Le Président Khalifa Ababcar Sall s'entretient avec Djojof TV, Ferlo FM, Ndoumbelane FM, Aida FM, Ndiambour FM
LE GROUPE MIMRAN CONFOND MOUSSA DIOP
L'industriel agroalimentaire affirme qu'il n'existe aucune mine de diamants au Sénégal, encore moins dans le Nord du pays dont la géologie ne s'y prête pas. Il indique également que la société citée par Maître Diop n'est répertoriée nulle part
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 11/12/2023
Lors d'une intervention filmée diffusée sur les réseaux sociaux, le candidat déclaré à la présidentielle de 2024, maître Moussa Diop, a accusé nommément le groupe Mimran et ses dirigeants, dont Jean-Claude Mimran et Mamadou Diagna Ndiaye, d'être impliqués dans l'exploitation d'une mine de diamants située dans le Nord du Sénégal.
Des allégations fermement démenties par le groupe Mimran dans un communiqué reçu lundi 11décembre 2023. Celui-ci affirme qu'il n'existe aucune mine de diamants au Sénégal, encore moins dans le Nord du pays dont la géologie ne s'y prête pas. Le groupe indique également que la société citée par Maître Diop n'est répertoriée nulle part dans les registres miniers du pays. Seules deux sociétés détiennent des permis de recherche de diamants dans le pays, à savoir 2SH et ICT, sans aucune implication de Jean-Claude Mimran.
Plus grave, le groupe Mimran accuse le candidat d'avoir "inventé" des correspondances écrites censées prouver ses dires, dans lesquelles Jean-Claude Mimran aurait échangé avec Aly Ngouille Ndiaye sur le sujet. Le groupe nie catégoriquement de tels échanges.
Ces allégations sans fondement sont qualifiées de "mine de mensonges" par le groupe, qui y voit une tentative de maître Diop de "briguer la confiance des Sénégalais à coup de fausses nouvelles". Le communiqué prévient que des poursuites judiciaires sont envisagées pour préserver "l'honneur et la crédibilité" d'un groupe actif depuis plus de 50 ans au Sénégal.
ASSISES NATIONALES, LA CHARTE DE GOUVERNANCE DÉMOCRATIQUE
Adoptée en mai 2009, ce texte fondateur définit la vision d'un Sénégal nouveau. Il décrit les valeurs devant guider la vie politique du pays et fixe les principes d'un modèle de gouvernance fondé sur la participation citoyenne
À moins de deux mois de l'élection présidentielle, les inquiétudes sont grandes face au contexte de crise politique, institutionnelle et sociale que traverse le pays. Dans ce cadre, la charte de gouvernance démocratique élaborée par les Assises nationales (juin 2008-mai 2009) apparaît comme une nécessité et une urgence pour redresser le système.
En partenariat avec Sud Quotidien, votre site d'information SenePlus reproduit in extenso ladite charte. Élaborée de manière consensuelle et inclusive, cette charte propose une vision dynamique d'un modèle de gouvernance des institutions, de la citoyenneté et des libertés, de la gouvernance économique et environnementale, ainsi que de la gouvernance sociale.
L'objectif est de réconcilier les Sénégalais avec leurs valeurs, à travers une approche capable d'établir un modèle de gouvernance des institutions, de la citoyenneté, des libertés, de l'économie et de l'environnement, mais aussi du social.
Ouvertes le 1er juin 2008, après plusieurs mois de préparation, les Assises nationales du Sénégal ont rendu leurs conclusions à Dakar, le 24 mai 2009, à l’hôtel Méridien, sous la présidence de Monsieur Amadou Mahtar Mbow, ancien Directeur Général de l’UNESCO - qui a assuré par ailleurs la présidence de son Comité national de pilotage et de son Bureau national - en présence de nombreuses personnalités du monde politique, religieux, économique, social et culturel, des représentants du Corps diplomatique et des Organisations internationales.
Ces Assises nationales, dont l’initiative revient à une centaine d’organisations de la Société civile, des syndicats, des partis politiques, des organisations non gouvernementales, des organisations religieuses, professionnelles, féminines, patronales, des groupements de retraités et personnes âgées, de jeunes, d’intellectuels et d’acteurs du monde de la culture, de l’éducation, des sciences et des personnalités de tous les milieux sociaux, étaient ouvertes à tous les Sénégalais et Sénégalaises de tous âges et de toutes conditions sociales.
Toutes les composantes de la Nation sénégalaise ont été conviées à ces Assises nationales. L'invitation réitérée à plusieurs occasions au président de la République et à son gouvernement est toujours restée sans réponse.
Placées sous la direction d’un Comité national de Pilotage (CNP) composé des représentants de toutes les parties prenantes, et d’un Bureau national émanant du Comité national de Pilotage, son objectif était, face à la crise multiforme que traverse actuellement le Sénégal, d’entreprendre un large travail de réflexion et de concertation de tous les secteurs de la population sur l’évolution du pays depuis l’indépendance en vue de trouver des solutions consensuelles susceptibles de rallier tous ceux qui sont soucieux de changer la condition des Sénégalais dans la paix et la concorde.
Pour ce faire, il a été mis en place trois commissions transversales : Commission d’organisation et des finances, Commission scientifique, Commission de la communication. A ces Commissions se sont ajoutées huit commissions thématiques chargées chacune de mener des études approfondies et de proposer des solutions dans les domaines suivants :
Institutions, Liberté et Citoyenneté
Orientations budgétaires, politique économique et environnement des affaires
Monde rural et Secteur primaire
Droits économiques et sociaux et Valorisation des ressources humaines (éducation, santé, culture, sports.)
Questions sociétales : Valeurs, Éthique et Solidarité
Aménagement du territoire, Environnement et Développement durable
Politique extérieure, Intégration africaine et Migration
Recherche scientifique et Nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Aux travaux de ces commissions, menés par des experts, mais ouverts à tous les participants, se sont ajoutées des consultations citoyennes organisées dans chacun des départements du Sénégal et dans les pays qui comptent une nombreuse population d’immigrés sénégalais (Europe et, Amérique du Nord), sous la direction de Comités départementaux de pilotage (CDP) et de Comités de pilotage de la Diaspora (CPD).
Ces consultations citoyennes ont permis de concrétiser la démarche innovatrice et inclusive des Assises nationales. Les populations des villes et villages et celles de la Diaspora ont pu ainsi exprimer leurs points de vue sur leur vie, leurs activités, la situation de la Nation, la marche de l’État depuis l’indépendance, établir un diagnostic sans complaisance et proposer des solutions aux différents problèmes du Sénégal dans les domaines politique, économique, social et culturel.
Les Assises ont permis ainsi de montrer qu’en dépit de la prolifération des partis politiques (plus de 150) et du nombre élevé de mouvements syndicaux, qui sont des signes évidents d’un fractionnement de la société, des hommes et des femmes attachés à la démocratie et préoccupés par le seul intérêt général, sont en mesure d’unir leurs pensées et leurs efforts pour trouver des solutions consensuelles aux graves problèmes du Sénégal et des Sénégalais et assurer ainsi le redressement national dans l’intérêt de tous.
Les consultations citoyennes ont produit 35 rapports départementaux, 3 rapports de la Diaspora (Europe et Amérique du Nord) auxquels s’ajoutent 8 rapports thématiques issus des travaux des experts.
Un atelier de synthèse organisé en janvier 2009 réunit 120 participants parmi lesquels, les présidents et rapporteurs des 35 comités départementaux, les représentants de la Diaspora, les présidents et rapporteurs des 8 commissions thématiques, les membres des 3 commissions transversales (scientifique, organisation & finances et communication) et les membres du Bureau national des Assises. Cet atelier permit durant 5 jours de faire la synthèse des 46 rapports suivant une méthode définie par la commission scientifique. Une semaine après, cette synthèse fut soumise à l’ensemble des parties prenantes lors d’un séminaire de deux jours et aboutit à la production :
- d’un Rapport général des Assises nationales (environ 250 pages),
- d’une Synthèse de ce rapport général (environ 50 pages),
- et de la Charte de gouvernance démocratique, adoptée et signée par l’ensemble des parties prenantes et qui est soumise à l’adhésion populaire des citoyens sénégalais à travers une campagne de signature.
C’est cette Charte que nous vous présentons ci-dessous en version française et anglaise. Cette Charte indique la vision que ses signataires ont du Sénégal, des valeurs dans lesquelles ils se reconnaissent, du modèle de gouvernance, des institutions, de la citoyenneté, des libertés, de la gouvernance économique et environnementale, de la gouvernance sociale, etc.
Bonne lecture.
Charte de gouvernance démocratique, mai 2009
Pour un Sénégal nouveau, nous, parties prenantes, citoyennes, citoyens sénégalais, nous reconnaissant dans la dynamique non partisane et constructive qui a fondé et nourri les Assises nationales, nous appuyant sur les résultats issus des « consultations citoyennes » et des travaux des commissions thématiques, nous fondant sur le rapport des Assises nationales, lequel consigne la vision pour le Sénégal, et définit les valeurs et principes qui doivent guider la reconstruction nationale et le renforcement de la République, nous nous engageons, de façon libre et solennelle, dans notre comportement et notre action de citoyen, et dans l’exercice de tout mandat et de toute responsabilité, à mettre en œuvre et à veiller au respect de la présente Charte.
Vision pour le Sénégal
Le Sénégal est une République laïque. Le Sénégal est un État souverain, uni dans sa diversité dans une Afrique solidaire, intégrée et ouverte sur le monde. Le Sénégal, État de droit, est un pays où la gouvernance est fondée sur l’éthique, la démocratie participative, la concertation, le respect des institutions et des libertés individuelles et collectives et la défense des intérêts nationaux. Le Sénégal est un pays de justice sociale et d’équité, avec des citoyennes et citoyens égaux en droit, animés d’un haut degré de sens civique, engagés dans un développement durable s’appuyant sur un aménagement harmonieux et équilibré du territoire, et une sécurité nationale crédible.
Valeurs
Nous nous reconnaissons dans les valeurs et principes suivants : Le Sénégal est une République laïque et démocratique ; La souveraineté appartient au peuple ; Le Sénégal est un État unitaire décentralisé ; Le Sénégal est marqué par des diversités ethniques, religieuses et culturelles mais aussi par un processus d’unification qui fait partie de son identité. La reconnaissance et la promotion de la pluralité constituent le ciment de l’unité nationale. En conséquence, elles doivent orienter la prise de décision aux plans politique, économique et social ; Le statut et la fonction de l’individu reposent sur le mérite personnel et non sur des critères liés à la naissance ou d’autres déterminants. Les biens communs et les deniers publics sont sacralisés, tout détournement et toute utilisation indue de biens publics seront sévèrement sanctionnés selon la loi, quel qu’en soit l’auteur.
Dans le but de réconcilier la société avec elle-même et avec ses valeurs, nous nous engageons à œuvrer pour :
• redonner à la famille la stabilité, l’autorité et le pouvoir dans l’éducation de base et l’insertion sociale de l’individu et dans ce cadre, de promouvoir une parenté responsable dans l’éducation et l’épanouissement de tous les membres de la famille ;
• bâtir une éthique du bien commun, une culture civique et une nouvelle citoyenneté qui renforce les valeurs et comportements vertueux de la part de tous, et d’abord des dirigeants ;
• favoriser la coexistence harmonieuse des religions et des croyances ;
• moraliser et refonder l'espace politique en engageant le combat contre l’indiscipline, la gabegie, la culture de contournement des normes et des règles ;
• favoriser le respect mutuel, la convivialité, le bon voisinage, et faire de la diversité un facteur d’enrichissement réciproque et d’intégration ;
• renforcer la solidarité organisée comme une obligation civile, civique, sociale, religieuse, etc., notamment au profit des personnes les plus vulnérables.
III. Modèle de gouvernance
La preuve étant faite, notamment à travers ces Assises nationales, de la capacité de nos concitoyens à se saisir et à traiter de tous les problèmes locaux et globaux auxquels nous sommes confrontés, nous nous engageons à œuvrer à la consolidation/institutionnalisation de la démocratie participative,
en particulier en développant l’approche inclusive, circulaire et multi acteurs consacrée par les Assises nationales comme préalable et accompagnement de tout changement significatif dans les fondamentaux de la Nation et les nouvelles orientations des politiques publiques ;
en mettant en place une institution regroupant l’État et les acteurs politiques, sociaux et économiques pour définir et évaluer régulièrement les orientations économiques, sociales et culturelles majeures.
IV. Institutions, liberté et citoyenneté
En ce qui concerne les institutions : nous tenons à réaffirmer notre volonté de préserver les acquis de la démocratie sénégalaise, dont l’approfondissement passe par une meilleure appropriation de ses fondamentaux par les populations. À cet effet, la Constitution doit être connue du peuple. C’est pourquoi elle doit avoir des versions en langues nationales, notamment pour être accessible à tous les citoyens, qui en sont les gardiens. Pour garantir sa nécessaire stabilité, la Constitution doit :
indiquer clairement les domaines qui ne peuvent pas faire l’objet de révision ;
identifier les domaines de révision soumis obligatoirement au référendum ;
définir le domaine de compétence des institutions avec une séparation et un équilibre entre.
les différents pouvoirs : exécutif, législatif et judiciaire. Les différents pouvoirs doivent être bien équilibrés, et jouer leur rôle avec l'autonomie suffisante pour exercer pleinement leurs missions. C’est pourquoi notre action commune visera à promouvoir la réforme des institutions selon les principes ci-dessous énoncés :
• Mettre un terme, d’une part, à la tendance à la concentration excessive des pouvoirs à la présidence de la République notée à la suite de la crise de 1962 et qui s’est accentuée depuis l’alternance, en l’an 2000 et, d’autre part, à toute immixtion du Président de la République dans le fonctionnement du législatif et du judiciaire. L’exécutif dans son ensemble doit s’abstenir de toute interférence dans le fonctionnement normal de la justice ;
• Le président de la République sera dorénavant passible de poursuites judiciaires pour des crimes et délits caractérisés commis dans l’exercice de ses fonctions ;
• Le président de la République ne peut être ni chef de parti politique ni membre d’une quelconque association durant l’exercice de ses fonctions ;
• À la fin de son mandat, un membre de la famille du président de la République (ascendant descendant, collatéraux, au premier degré, conjoint) ne pourra pas lui succéder ;
• Le gouvernement est responsable devant l’Assemblée nationale de la formulation et de l’exécution de la politique de la nation ;
• L’Assemblée nationale devient le lieu d’impulsion de la vie politique, avec des députés porteurs d'une éthique compatible avec les exigences de la démocratie et de celles de leur charge ;
• Elle dispose des moyens de contrôler l’action du gouvernement. Le cumul de mandats et le nombre de mandats successifs sont strictement limités pour toutes les fonctions électives ;
• Concernant le pouvoir judiciaire, il sera créé une Cour constitutionnelle qui sera le garant de la démocratie et le juge de la conformité des lois. Ses domaines de compétence recouvrent notamment les contentieux nés des élections. Son président dirigera le Conseil supérieur de la magistrature chargé de gérer la carrière des magistrats du siège et du parquet. La Cour constitutionnelle peut être saisie par les citoyens, selon des procédures fixées par une loi ;
• La lutte contre la corruption sera au cœur des politiques publiques ;
• Le président de la République, le Premier Ministre, les membres du gouvernement, les directeurs nationaux, les directeurs des entreprises publiques de même que tout gestionnaire de biens publics sont tenus de faire une déclaration de patrimoine en début et en fin de mandat ;
• La taille du gouvernement est déterminée en tenant compte essentiellement de critères
d’efficience. Elle sera réduite au strict minimum compatible avec les moyens de l’État ;
Ayant mesuré l’importance d’une administration publique républicaine, notamment pour un environnement propice au développement, à l’investissement, etc., nous nous engageons à promouvoir les mesures suivantes pour une refondation et une redynamisation de l’administration publique :
Améliorer sensiblement la lisibilité des procédures pour le citoyen de base, en particulier en les exprimant dans les langues nationales ;
Établir un système d’incompatibilité pour éviter l’implication partisane des hauts fonctionnaires dans les activités politiques ;
Instituer l’appel à candidature pour certains postes de la haute fonction publique et du secteur parapublic ;
Consacrer un système légal et équitable d’accès à l’information, garanti par l’administration aux citoyens, aux acteurs politiques, économiques, sociaux et culturels ;
Créer un organe indépendant de lutte contre la corruption avec des pouvoirs de saisine directe des tribunaux et un système de répression efficace ;
Assurer l’octroi des marchés publics dans des conditions de parfaite équité et de
transparence totale. Des actions vigoureuses seront menées pour renforcer les capacités d’analyse dans l’administration centrale. Par ailleurs, des mesures fermes seront prises pour assurer une stabilité suffisante aux services et directions ministérielles et promouvoir la cohérence de l’action publique. En outre, les corps de contrôle supérieurs sont indépendants de l’Exécutif et du Législatif ; ils encadrent l’action publique, y compris les services rattachés à la Présidence de la République. Ils doivent jouer leur rôle de manière transparente. Le renforcement de l’efficacité des corps de contrôle fera partie des premières priorités du pouvoir central.
En ce qui concerne la gouvernance locale, il faudra :
définir un cadre pour une politique de développement durable et une gouvernance de proximité, afin de mieux répondre aux besoins des populations et aux exigences du développement ;
renforcer les capacités et l’autonomie des collectivités locales pour leur permettre de s’orienter efficacement vers le développement local et la promotion de la démocratie à la base.
En ce qui concerne la laïcité :
nous réaffirmons la neutralité de l’État dans les affaires confessionnelles et son équidistance par rapport aux instances religieuses ;
nous reconnaissons que le pouvoir spirituel ne doit pas exercer son emprise sur les pouvoirs politique, civil et administratif et, inversement, le pouvoir temporel doit s’abstenir d’intervenir dans le fonctionnement du pouvoir spirituel ;
nous rappelons le devoir de garantir la liberté de conscience et le droit d’exprimer ses convictions ; il ne doit y avoir ni privilège ni discrimination découlant d’une appartenance ou non à une confession ou à une confrérie ;
nous convenons que l’État a le devoir d’assister toutes les institutions religieuses de manière transparente, sans discrimination aucune, dans des conditions déterminées par la Loi et dans le strict souci de préserver et de garantir la paix sociale et l’unité nationale.
En ce qui concerne la garantie des libertés individuelles et collectives, nous nous engageons à œuvrer à :
instituer un Juge des libertés chargé notamment de contrôler l’exercice des libertés reconnues et de lutter contre les abus, en particulier en matière de garde à vue et de détention préventive ;
reconnaître aux citoyens le droit de saisir la Cour Constitutionnelle ;
promouvoir, garantir et réguler la liberté de la presse dans le cadre d’une pluralité médiatique qui renforce la démocratie et le caractère unitaire de la nation. Cet engagement suppose l’exigence d’un respect des codes de déontologie par les professionnels de l’information et de la Communication ;
garantir un accès équitable aux médias du service public.
Nous sommes résolus à agir de sorte que les droits humains (économiques, sociaux, politiques) reconnus soient effectivement appliqués à tous les membres de la société, en particulier les plus vulnérables (et notamment les personnes du troisième âge, les femmes, les jeunes, les handicapés, les enfants de la rue...).
V. Gouvernance politique
En ce qui concerne le système électoral,
Nous reconnaissons le droit au peuple d’user de la pétition pour provoquer un référendum sur des questions d’intérêt national. Nous reconnaissons comme cruciale l’organisation, sur des bases solides, d’élections libres transparentes et, à cet effet, la nécessité de la création d’un organe indépendant ayant les prérogatives et les moyens voulus, pour conduire le processus électoral du début à la fin. En conséquence, le rôle du ministère de l’intérieur dans le système électoral et dans la gestion au quotidien des partis politiques sera redéfini. L’accent sera mis sur :
la fiabilité de l’état civil (notamment par sa numérisation) ;
la fiabilité et la transparence du « fichier électoral » numérisé ;
la généralisation de la candidature indépendante à tout type d’élection ;
• un mode de scrutin équitable.
En ce qui concerne les partis politiques, nous reconnaissons la nécessité de rationaliser les critères de leur création, sur la base d’une double exigence de viabilité et de seuil de représentativité. Nous estimons qu’il est urgent d’adopter une législation relative au financement des partis politiques et des campagnes électorales. Celle-ci devra définir des règles et mécanismes permettant de garantir que le financement des partis politiques et des campagnes électorales se fasse avec équité et transparence. Nous engageons les organisations politiques à veiller au respect scrupuleux des normes démocratiques dans leur fonctionnement et à l’éducation citoyenne de leurs membres. Nous convenons qu’un code de déontologie, élaboré de façon consensuelle, doit servir de référence à toute personne qui aspire à se faire élire, et par lequel elle s’engage à respecter et à promouvoir l’éthique du bien commun et le respect des valeurs et des principes fondamentaux de la société et de la République.
VI. Gouvernance économique et environnementale
La définition des politiques publiques prendra appui sur les principes généraux ainsi que sur les projets de réforme, de transformation et de moralisation de la société énoncés dans le rapport desdites Assises.
Sur cette base, l’État définira et mettra en œuvre un ambitieux projet économique, environnemental, social et culturel. La démarche républicaine reposant sur une forte mobilisation du capital humain, intellectuel, culturel et social, il importe de promouvoir la responsabilité, la rigueur, la transparence, la participation. A cet effet, il sera érigé en règle de conduite la concertation entre les acteurs économiques et sociaux, les usagers et l’État dans la conception, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques publiques. L’action de l’État sera soutenue par une vision stratégique qui ne se réduira pas à la seule « lutte contre la pauvreté ». L’État devra jouer un rôle moteur dans le développement économique et social. Il fera de la création de richesses et de la lutte contre les inégalités sociales un axe majeur de ses interventions. La planification et la prospective en tant qu’outils de développement endogène seront revalorisées. Pour des politiques économiques qui valorisent les acteurs nationaux, favorisent une création de richesses soutenue et une croissance économique mieux répartie, un partage plus équitable des fruits de la croissance,
• nous nous engageons à promouvoir les réformes nécessaires dans les politiques économiques, afin de passer radicalement du modèle économique actuel qui maintient le Sénégal dans le statut d’exutoire des surproductions agricoles et des produits manufacturés des pays extérieurs, à une modernisation de l’agriculture et une industrialisation tournées vers l’amélioration du niveau de vie des populations et la préservation de l’environnement ;
• nous soutenons le renforcement de partenariats entre le secteur public et le secteur privé en responsabilisant le privé, les organisations paysannes et syndicales, etc.
• nous nous engageons à entreprendre toutes les réformes nécessaires pour atteindre les objectifs de croissance et favoriser l’accès des populations aux biens et services ;
• nous ferons de l’amélioration du climat des affaires une priorité de premier rang, en même temps que nous favoriserons le renforcement et le développement des PME-PMI. Il importe de diversifier les sources et la production d’énergie de façon à en rationaliser l’utilisation en fonction des coûts de l’approvisionnement, du prix et de l’intensité énergétique des activités. Les contrats de prospection, d’exploitation minière, toute concession du sol ou du sous-sol doivent être portés à la connaissance du public. Ils doivent répondre aux critères de transparence, de respect de l’environnement et de prise en charge des intérêts des populations locales, ainsi que de préservation des intérêts des générations futures. Les réformes devraient concerner également les autres facteurs transversaux :
la fiscalité, pour favoriser la production et l’emploi ;
le foncier (notamment pour harmoniser les statuts fonciers pour mettre la terre au service du développement et assurer l’équité dans son appropriation) ;
• l’emploi, singulièrement l’emploi des jeunes Par ailleurs, nous nous engageons à :
promouvoir des dispositions permettant le relèvement substantiel des taux de financement de l’économie nationale par les banques, en particulier dans les secteurs de l’agriculture, de l’industrie, de l’artisanat et des services ;
soutenir la mutation du système bancaire pour qu’il accompagne les réformes proposées, en particulier par une politique de gestion dynamique des taux d’intérêt réels et en assurant l’accès effectif au crédit, en particulier par un financement à moyen et long terme de la production nationale ;
encourager le développement de systèmes alternatifs de financements tels que ceux de la Finance Islamique ou de la finance solidaire ;
• lutter de manière vigoureuse contre les narcotrafiquants et le blanchiment d’argent.
Pour des modèles et options économiques tournés vers la satisfaction des besoins des populations et privilégiant le patriotisme économique, nous nous engageons à œuvrer pour :
redéfinir le système de priorités en matière de dépenses publiques, en fixant des parts maximales du budget de fonctionnement pour les dépenses des autorités et organes supérieurs de la République et des parts minimales du budget global destinées à la recherche-développement scientifique et technologique, à l’agriculture, à l’éducation et à la santé ;
impliquer l’Assemblée nationale, le secteur privé et les travailleurs dans le processus de définition des programmes sectoriels et l’utilisation des ressources, y compris celles afférentes à la réduction de la dette ;
faire de la commande publique un des leviers principaux de la promotion du secteur privé national (PME, PMI, artisanat) ;
• Intégrer la diaspora dans les stratégies de développement économique et social. En ce qui concerne le développement durable, nous appuyons fortement les politiques qui permettent effectivement :
d’inverser les tendances lourdes relatives à la réduction des ressources naturelles et de la biodiversité et à la dégradation des milieux et cadres de vie, en vue d’assurer à la société un environnement sain et productif ainsi que d’améliorer les conditions de vie et de travail des populations ;
d’encourager le secteur privé à être plus respectueux et soucieux du développement durable et à contribuer au respect de l'éthique dans la gestion des affaires, de même que dans l’application de la législation du travail. Par ailleurs, il est invité à investir dans le domaine de l’environnement et du développement durable.
Pour un aménagement du territoire pertinent aux plans économique et social, équilibré et articulé aux espaces voisins, il importe de :
• mener un dialogue objectif et bien informé permettant de prendre en compte l’équilibre au plan national et l’équité, en veillant notamment à ce que toutes les villes, les zones rurales et les régions du Sénégal soient traitées de façon égale ;
• bâtir des consensus forts pour reconfigurer le découpage territorial, organiser les synergies selon les potentiels de développement et rechercher les complémentarités avec les voisins immédiats et la sous région ;
• rationaliser l’implantation des équipements sociaux de base (administration, santé, éducation, hydraulique, etc.) de manière à en faire bénéficier toutes les populations.
VII. Gouvernance sociale
En ce qui concerne l’Éducation, il s’agira de :
refonder le système éducatif, à tous les niveaux, à la suite d’une large concertation nationale, afin qu’il réponde à l’exigence de qualité, à nos valeurs humaines, sociales, spirituelles, aux besoins du développement économique et social et à la nécessité de former des citoyens animés d’un haut degré de sens moral et de probité et suffisamment dotés d’un esprit scientifique et d’une forte imprégnation de connaissances technologiques ;
réorganiser les structures chargées de la mise en œuvre de la politique gouvernementale, notamment sous l’égide d’un ministère unique chargé de l’Éducation ;
réduire les disparités importantes entre les zones urbaines et rurales et à l’intérieur des zones urbaines et mener des actions décisives pour diminuer les taux de redoublement et le chômage des diplômés qui atteint des proportions importantes ;
réduire de manière décisive l’inégalité des chances devant l’instruction, qui s’opère à un double niveau : exclusion des enfants qui ne peuvent pas accéder à l’École, mais aussi persistance et développement d’une école à deux vitesses.
En ce qui concerne la santé, les ruptures salvatrices consistent à :
entreprendre une évaluation exhaustive du système de santé, afin de lutter efficacement contre les endémies et épidémies et de permettre l’accès de tous aux soins de santé en particulier des populations les plus défavorisées ;
promouvoir l’équité dans l’affectation des ressources publiques entre les différentes régions du pays ;
réorganiser la pyramide sanitaire au niveau national en vue de rééquilibrer la distribution des personnels et infrastructures entre les différentes régions ;
repenser la hiérarchie des priorités dans l’allocation des ressources publiques mettant l’accent sur la prévention primaire ;
réduire de manière décisive l’impact de tous les mécanismes inégalitaires devant la maladie.
Pour la sécurité sociale, il s’agira :
d’œuvrer à ce que les institutions publiques et privées en charge de ce domaine élargissent l'accès du plus grand nombre à leurs prestations ;
d’organiser en urgence la prise en charge de la protection sociale des catégories de travailleurs exclues du système (en particulier artisans, agriculteurs, pasteurs, pêcheurs, artistes, marchands ambulants, etc.).
Nous nous engageons à promouvoir les concertations et dialogues nécessaires pour que ces réformes reposent sur des consensus forts. Par ailleurs, pour favoriser l’éclosion d’un nouveau type d’homme et de citoyen, l’école et les parents doivent conjuguer leurs efforts afin de former des citoyens bien préparés à la vie en société. À cet effet, tous les acteurs nationaux doivent contribuer à consolider l’unité nationale et le développement en faisant de l’École (au sens large) un espace d’apprentissage et d’éducation à la conscience citoyenne responsable, solidaire et engagée.
En ce qui concerne la culture, nous œuvrerons pour que :
les valeurs sociales et civiques imprègnent le corps social ;
les déséquilibres entre les différentes aires géoculturelles en matière d'infrastructures et de promotion des activités culturelles soient surmontés ;
la création d’industries culturelles soit intensifiée ;
les droits à la propriété intellectuelle et artistique soient effectivement assurés.
Dans le domaine du dialogue social et de la culture du consensus, nous nous efforcerons :
de favoriser le dialogue social et le consensus entre les acteurs sociaux comme mode de prévention et de règlement des conflits et d’élaboration des politiques de développement ;
d’œuvrer à l’avènement de la paix et de la concorde en Casamance. À cet effet, il s’agira de mobiliser toutes les régions afin d’en faire une priorité nationale et de promouvoir une large concertation permettant de définir une approche inclusive culturelle, politique et socioéconomique.
En ce qui concerne les sports, il s’agit de :
• promouvoir le sport pour la santé ;
• renforcer le développement du sport à l’école comme élément de base de la politique sportive ;
• favoriser le développement d’infrastructures dans toutes les régions ;
• repréciser les règles régissant les relations entre l’État et les fédérations des différentes disciplines et assurer une régulation transparente et équitable.
Une bonne gouvernance exige des hommes et des femmes de qualité, imbus de valeurs morales, ayant le sens de l’État, de la justice et de l’équité. Elle exige des citoyens une prise de conscience du fait qu’ils ont certes des droits mais également des devoirs envers leur pays et interpelle la société civile citoyenne.
Nous nous engageons à nous mobiliser pour la soutenir et l’accompagner afin qu’elle :
assume davantage son rôle par une contribution de qualité à l'élaboration, au suivi et à l'évaluation des politiques publiques ;
veille sur les acquis démocratiques et constitue un bouclier contre toute modification
arbitraire des règles et toute instrumentalisation des pouvoirs exécutif, législatif ou judiciaire. Nous invitons les organisations qui la composent à veiller au respect scrupuleux de la bonne gouvernance associative, en particulier à l’application de leurs textes et règlements internes et à l’éducation citoyenne de leurs membres. Nous nous engageons également à promouvoir la création d’un système citoyen de veille et d’alerte en matière d’éthique et de valeurs. Nous invitons les institutions religieuses et leurs leaders à jouer un rôle positif dans le développement, la solidarité et la cohésion sociale, à œuvrer à la bonne coexistence entre toutes les religions et confessions.
VIII. Diaspora
Pour une diaspora organisée et partie intégrante de la nation, Nous nous emploierons à faire aboutir les innovations suivantes :
la réorganisation et le renforcement de la représentation des Sénégalais de l’extérieur à l’Assemblée nationale ;
la création d’une assemblée consultative des Sénégalais de l’extérieur en vue d’assurer la défense des intérêts des émigrés et de participer à la renégociation des conventions relatives à la protection sociale des ayants droit et les conditions de versement des pensions de retraite ;
la création des Maisons des Sénégalais de l’extérieur, espace de rencontre et de regroupement de la communauté sénégalaise ;
la facilitation de la réinsertion des émigrés désireux de revenir au pays ainsi que de leur participation active au développement ;
le recours constant aux compétences et à l’expérience de ses membres pour participer activement au développement et à la mise en œuvre des politiques publiques et de toutes stratégies et actions relatives au développement économique (expertises, transferts de fonds….).
IX. Politique extérieure et intégration africaine
Pour une politique étrangère souveraine donnant la priorité à l’harmonisation de nos relations avec les pays voisins et à l’intégration sous-régionale et continentale et privilégiant la paix, la coopération et l’amitié entre les pays et les peuples du monde et pour une intégration africaine bâtie sur le renforcement des liens et des échanges entre peuples et pays africains.
Prenant conscience de la nécessité de renforcer la stabilité régionale et internationale qui doit guider notre politique extérieure, tout particulièrement dans notre voisinage immédiat, nous nous engageons :
à promouvoir des alliances dynamiques avec nos voisins frontaliers, fondées sur les intérêts des populations et l’exigence de paix pour un développement durable ;
à contribuer à la recherche d’une concertation permanente avec les pays africains pour renforcer la solidarité, la complémentarité et l’unité face aux autres blocs constitués ou émergents ;
à œuvrer à la démocratisation des organisations internationales, afin qu’elles jouent leur rôle dans la promotion de la justice, la paix et la sécurité au niveau international.
En ce qui concerne la monnaie régionale :
Nous nous engageons à œuvrer à la promotion de politiques monétaires conformes aux exigences de notre développement économique et social.
Par ailleurs, nous nous engageons, en favorisant des politiques nationales monétaires et budgétaires vertueuses et convergentes, à œuvrer à l’accélération du processus de création d’une monnaie sous-régionale unique, stable et crédible, dans le cadre de la CEDEAO.
En ce qui concerne les infrastructures :
Nous nous engageons à promouvoir l’accélération de la réalisation de réseaux et voies de communication entre les différents pays (transports, énergie, télécommunications, etc.) et à assurer l’entretien constant de l’existant.
X. Suivi des engagements
L’initiative, le processus et les conclusions des Assises nationales sont désormais le patrimoine du peuple sénégalais. Un Comité de suivi sera mis en place pour permettre à chacune des parties prenantes, aux citoyens et citoyennes de manière générale, de suivre et d’apprécier le respect de la Charte par les personnes, organisations ou institutions qui se seront engagées dans ce sens. Chaque partie prenante, à quelque niveau de responsabilité où elle se trouve impliquée, devra faire montre d’attitudes et de comportements compatibles avec les principes, valeurs, règles et mesures contenus dans la présente Charte. Le Comité de suivi veillera au respect scrupuleux des principes et règles définis dans la Charte et fera une évaluation périodique de leur mise en œuvre.
Adoptée par l’Assemblée Générale des parties prenantes à Dakar le 16 mai 2009.
Présentée à la plénière de restitution des travaux des Assises Nationales à Dakar, le 24 mai 2009.
Édité par le président des Assises Nationales, Amadou Mahtar Mbow.
POUR QUI ILS SE PRENNENT ET POUR QUI ILS NOUS PRENNENT, CES GENS QUI GOUVERNENT LE SÉNÉGAL
Paniqués et angoissés à l’idée d’une fin de règne prochaine, il ne leur reste plus qu’à se réfugier derrière une logorrhée désarticulée, telles ces personnes atteintes de jaafur, ce délire de démon coupable d’avoir mangé de la chair interdite
Ousmane Sonko aurait reçu 12 milliards de FCFA du Qatar, dans la perspective d’une dénonciation-renégociation au profit de cet émirat, des accords d‘exploitation pétrolière déjà signés par l’Etat du Sénégal ! Le Qatar, proche allié de la France et ami du Sénégal ! Ces affabulations sans queue ni tête ont tout de même le mérite d’attester de la crédibilité, au- delà de nos frontières, d’une victoire du candidat Ousmane Sonko à la présidentielle de février 2024 ! Les voilà encore une fois ces gens-là, pris la main dans le sac de leur « entreprise de désinformation, de manipulation et de diabolisation », menée en ‘’flagrant délit continu’’ à l’encontre d’un seul et même adversaire politique, le président Ousmane Sonko. Se dévoilant cette fois-ci derrière le paravent d’un article anonyme du faussement et péremptoirement
Proclamé « journal le mieux informé de France » (sic !), Le Canard Enchainé. Simple répétition sordide d’une machination ourdie, il y a bientôt cinq ans, sur le dos d’un site web ghanéen, à la veille de la présidentielle de 2019, avec les mêmes masques, les mêmes personnages et les mêmes méthodes ! Cette fois-ci, un article publié depuis six mois, remis au goût du jour par nos maquisards, avec des déformations et des insinuations bassement politiciennes qui font honte à tout journaliste un tant soit peu sérieux. Un papier d’ailleurs destiné davantage à une consommation occidentale, mettant en cause de façon insidieuse et insultante les chefs religieux de la communauté mouride, ces adeptes d’un ‘’islam local’’ ‘’inondés de milliards’’ déversés par ‘’le Qatar et les Frères musulmans’’ dans le but, suprême infamie, de les convaincre d’appeler à voter Sonko - ils ne perdent rien certainement pour attendre les réponses appropriées de qui de droit ! Mais pouvait-on attendre un autre comportement d’un député tout juste fier-à-bras ignare, réputé grand détourneur de semences et de matériels agricoles, jamais porteur d’idées, ni de propositions ni d’initiatives parlementaires ? Ou de journalistes véreux, revêtus d’une épaisse couche noire de mensonges retentissants, mercenaires de la plume, de l’audiovisuel et des web- médias ? Ou encore d’intellectuels veules, ayant choisi depuis pas mal de temps de se boucher les oreilles, de fermer les yeux et la bouche devant les injustices, l’hypocrisie, l’ignominie et l’indignité, ou même pire, de les cautionner et de les justifier pour mieux s’en réjouir ?!
Mais qui sont-ils ces gens-là, pour prendre les Sénégalais-e-s pour des demeuré-e-s malléables à souhait, au seul nom des calculs et intérêts du Prince ? Peuvent-ils nous faire oublier que Pastef est une des rares organisations politiques de notre pays à avoir déposé régulièrement, chaque année, auprès des services compétents du Ministère de l’Intérieur, un rapport financier en bonne et due forme, conformément à une obligation légale applicable à tous les partis politiques constitués ? Feignent-ils d’oublier que d’une part, le financement public des partis politiques, codifié et attribué sur des bases légales officielles, contrairement aux pratiques en cours de distribution de fonds selon la simple volonté du Prince et la tête du client, ainsi que d’autre part, le plafonnement et le contrôle strict des dépenses de campagne électorale, constituent deux revendications de longue date des différentes oppositions sous Diouf, Wade et Sall, mais auxquelles ces pouvoirs successifs, une fois installés, ont royalement et systématiquement tourné le dos, en parfaite connaissance de cause?
Pour qui au demeurant se prennent ces gens-là pour se permettre des séjours, dans des hôtels princiers, aux frais du pauvre contribuable de goor-goorlu sénégalais, à coups de suite présidentielle à 9 000 euros (près de 6 000 000 FCFA !) la nuitée, ou autres suites junior et chambres de luxe, pour l’éclat non pas tant d’un séminaire intergouvernemental mais plutôt d’un cérémonial d’allégeance renouvelée à l’endroit du petit Jupiter Macron, avec en prime une bamboula politicienne servie à notre Premier ministre-candidat de la continuité françafricaine, à sa cohorte de ministres, de militant-e-s alimentaires du parti au pouvoir et de griots maitres renards louangeurs, sans oublier ces dignitaires religieux préposés aux prêches sur les supposées vertus, ici-bas et dans l’au-delà, d’un vote en faveur du candidat de leur cher bienfaiteur de président sortant ! Et tout ce branle-bas si cher payé pour pouvoir s’adresser aux migrants sénégalais à l’occasion d’un « grand meeting » dans la banlieue parisienne !
Pour qui véritablement ils se prennent ? Repus mais plus voraces que jamais, paniqués et angoissés à l’idée d’une fin de règne prochaine, il ne leur reste plus qu’à se réfugier derrière une logorrhée désarticulée, telles ces personnes atteintes de jaafur, ce délire de démon coupable sous nos tropiques d’avoir mangé de la chair interdite! Chaque jour que Dieu fait, ils découvrent à leur grand désarroi qu’Ousmane Sonko est décidément un OS dur à avaler ! Sitôt radié, sitôt irradié pour rayonner plus vivement encore, selon la belle formule du chroniqueur Momar Diongue ! Autrement dit, puisqu’il est vain de chercher à arrêter la mer avec ses bras, il vaut mieux s’en remettre à la sagesse du proverbe wolof : taal bu Yàlla taal, sànni cak matt a gën fey ko (Si Dieu le Tout Puissant allume un feu, il vaut mieux y jeter un morceau de bois mort que tenter de l’éteindre).
Vivement un leadership de type nouveau fondé sur la pertinence d’une vision et d’un projet porteurs de ruptures salvatrices ; sur la crédibilité, c’est-à-dire la confiance et l’espoir ; sur la proximité avec les masses populaires, l’éthique de respect du citoyen, de la parole donnée, du bien public et de l’intérêt général.
En ces moments de célébration du 75ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme des Nations-Unies sous le thème « Dignité, Liberté et Justice pour Tous », il est loisible à toute personne honnête de constater le recul flagrant de la démocratie et de l’Etat de droit au Sénégal. C’est le lieu de se convaincre définitivement que la démocratie, l’État de droit, la transparence, la gouvernance sobre et vertueuse ne sauraient se réduire à une inflation de textes de lois et d’organismes ronflants, mais sans substance ni moyens d’actions réels, se traduisant pour le Sénégal par des dégringolades avérées dans les classements mondiaux en matière de libertés, de transparence et de lutte contre la corruption.
Vivement alors la refondation incontournable de la société, de l’Etat et des Institutions, sur la voie tracée par les Conclusions des Assises Nationales et les Recommandations de la CNRI, pour le triomphe d’un Projet de Souveraineté Intégrale, articulant Développement Endogène, Fédéralisme Africain, République démocratique et sociale, au service d’abord des enfants d’Afrique.
Le spectre du Projet Pastef, dont le porte étendard est le président Ousmane Sonko, continue à coup sûr de troubler le sommeil des brigands du Maquis. Car un tel projet est invincible et plus que jamais, sa réalisation est à notre portée.
Madieye Mbodj est Professeur de Lettres à la retraite.
ÉCHANGES ENTRE AMADOU BA ET ABDOU DIOUF À PARIS
"J’ai eu le privilège aujourd’hui de rendre une visite de courtoisie au Président Abdou Diouf dans sa résidence parisienne. Une rencontre empreinte d’émotion et de cordialité."
« J’ai eu le privilège aujourd’hui de rendre une visite de courtoisie au Président Abdou Diouf dans sa résidence parisienne. Une rencontre empreinte d’émotion et de cordialité. Le Président Abdou Diouf, illustre homme d’État inspirant, a fortement apprécié le geste et nous a fait honneur d’un échange direct et hautement instructif », a posté le Premier ministre et candidat de Benno bokk yaakaar sur X.
par Amadou Sarr Diop
LA MENACE SALAFISTE D’UN ISLAM ANTI-CONFRÉRIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Face à la remise en question des fondamentaux de la société sénégalaise, incarnée par les défenseurs d’un islam mondialisé, le pays est menacé par le surgissement d’une crise aux conséquences imprévisibles
L’alerte sur la menace salafiste est l’objectif de ce papier. La stratégie de ce courant fondamentaliste prospère dans un contexte de vulnérabilité des jeunes, vivant une temporalité charnière, marquée par le flux des réseaux sociaux où les champs d’activité se déploient dans des univers de sociabilité au sein desquels le penchant à l’extrémisme violent est fortement valorisé.
Confinée dans la clôture réductrice des dyptiques stéréotypés ahluu sunna versus ahluu bidaa, la vision des maîtres du salafisme, version sénégalaise, est dans la géopolitique et non dans la lignée des débats fondateurs sur les principes du dogme religieux musulman. Les salafistes sont dans le projet de refondation sociale et politique de la société sénégalaise, en s’attaquant à ses fondements religieux, par la négation de l’islam confrérique soufi et le modèle étatique laïque.
Face à la remise en question des fondamentaux de la société sénégalaise, incarnée par les défenseurs d’un islam mondialisé, le Sénégal est menacé par le surgissement d’une crise aux conséquences imprévisibles. Le projet politico-religieux des partisans d’un islam radical prend de plus forme dans un contexte de marasme social, frappé par l’anomie, avec la fragilisation des régulations traditionnelles où la précarité sociale est synonyme de désenchantement chez les jeunes. La stratégie des partisans de l’islam politique conjugue avec la morosité sociale en atteinte à des acteurs jeunes, privés de sens et de repères. Notre analyse porte sur deux aspects de la question concernant la stratégie salafiste. D’une part, il s’agit de jeter un regard critique sur la lecture étriquée des salafistes sénégalais au prisme de leur connivence avec une certaine conception de la sunna inspirée de l’islam wahhabite et à des fins d’objectifs politiques inavoués. D’autre part, établir un lien entre les courants de l’islamisme radical avec une certaine opposition dans le champ politique sénégalais.
Le rêve du retour de la tradition des origines du dogme religieux
Le coran et la sunna, légués par le prophète (PSL), ne se réduisent nullement à l’archaïsme de la référence à la stricte manière dont les compagnons du prophète ont procédé, dans leurs démarches, la mise en pratique des recommandations divines. C’est plutôt la conformité aux principes de la sunna qui doit être la seule référence pour accepter ou prohiber une pratique dans la religion. D’ailleurs, c’est au nom de ce principe sur la prééminence de l’esprit du dogme et non sur la lettre que se sont établies les différences mineures entre les différentes écoles de l’islam dans l’application des fondements de la charia. La présence de ces écoles, à l’instar de celles des quatre imams Malick inb Anaas, Chafii, Hanbal, Hanifa, renseigne sur les différences d’interprétation qui induisent des modes opératoires variés, selon les obédiences.
Par le Daa wa, inspiré des Frères musulmans dont la figure fondatrice fut Hassan al-Bannâ, les nouveaux prophètes de l’interprétation close des textes fondateurs de l’islam prônent ce qu’ils appellent, dans leurs jargons étriqués, « la conduite prophétique ». C’est sous le prétexte de la lutte contre « l’islam des tombeau », par la négation du culte des saints vécu dans la tradition soufie, que s’affirme la profonde ligne de fracture qui divise les salafistes et les soufis. C’est précisément par cette tension, cette bipolarité que Thierry Zarcone, historien et anthropologue de l’islam résume la césure entre soufisme et salafisme dans un islam déchiré par des conflits d’ordre politique et d’ordre stratégique.
L’islam soufi au Sénégal déploie une série de rituels qui marquent l’originalité de la pratique religieuse dans notre pays, au nombre desquels le magaal de Touba, les gamous à Tivaouane, à Kaolack, à Ndiassane ou le pèlerinage de Nimjat par les disciples de kadrya. Ces cérémonies religieuses relèvent, selon les salafistes, d’une pratique idolâtrique à plusieurs titres : d’une part, le culte aux saints est vu comme une sacralité d’ordre préislamique ou syncrétique et d’autre part, la focalisation sur la figure des saints se fait aux dépens de la foi en Dieu. L’islam confrérique, selon la lecture salafiste, relève des pratiques « impies » (kuffâr), de « l’associannisme » L’autre pratique rituelle que les salafistes, qu’ils soient wahhabites ou adeptes des frères musulmans, qualifient de bidaa, et dont la confrérie tidjane est l’incarnation, est la pratique quotidienne du zikr. Voilà en substance ce qui justifie toute cette haine des salafistes contre les confréries au Sénégal.
Le combat anti-confrérique : une partition du projet politico-religieux de forces occultes
La lutte contre les confréries, assimilées à une communauté de déviants du dogme musulman, s’inscrit dans l’instrumentalisation du religieux à des fins politiques. Si les Ibadou rahmane se focalisent sur l’éthique religieuse et déploient leurs stratégies dans la lutte contre les déviances religieuses par l’éducation et la sensibilisation, les salafistes se situent, par contre, dans la temporalité de la refondation de la société par la mise à mort des confréries à tout prix. Leur projet dépasse le cadre de la défense de l’orthodoxie sunna (fikh) et de la sphère des bonnes mœurs ; ils sont dans le sens de la réalisation stricto sensu d’un projet politique islamiste qui s’inscrit dans la géopolitique du vaste projet d’un islam mondialisé. Dans cette logique, le Daa wa est la poursuite, par la violence si nécessaire, des rapports de forces politiques et religieuses pour une refondation de l’État laïque et démocratique et pour la fin de l’islam confrérique.
En inscrivant leurs démarches dans le projet d’un retour à la tradition chimérique des origines, les salafistes ont induit dans leur errance une lecture volontairement politique et radicale de l’islam. Ils prônent dans leurs prêches une conception étriquée de la religion, insensible à la complexité, à la richesse, à la pluralité de l’islam dont la philosophie ne saurait se réduire aux diatribes islamistes d’une lecture close des textes fondateurs de l’islam et de la sunna du prophète (PSL) de l’islam. Ce qui est établi comme une réalité dans le contexte de l’islam, c’est l’existence de trois grands courants théologiques que sont le sunnisme, le shiisme et le kharijisme.
Ces trois courants sont, en partie, caractérisés par la distinction entre un islam radical salafiste et un islam d’obédience soufi. Cette pluralité des obédiences tire d’une part, leur source des différences contextuelles au plan culturel et historique et d’autre part, elle prend sens et forme dans des sociabilités différentes, déterminantes des trajectoires des individus et de leurs visions et pratiques de la religion. L’islamisme ne se réduit pas à l’arabisme, aux interprétations fallacieuses du wahhâbisme. Il y a ce qu’Abderahim Lamchichi appelle « les différentes sédimentations symboliques de l’identité culturelle des musulmans » qui renvoient aux imaginaires, aux mémoires collectives, à l’ethos social, aux communautés des différentes sociétés dans leur globalité intrinsèque. Il faut donc se départir de toute approche essentialiste et globalisante de l’islam, en reconnaissant aux autres leurs différences, leurs identités structurantes de leur conception de l’islam. Il n’y a jamais eu une religiosité abstraite dans le vécu de la foi religieuse, mais un islam des cultures et des traditions de vie qui justifie la pluralité et une certaine différence dans la pratique des dogmes religieux.
Quant à la confrérie tidjanya, injustement attaquée par Oumar Sall, un prêcheur sans élégance, sans culture, sans pédagogie dans ses prêches, a été déjà traité par Ahmed Lô comme une confrérie hérétique. La réponse à ce maître penseur des salafistes, dans un ouvrage de référence sénégalais, écrit par feu Cheikh Tidjane Gaye, a édifié que la tidjniya tire sa filiation spirituelle de la spiritualité de l’islam soufi, en conformité avec la sunna du prophète et aux dogmes de l’islam. Elle se ressource dans le verset coranique qui enseigne que c’est par la pratique du zikr que les cœurs se tranquillisent. Et au-delà de la recherche de la sérénité, le zikr est considéré par le fondateur de la confrérie tidjane comme la seule voie obligée, dans un monde corrompu, pour l’atteinte d’une spiritualité qui réconcilie le croyant à son Créateur. En réalité, la confrérie de Cheikh Ahmed Tidjaani prend racine dans la tradition soufie qui remonte d’Hassan al Basri dont le maître spirituel Alioune ibn Abi talib fut un cousin du prophète. Elle se ressource des principes directeurs de la pratique soufie des grands maîtres dont Junayd al-Bagdadi fut une des figures consensuelles. Le grand soufi Junayd al-Bagdadi se plaisait à rappeler que la voie soufie s’appuie principalement sur le Coran et sur la sunna
Ce qu’il faut retenir, et l’État sénégalais doit en être conscient, c’est qu’au-delà des critiques infondées sur les confréries, les salafistes sont dans le temps politique d’un projet qu’ils partagent avec des opposants, dans un jeu d’agendas variés selon les acteurs impliqués. Tout se joue dans une stratégie murie où chacun assure sa partition. Voilà ce qui explique pourquoi les salafistes sénégalais sont dans la géopolitique. Ils déclinent leur ambition au cœur du projet de l’islamisme radical dont l’objectif fondamental est la conquête du pouvoir étatique pour mettre fin à la fois à l’État laïque et démocratique et à l’hégémonie directionnelle des confréries dans la société sénégalaise. Comme on peut le constater, la conception des salafistes ne se réfère pas forcément du coran et de la sunna prophétique ou l’exégèse théologico-juridique, elle se situe dans la géopolitique, dans ce vaste projet d’un islam mondialisé qui a déstabilisé le Mali, le Burkina Faso, une partie du Nigéria.
Dans un article publié, je mettais en évidence la crise profonde que traverse le Sahel où je faisais allusion à l’intensification de la violence dans la sous-région de l’Ouest africaine, en particulier dans les pays comme le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Nigéria. La conflictualité ambiante dans ces différents pays se dépolie dans la conjugaison des forces du mal que sont le salafisme, la criminalité organisée et les crises politiques de type identitariste.
Le Sénégal n’est pas à l’abri d’une potentielle éclosion de ce terrible triangle interactif entre l’extrémisme violent (salafisme), la criminalité organisée (narcotrafiquants) et les crises politiques de type identitariste, autour des enjeux liés d’une part, aux ressources pétrolières et gazières nouvellement découvertes et d’autre part, à sa façade maritime propice à l’établissement d’un corridor pour le commerce illicite des acteurs hors souveraineté de la géopolitique mondiale actuelle. Voilà les défis à prendre en compte, par une pleine connaissance de la stratégie salafiste qui a pour seul objectif la prise de l’État par le haut, en passant par l’instrumentalisation du levier politique et la fragilité des confréries assimilées au « système » qu’ils projettent de détruire.
Amadou Sarr Diop est sociologue, enseignant-chercheur, professeur assimilé à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar
LA CAMPAGNE ÉLECTORALE DE KARIM WADE À LA MERCI DU PROCUREUR DU PARQUET FINANCIER
Bien qu’ayant retrouvé son éligibilité à la faveur de la dernière modification du code électoral, la liberté de mouvement du candidat déclaré du PDS au Sénégal, pendant la campagne, dépendra des autorités du ministère de la Justice.
Bien qu’ayant retrouvé son éligibilité à la faveur de la dernière modification du code électoral, la liberté de mouvement du candidat déclaré du Parti démocratique sénégalais (PDS) au Sénégal, pendant la campagne, dépendra des autorités du ministère de la Justice.
Depuis Doha (Qatar), Karim Wade suit la vie politique sénégalaise comme un potentiel futur président de la République. Le candidat officiel du Parti démocratique sénégalais (PDS) pour la présidentielle 2024 n’a jamais été aussi prêt pour se présenter sur la ligne de départ, après l’invalidation de sa candidature en 2019. Bien que son éligibilité soit désormais actée avec la modification du code électoral en août dernier, sa présence au Sénégal reste sous la menace de la contrainte par corps sur l’amende de 138 milliards de FCFA à laquelle il a été condamné en 2016.
A deux mois du début de la campagne électorale, le fils de l’ancien président de la République Abdoulaye Wade n’est pas sûr d’y participer, au Sénégal, étant sous le coup d’un déclenchement de la procédure judiciaire par le parquet.
Le dernier ‘’engouement populaire’’ à laquelle a participé Karim Wade avec une foule sénégalaise est sans doute un match de coupe du monde de football. Au stade Al Thumama, au Qatar, où les lions de l’équipe nationale effectuaient leur entrée en lice pour cette compétition face aux Pays-Bas, l’ancien ministre de la coopération internationale, des transports aériens, des infrastructures et de l’énergie entre 2009 et 2012 s’était offert un petit bain de foule au sein des supporters sénégalais.
7 ans d’absence sur le territoire national
Gracié par le président de la République Macky Sall et exilé au Qatar en 2016, après avoir purgé trois ans de prison sur une condamnation, en 2015, à six ans de prison ferme pour enrichissement illicite, Karim Wade et ses partisans annoncent son retour au Sénégal depuis l’avant présidentielle 2019. Alors que l’agitation autour de sa réapparition au Sénégal prenait de l’ampleur en avril 2018, le procureur de la cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) avait déposé un recours au dernier domicile connu à Dakar du fils de l’ancien président Abdoulaye Wade. Par cela, rappelait l’avocat de l’Etat, Yérim Thiam : ‘’C’est un commandement de payer, en vue, si ce n’est pas le cas, d’une possible contrainte par corps’’. Autrement dit, si Karim Wade, candidat du PDS à la présidentielle, rentre au Sénégal sans régler son amende, il filera directement en prison.
Depuis, exit la CREI. La juridiction ad hoc créée en 1981 a cédé la place à un pool judiciaire financier (PJF) comprenant notamment un parquet ‘’spécialement compétent’’ sur la criminalité financière et formé de magistrats spécialisés. Le projet de loi a été approuvé en juillet dernier par l’Assemblée nationale. Le PJF a hérité de tous les dossiers dont était en charge la défunte CREI. Ainsi, le procureur du parquet financier sera chargé de réclamer à Karim Wade le paiement de son amende, s’il refoule le sol sénégalais.
Si des questions sur l’éligibilité de Karim Wade à travers l’amende sur sa tête ont été soulevées, des spécialistes ont balayé cette menace sur sa candidature. Parmi eux, Ndiaga Sylla. Selon l’expert électoral, ‘’il ne faudra pas considérer cette amende comme une sanction fiscale. En effet, l’amende est une sanction pénale prévue parmi les peines en matière correctionnelle en application des dispositions du code pénal. Elle consiste à payer une somme d’argent au Trésor public. Tandis que la fiscalité relève d’un système de perception d’impôts et de taxes régi par le code général des impôts. Il s’agit là de deux régimes juridiques différents.’’
Une candidature parfaitement éligible
Bien rompu aux questions électorales, Ndiaga Sylla ajoute qu’en vertu de l’article L.121 du code électoral, le dossier de la candidature à l’élection présidentielle doit comporter, entre autres pièces, une déclaration sur l’honneur par laquelle le candidat atteste être en règle avec la législation fiscale du Sénégal. Un argument pour arriver à la conclusion que Karim Wade, de même que Khalifa Sall d’ailleurs, ‘’sont devenus éligibles en vertu du code électoral modifié. De plus, il ne serait pas fondé de leur opposer une quelconque amende pénale en guise d’impôt pour invalider leur candidature’’.
En 2019, pour conclure au caractère "irrecevable" de la candidature de Karim Wade, investi par le PDS, le Conseil Constitutionnel avait relevé sa condamnation à six années de prison pour "enrichissement illicite" et la mention "personne non inscrite sur le fichier électoral" sur la carte d'identité figurant dans son dossier. Malgré tout, précise Ndiaga Sylla, son éligibilité retrouvée ‘’ne purge pas pour autant l’amende.’’
Comme en 2019 avec Khalifa Sall, le Sénégal comptera un opposant en prison lors de l’élection présidentielle 2024, à savoir Ousmane Sonko, leader de Pastef, parti dissous par le ministère de l’Intérieur en juillet dernier. Mais contrairement au maire de Ziguinchor, les relations politiques entre le pouvoir et l’ancien maire de Dakar, de même qu’avec Karim Wade, se sont réchauffées à la faveur du dialogue politique organisé par le président de la République Macky Sall, ayant permis la modification du code électoral favorable aux deux opposants.
Garder les faveurs du pouvoir
De quoi être optimiste pour le candidat du PDS qui a déjà déposé sa caution à la caisse de dépôts et de consignations (CDC), et dispose du nombre de députés requis pour le parrainage optionnel. A l’Assemblée nationale, lors du vote du budget 2024, affirmait la parlementaire Mame Diarra Fam : ‘’Nous préparons son retour et Karim Wade se focalise sur la préparation du programme qu’il va soumettre aux Sénégalais.’’
De plus, selon le directeur de la Formation et de la Communication de la Direction générale des élections (DGE), Birame Sène, évoquant l’article L28 du Code électoral, l’amende de 138 milliards FCFA pour Karim Wade ne constitue pas un frein à sa candidature à cette élection présidentielle. Toutefois, pour faire campagne librement au Sénégal, il devra garder les faveurs du parquet financier, sous la tutelle du ministre de la Justice et ainsi du président de la République.
AIR SÉNÉGAL ET AIR CÔTE D’IVOIRE SIGNENT UN ACCORD DE PARTAGE DE CODES
Les compagnies aériennes Air Sénégal SA. et Air Côte d’Ivoire ont entériné le 8 décembre à Dakar un accord de partenariat stratégique majeur portant sur les aspects commerciaux et opérationnels.
Les compagnies aériennes Air Sénégal SA. et Air Côte d’Ivoire ont entériné le 8 décembre à Dakar un accord de partenariat stratégique majeur portant sur les aspects commerciaux et opérationnels. Selon un communiqué transmis, cette très large coopération va incontestablement révolutionner et redéfinir l’aviation commerciale en Afrique de l’Ouest. « Cet accord offrira commercialement, dès le mois de février 2024, aux passagers des deux (2) compagnies du réseau commun et d’une connectivité plus importante à travers la combinaison de leurs réseaux respectifs et de leurs fréquences. Aussi, cet accord inclura-t-il un programme de fidélité Teranga et Smiles des deux (2) opérateurs. Les clients pourront ainsi acheter et voyager indifféremment leurs titres de transport sur le réseau de chacune d’elles », précise le document. Avant de poursuivre : « cet accord de partenariat ne se limite pas à l’aspect commercial. En effet, opérationnellement, de nombreux domaines de coopération sont intégrés avec pour objectifs de minimiser les coûts unitaires et optimiser l’efficience à travers les économies d’échelle, en l’occurrence grâce à l’achat commun de carburant ».
Par ailleurs, les départements de maintenance et gestion de flotte bénéficieront d’une mutualisation étendue. Enfin, indique toujours le communiqué, le capital humain fera l’objet d’une attention toute particulière avec des formations et des immersions de personnels dans chacune des compagnies pour renforcer les meilleures pratiques de l’industrie. « C’est une fierté de concrétiser cette opération d’envergure en Afrique pour deux fleurons nationaux appartenant à des pays frères. Cet accord vient établir des liens solides entre la Côte d’Ivoire et le Sénégal », a déclaré le Directeur Général d’Air Sénégal Alioune Badara FALL. Opérant respectivement depuis 2012 et 2018, Air Côte d’Ivoire et Air Sénégal SA. ambitionnent de devenir les leaders reconnus du transport aérien en Afrique de l’Ouest. Dotée d’une importante flotte totalisant près de vingt (20) modules d’avion de dernière génération alliant confort et sécurité, les deux compagnies desservent une quarantaine de destinations en Afrique, en Europe et Amérique du Nord.
SON PORTE-PAROLE BLOQUÉ A L’AIBD, LA COLÈRE DE DIONNE 2024
Mahammed Boun Abdallah Dionne n’a pas aimé du tout. Le candidat déclaré à la présidentielle de 2024 déclare que son porte-parole a été bloqué à l’Aéroport Blaise Diagne de Dakar (Aibd) et son passeport diplomatique retiré.
Mahammed Boun Abdallah Dionne n’a pas aimé du tout. Le candidat déclaré à la présidentielle de 2024 déclare que son porte-parole a été bloqué à l’Aéroport Blaise Diagne de Dakar (Aibd) et son passeport diplomatique retiré.
«La Grande Coalition Dionne 2024 a appris avec stupéfaction le blocage de Monsieur El hadj Talla ce 09 Décembre 2023 à l'aéroport international Blaise Diagne de Diass», a déclaré la coalition Dionne 2024 dans un communiqué de presse parcouru par iGFM.
M. Talla, porte-parole de Mahammed Boun Abdallah Dionne, s'est vu retirer le passeport diplomatique que lui avaient délivré antérieurement les autorités nationales, au moment d'embarquer pour un voyage à l'étranger», dénonce la coalition.
Pour l'ex-premier ministre et ses camarades, il s’agit juste de représailles du régime Benno Bokk Yaakar. El hadji Talla, à leurs yeux, est «victime de sa proximité avec le candidat Mahammed Boun Abdallah Dionne».
«Il s'agit là d'une énième forfaiture du régime Benno, preuve d'une peur bleue du Président Dionne dont la coalition empêche de dormir l'impopulaire candidat de Benno dont les tentatives de recrutement de M. Talla sont toutes restées vaines», indiquent-ils.
RÉVÉLATIONS DE MOUSSA DIOP, MIMI TOURÉ RÉCLAME LA MISE EN PLACE D’UNE COMMISSION D’ENQUÊTE
« Une commission d’enquête de l’Assemblée nationale doit être immédiatement mise sur pied avec la collaboration entière du Gouvernement afin de clarifier ces allégations graves pour l’équilibre et la stabilité de notre pays »
Les fracassantes révélations de l’ancien directeur général de la société Dakar Dém Dikk continuent de susciter des réactions dans le landerneau politique du Sénégal. En effet, après Bougane GUEYE qui demande la saisine de l’OFNAC, c’est au tour de l’ancien Premier ministre d’étaler ses préoccupations. Selon Mimi TOURE, les informations troublantes données par Me Moussa DIOP ne doivent pas passer par pertes et profits.
« L’avocat Moussa Diop inscrit au Barreau de Paris a porté sur la place publique des informations troublantes relatives au diamant au Sénégal et à l’achat d’armement », écrit Aminata TOURE.
A l’en croire, les députés doivent se saisir de cette affaire afin d’en faire la lumière. « Une commission d’enquête de l’Assemblée nationale doit être immédiatement mise sur pied avec la collaboration entière du Gouvernement afin de clarifier ces allégations graves pour l’équilibre et la stabilité de notre pays », déclare l’ancien ministre de la Justice.
A noter qu’en plus des achats d’armement « non destiné aux FDS », Me Moussa DIOP a également fait cas de contrats miniers signés dans la plus grande opacité.