA CONNECTIVITÉ
Des dégâts survenus sur au moins trois câbles sous-marins au large de la Côte d'Ivoire perturbent actuellement l'accès à Internet à travers le continent, avec des impacts fortement notés au Bénin, au Liberia, au Ghana, au Nigeria et au Cameroun notamment
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 14/03/2024
Des dégâts sur au moins trois câbles sous-marins au large de la Côte d'Ivoire perturbent actuellement l'accès à Internet à travers l'Afrique, rapporte le site Bloomberg en s'appuyant sur des données de sociétés spécialisées comme NetBlocks, Kentik et Cloudflare. Le West Africa Cable System (WACS), MainOne et Africa Coast to Europe (ACE), des artères vitales pour les télécommunications, ont été touchés jeudi dernier, déclenchant pannes et problèmes de connectivité.
D'après NetBlocks, la Côte d'Ivoire, le Liberia et le Bénin sont les plus affectés. Le Ghana, le Nigeria, le Cameroun et plusieurs entreprises en Afrique du Sud font aussi partie des pays impactés. "C'est un coup dur majeur pour la connectivité Internet en Afrique de l'Ouest, qui fonctionnera de manière dégradée pendant des semaines", déplore Doug Madory de Kentik.
Ces incidents font suite à des dommages sur trois câbles dans la mer Rouge le mois dernier, probablement causés par une ancre de navire coulé par les Houthis selon les États-Unis et l’ICPC. Route stratégique liant l'Europe, l'Afrique et l'Asie, la mer Rouge voyait 25% de son trafic perturbé.
Ces problèmes de part et d'autre du continent créent une pénurie de capacité. Les géants MTN et Vodacom, ainsi que Microsoft, confirment des perturbations sur leurs services au Nigeria, en Afrique du Sud et dans plusieurs autres pays africains. "De multiples coupures de câbles entre l'Afrique et l'Europe affectent les fournisseurs d'accès", déclare Vodacom.
Ces incidents soulignent la vulnérabilité des infrastructures numériques africaines, quasi dépendantes des câbles sous-marins. Des dommages similaires l'année dernière avaient déjà coupé les connexions internationales de l'Afrique de l'Ouest pendant un mois. Les réparations pourraient à nouveau prendre plusieurs semaines.
PAR Farid Bathily
TIKTOK, LA PASSION CONTRARIÉE DES AMÉRICAINS
Entre la fascination des foules et les suspicions des autorités, la relation des États-Unis avec le réseau social de partage de courtes vidéos menacé d’interdiction outre-Atlantique prend des allures de "je t'aime moi non plus"
Le jeudi 7 mars 2024 alors que la Chambre des représentants se préparait à examiner un projet de loi bipartisan destiné à forcer le désengagement de TikTok de ses liens chinois, les utilisateurs américains ont reçu un appel à protester contre cette initiative.
"Stoppez la fermeture de TikTok. Faites connaître à votre Congrès ce que représente TikTok pour vous et dites-leur de voter NON", indiquait entre autres un message provenant du réseau social partagé par plusieurs abonnés sur X.
Quelques heures plus tard, de nombreux parlementaires furent inondés d’appels téléphoniques les exhortant à préserver le réseau social. Certains ont même dû couper leur ligne momentanément, selon de nombreux témoignages rapportés par la presse.
Influence considérable
La manœuvre n’a pas prospéré – le projet a été adopté à l’unanimité par la Commission de l’énergie et du commerce de la Chambre des représentants (50-0) –, mais cela n’en reste pas moins une preuve de la force d’influence de TikTok, particulièrement aux États-Unis où son audience ne cesse de croître.
Aujourd'hui, plus de 150 millions d'Américains, soit plus de la moitié de la population, utilisent TikTok. Grâce à son format court, l'application est devenue en quelques années seulement incontournable, notamment chez les jeunes.
L’engouement est particulièrement fort chez les 18-29 ans (62% l’utilisent selon Pew Research). Le réseau social qui sert à la fois d’exutoire créatif et de canal d’information privilégié pour de nombreuses personnes de cette tranche d’âge suscite également l’intérêt des personnalités politiques.
Le président, candidat à sa réélection Joe Biden, s’y est inscrit le mois dernier alors que la plateforme détenue par l’entreprise chinoise ByteDance est accusée de menacer la sécurité nationale des États-Unis. "Biden le président veut limiter TikTok. Biden le candidat courtise ses stars", s’est amusé le New York Times à propos de cette ambiguïté.
Entreprise périlleuse
Donald Trump, l’adversaire de Biden, reste sans compte TikTok, contrairement à sa fille aînée Ivanka. Mais la récente volte-face de l’ancien président sur une potentielle interdiction de la plateforme ne devrait pas être dissociée de la popularité de ses sorties sur celle-ci.
L'annonce du bannissement de TikTok se présente comme une entreprise risquée, surtout dans le cadre spécifique de la période électorale actuelle. Ceci est le cas même si les autorités, y compris le président Biden, considèrent cette action comme une question de souveraineté nationale.
Pour sa part, l’opinion semble divisée sur la question. Un sondage révélé le 16 février 2024 par Associated Press, NORC Center for Public Affairs Research indique que : 31% d’adultes américains sont favorables à une interdiction nationale de la plateforme ; 35% s'y opposent et 31% restent indécis. 73% des utilisateurs quotidiens se disent opposés à une telle mesure.
ANTA BABACAR NGOM SUR TOUS LES FRONTS DANS UNE CAMPAGNE ÉCLAIR
À 40 ans, cette cheffe d'entreprise et patronne de la plus grande entreprise avicole du pays, la Sedima, fondée par son père, souhaite briser les barrières et devenir la première présidente de la République
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 14/03/2024
Pour sa troisième journée de campagne, Anta Babacar Ngom, la seule femme candidate à l'élection présidentielle au Sénégal, sillonne le quartier populaire de Grand Yoff dans la banlieue de Dakar. Comme les 18 autres prétendants, elle a moins de deux semaines pour défendre son programme et se faire connaître de tous les Sénégalais, dans le cadre d'une campagne éclair suite au report du scrutin (AFP).
En effet, après plus d'un mois d'incertitude et une crise sans précédent liée au report de l'élection par le président Macky Sall, ce dernier a finalement fixé le premier tour de la présidentielle au 24 mars. Pour tous les candidats, il faut donc s'adapter au plus vite et accélérer le calendrier. La campagne officielle n'a débuté que samedi et s'achèvera le 22 mars à minuit, soit une semaine de moins que ce que prévoyait initialement le code électoral.
"Je suis la candidate des femmes, que j'assume pleinement, mais je suis aussi la candidate de tous les Sénégalais", a déclaré Anta Babacar Ngom à l'AFP. À 40 ans, cette cheffe d'entreprise et patronne de la plus grande entreprise avicole du pays, la Sedima, fondée par son père, souhaite briser les barrières et devenir la première présidente de la République.
Originaire d'une famille influente de la bourgeoisie d'affaires sénégalaise, Anta Babacar Ngom mène campagne activement sur le terrain. Saluant la foule depuis le toit ouvrant de son SUV, elle arpente les rues du quartier de Grand Yoff au son des klaxons, tout sourire, levant le poing pour galvaniser les sympathisants, à en croire un reportage de l'AFP.
Depuis la fenêtre de leur maison, les habitants se penchent pour apercevoir la candidate et son cortège. Son programme repose notamment sur la création d'emplois, la protection de l'environnement, la gratuité des soins et une réforme de l'éducation avec un enseignement dans les langues locales.
Mener une campagne en moins de deux semaines "est extrêmement difficile, on l'avoue", a-t-elle déclaré à l'AFP. "Ça requiert une certaine ingéniosité. Il faut être 'innovative'", a souligné cette femme d'affaires de la nouvelle génération, employant un anglicisme qui colle à l'image qu'elle souhaite incarner. À partir de mercredi, elle entamera une tournée dans toutes les capitales régionales du pays.
Comme pour tous les candidats, le défi est de taille dans ce flux tendu. L'imprimerie MPS à Dakar travaille d'arrache-pied pour fournir le matériel de campagne à temps, avec plus de 30 000 affiches et 20 000 T-shirts à produire pour le lendemain. "On va devoir faire des heures supplémentaires et embaucher des freelances pour tenir les délais", a indiqué la directrice générale de l'entreprise à l'AFP.
Dans cette campagne éclair, Anta Babacar Ngom et les 18 autres candidats doivent donc redoubler d'efforts pour se faire connaître des Sénégalais en un temps record. Entre stratégie à adapter et production de supports sous pression, la course contre la montre est lancée pour cette élection présidentielle au calendrier bouleversé.
Par Ibou FALL
SA MODESTIE HABIB SY, LE P’TIT MAÇON DÉMOLISSEUR DE PASTEF
Du bas de ses 67 ans, il doit tout à son président, l’inégalable Sonko. Il doit lui manquer ce troisième œil que le Pros, seul, détient, et qu’il prête pour cas de force majeure au seul homme digne de confiance des alentours, Bassirou Diomaye Faye
Le bon sens populaire, à qui on ne la fait pas, a cette logique imparable : «Lorsqu’on est assis par terre, on ne peut plus tomber.»
Pour démarrer sa campagne pour la présidentielle de 2024, devenu à son corps défendant le « doyen » des opposants radicaux, de surcroît président de la Conférence des leaders de Yewwi askan wi, Yaw pour les initiés, en remplacement de Khalifa Sall devenu indésirable pour haute trahison, le candidat malgré lui Habib Sy préfère choisir la modestie
Que dis-je, l’humilité…
Devant Dieu et les hommes, et surtout l’électorat de Yaw, l’humble Habib Sy se fait tout petit et met un point d’honneur à ramper pour remercier le Pros (Président Ousmane Sonko), comprenez l’embastillé président (putatif) de la République Ousmane Sonko, sans lequel, reconnaît-il, rien ne serait ce qui est. C’est à la générosité du martyr du régime de Macky Sall qu’il doit le parrainage des députés de Yaw, donc sa candidature à la présidentielle de 2024.
Pour rassurer la foule en liesse qui ne comprend qu’une équation «Diomaye, c’est Sonko», il s’aplatit. Lui, il n’est là que pour tenir au chaud le fauteuil présidentiel, si l’électorat commettait l’erreur pardonnable de l’élire président de la République à la place du brillantissime Bassirou Diomaye Faye ou de Sa Grandeur Sérénissime Ousmane Sonko.
Lui, modeste «maçon» déserteur de la construction républicaine, si l’honneur lui en est fait par l’électorat de Pastef et autres affidés, il se charge de démolir l’édifice de ce système pourri qu’il connaît mieux que tout le monde, pour en avoir arpenté les couloirs, de la base au sommet, du ghetto au Palais. Mais sa science s’en arrête là. Sans doute qu’il doit lui manquer ce troisième œil que le Pros, seul, détient, et qu’il prête pour cas de force majeure au seul homme digne de confiance des alentours, Bassirou Diomaye Faye.
Eux, selon Sa Modestie Habib Sy, seront les architectes du Sénégal du futur, que le peuple appelle de tous ses vœux, qu’ils ont tenté de construire en dépit de l’incompréhension nationale.
Et l’adversité.
Par exemple, lorsque le sublime Pros, dans un grand moment de solitude, confondant une clinique bon chic, bon genre avec un p’tit salon de plaisance, Sweet Beauté, se fait compromettre par la vulgaire et anonyme fille de personne et de rien, manipulée par des forces tapies dans l’ombre depuis le Palais, le doute n’est pas permis : le complot vient de haut. Suivez notre regard…
Bien entendu, lorsque le pays prend feu et qu’une soixantaine "d’insignifiants Sénégalais" y passe de vie à trépas, rien de grave. La consigne : quand tu meurs, ta mère se fera le devoir de pondre un autre enfant dans les mois qui suivent…
Après tout, les spermatozoïdes ne doivent pas se perdre dans la nature.
Bref, Sa Modestie Habib Sy ne doute pas : du bas de ses soixante-sept ennuyeuses années sur terre, il doit tout à son président, l’inégalable Ousmane Sonko, et même plus, sans doute, hormis la vie. Sa reconnaissance est donc sans borne à l’endroit de celui qui l’élève à de si hautes sphères politiques. Il ne mérite pas tant d’honneur, mais le Pros, dans son infinie grandeur, le gratifie de ses sublimes largesses.
On rembobine ?
Né vers 1957 à Bignona, le sinistre inconnu Habib Sy est le neveu d’un membre fondateur du PDS, un certain Alboury Seck. Il est encore en culottes courtes, en 1974, année de la création du PDS et de la naissance de Ousmane Sonko le Magnifique, lorsqu’il y adhère. Il est alors insignifiant élève de première, à un soupir du baccalauréat. Bachelier en 1976, quelconque étudiant en Droit, il est dans les valises de Maître Wade, l’un des premiers opposants candidats à une Présidentielle en 1978…
Pour dire les choses simplement, l’insignifiant Habib Sy goûte à la politique en culottes courtes, que dis-je : il tète au wadisme presque en layettes. Sans doute que le tonton l’y aura encouragé… Après sa Maîtrise en Droit, malgré moult péripéties, en 1981, alors que le sublime Ousmane Sonko fait ses premiers pas dans le primaire, l’insignifiant Habib Sy entre à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature dont il ressort officiellement muni du parchemin de commissaire aux enquêtes économiques. Fonctionnaire sans aspérités, il bourlingue, bon an, mal an, à l’ombre de son idole d’alors, le Pape du Sopi, Me Abdoulaye Wade. Ils vivent ensemble les retournements du destin : ses galères, ses lendemains incertains, la gloire éphémère des foules enthousiastes mais oublieuses. Ça le connaît, la solitude des geôles, les compagnons qui quittent le navire pendant le naufrage…
Arrive le temps des éclaircies.
Il est le directeur de Cabinet du ministre d’Etat Abdoulaye Wade sous le régime Diouf. Puis, quand survient l’alternance en 2000, certes, ça prend du temps, mais il monte en grade, après la disgrâce du p’tit tyran de Thiès en 2004
Comme beaucoup des vieux compagnons de route du nouveau maître du pays d’alors, Idrissa Seck ne devait pas trop l’aimer…
Il n’empêche, il deviendra le premier magistrat de Linguère douze années de suite, que déboulonnera Aly Ngouille Ndiaye. Qu’à cela ne tienne : il sera également ministre de la Fonction publique, puis passera ministre d’Etat, en charge des Transports terrestres et aériens, auquel, euh, Karim Wade succèdera.
En lot de consolation, il retourne auprès de son ancien mentor, le Président Wade, dont il redevient le Dircab
Habib Sy est un enfant d'Abdoulaye Wade. Il en a presque tout, depuis les espiègleries jusqu’aux intonations. Lorsqu’il claque la porte du PDS pour créer son parti en 2018, le Parti de l’espoir et de la modernité, Pem/Yaakaar’U Reew Mi, c’est aussi un geste wadien… Sauf qu’avec l’âge, il a dû l’oublier. La vieillesse est un naufrage, philosophe-t-on dans les cercles dépités…
par Ange Constantin Mancabou
MENACES, RISQUES ET ÉVENTUELLES IMPLICATIONS D’UNE NOUVELLE MONNAIE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le Sénégal ne devrait pas se révéler être une petite particule monétaire ballotée au gré des crises financières et autres menaces économiques et géopolitiques. Une économie forte est un bon matelas pour une monnaie crédible
La monnaie est évoquée ici en français facile et en termes pratiques.
« Les promesses électorales sont déraisonnablement faites pour raisonnablement ne pas être respectées », cette expression de Pierre Georges, chroniqueur du quotidien français Le Monde me parait d’une acuité toujours renouvelée au fil du temps. L’ouverture de la campagne électorale pour la présidentielle du 24 mars 2024 nous offre l’occasion de relever les pépites et perles de programmes des candidats aux suffrages des Sénégalais. Les propositions d’actions se cognent et se bousculent dans les programmes. Il est opportun d’éviter qu’elles ressemblent à de fausses pierres précieuses, ou des fake news perturbants pour mieux enrober le produit.
Si certaines des promesses déclinées depuis l’ouverture de la campagne électorale semblent réalistes et sont au plus accompagnées d’une estimation sommaire aux chiffres arrondis pour la beauté de l’affichage, d’autres semblent faites, juste pour leur capacité à faire le buzz et/ou à faire rêver l’électeur (d’un changement de sa condition). Les urgences du Sénégal sont brulantes, avec une population majoritairement jeune (plus de 75%), exigeant des réponses immédiates à ses préoccupations. Il est donc opportun d’éviter que le Sénégal ne se retrouve au lendemain du 24 mars 2024, avec à sa tête un président-stagiaire accompagné d’un gouvernement de ministres-stagiaires.
Deureumou Sénégal, le scénario de monnaie-fiction !
Les promesses de changement ne produisent pas toujours de bons fruits, surtout si les réformes envisagées n’ont pas été étudiées, préparées et menées à bien. C’est la raison pour laquelle certaines promesses (ou propositions) ne résistent pas à l’analyse factuelle, scientifique et réelle. Il en est ainsi de l’annonce de la coalition Diomaye Président de créer une nouvelle monnaie (en sortant du FCFA). J’ai beaucoup de respect pour le parcours de mon collègue Diomaye. Cependant, il est opportun d’apprécier l’offre programmatique qu’il a faite suivant une grille de lecture mettant en avant les arguments, dans le cadre d’un débat d’idées afin de relever certaines considérations.
Pour les besoins de cette analyse, nous proposons d’appeler cette nouvelle monnaie annoncée : « Deureumou Sénégal », en attendant le baptême de cette monnaie future par ses initiateurs. « Deureume » est la pièce de monnaie jaune de 5 FCFA, symbolique de l’unité de compte de notre monnaie. Le poids d’une monnaie repose sur l’envergure et la consistance de l’économie qui la porte. Quelle est notamment l’envergure des réserves d’or (et de devises) auxquelles cette monnaie est adossée ?
Ce qui se conçoit bien, se monnaie clairement et les mots pour le dire arrivent aisément
Lorsqu’une économie est résiliente, diversifiée et exporte plus qu’elle n’importe, elle a plus de chance que sa monnaie ne soit pas chahutée au gré des circonstances et des crises diverses. Quelle situation a-t-on au Sénégal ? Un pays qui importe plus qu’il n’exporte. « La balance commerciale du Sénégal est déficitaire », cette phrase apprise dans les leçons à l’école primaire par beaucoup de générations d’écoliers au Sénégal dans les années 1970-1980 est encore d’une accablante actualité de nos jours.
En français facile, cela veut dire tout simplement qu’aujourd’hui, si le Sénégal avait sa propre monnaie, (après avoir exporté son arachide, ses produits halieutiques et autres bien exportés, il n’aurait pas récolté assez de devises (dollar et euro) pour acheter les denrées de consommation et biens d’investissement utilisés dans notre économie. En d’autres termes, sans les filets de sécurité monétaires de la BCEAO, on n’allait connaitre des pénuries de produits importés (ou restrictions) sur le marché (riz, sucre…), faute de devises. Si nous ne connaissons pas cette situation, c’est à la faveur du panier de devises (centralisation et mise en commun de toutes les devises de la zone UMOA) gérées par la BCEAO qui permet aux pays déficitaires de l’Union de s’approvisionner presque sans limitation en fonction des besoins des uns et des autres membres de l’UMOA. En clair, nous importons certainement en puisant sur les excédents de la Côte d’Ivoire (qui a une balance commerciale excédentaire du fait de la diversité de son économie qui exporte du café, du cacao et autres produits agroforestiers et matières premières).
L’Etat forme à des métiers pour servir la République et le peuple à travers l’Administration, c’est la raison pour laquelle des écoles de formations spécifiques existent dans divers domaines de compétences, le Centre de Formation Judiciaire (CFJ) pour les magistrats et greffiers, l’ENA (pour diplomates, inspecteurs et contrôleurs Impôts, Trésor, Douanes, Travail…), l’Ecole Nationale des Officiers d’Active (ENOA) et autres écoles de formation de la Gendarmerie de la Police (pour les Forces de Défenses et de Sécurité), les Facultés de Médicine et Pharmacie pour ces professions médicales... On peut poursuivre les exemples de cette nature pour bien d’autres professions au service des populations.
Toutefois, en matière monétaire, l’Etat du Sénégal a pris l’option historique de déléguer sa souveraineté monétaire à la BCEAO. Il est donc inutile de préciser que dans ce contexte, l’Etat n’a pas d’école de formation de praticiens de la monnaie. Nos meilleurs spécialistes en la matière sont (ou ont été en service) à la Banque Centrale. Lorsque l’Etat a besoin de l’expertise de ces spécialistes, il demande à la BCEAO de les mettre à sa disposition notamment à travers leur détachement dans l’Administration. C’est ainsi que nous avons de grands noms de hauts fonctionnaires issus des ces rangs qui ont occupé de hautes fonctions gouvernementales.
Je pense qu’il n’est pas imaginable d’envisager une réforme fiscale dans ce pays sans l’implication des praticiens de la fiscalité en service dans l’Administration fiscale. Il en est de même pour les réformes majeures pour tous les grands corps de l’Etat que nous avons cité plus haut. Comment peut-on alors envisager d’annoncer une telle perspective monétaire, sans les nombreuses études et concertations préalables qu’exigent les grandes réformes de cette envergure. Un de nos enseignant à l’ENA disait souvent, « quand vous serez dans vos bureaux et que vous devrez prendre une décision, pensez toujours à ses conséquences sur le paysan dans son village ».
Quelle politique d’intégration propose la Coalition Diomaye Président ?
Ne prenez pas mal que je me permette respectueusement quelques interrogations à la coalition Diomaye Président.
Est-ce que ces experts sénégalais ont été consultés (ne serait-ce que pour avis sur les préalables et les impacts d’une telle annonce et /ou décision) ?
Cette décision (annonce) a-t-elle été faite sur la base d’études techniques, scientifique ?
Quel est la feuille de route pour l’entrée en vigueur de cette nouvelle monnaie ?
Est-ce que l’impact de cette décision sur la monnaie a été bien apprécié ?
Est-ce que ses impacts sur la vie quotidienne du sénégalais ont été étudiés ?
Quelles (ou seraient) les mesures de mitigation de ces impacts ?
Est-ce que ce saut (dans le vide et l’inconnu monétaire) en vaut la chandelle ?
A-t-on remarqué que les dirigeants des Etats de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) ont annoncé leur retrait de la CEDEAO, mais pas de l’UMOA et de l’UEMOA (sujet très délicat) ?
Quelle est la politique d’intégration globale que compte mettre en œuvre la Coalition Diomaye Président ?
Quitter l’UEMOA une des organisations régionales les plus en vue sur le continent africain à l’heure où l’on parle de ZLECAF au sein de l’Union Africaine répond à quelle logique économique, politique, d’intégration (au moment où des pays mieux nantis que nous cherchent à intégrer la zone euro) ?
Est-ce une annonce pour l’affichage ?
Dans les pays ayant une monnaie fluctuante, une déclaration peut avoir des impacts importants sur le cours de la monnaie et entrainer des phénomènes d’anticipation par les acteurs économiques. C’est la raison pour laquelle, il ne faudrait surtout pas s’étonner qu’il y ait une fuite massive de capitaux si le candidat de la coalition Diomaye Président se retrouve en ballotage favorable entre le 24 mars 2024 et l’annonce de résultats définitifs, juste à cause de telles perspectives. La dévaluation monétaire fait fondre le pouvoir d’achat. Nous avons encore en tête les affres de la dévaluation du FCFA en 1994. Partir de ce FCFA dévalué pour une plongée en apnée dans le Deureumou Sénégal ne semble pas rassurant, en l’état actuel de la situation. Le Mali avait fait l’expérience de l’abandon du FCFA avant de réintégrer l’Union. Nul doute qu’il ne serait pas revenu si cette sortie était réussie.
Nul n’est prophète chez soi, dit-on, il ne saurait en être autrement du FCFA. Il faut se rendre aux frontières de l’Union notamment avec le Nigéria, pour se rendre compte que notre FCFA tant décriée par certains est en fait une valeur refuge de ressortissants de ce grand pays ouest africain.
Des pertes d’emplois dès l’entrée en vigueur du « Deureumou Sénégal »
Sans besoin d’être un spécialiste en la manière, une analyse rationnelle permet de voir certains impacts d’une entrée en vigueur du « Deureumou Sénégal ». Notre pays, deuxième économie d’envergure de l’UMOA a l’insigne honneur d’abriter le siège de la BCEAO. Ce siège serait immédiatement déplacé vers un autre pays membres et tous les travailleurs sénégalais de cette institution se retrouveraient au chômage (en attendant une éventuelle intégration à une probable nouvelle « Banque Centrale du Sénégal » pour laquelle il faut dégager des moyens pour lui trouver des locaux, recruter du personnel, en faire de même pour les instances qui accompagnent une banque centrale telle que celle chargée de la définition de la politique monétaire (Comité de Politique monétaire), la Commission bancaire pour le contrôle et la supervision des banques…
Des emplois perdus en perspective aussi bien pour les Sénégalais employés à la Banque Centrale qu’à la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), la Commission de l’UEMOA et toutes les autres institutions et instances sous régionales traitant de ces questions. Le Sénégal quitterait certainement l’UMOA et l’UEMOA dont la présidence de la Commission est assurée par un Sénégalais (le président Abdoulaye Diop, ancien ministre délégué au Budget).
Ces bâtiments abritant le siège et les annexes de la BCEAO sont des propriétés de la banque centrale et le resteront puisque nous sommes un pays de droit et que la constitution garantie le droit de propriété en son article 15, sans évoquer les conventions et traités accordant privilèges et immunités à cette institution sous régionale.
Est-il raisonnable de perdre le siège de la BCEAO au moment où prennent forme les textes fondateurs de la future Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et que les discussions portent sur le pays devant abriter le futur siège de cette institution ? Les pays de l’UEMOA constituent déjà un seul bloc bien intégré à arrimer au reste de la CEDEAO, le moment venu. Cette nouvelle Union monétaire devrait à terme intégrer notamment les économies du Nigéria et du Ghana. Ce vaste ensemble d’environ 300 millions de consommateurs ouvre des perspectives économiques réconfortantes.
L’enjeu pour le Sénégal devrait être d’user de sa diplomatie économique et financière pour abriter le siège de cette future banque centrale (au lieu de créer une nouvelle monnaie et de fermer les portes de la BCEAO). Imaginez le nombre d’emplois potentiels au Sénégal (dans diverses spécialités) qui devraient être créés si tel est le cas. Le dynamisme économique lié à la consommation des agents souvent bien rémunérés de ce type d’institution (immobilier, billets d’avion…). Air Côte d’Ivoire et la capitale ivoirienne qui abrite le siège de la Banque Africaine de Développement apprécient à sa juste valeur le dynamisme économique additionnel d’une telle situation.
Actuellement, l’heure est à la création de grands ensembles économiques à travers le monde, le Sénégal ne devrait pas se révéler être une petite particule monétaire ballotée au gré des crises financières et autres menaces économiques et géopolitiques caractéristiques d’un monde globalisé.
En même temps que les portes de la Banque centrale se fermeront, la nouvelle Banque centrale future émettrice du Deumeurou Sénégal devrait trouver ou s’inventer d’autres outils de travail (logiciel et autres procédures dans un monde ou la cybersécurité est un enjeu de plus en plus important). Elle devrait trouver dans un pays développé une entreprise spécialisée dans la production de billets de banque Deureumou Sénégal sécurisés. Il faut dire que la création d’une unité d’impression au Sénégal, juste pour l’émission du Deureumou Sénégal serait très couteuses et non rentable. Je fais abstraction de la batterie de textes législatifs et règlementaires que nécessite une telle réforme, en substitution des textes en vigueur que des centaines d’experts de toutes les nationalités de l’Union ont mis des années à mettre en place.
Ce nouvel Institut d’émission imposerait les répercussions de ces changements à toute la place financière de Dakar. La presque totalité des établissements financiers et des banques qui pour une bonne partie avaient choisi Dakar du fait de son arrimage à la zone (et au marché de) l’UMOA devra alors revoir ses politiques et stratégies opérationnelles. Il faut envisager alors des relocalisations de banques et autres établissements de crédits. La stabilité et la prévisibilité de la politique monétaire et financière sont très importantes dans les décisions d’investissement. Le Sénégal peut-il supporter longtemps une hémorragie financière, d’investissement et d’emplois dans le secteur financier à cause d’une décision insuffisamment évaluée, ou appréciée juste à sa valeur ajoutée politique. Je fais abstraction des impacts d’une telle réforme sur bien d’autres secteurs économiques.
Nous sommes dans une Union monétaire de 8 économies ouest africaines disposant d’une monnaie convertible avec l’euro (1 euro = 655 FCFA). Si le Sénégal quitte cette union monétaire, abandonne le FCFA, réclame sa part de réserves pour bâtir sa nouvelle monnaie qu’on a dénommée Deureumou Sénégal, des choix stratégiques et structurants de régime de change (fixe, flotant, arrimage ou non à une (ou panier de) devise…) seront à faire, toutes choses qui vont contribuer à la détermination de sa valeur. Si nous quittons un ensemble dont le poids se traduit en ces termes : 1 euro = 655 FCFA, il est fort à parier que nous risquons de nous retrouver dans une équation sensiblement semblable à celle-ci : 1 euro = 6.550 Deureumou SN, avec une valeur divisée peut-être par 10. Imaginez alors ce que deviendrait le profil de notre dette extérieure largement libellée en euro et en dollar US. Elle serait alors certainement multipliée plus ou moins par 10 (juste pour donner un ordre de grandeur).
Pardi ! Où trouver des devises pour continuer à assurer le service de la dette, approvisionner le marché sénégalais en denrées de première nécessité... sans richesses additionnelles. Le pétrole et le gaz ? N’y pensez même pas, les recettes attendues doivent servir d’abord à rembourser la dette contractée pour développer ces projets. Un endettement représentant environ 70% du PIB avait déjà attisé des débats épiques notamment à l’Assemblée nationale, je me demande à quel type d’échanges on assisterait avec un taux d’endettement dépassant largement les 100% du PIB, juste à cause d’une décision monétaire pour des justifications liées à notre souveraineté. Notre souveraineté monétaire, nous l’avons juste déléguée à la BCEAO et le Sénégal l’exerce pleinement à travers ses représentants dans les instances de décision de l’Institut d’émission. Ne dit-on pas que l’Union fait la force ? Quittons ce cauchemar de monnaie-fiction pour retrouver notre réalité économique. La monnaie ne produit pas automatiquement le développement économique espéré, mais par contre, une économie forte, diversifiée et résiliente est un bon matelas à ressort pour une monnaie crédible.
Lorsqu’on estime qu’on habite une maison qui a besoin de rénovation, on n’est pas obligée de la raser d’abord pour ensuite aller chercher le financement nécessaire pour bâtir une nouvelle maison. Ce serait dommage de s’appliquer la politique de la terre brulée au moment où les urgences sont nombreuses.
Sous réserves de la disponibilité d’une série d’études (notamment d’impact) et d’analyses scientifiques sur les bénéfices de la création d’une nouvelle monnaie pour le Sénégal, devant faire l’objet d’échanges avec les spécialistes attitrés, il n’est pas souhaitable d’ouvrir la boite de pandore monétaire. Le Deureumou Sénégal ne devrait pas être le cimetière du pouvoir d’achat des Sénégalais qui porteraient alors le deuil de leur bien-être.
La presse rapporte que cette réforme d’envergure envisagée par la coalition Diomaye Président est déclinée dans un programme dénommé « Le projet d’un Sénégal juste et prospère ». Toutefois, ce projet de réforme monétaire se révèle injuste (parce que privant le pays d’atouts économiques, financiers et historiques acquis dans l’Union monétaire) et risquerait de compromettre le rêve d’un Sénégal prospère (sauf si la prospérité visée est celle de PROS, père véritable du projet).
Ange Constantin Mancabou est Inspecteur des Impôts et des Domaines.
IDRISSA SECK : QUATRE POUR DEUX MILLE VINGT...QUATRE
En tant qu’ancien Premier ministre et ancien maire de Thiès, il a démontré sa capacité à diriger et à gouverner avec intégrité et détermination. Son leadership exemplaire et sa gestion efficace des affaires publiques font de lui un candidat qualifié
Il ne manquera pas de se mettre en quatre pour notre pays !
Sur la scène politique sénégalaise, par ses prises de parole attendues comme par ses cures de silence assourdissantes, une figure se démarque. Engagement, vision et dévouement au service du pays : c’est Idrissa Seck. Il a déjà atteint la plus haute marche avant le pouvoir présidentiel : celle de Premier ministre, et ce depuis belle lurette, position à laquelle il avait frappé les Sénégalais par sa maestria et son pouvoir de mobilisation des forces vives de la nation. A la tête du parti Rewmi, Idrissa Seck a aussi fini d’incarner l’espoir d’un Sénégal prospère, inclusif et dynamique, dans une attitude constamment sereine, responsable et qui nourrit les espérances nationales. Dans cette tribune, j’ai souhaité partager avec mes compatriotes que vous êtes, les qualités et les idées qui font de lui le candidat incontournable, en cette candidature 4 pour 2024, après ses trois tentatives de 2007, 2012 et 2019, qui l’ont progressivement hissé à la place de chef de l’opposition. Oui, voici pourquoi les Sénégalais que nous sommes, – et je pense que vous serez nombreux à me le concéder et à y adhérer positivement, – devraient lui accorder leur confiance et leur vote majoritaire lors de cette élection du 24 mars prochain, de cet an de grâce 2024 :
Vision solide et confirmée pour un Sénégal prospère
Idrissa Seck est un homme d’État doté d’une vision claire pour l’avenir du Sénégal. Sa vision repose sur la création d’une économie robuste et diversifiée, la promotion de l’éducation et de la santé, ainsi que le renforcement des institutions démocratiques. Il s’engage à lutter contre la pauvreté, à créer des opportunités d’emploi pour les jeunes et à promouvoir l’entrepreneuriat pour stimuler la croissance économique.
Expérience et compétence
Fort d’une carrière politique remarquable, Idrissa Seck apporte une expérience précieuse à la table. En tant qu’ancien Premier ministre et ancien maire de Thiès, il a démontré sa capacité à diriger et à gouverner avec intégrité et détermination. Son leadership exemplaire et sa gestion efficace des affaires publiques font de lui un candidat qualifié pour relever les défis auxquels le Sénégal est confronté.
Promotion de la jeunesse et de l’éducation
Idrissa Seck accorde une importance particulière à la jeunesse et à l’éducation. Il s’engage à investir dans l’éducation de qualité pour tous, à améliorer l’accès à l’enseignement supérieur et à offrir des opportunités de formation et d’emploi aux jeunes. Il croit fermement que l’éducation est la clé du développement durable et de l’autonomisation des individus.
Justice sociale et inclusivité
Idrissa Seck est un fervent défenseur de la justice sociale et de l’inclusivité. Il s’engage à promouvoir les droits de l’homme, à lutter contre les inégalités et à garantir l’accès équitable aux services de base pour tous les citoyens sénégalais. Il croit en une société où chacun a la possibilité de réaliser son plein potentiel, indépendamment de son origine sociale, ethnique ou économique.
Pour conclure, sans terminer
Idrissa Seck incarne le renouveau et l’espoir pour le Sénégal. Avec sa vision audacieuse, son expérience éprouvée et son engagement envers le bien-être de ses concitoyens, il représente le candidat idéal pour conduire le pays vers un avenir meilleur. En lui accordant leur confiance et leur vote, les Sénégalais peuvent s’attendre à un leadership fort, une gouvernance transparente et une croissance inclusive pour tous. Je l’affirme et nous avons tous hâte d’être au 24 mars, inch’Allah, pour en faire la réalité concrète d’Idrissa Seck Président de la République du Sénégal, lorsque nous nous réveillerons le lundi 25 mars 2024.
« Candidature quatre : pour gagner en deux mille vingt-quatre « . C’est écrit : avec Idrissa Seck et sa Coalition Idy 2024, donnons-nous collectivement la chance de réenchanter le récit national sénégalais. Tous aux urnes, dans moins de deux semaines, pour matérialiser cet alignement prometteur des astres ! Quatre pour deux mille vingt…quatre. Je le réaffirme ici : Idrissa Seck ne manquera pas de se mettre en quatre pour notre pays !
Haymoute Sow est Full Stack Web Developper en France et "fervent" sympathisant du parti Rewmi.
par Amadou Tidiane Wone
LA VÉRITÉ DU TEMPS QUI PASSE
Dans les chaumières, il se murmure : que nous réservent les politiciens professionnels ? Ceux qui ne conçoivent pas la vie sans l’exercice du pouvoir et la jouissance de ses attributs ? Que vont-ils encore inventer pour prolonger le supplice ?
Toutes les vanités sont vaincues, un jour ou l’autre, par le temps qui passe : notre jeunesse et ses attributs : force, vigueur et prestance, mémoire et santé, déclinent inexorablement… « À l’insu de notre plein gré » disait l’humoriste Coluche.
Il en est ainsi du pouvoir et de toutes les formes de possessions ! Il en est ainsi de tout ce qui a un début et qui a une fin. Cette réflexion me survient à l’observation attentive de la fin… qui n’en finit pas du second et dernier mandat du président Macky Sall ! En ce 12 mars 2024, nous aurions déjà dû connaître le nom de son remplaçant ! Mais des manœuvres inattendues, imprévisibles et déroutantes, nous tiennent encore en haleine, en dépit du simple bon sens… Sachant que l’échéance du 02 avril est inéluctable, les tenants actuels du régime auraient dû avoir à cœur de respecter, scrupuleusement, la Constitution de la République ainsi que les institutions chargées de veiller sur son intégrité. La Constitution est conçue pour être le ciment de la nation. Elle est le socle qui devrait garantir son éternité. Hélas, depuis que des spécialistes se sont reconvertis en « tailleurs » pour ajuster, au gré de leurs intérêts partisans, ce qui était sensé rester le sanctuaire de nos droits, devoirs et libertés, on ne sait plus où l’on va mais on y va à grands pas !
A force de gymnastiques théoriques, inspirées par un juridisme tropical abscons, d’éminents professeurs se font remonter les bretelles par leurs anciens étudiants. Grandeur et décadence !
Le débat public est pollué par des exercices académiques qui volent au dessus de nos têtes. Certes. Mais le bon sens est… commun ! Il n’est pas prisonnier des amphithéâtres. Il circule dans les marchés et les Grand-Place ! Il envahit les réseaux de toutes natures et se répand en torrents de paroles colériques plus ou moins inspirées.
Nul ne peut tromper tout le peuple tout le temps !
Pour tout dire, le bon sens du peuple s’attend au pire ! Et dans les chaumières Il se murmure :
Que nous réservent les politiciens professionnels ? Ceux qui ne conçoivent pas la vie sans l’exercice du pouvoir et la jouissance de ses attributs ?
Que vont-ils encore inventer pour prolonger le supplice antidémocratique ?
Est-ce si compliqué de redonner la parole au peuple souverain qui vous a confié, il y a douze ans, les rênes de son destin ?
Il serait temps de revenir à la Raison ! Et de retrouver le port altier sans lequel les habits du pouvoir risquent de se révéler trop grands. Au point de nécessiter de faire appel, encore( !) à un tailleur…
La campagne électorale a commencé. En plein carême. Au début du Ramadan. Nous devrions voter en pleine période de privations physiques dans la sainte espérance d’une purification spirituelle et morale. Le bon sens voudrait qu’en ces périodes de Grâces les cœurs se purifient. Que le repentir et le Pardon soient les boussoles de nos vies. Que notre pays panse ses plaies béantes. Que la réconciliation des cœurs soit nourrie par des esprits clairvoyants et bienfaisants. A défaut, le temps qui passe va faire un sort à nos vanités, mais aussi à toutes les lâchetés complices qui se taisent face à toutes les injustices commises. Au vu et au su de tous.
Il est des silences coupables ! Si parler veut encore dire quelque chose…
Qu’Allah protège notre pays et sa jeunesse qui est son seul Avenir !
Ramadan Kareem et bon mois de Carême !
DAGANA COMPTE 150206 ÉLECTEURS RÉPARTIS DANS 158 LIEUX DE VOTE ET 337 BUREAUX DE VOTE
Le département de Dagana compte 150206 électeurs répartis dans 158 lieux de vote et 337 bureaux a indiqué à l’APS l’adjoint au préfet, Hubert Lazard Faye.
Le département de Dagana compte 150206 électeurs répartis dans 158 lieux de vote et 337 bureaux a indiqué à l’APS l’adjoint au préfet, Hubert Lazard Faye.
Avec 11 communes, le département compte 150206 inscrits dont 37430 dans l’arrondissement de Mbane avec 61 lieux de vote, a-t-il précisé dans un entretien avec l’APS.
Au total, 61963 électeurs sont comptabilisés dans l’arrondissement de Ndiaye avec 79 lieux de vote, tandis qu’à Dagana et Richard-Toll, ils sont 50813 inscrits répartis dans 18 lieux de vote, a-t-il fait savoir
Il ajoute que l’arrondissement de Mbane totalise 96 bureaux de vote, celui de Ndiaye 144 pour et 97 à Dagana et Richard-Toll”.
LE BUDGET DE LA DIALYSE EST PASSÉ D’UN À CINQ MILLIARDS
Le budget de la dialyse, rendue gratuite depuis 2012, est passé d’un à cinq milliards de francs CFA pour l’achat des kits, a indiqué le ministère de la Santé et de l’Action sociale ce jeudi à l’occasion de la journée mondiale contre la maladie rénale.
Dakar, 14 mars (APS) – Le budget de la dialyse, rendue gratuite depuis 2012, est passé d’un à cinq milliards de francs CFA pour l’achat des kits, a indiqué le ministère de la Santé et de l’Action sociale à l’occasion de la célébration ce jeudi de la journée mondiale contre la maladie rénale.
”Face à la demande accrue de soins, l’Etat a rendu gratuite la dialyse depuis 2012 avec un budget passant de 1 à 5 milliards pour l’achat de kits”, renseigne un communiqué rendu public, à l’occasion de la journée mondiale contre la maladie rénale, événement annuel célébrée chaque deuxième jeudi du mois de mars.
Le Sénégal, à l’instar de la communauté internationale, célèbre la journée mondiale du rein ce 14 mars 2024, sous le thème : ”La santé rénale pour tous : promouvoir un accès équitable aux soins et une utilisation optimale des médicaments.”
Le texte souligne que ”le thème est un plaidoyer et permet au monde entier de se rassembler autour d’un message clé mettant en lumière la lutte constante qui doit être menée contre cette pathologie”.
”En 2010, il n’y avait que trois centres de dialyse. En 2023, le nombre est passé à 25 centres de dialyse publics avec une cohorte de 910 patients dialysés. Toutes les régions ont au moins un centre de dialyse public et à travers des bourses de spécialisation, le pays dispose de plus 40 néphrologues”, selon le ministère de la Santé.
Toujours en ce qui concerne les ressources humaines, il précise que ”cette action sera poursuivie de même que la formation en master de suppléances rénales pour les paramédicaux”.
Dans cette perspective, relève le ministère, ”l’’Etat du Sénégal en a fait une priorité et s’est fixé comme objectif de densifier les centres de dialyse afin de permettre aux patients de bénéficier d’une prise en charge adéquate”.
Aussi, ”dans l’offre de soins, il a été démarré la greffe de rein qui est une initiative majeure pour améliorer la qualité de vie des patients”.
Dans le cadre de la prévention, le ministère de la Santé et de l’Action sociale développe des stratégies de lutte contre les facteurs de risque, notamment la réduction de la consommation de sel, de sucre, d’alcool, de tabac, la promotion de l’activité physique régulière de même que le contrôle de la tension artérielle et du diabète.
ACCORDER UNE ATTENTION PARTICULIÈRE AUX FEMMES DU MONDE RURAL
Montée en grade lors de la formation du gouvernement de Me Sidiki Kaba, Thérèse Faye a mis ses nouveaux habits de ministre de la Femme qu’elle cumule avec l’Equité territoriale et le développement communautaire.
Montée en grade lors de la formation du gouvernement de Me Sidiki Kaba, Thérèse Faye a mis ses nouveaux habits de ministre de la Femme qu’elle cumule avec l’Equité territoriale et le développement communautaire. Elle a fait la passation avec Mme Fatou Diané Guèye et compte poursuivre l’œuvre des anciennes. «Je tiens à réitérer ma détermination à être au quotidien aux côtés de toutes les femmes, celles des campagnes, des villes et de la diaspora», a-t-elle déclaré, tout en remerciant le président de la République qui lui a renouvelé sa confiance. Elle poursuit : «Je félicite la ministre Fatou Diané Guèye et tous mes autres prédécesseurs, et les associations pour la promotion des femmes qui ont apporté leur pierre à l’édification d’une société plus juste et plus égalitaire dans laquelle les droits des femmes sont reconnus et respectés.»
Pour Thérèse Faye, des efforts sont encore à consentir pour relever les défis liés à l’amélioration de la condition féminine. «Malgré les progrès importants réalisés dans la lutte pour la promotion des femmes, des efforts sont encore à faire. Je compte ainsi inscrire mon action dans cette direction, mais en accordant une attention particulière aux femmes du monde rural, pour donner son sens au mot équité, principal marqueur de l’ensemble des politiques publiques», dit-elle. Mme Faye promet «de s’appuyer sur les acquis importants à travers le Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc) dont le modèle innovant a pu inspirer d’autres pays africains, le Programme de modernisation des axes et territoires frontaliers (Promovilles), le Programme national des bourses de sécurité sociale, sans oublier les acquis du programme de la Couverture sanitaire universelle». Elle promet aussi de diversifier ses actions «dans cette exaltante mission». En écho, Fatou Diané Guèye a montré «toute sa disponibilité à accompagner Thérèse Faye dans sa nouvelle mission».