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"Notre marche n'est pas encore terminée": cinquante ans après la répression sanglante à Selma d'une marche pour les droits civiques entrée dans l'histoire, Barack Obama a appelé à poursuivre la lutte contre la discrimination raciale aux Etats-Unis.
LE GROUPE JIHADISTE AL-MOURABITOUNE DE MOKHTAR BELMOKHTAR
Bamako, 8 mars 2015 (AFP) - Al-Mourabitoune, qui a revendiqué le premier attentat visant des Occidentaux dans la capitale du Mali, Bamako, est un mouvement armé jihadiste né en 2013 de la fusion du groupe de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar et d'une autre formation liée à Al-Qaïda.
Toujours actif au Sahel, le groupe a dit, dans un enregistrement diffusé par l'agence privée mauritanienne Al-Akhbar, vouloir venger son "prophète de l'Occident mécréant qui l'a insulté et moqué", en allusion aux caricatures de l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo, ainsi qu'un de ses chefs, Ahmed el-Tilemsi, tué par l'armée française.
Al-Mourabitoune est né de la fusion des "Signataires par le sang" de Mokhtar Belmokhtar - un ex-chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), cerveau d'une massive et meurtrière prise d'otages sur un site gazier algérien - et du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao).
Le Mujao, implanté en particulier dans la région de Gao, dans le nord du Mali, fait partie des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda qui ont contrôlé cette partie du pays pendant près d'un an, entre le printemps 2012 et début 2013.
Ils ont été en grande partie chassés par l'opération militaire "Serval", lancée à l'initiative de la France en janvier 2013, à laquelle a succédé en août 2014 l'opération "Barkhane", dont le rayon d'action s'étend désormais à l'ensemble de la zone sahélo-saharienne.
Le 16 janvier 2013, des membres du groupe des "Signataires par le sang", unité combattante créée par Belmokhtar fin 2012, avaient pénétré sur le site du complexe gazier d'In Amenas, à quelque 1.300 km au sud-est d'Alger, et capturé des centaines d'Algériens et d'étrangers, en représailles à l'intervention française au Mali.
L'armée algérienne avait lancé l'assaut trois jours plus tard. Au total, 40 employés de 10 nationalités et 29 assaillants avaient péri. Quelques mois plus tard, le 23 mai 2013, un double attentat-suicide faisait 25 morts, essentiellement des militaires, dans le nord du Niger.
Les deux attaques, les premières du genre dans le pays, ont été revendiquées par les "Signataires par le sang" et le Mujao. Trois mois plus tard, ces deux groupes annonçaient, dans un communiqué à l'agence mauritanienne ANI, leur fusion en un seul mouvement appelé Al-Mourabitoune.
Mokhtar Belmokhtar, qui a réaffirmé en avril 2014 son allégeance au chef d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, est l'un des chefs jihadistes les plus redoutés du Sahel. Il milite pour un jihad sahélo-saharien et une grande coalition avec les jihadistes du Niger, du Tchad et de Libye.
Al-Mourabitoune a aussi revendiqué un attentat-suicide dans lequel un soldat français a été tué le 14 juillet 2014, jour de la fête nationale française, près de Gao.
A la mi-décembre, une opération des forces françaises et maliennes dans cette région a permis, selon Paris, la "neutralisation d'une dizaine de membres d'un groupe armé terroriste, dont Ahmed el-Tilemsi". Tilemsi, issu d'une tribu arabe de la zone, était un membre fondateur du Mujao. Il a été tué dans l'opération.
Bagdad, 8 mars 2015 (AFP) - L'allégeance annoncée du groupe islamique nigérian Boko Haram illustre l'internationalisation du groupe Etat islamique (EI). Voici un état des lieux de l'organisation extrémiste sunnite.
- Un "califat" et 25 "provinces"
L'EI a déclaré le 29 juin la création d'un califat à cheval sur l'Irak et la Syrie, deux des neuf pays dans lesquels il est implanté. Au total, le groupe, qui ne s'est pas publiquement prononcé sur l'annonce d'allégeance de Boko Haram, revendique 25 provinces ("Wilayat" en arabe) en Syrie, Irak, Libye, Yémen, Algérie, Arabie saoudite, Egypte, Afghanistan et Pakistan.
C'est en Irak, où l'EI trouve ses racines, que le nombre de provinces est le plus élevé: dix avec la création des wilayat de Dijla et de Jazeera en février. Viennent ensuite la Syrie (sept) et la Libye (trois).
Hors de ces pays et de l'Egypte, les autres Wilayat sont plutôt des groupes dont le chef de l'EI, Abou Bakr al-Baghdadi, a accepté l'allégeance, mais ne se sont pas illustrées par des "actions" particulières.
Au total, environ huit millions de personnes vivent dans des territoires contrôlés par l'EI en Irak et en Syrie, selon Pieter van Ostaeyen, spécialiste du Moyen-Orient. En Libye, "les territoires ne sont pas si grands et pas totalement contrôlés par les jihadistes".
Luay al-Khatteeb, chercheur associé au Brookings Institute, donne une fourchette plus basse "de 6 à 7 millions de personnes". Une vaste population qui oblige les jihadistes, estime le chercheur, à "avoir une puissante et nombreuse force armée".
- L'EI, combien d'hommes?
Il est extrêmement difficile d'évaluer les forces de l'EI car "il n'existe pas de sources solides pour donner un chiffre précis", souligne M. al-Khatteeb. "C'est un groupe terroriste non-conventionnel qui mène une guerre non conventionnelle", rappelle-t-il.
Il évalue le nombre de combattants "aux alentours de 80.000", dont "environ 20.000 étrangers". Pour M. Van Ostaeyen, l'EI peut compter sur 60.000 à 70.000 combattants même s'"il est très difficile de donner une estimation exacte". Si l'immense majorité se trouve en Irak et en Syrie, "on peut estimer de 1.500 à 2.000" le nombre de jihadistes ayant fait allégeance à l'EI en Libye.
Pour la seule Syrie, l'EI disposerait de 40.000 à 45.000 hommes, selon le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.
Dalia Ghanem-Yazbeck, analyste au Carnegie middle East Center, est beaucoup plus prudente sur le nombre de combattants. "Si l'on en compte 25.000 au total, c'est le maximum", affirme-t-elle, en demandant d'"arrêter de surévaluer leur nombre" car "c'est leur faire de la publicité".
- L'EI est-il riche?
Il est également impossible de déterminer les moyens financiers de l'EI, qui a mis la main sur les richesses économiques des régions conquises.
L'une d'elles est le pétrole extrait des puits en Syrie et Irak. "Ils en tirent beaucoup d'argent et le vendent à qui veut acheter", selon M. Van Ostaeyen.
En octobre, le sous-secrétaire américain au Trésor en charge du terrorisme et des renseignements financiers, David Cohen, avait déclaré qu'il lui rapportait un million de dollars par jour. Mais ce chiffre est contesté par l'expert al-Khatteeb, selon lequel l'EI produit "au maximum 50.000 à 60.000 barils par jour", une quantité insuffisante pour satisfaire la demande "des populations sous son joug".
Au pétrole, s'ajoutent les revenus tirés de la vente d'antiquités, des rançons, des taxes et extorsions imposées "aux commerçants locaux, qui doivent payer pour garder leurs magasins ouverts".
L'EI a pu aussi se servir dans les établissements financiers des villes conquises, comme Mossoul, où les réserves en liquide des banques atteignaient environ 400 millions de dollars avant l'offensive, selon des déclarations de Bashar Kiki, le chef du conseil provincial de Ninive, dont Mossoul est la capitale.
Les finances, pour Dalia Ghanem-Yazbeck, sont et resteront le nerf de la guerre. "Le jour où l'EI n'a plus d'argent pour financer la population qu'elle administre, alors celle-ci se retournera contre eux", prévoit-elle.
- Comment fonctionne l'EI?
La structure administrative de l'EI est calquée sur celle d'un Etat, avec à sa tête Abou Bakr al-Baghdadi, autoproclamé calife. Il est assisté par des adjoints "territoriaux" et un commandement militaire.
Baghdadi est également épaulé par le conseil de la choura, regroupant de hauts responsables jihadistes, et, selon des informations, il existe d'autres conseils spécifiques, notamment militaire, sécuritaire, financier et médiatique.
L'EI est par ailleurs passé maître en art de la communication en utilisant systématiquement les nouvelles technologies. Il est devenu "une marque qui attire, comme Coca-Cola ou Mc Donald's", explique Dalia Ghanem-Yazbeck.
"Sa véritable force est virtuelle, sur internet, sur Youtube... A chaque revers militaire ou presque, il sort une vidéo choc pour que l'on parle de lui. C'est une manière de compenser la défaite militaire par la propagande".
OFFENSIVE D'ENVERGURE CONTRE BOKO HARAM APRÈS SON ALLÉGEANCE À l'EI
Boureima HAMA, Phil Hazlewood |
Publication 08/03/2015
Niamey, 8 mars 2015 (AFP) - Les armées tchadienne et nigérienne ont lancé dimanche une offensive aérienne et terrestre d'envergure au Nigeria contre les islamistes de Boko Haram, au lendemain de l'"allégeance" par le groupe au mouvement jihadiste Etat islamique (EI).
"Très tôt ce matin, les troupes nigériennes et tchadiennes ont déclenché une offensive contre Boko Haram, sur les deux fronts, dans la zone de Bosso et près de Diffa", a déclaré à l'AFP une source gouvernementale nigérienne.
Des milliers de soldats nigériens et tchadiens étaient positionnés depuis plus d'un mois en posture défensive dans la province de Diffa, sous le feu de Boko Haram.
La veille, Abubakar Shekau, chef des insurgés nigérians, avait annoncé son allégeance à l'EI, formalisant cette déclaration sur Twitter dans un enregistrement audio de huit minutes en arabe, sous-titré en français et en anglais, promettant de "faire enrager les ennemis d'Allah".
Cette offensive d'envergure intervient à un moment clé. L'offensive régionale lancée fin janvier par le Tchad, le Cameroun et le Niger -- eux aussi touchés par des attaques islamistes dans la région du Lac Tchad -- a porté des coups aux jihadistes, qui ont dû abandonner plusieurs positions dans l'extrême nord nigérian.
Boko Haram, dont on évalue le nombre de combattants à plusieurs milliers et qui n'a cessé de recruter, continue à multiplier les attentats sanglants dans les grandes villes du Nord et les massacres de villageois dans les zones reculées, au Nigeria et parfois dans les pays voisins.
Samedi, au moins 58 personnes sont mortes et 139 autres ont été blessées dans trois explosions attribuées aux islamistes à Maiduguri, fief historique de Boko Haram et capitale de l'Etat de Borno (nord-est). Le même jour, l'armée nigériane a annoncé avoir repris de nouvelles localités du Nord-Est aux islamistes:
Buni Yadi et Buni Gari, dans l'Etat de Yobe, ainsi que Marte, dans l'Etat de Borno. Menacé, le groupe islamiste rassemblait cette semaine des troupes dans son fief de Gwoza, tandis que les massacres de civils se poursuivaient. Boko Haram avait conquis en juin 2014 la ville de Gwoza, dans l'Etat de Borno (nord-est), d'où Shekau avait proclamé en août l'instauration d'un "califat".
Cette déclaration faisait suite à une déclaration similaire de Baghdadi, au moment où l'EI s'emparait également de vastes territoires. Si l'annonce du ralliement à l'EI est le premier serment d'allégeance formel de Boko Haram à Baghdadi, des signes de rapprochement entre les deux groupes étaient visibles ces derniers mois.
Un rapprochement s'est également opéré dans les modes de communication, les vidéos de Boko Haram ressemblant de plus en plus à la propagande de l'EI, qui avait déclaré par le passé avoir reçu des serments d'allégeance d'islamistes nigérians.
- 'Alliés naturels'-
Boko Haram et l'EI "ont essuyé de nombreux échecs ces dernières semaines et ces derniers mois", et le serment d'allégeance "pourrait être une façon de lancer un message à leurs troupes, pour leur regonfler le moral et attirer de nouvelles recrues, surtout dans le cas de Boko Haram", explique Yan St-Pierre, expert en lutte contre le terrorisme pour l'entreprise berlinoise Modern Security Consulting.
Selon lui, la déclaration de Shekau est liée à la présence de l'EI en Libye, d'où Boko Haram est soupçonné de recevoir des armes et des munitions depuis longtemps. Dans de précédents communiqués, Shekau avait déjà évoqué Abou Baqr al-Baghdadi, le chef de l'EI, mais sans lui faire formellement allégeance.
Ce serment "pourrait pousser les Occidentaux à se mobiliser (...) en particulier la France, qui mène déjà une campagne militaire antiterroriste en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale", estime Ryan Cummings, de l'entreprise de conseil en sécurité Red24.
Les forces occidentales ne sont jamais intervenues sur le terrain dans le nord du Nigeria, même si quelques militaires français, canadiens et américains y sont déployés sur la frontière pour faire du renseignement.
Le président nigérian Goodluck Jonathan, pour qui Boko Haram est "Al-Qaïda en Afrique de l'Ouest", avait déclaré récemment disposer d'éléments attestant de liens avec l'EI, sans plus de précisions. "Aucun des (deux) groupes n'a d'inhibition en termes de violence. Ce sont des alliés naturels", estime Max Abrahams, spécialiste des groupes extrémistes à l'université de Boston (Etats-Unis). Des experts ont averti que les attaques risquaient de se multiplier à l'approche des élections présidentielle et législatives du 28 mars.
DEUX ENFANTS ET UN CASQUE BLEU TCHADIEN TUÉS À KIDAL, AU LENDEMAIN DE L'ATTENTAT DE BAMAKO
Bamako, 8 mars 2015 (AFP) - Deux enfants et un Casque bleu tchadien ont été tués dimanche par des tirs de roquettes à Kidal, dans le nord-est du Mali, au lendemain d'un attentat meurtrier à Bamako, le premier à frapper des Occidentaux dans la capitale.
Contrairement à l'attaque de Bamako, revendiquée par Al-Mourabitoune, le groupe jihadiste de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, les auteurs des tirs de roquettes contre un camp de l'ONU à Kidal, fréquents dans ce bastion de la rébellion, ne se sont pas fait connaître dans l'immédiat.
La Mission de l'ONU au Mali (Minusma) a fait état d'un soldat tué et de huit blessés dans ses rangs, ainsi que de deux morts et trois blessés parmi la population civile à l'extérieur du camp.
Elle a précisé ensuite sur son compte Twitter que les deux civils tués étaient des enfants. Une source au sein de la Minusma a par ailleurs indiqué que le soldat tué appartenait au contingent tchadien, le plus important numériquement à Kidal.
"Vers 05H40 (locale et GMT) le camp de la Minusma à Kidal a essuyé plus d'une trentaine de tirs de roquettes et d'obus", et les Casques bleus ont répliqué peu après à deux kilomètres du camp, "une fois la provenance des tirs établie", selon un communiqué.
"Cette attaque intervient alors que des progrès ont été enregistrés à Alger lors des pourparlers de paix", ajoute la force de l'ONU, en référence à l'accord paraphé le 1er mars par le gouvernement, mais pas encore par la rébellion à dominante touareg du Nord.
Elle fustige "la lâcheté des auteurs de ces tirs qui ont également atteint des citoyens innocents". Une source sécuritaire au sein de la Minusma a indiqué à l'AFP que des roquettes étaient tombées dans un campement situé à environ trois kilomètres du camp de l'ONU, tuant des civils appartenant à la tribu arabe des Kountas.
Paris a condamné cette attaque, assurant que "la France soutient pleinement la Minusma dans sa mission de stabilisation au Mali".
- Deux mois après Charlie Hebdo -
Forte de quelque 10.000 militaires et policiers, la Minusma a annoncé samedi avoir "mis à la disposition des autorités maliennes des enquêteurs et experts en scènes de crime" pour retrouver les auteurs de l'attentat de Bamako, qui a fait cinq morts (trois Maliens, un Français et un Belge) et au moins huit blessés.
La sécurité était renforcée dimanche dans la capitale, où les contrôles étaient stricts sur les trois ponts enjambant le fleuve Niger, et la police anticriminelle était déployée en force, équipée de gilets pare-balles.
Une source policière a fait état d'"indices sur le véhicule qui a servi à transporter le commando auteur des crimes commis à Bamako", sans autre précision.
Dans sa revendication, le groupe Al-Mourabitoune a dit vouloir venger non seulement un de ses chefs, Ahmed el-Tilemsi, tué par l'armée française en décembre, mais surtout son "prophète de l'Occident mécréant qui l'a insulté et moqué".
Il faisait allusion aux caricatures du prophète Mohammed publiées par l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo, dont une partie de la rédaction avait été massacrée deux mois auparavant, jour pour jour, par deux jihadistes à Paris, où le président malien Ibrahim Boubacar Keïta avait participé le 11 janvier à la grande "marche contre le terrorisme".
Le Premier ministre malien Modibo Keïta a appelé samedi tous les Maliens à la vigilance. "Nous devons rester vigilants, les populations doivent signaler les attitudes de personnes suspectes", a-t-il déclaré.
L'attentat, perpétré dans la nuit de vendredi à samedi dans un restaurant au coeur de Bamako, est le premier visant des Occidentaux dans la capitale, qui vit depuis 2012 sous la menace jihadiste.
Le nord du Mali était tombé début 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda , qui en ont été partiellement chassés par l'opération militaire "Serval", lancée à l'initiative de la France en janvier 2013, à laquelle a succédé en août 2014 l'opération "Barkhane", dont le rayon d'action s'étend à l'ensemble de la zone sahélo-saharienne.
Des zones entières échappent toujours au pouvoir central, mais les attaques jihadistes, qui s'étaient multipliées depuis l'été, surtout contre la Minusma, avaient récemment diminué d'intensité.
PAR FATIMÉ RAYMONNE HABRÉ
AU NOM DE TOUTES LES FEMMES COMBATTANTES…
Dans cette Afrique soumise à la politique du chaos, vos destins se jouent dans le silence de cette gent masculine qui nous gouverne sans courage
Femmes Africaines, que de combats, vous avez menés
Adolescentes, célibataires ou mariées,
Souvent incomprises, malmenées mais toujours sollicitées,
Votre quotidien est de gérer, parents-foyer-activités,
Combattives, dignes et décidées, vous essayez d'exister dans ce monde, où de l'espace politique, vous êtes écartées, ou, confinées dans des rôles sans intérêts ou sans cesse surveillées.
Instrumentalisées pour des desseins inavoués, vous en êtes venues à trouver refuge dans des espaces discrets, frustrées et désappointées.
Dans cette Afrique soumise à la politique du chaos, vos destins se jouent dans le silence de cette gent masculine qui nous gouverne sans courage.
En ce 8 Mars, je vous invite à investir davantage l'arène politique pour exprimer vos idées et propositions pour l'avenir de nos pays.
Des milliers de femmes ont participé au Printemps Arabe, sur la place Tahrir, elles ont été violées, dans les rues de Tunis, elles ont été agressées mais elles ont persévéré jusqu'à la victoire finale. Une pensée pour elles.
Nous devrions nous inquiéter pour notre Avenir, et, pour notre Continent.
Chaque jour, des coups sont portés à nos valeurs, à notre dignité.
Chaque jour, des diversions sont organisées pour nous dissimuler le pillage de nos cités.
Jour après jour, des moyens sophistiqués réduisent à néant notre désir de changer notre destinée.
Que devrions- nous enseigner à nos enfants ?
Que la Téranga devra désormais porter des guillemets ? Quand des familles après 25 ans de vie, voient leur destin scellé par une multinationale du crime politique, médiatique et judiciaire ?
Que 200 jeunes filles africaines ont pu être enlevées et transportées en plein jour, dans des bus, sans être repérées par des drones pourtant à proximité.
Tout comme, il y a 20 ans, plus d'un million de tutsis ont pu être massacrés en 20 jours, sans aucune image des auteurs du génocide malgré les satellites positionnés.
Existe-t-il un débat autour des enjeux réels dans nos pays, ou bien, étouffons-nous sous une autocensure généralisée autour des questions économiques et du renforcement du Grand Capital occidental dans nos contrées ?
En ce 8 mars, plusieurs pays n'ont pu faire adopter le Code de la Famille faute de consensus sur les Droits des femmes.
De même, dans de nombreux pays, il n'y a plus d'opposition, à l'ère des drones, la répression a, désormais, elle aussi, des armes sophistiquées ; harcèlement fiscal, accusations de détournement de fonds, procédures judiciaires abusives. Cela donne, au finish, un mirage démocratique reposant sur un énorme clientélisme, des tripatouillages constitutionnels assurant tantôt des prolongations de mandat, tantôt des présidences à vie.
Un achat massif des consciences permet d'avoir des élections "apaisées" ainsi, se construit le mythe de la bonne gouvernance.
Comme on peut le relever, toutes les institutions sont en crise ; les institutions judiciaires ne sont plus crédibles, elles ploient sous la volonté présidentielle, l'armée est fragilisée par le blanchiment, le trafic de drogue, la fausse monnaie. La soi-disant Communauté Internationale - si prompte à décider qui, il faut juger, et, qui, il faut laisser tranquille - connaît tous ces abus, dérives et perversions. Au nom de ses intérêts économiques et stratégiques, elle soutient les hommes-lige qui lui obéissent et elle les aide à mettre en place ces fictions démocratiques, qui grandissent, sous son aile protectrice et prédatrice. Elle bénéficie dans cette complicité avec les régimes, de l'appui d'une société civile artificielle, prête à se mettre au service des citadelles d'argent et à porter leur guerre contre les priorités nationales.
Un bilan peu reluisant dans la conduite des affaires de la cité par la gent masculine mais qui contraste avec les discours ambiants sur une économie africaine prometteuse alors que l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique Centrale sont déstabilisées par des actions de terrorisme servant de prétexte à leur morcellement et à une remilitarisation économique : synonyme de perte de souveraineté et de pauvreté.
Cette faillite ne justifie t-elle pas qu'une place plus grande soit faite aux femmes dans les stations de pouvoir ? Notre continent n'a plus de leaders, il n'y a plus d'hommes ayant un courage politique, ayant foi en leur pays, en la capacité de leurs populations de réaliser une vision au service des intérêts nationaux et de se mobiliser pour le faire.
Voici venu le temps des femmes !
Bonne fête ! A toutes les femmes.
Mme Fatimé Raymonne Habré
NIGER ET TCHAD LANCENT UNE OFFENSIVE "TERRESTRE ET AÉRIENNE" AU NIGERIA
Niamey, 8 mars 2015 (AFP) - Les armées du Niger et du Tchad ont lancé dimanche une offensive militaire "terrestre et aérienne" d'envergure contre Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, zone frontalière avec le Niger, a annoncé le gouvernement nigérien.
Cette offensive signifie l'ouverture d'un nouveau front contre le groupe islamiste armé au Nigeria. Le Tchad mène depuis fin janvier une autre offensive en territoire nigérian depuis le Cameroun, de l'autre côté du lac Tchad.
"Une offensive est en cours contre Boko Haram", a indiqué à l'AFP une source gouvernementale nigérienne: "Très tôt ce matin, les troupes nigérienne et tchadienne ont déclenché une offensive contre Boko Haram".
L'offensive a été lancée depuis deux positions différentes le long de la frontière entre le Niger et le Nigeria: dans la zone de Bosso, qui jouxte la rive ouest du lac Tchad, et près de la ville de Diffa, à quelque 80 kilomètres au sud-ouest de Bosso, selon la même source.
Selon l'armée nigérienne, des combattants de Boko Haram sont repliés au sud de Malam Fatori, une ville nigériane très proche de Bosso, située de l'autre côté de la frontière, après avoir perdu trois localités, dont Baga, qu'ils occupaient.
Plus près de Diffa, "l'objectif de l'offensive" est "certainement de reprendre la ville de Damasak", une localité nigériane située à environ 30 kilomètres au sud de Diffa, a affirmé à l'AFP un journaliste résidant à Diffa, la capitale provinciale du Sud-Est nigérien.
Damasak avait été conquise en octobre 2014 par Boko Haram après de violents combats avec l'armée nigériane. "Il y a des mouvements de troupes nigéro-tchadiennes sur Damasak avec des bombardements aériens en cours", a confirmé une source humanitaire.
Des milliers de soldats nigériens et tchadiens étaient positionnés depuis plus d'un mois en posture défensive dans la province de Diffa, sous le feu de Boko Haram.
Selon la radio privée Anfani, basée à Diffa, des avions ont pilonné samedi et dimanche matin à l'aube des positions de Boko Haram proches de la rivière Komadougou Yobé, qui délimite approximativement cette partie de la frontière entre le Niger et le Nigeria.
"Depuis ce matin vers 08H30 locales (07H30 GMT), nous avons vu des troupes nigériennes et tchadiennes se diriger vers la frontière avec le Nigeria et quelque trente minutes après, nous avons entendu de très fortes détonations, notamment d'armes lourdes", a expliqué le journaliste résidant à Diffa.
"Au fil du temps, les détonations s'éloignaient, signe apparent que les troupes progressent à l'intérieur du Nigeria", a estimé cette source. Boko Haram, qui a pour fief le nord-est du Nigeria, mène depuis un mois des attaques dans la région de Diffa.
La radio Anfani a dénombré près de Diffa "plus de 200 véhicules, soit des tout-terrain équipés de mitrailleuses, des chars, des ambulances, des citernes d'eau et des camions de transport de logistique" se dirigeant vers la frontière nigériane.
Des tirs d'armes lourdes ont été entendus entre 08H00 et 10H00 locales (07H00 et 09H00 GMT) depuis la ville de Diffa, a par ailleurs indiqué une autre source humanitaire à l'AFP.
Ces tirs ont vraisemblablement eu lieu "autour du pont de Doutchi", qui relie le Niger au Nigeria à quelque 10 kilomètres de Diffa. Le gouvernement de Niamey a obtenu début février l'autorisation du Parlement nigérien pour envoyer des troupes au Nigeria combattre Boko Haram au sein d'une force multinationale.
LA MAIRIE DE KAOLACK OFFRE DES DENRÉES ALIMENTAIRES AUX FEMMES DÉTENUES
Kaolack, 8 mars (APS) – Le conseil municipal de Kaolack (centre) a offert samedi des denrées alimentaires aux 18 femmes détenues à la maison d’arrêt et de correction de la ville, a constaté l’APS.
Cinq cent trente-quatre personnes, dont 18 femmes, sont actuellement en détention dans cette prison, a indiqué son régisseur Saliou Thioune, lors de la cérémonie de réception du don.
La mairie a fait ce geste de solidarité avec les femmes en détention, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, qui est célébrée ce dimanche.
"Ce geste de la mairie est une façon pour le conseil municipal de célébrer cette journée avec nos sœurs et nos mamans détenues", a expliqué Ndèye Sokhna Guèye, une conseillère municipale.
La mairie de Kaolack a aussi organisé une séance de don de sang pour "venir en aide aux femmes qui en auront besoin dans les hôpitaux", a ajouté Mme Guèye.
"Cette séance nous a permis de récolter au moins 50 poches de sang, qui ont été remises aux autorités de l’hôpital régional El Hadj Ibrahima Niass", a-t-elle indiqué.