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25 mars 2025
PAR SAMBA ALAAR
PAGANON : PAGAILLE… NON !
PROCÈS KARIM WADE : Là on est d’accord avec vous Excellence, monsieur l’Ambassadeur. Mais vous-même représentez un pays extérieur. Vous n’êtes ni Sunugaalien ni représentant des intérêts sunugaaliens -
Ah l’ambassadeur de France au Sunugaal ! Un très bon client. Sûr qu’il est une star dans un camp (le pouvoir notamment) et l’ennemi public n°1 dans un autre camp (l’opposition wadienne).
Mais ses déclarations d’hier à la Rfm ne laissent personne indifférent. Parce qu’à bien y voir Paganon a foutu une belle pagaille.
Et cela aurait pu passer pour le camp au milieu (ceux qui sont blasés et lassés de ces affaires politiques) si son Excellence ne les avait pas déroutés par une phrase qui contrevient au reste de son argumentaire.
A un moment, il balance à propos de l’appel lancé par la coalition wadienne à la communauté internationale : «C’est une affaire qui concerne les (Sunugaaliens), le débat politique sénégalais, je ne pense pas qu’il soit absolument indispensable qu’il y ait des commentaires venants des pays extérieurs».
Là on est d’accord avec vous Excellence, monsieur l’Ambassadeur. Mais vous-même représentez un pays extérieur. Vous n’êtes ni Sunugaalien ni représentant des intérêts sunugaaliens.
Et qu’en conséquence de votre raisonnement, auriez dû vous passer un scotch sur la voix officielle de la France que vous êtes pour ne pas brouiller la position de votre pays sur les affaires intérieures du Sunugaal. De la réserve, please !
PAR MADIAMBAL DIAGNE
WADE TRAVAILLE POUR MACKY
Il se voit condamner par l’opinion publique et le silence de son successeur renforce la sévérité de cette condamnation. De même, en appelant à une insurrection, il se met dans une posture de violeur des lois
La chronique médiatique l’a toujours dépeint comme un fin politique, c’est-à-dire un homme politique qui use de stratégie, d’intelligence et de ruse pour dérouter ses adversaires.
Mais au crépuscule de sa carrière politique, l’on est tenté de se demander si cette réputation n’est pas surfaite pour Abdoulaye Wade. Tous les actes qu’il pose ces derniers temps sont assurément favorables à Macky Sall contre qui il prétend consacrer ses dernières énergies. Pis, Abdoulaye Wade engrange l’effet contraire des objectifs recherchés au point qu’il dessert grandement son fils Karim Wade.
L’ancien président Abdoulaye Wade se révèle être le meilleur agent électoral pour son ennemi irréductible. Déjà que cela avait commencé en 2008, au moment où il persécutait son ancien bras droit pour lui faire quitter la présidence de l’Assemblée nationale.
La croisade contre Macky Sall a été si obstinée, si systématique et si féroce, qu’elle apparut irréfléchie et que l’opinion publique avait fini par trouver ce Macky Sall-là sympathique. Ainsi récoltera-t-il un suffrage éloquent au premier tour de la présidentielle de 2012, ce qui le mettra sur une rampe de victoire inéluctable contre Abdoulaye Wade.
Assurément, Abdoulaye Wade n’avait pas appris de ses erreurs. Le même combat à mort, ne l’avait-il pas mené, de 2004 à 2007, contre son autre ancien Premier ministre Idrissa Seck, ce qui avait permis notamment à ce dernier de gagner un poids électoral considérable qui le plaça deuxième à la présidentielle de 2007 ?
La cote de popularité de Idrissa Seck restait au plus haut, aussi longtemps que Abdoulaye Wade continuait de le traquer et que Idrissa Seck prenait ses distances de son adversaire.
Non, Abdoulaye Wade n’a pas appris de tout cela ! Ses différentes sorties constituent véritablement du pain béni pour Macky Sall. En s’attaquant à son successeur avec une vulgarité indigne de son âge et des fonctions qu’il a eu à incarner, Abdoulaye Wade absout du coup Macky Sall de tout mauvais acte qu’il aurait pu commettre.
Abdoulaye Wade se voit condamner par l’opinion publique et le silence blasé de Macky Sall renforce la sévérité de cette condamnation. De même, en bravant les institutions publiques et en appelant à une insurrection, Abdoulaye Wade se met dans une posture de violeur des lois et donc passible de condamnation.
Ainsi, Macky Sall qu’il flétrit ou cherche à gêner, apparaît comme un républicain, un homme serein, mesuré, qui ne cède pas à la provocation et qui a plus de hauteur que son contempteur. Abdoulaye Wade aura beau provoquer Macky Sall sur des travers de bonne gouvernance, ce dernier répond en posant des actes allant dans le sens de mettre en garde ses proches de faire montre de rigueur et de probité vis-à-vis des ressources publiques.
Abdoulaye Wade aura beau braver les forces de sécurité que Macky Sall répond en s’inclinant devant le drapeau national et en réaffirmant sa confiance et son soutien aux forces publiques tout en leur assurant de la reconnaissance de la Nation.
Abdoulaye Wade aura beau vilipender la justice et les magistrats, que Macky Sall répond par le renforcement des institutions judiciaires et la réaffirmation de l’indépendance de la Justice et s’interdit de s’immiscer dans le fonctionnement des institutions judiciaires au nom du principe de la séparation des pouvoirs.
L’attitude de Abdoulaye Wade en arrive à desservir grandement son fils Karim pour le compte duquel il engage un combat sans merci, à mort même, contre Macky Sall. Abdoulaye Wade a mis mal à l’aise toutes les personnes qui pouvaient manifester une sympathie pour Karim Wade.
Elles sont nombreuses, les autorités religieuses, sociales et mêmes diplomatiques qui se sont montrées révulsées par les dernières déclarations de Abdoulaye Wade. Macky Sall serait à l’aise de refuser de donner une suite favorable à toute demande de clémence quelconque en faveur d’un Karim Wade si d’aventure ce dernier était condamné par la Justice.
Qu’il ne plaise au Bon Dieu ! Mais qui pourrait reprocher à un Macky Sall de ne pas se rendre à des obsèques de Abdoulaye Wade après tout ce que ce dernier a sorti comme insanités contre lui et sa famille?
Dire que de nombreuses personnes qui travaillaient à l’élargissement de prison de Karim Wade brandissaient l’argument fort de la santé présentée comme fragile de Abdoulaye Wade. La crainte avait été que si Abdoulaye Wade, vu son âge, arrivait à connaître de gros ennuis de santé alors que son fils restait en prison !
Une telle situation pourrait être embarrassante pour le régime du président Macky Sall. On peut bien se demander si véritablement le Chef de l’Etat n’était pas sensible à un tel argument.
Et comme si tout cela ne suffisait pas, Abdoulaye Wade a décidé de faire de son fils Karim Wade, encore en détention, le candidat du Pds à la présidentielle qui se tiendrait en 2017 ou même 2019. L’objectif est clair. Il cherche simplement à présenter une éventuelle condamnation judiciaire de son fils comme un moyen pour le régime de Macky Sall de neutraliser un challenger politique.
Personne ne s’y trompe. Seulement, Abdoulaye Wade crée ainsi les conditions pour donner un bon prétexte à nombreux ténors de son parti de lui tourner le dos. On ne voit pas comment toutes les ambitions de responsables du Pds se tairont pour faire la place à un Karim Wade.
Abdoulaye Wade va donc provoquer ou exacerber les divisions au sein de son parti. Une candidature de Karim Wade ne sera pas portée par toutes les forces du Pds. Et puis, comment de tels responsables politiques pourraient- il risquer de voir le candidat de leur parti disqualifié pour cause d’inéligibilité du fait d’une condamnation pénale ?
Il reste que cette dernière trouvaille de Abdoulaye Wade conforte tous ceux qui, depuis plusieurs années, ont estimé que tous les faits et gestes de Abdoulaye Wade à la tête de son parti et même à la tête de l’Etat du Sénégal, ont toujours été pour donner le pouvoir à son fils Karim Wade.
Tous ceux qui affirmaient que les persécutions contre Idrissa Seck ou contre Macky Sall n’avaient qu’une seule justification, celle de faire l‘ascension politique de Karim Wade. Me Wade vient de donner raison à tous ses détracteurs.
‘’CELUI QUI ME FAIT DU TORD VERRA DE QUEL BOIS JE ME CHAUFFE’’
NIASSE N’A TOUJOURS PAS DIGÉRÉ L’AFFRONT DE GACKOU ET CIE AU TERROU-BI
Moustapha Niasse n’en a pas fini apparemment avec ce qui est convenu d’appeler l’affaire du Terrou-bi où des jeunes de son parti l’avaient houspillé. Lors de la réunion du Mouvement national des jeunes du progrès (Mnjp), samedi, le leader de l’Afp ne s’est pas privé aussi de faire allusion à ceux qui contestent la décision du 10 mars de ne pas présenter un candidat en 2017.
Parmi ces derniers, il y a Malick Gackou, Malick Guèye et Cie. Il ne les nomme pas, mais Niasse avertit : «On ne m’a pas entendu après ce qui s’est passé il y a quelques temps (Ndlr : au Terroubi). Celui qui me fait du tort de manière exprès, avant de s’en aller, saura qu’il m’a causé du tort. A moins que cet individu reconnaisse sa faute et me demande de lui pardonner, sinon il verra de quel bois je me chauffe.»
Et Niasse de poursuivre devant ces jeunes à qui il décerne un «zéro faute» : «Je ne connais pas les petites choses. Je ne rampe pas comme un reptile. Je ne fais pas de reptation. Je reste sur une hauteur et j’ai une vue plongeante sur mon pays, sur ses réalités sur ses ambitions, sur ses capacités et sur son histoire.»
«L’heure de me laisser me reposer a sonné»
Le secrétaire général de l’Afp invite les jeunes du parti à prendre la relève. «L’heure a sonné aujourd’hui de me laisser aller me reposer. Je ne peux pas m’empêcher de le dire. Au moins 30 ou 50 personnes qui sont dans cette salle peuvent conduire le parti. Tel est mon objectif. Qu’est ce que je vais chercher à 75 ans. Préparez-vous à prendre la relève le plus rapidement possible. Ma carrière, je l’ai faite la tête haute. Je vous accompagne simplement», leur a-t-il dit.
L’homme du 16 juin rappelle n’avoir jamais rien demandé, quoi que ce soit à qui que ce soit.
«On vient toujours me chercher pour me confier des tâches. Je n’ai jamais levé ma main pour dire que je suis candidat ou pour me tirailler pour quelque chose que ce soit», précise-t-il.
Moustapha Niasse a cependant des préoccupations quant à cette transition qu’il voudrait en douce. «Je souhaite que, le jour que vous déciderez de changer de leader, que son choix puisse se faire de la manière la plus démocratique», recommande le leader de l’Afp, qui réaffirme aux jeunes progressistes que l’Afp «n’est pas un parti qui va disparaître demain» et assure : «Le parti ne va jamais se fondre dans un autre parti politique. Il n’en est pas question. L’Afp a été créée pour qu’il survive.»
ECHOS DE LA TANIERE - WEEK-END DES LIONS : Fener et Sow s’offrent Galatasaray
Grâce à sa victoire lors du choc au sommet de la 23ème journée de la Super Lig turque contre Galatasaray (1-0), Fenerbahce de Moussa Sow a relancé la course au titre de champion. À l’occasion de cette 23ème journée de la super lig turque, Besiktas de demba Bâ (titulaire) a pris le dessus sur sivasspor (0-1) en déplacement. dans l’affiche phare de la journée, fenerbahce de Moussa sow (titulaire) s’est relancé dans la course au le titre de champion en battant le leader Galatasaray (1-0).
Pour le compte de la 28ème journée de la ligue 1 française, Nice de Souleymane Diawara (exclu 83’) et Kevin Gomis (entré 46’) s’est incliné sur le terrain de Bastia (2-1). Bordeaux de Lamine Sané (titulaire) et Henri Saivet (blessé) a remporté les 3 points de la victoire à Caen. EviantG de Modou Sougou (titulaire) a été battu à domicile par Monaco (1-3). l’attaquant sénégalais a réduit le score (78’) alors que son club était mené (3-0). Nantes d’Issa Cissokho et Papy Djilobodji (titulaires) est revenu bredouille de son déplacement à Reims (3-1). Cheikh Mbengue (titulaire) et Rennes ont dominé Metz de Guirane Ndaw (absent). Marseille de Benjamin Mendy (titulaire) a étrillé toulouse sur son propre terrain (6-1). sans Bayal Sall, Saint-Etienne a renoué avec la victoire en battant Lorient de Lamine Gassama (absent) par 2-0. Montpellier de Souleymane Camara a été étrillé (1-5) par lyon. En ligue 2 française, Sochaux de Pape Demba Camara (absent) s’est relancé dans la course pour la montée après avoir battu tours (2-1) pour le compte de la 27ème journée.
En Espagne, Levante de Pape Kouly Diop s’est défait d’Eibar (2-1) à l’occasion de la 26ème journée du championnat. le rayo Vallecano de Abdoulaye Bâ a souffert face au Barça qui s’est lourdement imposé (6-1). Pour la 28ème journée de la d2 Espagnole, Betis séville d’Alfred Ndiaye (titulaire) a réalisé la bonne opération en battant largement Valladolid (4-0).
La 26ème journée de la serie A italienne a vu Atalanta de Boukary Dramé (titulaire) revenir de parme avec le point du nul (0-0). naples de Kalidou Koulibaly a été tenu en échec (2-2) par l’inter Milan d’ibrahima Mbaye. la lazio de Baldé Diao Keita s’offre un duel de feu ce lundi contre la Fiorentina de Babacar Khouma. en serie B, trapani de Lys Gomis (absent) a été surpris par crotone (1-0).
Lors de la 24ème journée de la Bundesliga allemande, Hanovre de Salif Sané (titulaire) n’a rien pu faire à domicile face à l’armada offensive du Bayern Munich (1-3).
En match en retard de la 27ème journée de la premier league anglaise, Queens park rangers d’Armand Traoré (absent) s’est incliné à domicile face à tottenham (1-2).
En premier league russe, le lokomotiv Moscou de Baye Omar Niasse, encore laissé sur le banc, a pris les 3 points de la victoire sur le terrain de rostov (0-1), à l’occasion de la 18ème journée. kuban d’Ibrahima Baldé joue ce lundi contre saransk. pour le compte de la 29ème journée de la Jupiter league belge, Genk de Kara Mbodj a pris le dessus sur zulte-waregem grâce à un 3ème but inscrit par le défenseur sénégalais (89’). le standard de liège de Ricardo Faty a perdu son duel contre Malines (1-0).
En suisse, Sion de Moussa Konaté (titulaire) a été vaincu par young Boys (3-2). le jeune attaquant sénégalais avait réduit le score à la 69ème mn alors que son club était mené (2-0).
"AJ, UN GRAND GÂCHIS"
BASSIROU SARR, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE "AND JERIN SENEGAAL"
Birame Faye et Hamath Kane |
Publication 09/03/2015
Bassirou Sarr n’est plus avec Landing Savané. Il conserve son «And», pas jëf. Il est leader de And Jerin senegaal qui a son récépissé depuis avril 2013. Mais peut-on dire que c’est aussi And Jerin Macky Sall ? «Non», répond-il, précisant, que «Servir le peuple», la devise de son parti, peut aussi être aux côtés du Président. L’homme qui, pendant, «38 ans», s’est battu dans la clandestinité puis dans la légalité pour les idéaux de Gauche, dit avoir été ignoré par la Confédération des forces de gauche de Momar Samb et autres.
Que vous inspirent les propos de Me Abdoulaye Wade contre le Président Macky Sall ?
Les propos du Président Wade sont regrettables et inacceptables. Nous ne pouvons donc que les rejeter. Nous sommes pour une politique faite de paix et de respect mutuel entre les différents acteurs, qu’ils soient du pouvoir ou de l’opposition.
Et c’est cette ligne qui place le parti And Jerin senegaal comme nous l’avons décidé au centre gauche. Les invectives, les injures, les menaces ne doivent pas être le lot des politiques. Les relations doivent tendre à un climat apaisé et serein pour un débat politique fécond.
Malheureusement les propos de Wade ne vont pas dans cette direction. Au contraire, ils visent à abattre un individu moralement et pour nous ce n’est pas éthique. Cela n’est d’ailleurs pas en faveur de Me Wade qui les a prononcés.
Faites-vous partie de ceux qui pensent qu’il faut comprendre le Président Wade parce que son fils est en prison ?
Même si on comprend qu’il est acculé, ses propos sont déraisonnables. Ils n’ont pas la place dans ce type de relations que nous voulons et souhaitons entre les acteurs politiques. D’ailleurs, notre peuple, qui prône le Yar (respect) et le Tegguine (décence), n’accepte pas ce genre de propos. Nous ne pouvons le comprendre, ni le cautionner.
Vous qui avez travaillé avec Wade à un moment donné, êtesvous surpris d’entendre de tels propos de lui ?
J’aurais compris Me Wade opposant jusqu’en 2000, tenir de tels propos. Mais aujourd’hui avec son âge, il est l’un des doyens de la politique au Sénégal. Il fut président de la République de ce pays ; une posture que peu de gens ont eu l’honneur au Sénégal.
Quelle devrait être l’attitude du pouvoir en place et Macky Sall en particulier ?
Nous avons invité le Président (Macky Sall) à ne pas répondre, à faire preuve de retenue et de pondération. Et je crois qu’il est allé dans cette direction.
Nous saluons cette posture qui est celle de dire : «Je ne réponds pas à Me Wade. Je le considère comme un père. Ensuite, je demande à mes collaborateurs aussi de ne pas s’immiscer dans ce débat et de voler aussi bas.»
Je crois que c’est de la sagesse de la part du Président Macky Sall. Cette posture, on l’attendait de Me Wade. Mais aujourd’hui, c’est le plus jeune, le «fils» même, qui a fait preuve de sagesse.
Est-ce qu’aujourd’hui, après ces propos, il y a possibilité de dialoguer comme Wade l’a prôné il y a quelques semaines ?
Nous sommes les hérauts du dialogue politique. Dans notre dernière déclaration, nous appelions à un dialogue politique national pour une démocratie apaisée. Et nous disions que c’est au Président Macky Sall luimême, le dépositaire de la volonté populaire, d’initier ce dialogue. Le dialogue politique dépasse la sortie de Me Wade et s’impose à tous.
Les gens vont se retrouver pour parler de quoi ?
De tout ! On peut parler par exemple du Code de la presse, de l’Acte 3 de la décentralisation, de la réforme des institutions, du Pse, de la crise scolaire et universitaire, de l’agriculture... Pour moi, c’est ce consensus fort autour de grandes questions qui serait la garantie du Plan Sénégal émergent.
Nous invitons le Président à l’initier. Quelles en seraient les formes et les modalités ? C’est à discuter dans un débat libre. Pour nous, il n’y a pas de préalables, ni de conditions ; c’est un dialogue inclusif.
Pas question de discuter d’une éventuelle libération de Karim Wade par exemple?
J’ai dit que le dialogue implique tout. C’est comme si on se disait qu’on se retrouve autour d’une table pour manger ensemble et chacun doit apporter quelque chose. On verra ce que les uns et les autres apporteront...
Y compris la libération de Karim Wade ?
Certains peuvent venir avec une telle idée. Mais ceux qui dialoguent peuvent dire que cette question relève de la justice. Mais on ne doit interdire à personne de venir avec quoi que ce soit.
Maintenant, ce sont les acteurs du dialogue qui diront : «On peut discuter de ceci ou de cela.»
Que pensez-vous de la gestion de Macky Sall ?
Comme tous les Sénégalais, nous observons. Il a fait de grands pas, de grandes réalisations que nous saluons au passage. Il y a la Couverture maladie universelle qui touche, pour le moment, les enfants de 0 à 5 ans, alors qu’avec le Président Wade, le Plan Sésame ne concernait que le 3ème âge.
Il y a aussi les bourses familiales, de nouveaux projets avec le Centre de conférence de Diamniadio qui permet au Sénégal de devenir un hub d’affaires. Bref, il a fait des choses que nous saluons. Et nous n’avons rien à dire sous ce rapport.
Et qu’est-ce que vous ne saluez pas ?
Nous ne disons pas que tout est parfait. Le parfait n’est pas de ce monde. Nous disons simplement qu’il reste beaucoup à faire. Ce qui intéresse le Sénégalais en premier, c’est le panier de la ménagère, qui n’est pas encore très bien fourni.
Nous savons aussi qu’il y a de gros efforts à faire dans le domaine de l’emploi des jeunes parce que ce pays ne décollera que lorsqu’il arrivera à gérer de manière raisonnable et acceptable les problèmes liées à cette question.
Nous avons une population de jeunes qui est de 60% de moins de 18 ans, moins de 25 ans ; c’est extraordinaire ! Certains pensent que c’est un handicap mais, mais nous disons que c’est un atout. Il faut simplement le transformer en force économique. C’est là que nous attendons le Président et nous sommes prêts à l’accompagner dans ce sens.
And Jerin senegaal, c’est aussi And Jerin Macky, non ?
Ah non ! Le Sénégal dépasse de loin le Président Macky Sall. C’est une temporalité. Il ne sera là que pour un ou deux mandats et le Sénégal sera toujours là. Je rappelle que la devise de And Jerin Senegaal, c’est d’ailleurs «Servir le peuple».
Et pour quelqu’un qui connaît notre trajectoire d’organisation, inspirée par la révolution chinoise et Mao, «Servir le peuple» est une question plus profonde et fondamentale. Maintenant, «Servir le peuple» peut se faire aux cotés du Président Macky Sall comme cela peut se faire...
Est-ce le cas ?
Nous disons très clairement que notre parti a fait campagne pour le Président Macky Sall, particulièrement au 2ème tour de la Présidentielle de 2012. Nous avons mobilisé toutes nos forces et appelé à un vote massif pour lui. Nous avons même dit qu’il était le candidat de l’unité nationale.
C’est autour de ces thèmes là que nous avons fait campagne pour lui, quand bien même nous étions dans un cadre citoyen, le M23, qui a permis de mettre en place Benno bokk yaakaar.
Il s’est avéré qu’aussitôt la victoire obtenue, cette coalition n’a roulé que pour les grands partis qui l’ont constituée, excluant, écartant ou ignorant beaucoup d’autres partis comme le nôtre. Nous faisons notre bonhomme de chemin sans Benno bokk yaakaar.
Mais vous accompagnez Macky Sall ?
Nous l’accompagnons, le soutenons et voulons qu’il réussisse son mandat et qu’il arrive même à réaliser un 2ème mandat. Mais, nous ne sommes dans aucun cadre proche du Président, ni dans Macky2012 ni dans Bby. Nous restons un parti indépendant. Nous avons participé aux dernières élections locales sous notre propre bannière, sans moyens du tout.
Et nous avons couvert 8 régions sur les 14 que compte le pays. Résultat : nous avons eu une centaine de conseillers et notre liste a remporté une mairie sous sa bannière. Il s’agit de la ville de Tassette, dans la région de Thiès.
Ailleurs, dans le Sud du pays, c’est un de nos camarades, dans le cadre de Benno bokk yaakaar, qui a été porté maire.
Vous êtes au M23 au titre de dirigeant de parti ou acteur individuel ?
J’y suis en temps que membre fondateur du M23. Il faut dire que lorsque le M23 naissait, nous étions à And jëf (Ndlr : le camp de Landing Savané) que nous représentions. Chemin faisant, les élections sont arrivées et nous avons eu une divergence politique (Ndlr : entre lui et Landing) relativement à la stratégie électorale.
Nous nous sommes démarqués et nous avons créé le mouvement And Jerin Senegaal. En janvier 2012, nous avons enclenché une démarche pour la reconnaissance politique de notre parti et depuis 2013, notre And Jerin Senegaal est un parti légal, reconnu.
Nous sommes toujours restés au M23 qui a renouvelé ses instances. J’y occupe le poste de président de la Commission orientation et stratégie.
Est ce qu’il n’y a pas de confusion à ce niveau en tant que président de parti ?
Non, il n’y a pas de confusion. C’est parce que nous sommes des politiques et nous pensons que l’action citoyenne fait partie de notre spectre d’action. Il y a d’autres partis politiques au M23, y compris celui du président de la République, de Moustapha Niasse, etc. La preuve, l’Apr était fortement représentée à la dernière activité de commémoration de la mort de Mamadou Diop et à l’inauguration de notre siège qui porte son nom.
Comment expliquez-vous qu’à chaque fois que le M23 critique le pouvoir, que des responsables de l’Apr l’attaquent ?
Cela se comprend. Ils jouent leur rôle. La démarche du M23 reste autonome et indépendante et nous l’avons signifié au Président.
A l’occasion des deux audiences qu’il nous a accordées en 2012 et 2013, nous lui avons dit clairement que notre ligne est une ligne de veille, de sentinelle par rapport à l’orientation fondamentale du M23, par rapport aux engagements du Président et aux intérêts du peuple.
Sous ce rapport, quand ça marche, nous le disons et nous applaudissons ; nous appuyons et nous relayons. Mais, quand ça ne marche pas, nous le disons aussi. Et le Président comprend parfaitement cette position-là. A notre dernière rencontre, il nous a dit clairement : «Vous êtes mes meilleurs alliés».
Certains disent que le M23 n’a pas été senti dans la manière dont le dossier les jeunes de Colobane, condamnés, a été géré...
Un dossier en justice n’est pas une question simple. C’est un agent de la police qui a été tué froidement. Donc, ce n’est pas une mince affaire. Pour les jeunes de Colobane, nous n’en savons absolument rien. Par contre, c’est en marge de cette manifestation que l’agent a été tué. La justice a fait son travail. Et nous avons soutenu les jeunes.
En quoi faisant ?
Nous leur rendons visite en prison. Nous avons été à leur procès. A chaque occasion, nous avons dépêché des personnes pour rencontrer leurs parents. Nous avons pris un avocat pour les soutenir. Nous avons fait ce que nous avons pu et nous déplorons le verdict qui a été rendu parce que 20 ans de prison pour des jeunes, c’est trop fort. Mais, nous avons fait appel et espérons qu’il y aura, peut-être, une réduction de la peine.
Le reproche que les gens font au M23, c’est qu’il y a une condamnation dans l’affaire du meurtre du policier alors que dans le dossier de Mamadou Diop, c’est une impunité.
Le dossier Mamadou Diop est aussi difficile parce qu’il n’est pas individuel. Il y a eu beaucoup d’autres morts que nous gérons aussi. Nous avons obtenu des avancées avec l’ancienne ministre de la Justice, Aminata Touré et avec le Président dans le cadre de la compensation et de la réparation. Malheureusement, le comportement des uns et des autres n’aident pas à la solution du problème.
Qu’est-ce que vous voulez dire parlà?
Non, c’est par rapport aux réparations. Il y a certains qui ont accepté et d’autres qui ont refusé. Donc, c’est difficile.
Des compensations ont été payées ?
Je ne peux aller plus loin dans le dossier pour ne pas blesser certaines personnes. Mais, nous avons été très loin avec le Président pour qu’il trouve une solution à cette situation. Evidemment, nous disons que la famille de Mamadou Diop attend toujours que ses enfants soient déclarés pupilles de la Nation.
Vous avez parlé de «divergence profonde» avec Landing Savané. Pourquoi vous n’étiez pas d’accord avec son soutien à Tanor en 2012 ?
Je me permettrais tout simplement de dire que ceci relève maintenant du passé. Nous nous tournons vers l’avenir. A l’époque, nous avions sanctionné cela et nous avions pris nos responsabilités. Maintenant, on est dans une nouvelle situation. And Jëf de Landing Savané est devenu, entre temps, And Jëf/Pads Authentique. Nous sommes devenus And Jerin Senegaal.
Voudriez-vous soutenir Macky Sall plutôt que Tanor.
Peut-être dans le cadre d’un mémoire nous pourrions revenir sur cette question.
Mais la «divergence profonde», elle est intéressante.
Très franchement, je ne veux pas remuer le couteau dans la plaie. Pour nous, cela relève de l’histoire.
And Jëf, maintenant, c’est quatre entités. Qu’est ce que cela vous fait aujourd’hui ?
Ce qui s’est passé (Ndlr : la crise à And jëf), je dis que c’est un grand gâchis. J’étais, peut-être, parmi les plus jeunes membres fondateurs de And jëf. Pourtant, j’ai fait 38 ans dans ce parti. Et je ne le ferai plus dans un autre parti. Nous avons donné notre jeunesse à ce parti-là avec tous les sacrifices que cela implique, par rapport à nos études, nos carrières.
Certains d’entre nous auraient pu devenir des professeurs agrégés, aller en France avec une bourse mais ils ont refusé. Maintenant quand l’affaire se casse pour des raisons politiques, stratégiques, de positionnement politique, nous disons que c’est malheureux.
On aurait pu ne pas en arriver là. Ou ceux qui prennent la responsabilité du départ sont excessifs dans leur position ou la mesure prise par le parti de les exclure l’est aussi. Il y a aussi qu’un pouvoir politique ne laisse jamais ce genre de parti libre ou indépendant. Il a toujours envie de les contrôler.
Vous avez prêté le flanc ?
Nous avons résisté pour sauvegarder notre parti au moment où d’autres sont allés se livrer au parti au pouvoir.
Il faut citer les gens à qui vous faites allusion. Vous étiez avec Landing quand il y a eu fissure ?
Comme je vous l’ai dit, je ne veux pas remuer le couteau dans la plaie. Peut-être qu’on l’écrira mieux un jour.
And Jëf était sorti de sa ligne politique, c’est ça ?
Oui, quelque part.
De la ligne de gauche aussi ?
Pourquoi on parle de la Gauche aujourd’hui. Et And Jëf n’y est pas. C’est ça qui est extraordinaire.
Ni And Jerin Senegaal. Et pourquoi vous n’avez pas été làbas ?
Parce qu’on n’a pas été associés.
Vous en avez été exclus ?
Non, nous avons été ignorés.
Momar Samb l’explique par le fait que tous ces partis de la Confédération pour le socialisme et la démocratie étaient membres des Assises nationales...
Mais And jëf a rattrapé les Assises nationales en 2009 et c’est à partir de là qu’il a fréquenté aussi Benno siggil Senegaal et a signé la Charte de gouvernance démocratique. Donc, il est aussi légitime que n’importe quel membre fondateur des Assises.
Que vous inspire cette Confédération des forces de gauche ?
Rien du tout ! Tout ce que je peux dire, c’est que la démarche est biaisée dès le départ parce que je puis vous dire que certains, sans les nommer, ne sont pas plus à gauche que d’autres. Alors, on ne peut pas aller jusqu’au milieu du gué et dire aux gens «venez !».
J’ai été invité à la rencontre de l’Endss le 21 février et il était même dit qu’on devait donner la parole à tous les invités présents. Finalement, ils ont décidé de ne donner la parole qu’à ceux qui ont participé jusqu’à la dernière réunion. Nous avons dit que nous n’avons plus notre place là-bas et nous sommes partis.
Est-ce que vous diriez que c’est voué à l’échec comme avec le Mouvement des assises de la gauche ?
Je ne prédis rien. Je leur souhaite même de réussir. Mais certainement, ils auront aussi d’autres gens qui se retrouveront pour un rassemblement de gauche. D’ailleurs, j’ai entendu dans la presse un certain Camara de Thiès dire qu’il est en train d’initier avec d’autres le regroupement des partis de la gauche africaine et ce qu’ils font n’a rien à voir avec ce qui se fait avec cette Confédération des forces de gauche.
Il y a un troisième groupe avec l’Initiative pour la refondation de la gauche. Avec eux, nous avons créé And jëf à l’époque. Ces gens-là n’ont pas été associés à cette confédération de gauche.
Est-ce que, à votre avis, c’est la gauche qui est au pouvoir qui organise cette confédération ?
Je n’ai pas encore ce sentiment-là.
Qu’est-ce qui explique que vous glissiez un peu vers le centre puisque vous dites que vous n’êtes ni de gauche ni de droite ?
Vous savez, tôt au tard, les gens se retrouveront vers le centre. Mao TséTung lui-même, président du Parti communiste chinois, dans un célèbre livre intitulé La Construction du socialisme en Chine, dit : «On gouverne au centre.»
Nous partons de là et nous rajoutons : «On rassemble au centre.» Lorsque vous voulez rassembler des gens, il faut être sur une position du centre pour y arriver parce que chacun va devoir laisser quelque chose pour accepter l’autre.
Ça n’a rien à voir avec le Centrisme de Abdoulaye Baldé ou du Bcg de Jean Paul Dias.
Non. Evidemment notre centrisme sera un centrisme de gauche. Notre histoire, notre culture et notre trajectoire nous placeront toujours à gauche.
Alors peut-on s’attendre à des retrouvailles And jëf avec vous qui êtes au centre ?
Pour moi, c’est un vœu que And jëf puisse se retrouver un jour, qu’il y ait un grand parti de la gauche...
C’est un idéal ?
C’est un vœu.
Est-ce possible ?
Je ne dis pas que c’est impossible.
On constate que les jeunes ne sont pas attirés par les partis de gauche et, par conséquent, il y aura un problème de relève. Comment l’expliquez-vous ?
Je vous assure que lorsque j’ai été à la rencontre du 21 février à l’Endss, j’ai dit que la moyenne d’âge tournait autour de 45 à 50 ans. Quelqu’un m’a dit : «Tu es généreux ; la moyenne d’âge ici c’est entre 50 et 55 ans.» Cela veut dire que nous avons raté quelque chose qui était pourtant la marque distinctive de nos différents partis : la formation de la jeunesse. Ces jeunes que nous formions sont devenus aujourd’hui des quadragénaires.
Après un tel constat, peut-on dire que la Gauche n’a pas d’avenir ?
Elle peut se rattraper si elle en prend conscience. Nous avions des cadres politiques hommes et femmes ...
Qui ont été récupérés par les différents pouvoirs qui se sont succédé. Est-ce que vous n’avez pas finalement formé pour les autres.
Mais bien sûr !
Il y a l’exemple de Macky Sall...
Oui, mais pour revenir à 2000, il y avait les ministres des Finances, des Affaires étrangères, de la Santé, de l’Industrie, de la Communication, du Budget, qui ont été tous de And jëf. Et aujourd’hui, il y a le président de la République (Macky Sall), son frère (Aliou Sall), son ex-Premier ministre (Mimi Touré), certains de ses conseillers et ministres-conseillers qui ont été également de And jëf. C’était le cas aussi avec le régime socialiste. Donc, quelque part, nous savons former, organiser, éduquer, mais nous ne savons pas retenir.
Dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la femme hier, un rapport sur la situation des droits des femmes dans les lieux de détention au Sénégal a été présenté. Les conclusions d’une année d’enquêtes ont été déroulées lors d’une cérémonie présidée par le ministre de la Justice, Garde des sceaux à la Maison d’arrêt des femmes de Liberté VI.
D’après le dernier rapport de l’administration pénitentiaire, les femmes détenues représentent 4,32% des 36 028 prisonniers du Sénégal. Mais du fait de leur minorité, leurs besoins spécifiques ne sont pas pris en compte, a relevé le rapport sur la situation des droits des femmes dans les lieux de détention signé par l’Association des juristes sénégalaises, l’Observatoire national des lieux de privation de liberté et le bureau régional des Nations-Unis pour les droits de l’Homme.
Présenté hier, lors de la célébration internationale de la femme à la Maison d’arrêt des femmes de Liberté VI, le document résume les enquêtes effectuées pendant un an dans les prisons pour femmes de Liberté VI, Rufisque, Thiès, Kaolack et Tambacounda.
«Ce que nous avons vu, c’est que les femmes sont surtout en prison parce que ce sont des femmes. Elles sont victimes de marginalisation dans la société parce que l’Etat n’a toujours pas reconnu leurs droits fondamentaux tels qu’ils sont énoncés à la fois dans la Constitution du Sénégal et dans la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes dans le Protocole de Maputo. Et aussi parce que l’on ne prend pas en compte leur spécificité et qu’elles sont majoritairement pauvres et illettrées dans ce pays», a partagé la présidente de l’Association des juristes sénégalaises, Fatou Kiné Camara.
Au-delà de la question de la marginalisation basée sur le genre, la première cause de détention chez la femme est le trafic de drogue avec un taux de 31%. Ensuite, elles sont détenues pour infanticide. 16% de la population carcérale féminine sont accusés de ce crime.
Le troisième motif, qui est souvent lié à la pauvreté, c’est le vol avec 11%. Le niveau d’instruction est aussi pris en compte dans le rapport. Il apparaît que les 34% des femmes détenues ne sont pas instruites, 32% ont le niveau du primaire. Celles qui ont le niveau du secondaire sont 20% et elles sont 14% à avoir un niveau supérieur.
Dans ce lot, deux situations se distinguent : les détentions préventives et les condamnations. La proportion des détenues en préventive est de 72% contre 28% pour les condamnées. Les longues détentions préventives qui sont de six mois en matière délictuelle et illimitées pour les crimes en sont la cause.
72% de la population carcérale en détention préventive
La présidente de l’Association des juristes sénégalaises demande à ce que l’on revoit la loi sur la drogue et que l’on permette «au juge de moduler les peines en fonction de l’accusé qu’il a en face de lui». Pour réduire le nombre de femmes détenues pour infanticide, Fatou Kiné Camara demande l’application des dispositions du Protocole de Maputo signé par le Sénégal.
Cette convention stipule que la femme peut avoir accès à l’interruption volontaire de grossesse en cas de viol ou en cas d’inceste ou lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique et lorsqu’on ça peut mettre en danger la vie du fœtus.
Les rédacteurs de ce rapport se sont aussi arrêtés sur la situation des femmes enceintes dans les établissements de privation de liberté.
«Il n’est pas normal que l’on trouve en prison des femmes enceintes, des femmes allaitantes et des femmes avec des enfants à bas âge. En plus, c’est interdit dans la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant. Nous demandons à l’Etat de respecter les conventions qui posent les droits des femmes et d’avoir des mesures alternatives à l’emprisonnement des femmes en général et en particulier des femmes qui ont des enfants ou des femmes enceintes et évidemment de revoir sa législation», a plaidé la juriste.
Le Représentant du bureau régional des Nations-Unis pour les droits de l’Homme a résumé les recommandations faites aux responsables du système judiciaire et pénitentiaire sénégalais.
Andrea Ori a appelé à «l’harmonisation de la législation sénégalaise avec les engagements internationaux et régionaux pour éliminer les motifs d’inculpation discriminatoires et attentatoires aux droits humains des femmes». Ensuite, il a invité à «humaniser les lieux de privation de liberté» et à «prévoir des peines de substitution à l’incarcération pour les femmes».
Enfin, M. Ori a recommandé de «fixer un délai limité à la durée de la détention préventive».
A ces préoccupations, le ministre de la Justice a répondu en rappelant les réformes envisagées dans le système judiciaire et pénitentiaire. «La réforme du Code de procédure pénale est en train de prendre cela en charge pour limiter les détentions préventives et c’est un grand problème pour les femmes parce que la majorité des femmes qui sont en détention sont en détention préventive», a dit Sidiki Kaba.
Avec la suppression des assises et la création des chambres criminelles dans des Tribunaux de grande instance, les détentions préventives vont être écourtées, at-il ajouté. Les réformes prévoient une indemnisation des victimes des longues préventives acquittées.
En ce qui concerne la loi Latif Guèye qui criminalise le trafic de drogue, le Garde des sceaux a souligné que le texte a été voté au ministère de l’Intérieur et a informé qu’une évaluation est faite.
‘’UN NON-LIEU SERAIT PLUS ÉTONNANT’’
JEAN FÉLIX PAGANON, SUR LE SORT DE KARIM LE 23 MARS
L’ambassadeur de la France au Sénégal s’étonnerait que Karim Wade obtienne un non-lieu le 23 mars au vu du déroulement du procès. Jean Félix Paganon qui était à Grand jury hier s’est dit «attristé» par les propos de Wade contre Macky Sall et qualifie de «grave» l’appel de l’ancien Président à l’Armée.
L’ambassadeur de la France au Sénégal semble bien s’intéresser au sort de Karim Wade. Le verdict de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) est attendu le 23 mars prochain.
Invité de l’émission Grand jury de la Rfm hier, Jean Félix Paganon répond à la question suivante : «Au regard du déroule-ment du procès, une condamnation de Karim Wade ne vous étonnerait pas ?»
Il observe un long silence d’hésitation, puis il lâche : «Je dirais, à l’inverse, qu’un non-lieu (sic) serait plus étonnant.»
Il s’empresse de préciser cependant que «ce n’est pas un souhait, mais seulement un sentiment».
«Quand on est binational, il n’y a pas de protection consulaire»
Quid des menaces de violences brandies par les soutiens de l’ancien ministre, poursuivi pour enrichissement illicite présumé si celui-ci venait à être condamné ? Le diplomate français dit : «Un Sénégal à feu et à sang, avec des milliers de gens dans les rues pour défendre Karim Wade, je n’y crois pas.»
Sur une éventuelle protection consulaire de Karim Wade par la France, il est clair pour M. Paganon que «Karim est un citoyen français comme il est tout aussi un Sénégalais».
Sous ce rapport, il rappelle que «la règle est simple : quand on est binational, on est dans le niveau des deux pays. Il n’y a pas de protection consulaire».
Jean Félix Paganon se dit, en outre, «attristé» par les propos de l’ancien président de la République accusant Macky Sall de «descendant d’esclave» et d’«anthropophagie».
Tout comme il trouve «encore plus grave l’appel à l’insurrection, aux Forces armées, à la désobéissance de la police» par Abdoulaye Wade. Voilà un ensemble de réponses qui pourraient soulever l’ire de Wade et ses hommes surtout venant d’un étranger et d’un diplomate.
FARBA NGOM SUR LES RETROUVAILLES ENTRE MACKY ET WADE : «Tout est possible, nous sommes en politique»
Considéré, à tort ou à raison, comme «l’homme qui murmure à l’oreille du président», le député «apériste», Farba Ngom dément et diagnostique le mal au sein de la formation politique du Chef de l’Etat, Macky Sall. Pour lui, il y a une guerre fratricide dans les rangs de son parti.
CRIME ODIEUX SUR L’AUTOROUTE : Un homme égorgé
Le sang a encore coulé à Colobane, ce week-end. Une découverte macabre a été faite par un passant. Le procureur de la République a ordonné une enquête.
ME SIDIKI KABA AUX DETENUES DU CAMP PENAL : «La prison peut ouvrir le palais
C’est à quelques semaines du verdict du procès de l’ancien ministre d’Etat, Karim Meïssa Wade, détenu depuis presque 3 ans à la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Rebeuss, pour enrichissement illicite, que le garde des sceaux, ministre de le Justice, Me Sidiki Kaba, a fait une déclaration qui peut susciter l’espoir chez les «Karimistes».
Tahibou Ndiaye
Le procès pour enrichissement illicite de l’ancien directeur du Cadastre s’ouvre ce matin au Palais de Justice Lat Dior. Tahibou Ndiaye qui trône sur un patrimoine de quelques milliards est sommé par la Cour de répression de l’enrichissement illicite de prouver qu’il a gagné ces milliards de manière licite. Lors de sa première comparution, ses avocats avaient soulevé des exceptions de nullité, mais le juge Henry Grégoire Diop les avait jointes au fond. En principe, la Cour va débord vider les exceptions avant d’entamer les auditions. Après Karim Wade, c’est le tour de Tahibou.
Moustapha Niass
Revoilà Moustapha Niass, l’insulteur public numéro 2 après Abdoulaye Wade. Ce week-end, il a présidé la réunion du Mouvement national des jeunesses progressistes qui a décidé naturellement de soutenir la candidature de Macky Sall en 2017 et de suspendre les frondeurs dirigés par Malick Guèye. Après avoir insulté ceux qui ont exprimé leur désapprobation à sa ligne politique, il a réitéré dans un discours aux allures de menaces qu’il ne se laissera pas marcher dessus et que ceux qui ont tenté de l’humilier le payeront cash.
Un jeune égorgé sur l’autoroute
Découverte macabre sur l’autoroute, samedi dernier au petit matin. Il s’agit du corps sans vie d’un jeune âgé entre 17 et 18 ans, dont l’identité n’a pas encore été découverte par les hommes du commissaire Ibrahima Diop chargée de l’enquête. Selon nos informations, la Sûreté urbaine a trouvé par devers lui une somme de 1350 francs. Les témoins ont trouvé le corps à côté d’un puits tôt le matin du samedi, ainsi que le couteau ayant servi à l’égorger. Et c’est en début de matinée que les sapeurs pompiers et la police ont débarqué sur les lieux pour effectuer les prélèvements et déposer la dépouille à la morgue, en attendant que ses parents se signalent.
Légalisation de l’avortement volontaire
L’Association des juristes du Sénégal (Ajs), pilotée par la très féministe Fatou Kiné Camara, a jeté son dévolu sur la prison des femmes pour commémorer la Journée du 8 Mars dédiée aux femmes. A cet effet, elle a rendu public un rapport selon lequel 31 % des femmes en prison sont détenues pour trafic de chanvre indien, 16% pour infanticide et 70% d’entre elles sont en détention préventive. Fatou Kiné Kamara a plaidé pour la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse en conformité avec la conférence de Maputo, notamment pour les cas de viol, d’inceste, etc.
Sada Ndiaye en action
Alea jacta est. La course est officiellement lancée au Pds pour le choix du candidat à la présidentielle de 2017. La commission dirigée par Sada Ndiaye a reçu sa lettre de mission ce week-end et elle est en train de dérouler son programme. Pour faire acte de candidature, les prétendants ont jusqu’au 14 mars pour déposer leur dossier composé de la copie de la pièce d’identité, d’un formulaire dûment rempli, d’une fiche de renseignements, d’une photo format pièce d’identité et d’une lettre de motivation. La commission respecte aussi la parité car elle est constituée de 4 hommes et 4 femmes représentant toutes les structures du Pds. Ils sont ainsi chargés de recevoir les candidatures qui seront validées par le Bureau Politique du 20 mars prochain.
L’Ujtl flingue Me Ngom
La jeunesse féminine de l’Ujtl sous la houlette de Fatou Thiam se dit indignée de «certaines prises de position lâches et suspectes » de quelques responsables du Pds contre Me Wade. En effet, disent-elles, en s’attaquant vertement «et toute honte bue au frère secrétaire général national, certains responsables dont Ousmane Ngom, ont cherché à plaire à celui qui depuis 3 ans ne cherche qu’à détruire Wade et sa famille». En réalité, ajoutentelles, «ces opportunistes armés de bombes, qui ont atteint le summum de la déloyauté envers celui qui leur a tout donné, auraient commis des fautes de gestion et épinglés, ils sont obligés de danser la musique du régime actuel. Quand Ousmane Ngom défend Macky et s’en prend à Wade, l’opinion publique s’étonne et se pose des questions ; mais ce qu’elle a oublié, c’est que cet homme a toujours été le symbole de la traîtrise et de la versatilité».
Procès politique
La jeunesse féminine condamne aussi «l’instrumentalisation à outrance de la justice» pour solder des comptes politiques. En effet, d’après elle, «de nombreux responsables libéraux sont arbitrairement arrêtés et emprisonnés par le biais d’une juridiction d’exception, exclusivement réactivée pour démanteler l’opposition. Et aujourd’hui, sur la base d’un compte bancaire fictif créé par les comploteurs, et des biens qui lui sont arbitrairement attribués, Henry Grégoire compte exécuter la sentence donnée par Macky Sall, en infligeant à Wade fils une peine ferme de sept ans, qui va le priver de ses droits civiques». La jeunesse féminine exige-t-elle par conséquent la libération de «tous les otages politiques comme Aïda Ndiongue, Aziz Diop, Karim Wade, Victor Diouf, Mouhamadou Lamine Massaly, etc».
Fatick
La journée du 08 mars a été fêtée en grande pompe dans la ville du chef de l’Etat. Au menu, plusieurs activités ont été menées pour donner une dimension à cette journée où la femme est célébrée. Ndèye Khady Diamé du Réseau des femmes pour l’émergence et ses soeurs, venues des différentes collectivités locales de la région de Fatick, se sont réunies au Conseil départemental pour réfléchir sur la manière de rendre la femme fatickoise autonome. Une rencontre qui, selon Mme Diamé, permettra aux femmes de se prendre en charge et de refuser toute exploitation ou désunion. Au croisement TP, le patron de la Snr Me Boubacar Diallo s’est retrouvé avec des femmes pour lesquelles il a construit un local devant abriter les machines offertes par la Première dame Marième Faye Sall. Le Syndicat des Enseignants Libres du Sénégal (Sels) quant à lui s’est réuni la mairie pour discuter du maintien des filles à l’école. Quant à Sory Kaba, le Dg des Sénégalais de l’exetérieur, il a rendu un hommage aux femmes regroupées dans «Initiatives femmes».
Actions citoyennes
Bamba Fall qui avait pris l’engagement de changer le visage de la Médina au lendemain des élections locales entreprend depuis samedi des actions d’envergure. Le maire accompagné de l’équipe municipale et de beaucoup de fils de la Médina dont Paco Jackson Thiam (invité d’honneur), a sillonné samedi dernier les quartiers de la Médina, dans le cadre de l’opération dite Médina 7 (Set) ou cent jours d’actions
citoyennes. Concept de l’autorité locale adopté par le Conseil municipal, le programme «un mois un quartier» vise à concentrer les actions de la commune dans les différents quartiers regroupés en secteurs ou zones pour une durée d’un mois. L’approche consiste à impliquer directement les Asc à travers une subvention de 1 000 000 de nos francs.
Actions citoyennes (bis)
Avec l’appui des partenaires, un accent particulier sera mis sur l’assainissement avec le curage des égouts, la pose des dalles et grilles avaloirs. Il en sera de même avec l’éclairage public, le désensablement et désencombrement des rues, l’élagage des arbres, le saupoudrage et la désinfection des quartiers. Ce n’est pas tout. Sur le plan économique, il sera alloué aux mouvements de femmes et associations de jeunes une subvention de 50 000 000 de nos francs destinée au financement de projets sous la supervision et l’encadrement d’un comité d’experts en gestion des projets. Au plan religieux, il est également prévu des actions dans les mosquées et églises de la Médina. Des opérations de nettoiement seront menées suivies d’actions telles que le renouvellement des moquettes, la sonorisation, la peinture et l’entretien des toilettes, la climatisation des morgues. C’est dire qu’avec l’ambition de faire de la Médina la commune la plus propre, le Conseil municipal cassera forcément sa tirelire avec un budget de 10 à 17 millions par quartier.
Budget de la mairie
Le conseil municipal de Saint- Louis a voté son budget 2015, le premier sous le magistère du maire Amadou Mansour Faye. Ce budget qui s’élève à 2.281. 562.658 FCfa a été voté à l’unanimité par les 63 conseillers présents dans la salle de délibérations de la mairie. Les fonds de fonctionnement s’élèvent à 1.914.097.658 FCfa
8 mars à Ndar
La journée internationale de la Femme a été célébrée à Saint- Louis à l’instar des autres localités du Sénégal et du monde. Dans la capitale du nord, elle a été marquée par un vaste rassemblement à la salle Prosper Dodds, à l’initiative des femmes de l’Alliance pour la République qui ont battu le rappel des troupes. Loin de tout folklore, elles ont passé en revue les maux auxquels elles font face présentement,
avec l’aide des professionnelles de la société civile et des services techniques de l’Etat. Par ailleurs, si à Saint-Louis la fête a été célébrée, à Louga elle a été reportée par le maire Moustapha Diop à la semaine prochaine à cause du décès de l’ancienne secrétaire municipale Thioro Fall.
APRÈS TOUBA ET TIVAOUANE, PARIS SE BRAQUE : Le lobbying perdant de Me Wade
Nous écrivions dans ces colonnes que la France n’allait pas répondre à la missive que Me Wade avait envoyée au Président français François Hollande pour dénoncer de multiples violations des droits humains, particulièrement ceux de son fils Karim Wade, dans la cadre de la procédure spéciale enclenchée contre lui. C’est maintenant limpide que la France a choisi de s’éloigner d’Abdoulaye Wade dans son combat paternaliste pour obtenir la libération de son fils Karim. Une position affirmée sans détour hier par l’ambassadeur de la France au Sénégal, Jean Félix Pagano, dans l’émission “Grand Jury de la RFM” : les Wade n’ont plus l’agrément des têtes pensantes de la politique africaine de l'Elysée, et cela depuis 2011, au summum de la confrontation sur le projet de dévolution du pouvoir à Karim. Malheureusement pour lui, Abdoulaye Wade n’a jamais su tirer les enseignements de cet épisode et se croit jusqu’ici capable de retourner les situations complexes en sa faveur. Visiblement, la France a très mal pris le fait que Wade veuille mettre la pression sur le président François Hollande via une lettre ouverte. C’est pourquoi Paganon a choisi délibérément de s’affranchir de l’orthodoxie diplomatique en assénant de façon bien crue ce qu’il pense de Karim Wade. Et en poussant la galanterie jusqu’à pronostiquer une peine ferme sans risque de chaos pour le Sénégal, le message est très clairement adressé à Me Wade. Le message est aussi clair que personne ne peut accepter qu’on installe le Sénégal dans un tourbillon en pleine guerre contre le terrorisme au moment où Bamako a encore du mal à tenir en équilibre. Il faut savoir que la France n’est pas seule dans cette position. Les Etats-Unis aussi, sans le dire, suivent la situation avec beaucoup d’attention. Déjà, il y a quelques jours, lorsque Me Wade s’est fendu d’une sortie bien volcanique, les Américains sont restés très attentifs aux mouvements de l’opinion. La saisine de la France et des Etats-Unis fait suite au lobbying intense enclenché par Gorgui au niveau africain, aussi bien en Afrique de l’ouest (le président Ouattara) qu’en Afrique centrale et australe. Mais cela n’a pas empêché la machine judiciaire de s’enclencher.
ME SALL DANS TOUS SES ÉTATS
“Jean Félix PAGANON, ambassadeur de France au Sénégal, a tenu des propos qui, incontestablement, vont contribuer à créer durablement un sentiment antifrançais tant ils sont irresponsables et irrespectueux”. C’est le commentaire fait par Me El hadj Amadou Sall, avocat de Karim Wade et membre du Pds. “Son rang et la nature même des relations entre nos deux pays et nosdeux peuples auraient du lui interdire de tenir de tels propos à un moment où nombreux sont les Africains qui réclament des relations plus équilibrées et moins arrogantes.” Pour lui, “Monsieur PAGANON a raté une belle occasion de se taire ! Dans notre pays, même pendant la colonisation, les Sénégalais ne changeaient pas de trottoir lorsqu'ils y rencontraient un “blanc” et ce n'est pas aujourd'hui que cela va changer...”. No comment !
SIDY LAMINE NIASS
“Sauf changement de dernière minute, les membres du Pds devraient entériner le nom de Karim Wade. Un scénario qui devrait être maintenu même si le fils (et exministre) d'Abdoulaye Wade, en détention provisoire depuis deux ans pour enrichissement illicite présumé, est entre- temps déchu de ses droits civiques”. Lu dans la Lettre du Continent qui confirme ainsi ce que la presse sénégalaise a déjà écrit. Mais il y a quelqu’un qui n’est pas d’accord avec cette tendance qui semble se dessiner. Et il s’agit de Sidy Lamine Niasse Pour lui, les primaires que le Parti démocratique sénégalais (Pds) compte organiser pour désigner son prochain candidat à la présidentielle de 2017, sont une façon pour Wade d’imposer son fils à la tête du parti libéral. Le patron du groupe Walfadjri se prononçait sur la question, en marge du ziarra annuel de Léona niassène. Pour Sidy Lamine Niass, Abdoulaye Wade doit laisser son fils se débrouiller tout seul et non essayer de l'imposer. “Abdoulaye Wade veut nous imposer son fils mais ce n'est pas possible. C'est à Karim Wade de descendre dans l'arène politique et de rencontrer les populations pour se faire apprécier ou gagner la confiance des Sénégalais”, a-t-il soutenu. Il a invité Karim Wade à emprunter le même parcours que son père qui a lutté pendant 26 ans avant de gagner le pouvoir. Sur sa lancée, il a appelé “solennellement” Abdoulaye Wade à changer sa stratégie qui, dit-il, “se résume à imposer son fils Karim à la tête du Pds”. Le mieux pour Wade, dit-il, c’est de laisser les responsables du parti choisir “en toute indépendance leur candidat à l'issue des primaires”.
TAHIBOU NDIAYE
Suspendu depuis le 15 décembre dernier, le procès de Tahibou Ndiaye reprend aujourd’hui, devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI). Sauf renvoi de dernière minute du fait du délibéré du dossier Karim Wade et Cie, le président Henri Grégoire Diop devrait rendre le délibéré sur les exceptions soulevées par la défense. Les conseils de l’ancien directeur général du Cadastre et ses coprévenues, notamment sa femme Ndèye Aby Diongue et ses deux filles Mame Fatou et Ndèye Rokhaya Thiam, avaient demandé que toute la procédure soit déclarée nulle. Non seulement ils jugent que l’instruction a dépassé le délai légal de six mois mais que les éléments de la section de recherches de la gendarmerie n’étaient pas habilités à mener l’enquête. L’agent judiciaire de l’Etat, les conseils de l’Etat et le parquet spécial avaient tous rejeté les arguments de la défense sous le prétexte que Tahibou Ndiaye est jugé dans un délai raisonnable. La Cour peut également joindre les exceptions au fond et entamer l’ouverture des débats. Ainsi Tahibou Ndiaye et sa famille devront s’expliquer sur les faits d’enrichissement portant sur 3,4 milliards de francs CFA.
COUR SUPRÊME
Restons avec la CREI mais c’est pour parler du dossier Karim Wade dont le délibéré est prévu le 23 mars prochain. D’après nos confrères de La Lettre du continent, les avocats du fils de l’exprésident Wade ne sont pas contents de la Cour suprême. D’après la même source, les six avocats sénégalais de Karim Wade ont écrit, le 6 février, au premier président de la Cour suprême du Sénégal. Ils s’étonnent qu’aucun des cinq recours déposés en faveur de leur client, depuis deux ans, n’ait été examiné. Or, poursuivent- ils dans leur courrier, une éventuelle décision de la juridiction suprême aurait pu changer le cours du procès devant la CREI. Pour les avocats, cette lenteur est “l’illustration d’un traitement injuste et discriminatoire” car, arguent-ils, “au même moment, une procédure diligentée par l’Etat contre Karim Wade auprès de la même Cour suprême a été traitée en moins de 84 jours”. Allusion faite au rabat d’arrêt introduit par le parquet général lorsque la Chambre criminelle de la Cour suprême avait déclaré recevable l’un des recours de la défense. “Les délais habituels de votre haute juridiction sont largement dépassés en ce qui concerne les recours de Karim Wade contre l’Etat du Sénégal, ce qui lui est fort préjudiciable dans le cadre de sa défense, notamment dans son procès devant la CREI”, fustigent les avocats de Karim Wade.
SAES
En mouvement d’humeur depuis plusieurs jours, le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (SAES) a décidé hier de suspendre sa grève pour une semaine. Ce, note une déclaration parvenue à EnQuête, “pour démontrer sa bonne volonté et mener des négociations apaisées avec le gouvernement”. Cette décision intervient après une réunion du Bureau national élargi aux bureaux de sections. Le bureau national élargi encourage ainsi le bureau national à continuer à mener les négociations jusqu’à la plénière prévue le vendredi 13 mars 2015 pour la satisfaction de ses revendications. Tout en invitant toutes les bonnes volontés à peser de tout leur poids pour défendre et sauver l’enseignement supérieur public, le SAES dit prendre acte de l’engagement dûment notifié par le gouvernement de modifier les dispositions de la loi sur lesquelles un accord aura été trouvé.
SAES (SUITE)
Il demande ainsi au bureau national de ne pas prononcer de mot d’ordre de grève jusqu’à la plénière du 13 mars 2015 pour donner une chance aux négociations. Aussi, donne-t-il mandat à son bureau national d’aller à la rencontre de toutes les couches de la population, durant la semaine prochaine, pour expliquer pourquoi la loi-cadre en certaines dispositions est liberticide, “autonomicide”, dangereuse et met en péril la stabilité des universités publiques. En outre, le SAES a demandé à ses membres d’ester en justice contre tous les recteurs qui ont eu à bloquer et à suspendre les salaires du personnel enseignants et de recherches des universités de Dakar, Thiès, Saint-Louis, Bambey et Ziguinchor et d’attaquer la nomination du recteur de Dakar qui viole le décret 70-1135 du 13 octobre 1970 notamment en son article 12, alinéa 1. Enfin, le bureau national élargi a appelé tous les militants du SAES, de l’USEQ, de l’UNSAS et les démocrates de tous bords à se lever comme un seul homme pour défendre un Enseignement supérieur public sénégalais de qualité accessible à tous ceux qui le méritent