Issu d’une grande famille religieuse sénégalaise, dont la voie est basée sur la Tijaniya, El Hadji Sidy Lamine Niasse est plus qu’un guide religieux. Comme tous les fils de cheikh, il a bien sûr fait ses humanités au foyer, auprès de son vénéré père, Khalifa Niasse, fils et premier khalife de Seydi Abdoulaye, fondateur de la communauté niassène de Léona, à Kaolack (région centre).
Second fils de sa mère d’origine mauritanienne, une descendante du Prophète Mohamed (PSL), Sidy Lamine Niasse est né, le 15 août 1950, d’une fratrie de trois membres, du côté maternel, avec un frère, Ahmed Khalifa, et une sœur, Salma, qui vit en Europe depuis de nombreuses années.
Après la maîtrise du Saint Coran, des Hadiths et autres exégètes qui fondent la religion musulmane, auprès de son père et guide spirituel, Khalifa Ibn Abdoulaye Niasse, le jeune Sidy Lamine est confié à son oncle paternel, Cheikh Ibrahim Niasse, plus connu sous le sobriquet de Baye, qui lui conseillera, plus tard, d’aller suivre ses études en théologie et autres sciences islamiques en terre égyptienne. C’est là que lui est venue la passion pour la presse, car au pays des Pharaons, le jeune Kaolackois s’est spécialisé en communication sociale.
Naturellement, la communication ne peut se faire sans ce lien ombilical avec cette autre science, la politique. Aussi, dès son retour au pays, le fils de Cheikhoul Khalifa s’est-il engagé dans la lutte pour l’indépendance, sans vraiment s’impliquer dans la vie active des formations politiques à l’époque en lice. Son combat était plutôt idéologique et plus proche des partis de gauche, même si dans la pensée, il a toujours renié le marxisme-léninisme en vogue, en son temps, en raison de ses fortes convictions religieuses.
Le combat pour la liberté de pensée, ce n’est pas nouveau pour le fils de Cheikhoul Khalifa, qui eut ses premières démêlées avec le premier président de la République, Léopold Sédar Senghor, qui n’hésita pas à le jeter en prison, à cause certainement de sa grande implication dans la crise de 1968, qui avait emporté le Général De Gaulle et fortement menacé le régime senghorien. Sidy était alors jeune enseignant arabe.
Sa proximité avec le monde arabe, à un moment où la lutte pour la libération de la Palestine, sous l’égide du combattant suprême, Yasser Arafat, et son besoin inaliénable de poursuivre son combat politique à travers sa plume, mais surtout de combat pour la libération de l’Islam, le poussèrent en fonder, à la fin des années 70, un magazine mensuel d’informations générales dénommé “Walfadjri”.
En même temps et parallèlement à “Walfadjri”, son défunt ami, Abdou Latif Guèye, fonda le magazine “Jamra”, qui menait quasiment le même combat, mais davantage tourné vers la lutte contre la dégradation des mœurs (prostitution, homosexualité, maçonnerie). Le combat n’en fut que plus “mortel” pour ce duo, qui subit alors toutes sortes de persécutions, d’intimidations et de menaces.
Les geôles du nouveau président de la République Abdou Diouf, porté au pouvoir par la grâce d’un Article 35 de la Constitution taillé à sa mesure, après la surprenante démission de Senghor, en décembre 1980, s’ouvrirent alors pour celui que l’on avait tôt fait de surnommer le “Mollah” de Kaolack, en référence aux combattants iraniens de l’Islam qui ont accompagné l’Ayatollah Ruhullah Khomeiny, dans sa lutte révolutionnaire contre le Shah Mohamed Résa Pahlavi.
Mais cette incarcération ne fit qu’attiser la passion de cet homme qui avait définitivement choisi sa voie : “Mener le combat de la liberté des peuples à travers le presse“. Aussi, “Walfadjri” (magazine) allait-il passer hebdomadaire, en 1984. Suite à la fermeture du quotidien privé “Takussan”, fondé par Me Abdoulaye Wade du PDS, Sidy avait récupéré une bonne partie de la rédaction dudit journal avec, entre autres, Abdourahmane Camara, Tidiane Kassé, Jean Meïssa Diop, Ousseynou Guèye, rien que des produits du Cesti, pour rejoindre sur le cercle des hebdomadaires comme “le Politicien” de Mame Less Dia, “Promotion” de Boubacar Diop et “le Cafard libéré” de Laye Bamba Diallo.
Quelques années plus tard, certains de ces organes disparaîtront (Promotion, le Politicien), tandis qu’en arriveront d’autres comme “Sud Hebdo” et “le Témoin”. En 1990 d’ailleurs, c’est à la tête d’un groupe appelé “les quatre mousquetaires” – pour désigner les quatre hebdomadaires de la presse privée sénégalaise (Sud, Walf, Cafard et Témoin) – que le combat fut mené pour un soutien plus efficient de l’Etat à la presse privée, ce qui est devenu, de nos jours, la subvention à la presse.
L’obstination et l’acharnement de Sidy Lamine Niasse à mettre en place une presse forte, crédible et indépendante, sans être nihiliste, l’amenèrent à élargir, chaque jour, son rayon d’action. Ainsi, à la faveur de la Présidentielle de 1993, “Sud Hebdo” devenait “Sud au Quotidien”, avant de passer définitivement quotidien. Naturellement, le second mousquetaire (Walf) allait suivre dès l’année suivante.
Plus tard, le groupe “Walfadjri” s’élargit d’une station de radio FM, qui fait un carton dès sa première année, grâce à une ligne éditoriale libre, engagée et où l’auditeur a son mot à dire, presque sans aucune censure. Pour démarrer cette radio aussi, à l’image de ce qu’il avait fait pour “Walf Quotidien”, Sidy Lamine fait encore confiance à des professionnels aguerris, comme Mbaye Sidy Mbaye et Mame Less Camara, d’anciens agents de la Radiodiffusion sénégalaise (RTS).
Magnat de la presse
Depuis lors, le groupe n’a fait que grandir. Après Walf Quotidien, Walf FM, la télévision “Walf TV” a vu le jour, puis deux autres quotidiens, “Walf Grand-Place” et “Walf Sports”, sans parler des deux stations radio FM, l’une consacrée à la religion, l’autre à la musique. Ainsi se présentait l’empire du groupe de Sidy Lamine Niasse, jusqu’en 2014, quand il a décidé de libérer les quotidiens “Grand-Place” et “Walf Sports”, qu’il céda aux deux rédactions.
Grand magnat de la presse, Sidy Lamine Niasse est aussi resté un prédicateur et islamologue averti. Ses prêches, surtout durant ce mois béni de Ramadan, font monter en flèche l’audimat de ses chaînes de radio et de sa télé. Dans la formation d’agents de la presse sénégalaise, le groupe Walfadjri peut être considéré, à juste titre, comme une grande école, une pépinière qui produit les meilleurs sur le marché de l’emploi. Jetez un coup d’œil dans les personnels des organes de presse sénégalais, surtout du côté des télévisions, vous pourrez ainsi mesurer l’ampleur du pillage dont son groupe a été victime.
D’ailleurs, certaines chaînes de télévision, au moment de leur lancement, ont simplement garé un bus devant le portail de Walf pour embarquer tous ceux qui en sortaient. Qu’il s’agisse de la TFM, de Sen TV et même de la RTS, pour ne citer que les plus importantes. Sans parler de ceux qui ont rejoint les Ministères et autres organisations internationales, comme chargé de communication ou créé leur propre affaire.
Tous à l’école de Walf
Parmi les patrons de presse et autres chefs de services, on peut citer Bougane Guèye Dany (Sen TV), Mamadou Ibra Kane (GFM), Alassane Samba Diop (RFM), Abou Abel Thiam (ARTP), El Hadj Assane Guèye (RFM), Fabrice Nguéma (Sen TV), Adama Kandé (2STV), Maïmouna Ndir, Oumar Gningue (RTS), Yoro Dia (Consultant), Souleymane Jules Diop (ministre), Souleymane Niang (ancien DG Océan FM), Aïssatou Diop Fall (TFM), Ndèye Astou Guèye (Sen TV), mais aussi le régiment , constitué de Mamadou Ndiaye Doss, Lamine Samba, Mamadou Ndoye Bane, Pape Cheikh Sylla, Papa Ngagne Ndiaye, Mamadou Bitèye, Arame Ndiaye, Thioro Mbar Ndiaye, etc., qui font aujourd’hui le bonheur d’autres chaînes de télé.
On ne peut, non plus, oublier le brillant et bruyant humoriste Samba Sine, communément appelé Kouthia, qui a fait considérablement grimper l’audience de la TFM avec son émission “Kouthia Show”. Celle-ci lui a valu d’ailleurs le titre d’Homme de l’Année 2015, décerné par votre quotidien préféré, Direct Info. Il est vrai que Kouthia n’a pas été débauché par une télé naissante, contrairement à nombre de gens qui ont quitté Walf. C’est sur des principes que la séparation a été acceptée, d’un commun accord et Kouthia est allé galérer à la Radio Futurs Médias (RFM), avant de voir son étoile briller dans le ciel des Almadies, d’où émet la TFM.
Pape Diogoye Faye, Dg de Direct Info à propos de Sidy Lamine et du groupe Walfadjri, nous disait sur un ton de plaisanterie: “Si, dans la presse, on payait des droits de transfert, comme dans le football, Sidy aurait pu ne plus travailler et vivre uniquement du produit de la vente de ses joueurs au mercato de la presse sénégalaise et serait milliardaire”, pour dire combien de journalistes, animateurs, techniciens et autres agents ont quitté le groupe qui, chaque fois, a su compter sur ses ressources internes pour rester au TOP.
Un visionnaire politique
Sur le plan politique aussi, Sidy Lamine a mené le même combat pour la liberté d’exercice des Droits humains, comme il l’a fait pour ceux de la presse. D’ailleurs, certains observateurs ne se gênent pas pour dire qu’il “vaut mieux avoir Sidy avec soi que contre soi, à cause de sa capacité de nuisance“. Car Sidy Lamine Niasse sait accompagner, si la politique instituée est en phase avec ses idéaux, mais il sait également engager la lutte, dès lors que sa conscience lui indique une autre voie.
Sous les régimes des présidents Senghor et Diouf, surtout avec ce dernier, l’homme a connu des hauts et des bas avec des séjours carcéraux et des nominations aux fonctions de Conseiller technique. En raison de sa connaissance et de ses entrées dans le monde arabe, il a rendu d’inestimables services au gouvernement du Sénégal, sous le magistère du Président Diouf, malgré quelques brouilles épisodiques.
Avec Me Abdoulaye Wade aussi, ce fut une ère de ni paix, ni guerre. Tantôt proche des idées du professeur agrégé de Droit, tantôt foncièrement contre la démarche de Wade et ses proches, Sidy Lamine n’a certes jamais été emprisonné sous le régime libéral, mais il a toutefois vécu de nombreuses brimades, comme ces incendies des locaux de Walf, tandis imputés au régime, tantôt à des mouvements sociaux (pour ne pas dire religieux).
D’ailleurs, dans sa lutte pour la conquête des libertés individuelles et collectives, le “Mollah” de Sacré-Cœur a initié et organisé un meeting monstre à la Place de l’Indépendance, à quelques encablures du Palais de la République, le 19 mars 2013, correspondant à la date de l’élection du président Wade, en 2000, pour protester contre la politique de ce dernier, qu’il qualifiait d’exclusive.
La flèche décochée contre le gouvernement par le Président directeur du groupe Walfadjri, jeudi 03 mars 2011, sur Walf TV avait alors fait les médias. «Le dirigeants de ce pays sont pires que Adolph Hitler», avait déclaré le “Mollah” de Sacré-Cœur, avant d’appeler à la révolution, le 19 mars 2013. Pourquoi une révolution ?
Toujours sous le magistère de Me Wade, comme sous son successeur d’ailleurs, les brimades financières n’ont pas manqué, jusque pour contraindre Sidy au silence. D’abord le Fisc, puis le Bureau sénégalais des Droits d’auteur (Bsda), l’ARTP, récemment, le jour même du référendum du 20 mars derniers. Mais tout cela a fini par se tasser car, à chaque fois, le groupe Walf a eu le peuple sénégalais comme bouclier, pour sauver la liberté de la presse d’une classe politique sans aucune tolérance.
Les prises de positions de Sidy Lamine Niasse contre les forces de l’Occident sont sans ménagement. Récemment, après avoir condamné les attaques terroristes contre la France, Sidy Lamine Niasse s’est dit surpris par ce qui s’est passé. Faisant un rappel historique de tous les fronts sur lesquels le gouvernement français s’est engagé, M. Niass ne s’est pas empêché d’affirmer que «la France est en train de payer au prix fort pour son engagement dans la violence dans le monde».
Une manière de dire que toutes ces attaques se justifient par l’engagement de la France en Lybie, au Mali, en Syrie, au Cameroun, Nigéria et en Irak. «Il reste clair que la France est en guerre», avait-il d’emblée indiqué, non sans préciser que ce pays a envoyé ses troupes partout dans le monde. Loin d’être surpris par ce qui s’est passé, Sidy Lamine Niass avait encore fait savoir que «la France porte préjudice à des pays tiers, la France diabolise et traite certains de ses citoyens de manière différente et discriminatoire avec des discours qui ne sont pas loin du nazisme».
Des Français aux côtés de Daesh
Ce qui semble être beaucoup plus intrigant dans tout ça, «c’est que ce sont précisément des Français qui conseillent et organisent le même Etat Islamique (DAESH) que le gouvernement français accuse». Se référant aux discours musclés du président français, François Hollande, le PDG du groupe Walfadjri est d’avis que ces propos guerriers ne devraient prospérer. Parce que, note-il, tous les peuples sont d’égale dignité. «Après l’émotion, la France doit revenir à la raison en posant le problème de la véritable intégration des citoyens français musulmans, arrêter la discrimination et de diabolisation qu’elle fait de l’Islam et des musulmans. Parce que l’Etat Islamique n’a rien avoir avec le vrai Islam», a-t-il déclaré.
«Personne n’encourage le terrorisme et personne ne souhaite ce qui leur arrive, mais la France doit comprendre que la frustration et les inégalités ne doivent plus prospérer dans son pays et au-delà», dit-il, non sans indiquer qu’il ne faut pas faire d’amalgame entre DAESH et Islam. «Le monde islamique a trop souffert. La Libye n’existe plus et continue de souffrir à cause de la France. La Syrie souffre depuis 5 ans à cause de la France. Les anciennes colonies sont exploitées d’une manière injuste par la France», regrette Sidy Lamine Niasse.
LE MAIRE DE KOLIBANTANG RÉCLAME UN NOUVEAU FORAGE
Le maire de Kolibantang, une commune du département de Goudomp, Abdoulaye Faty, a plaidé dimanche pour la construction d’un nouveau forage dans sa collectivité.
Goudomp, 4 déc (APS) – Le maire de Kolibantang, une commune du département de Goudomp, Abdoulaye Faty, a plaidé dimanche pour la construction d’un nouveau forage dans sa collectivité.
« Notre principale difficulté reste le manque d’eau. Depuis 2021 notre seul forage est tombé en panne privant l’accès au liquide précieux à toute une commune », a-t-il déclaré.
S’exprimant à l’occasion d’une finale d’un tournoi de football, le maire à Kolibantang a invité les pouvoirs publics, à travers le Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC), à doter sa commune d’un forage pour étancher la soif des populations.
Dans cette commune située dans l’arrondissement de karantaba, l’unique forage qui alimentait le chef-lieu de la commune et les villages environnants est tombé en panne depuis 2021, selon l’édile, signalant que c’est la pompe qui s’est détériorée tandis que le château d’eau est dans un état de vétusté avancé.
M. Faty estime que Kolibantang mérite d’avoir un forage neuf à l’image des autres communes pour permettre aux habitants d’avoir accès à l’eau en qualité et en quantité.
»L’hydraulique n’est pas une compétence transférée mais en tant que premier magistrat de la commune, il est de notre responsabilité de répondre aux préoccupations des populations. C’est la raison pour laquelle nous interpellons les plus hautes autorités du pays pour que ce problème soit résolu dans les plus brefs délais », a-t-il plaidé.
Le maire a salué les efforts de l’Etat dans le domaine du désenclavement et de l’électrification des villages de Kolibantang.
PAR CHABI YAYI
COMMENT LES AFRICAINS DOIVENT TOURNER LA PAGE DE LA CONFÉRENCE DE TÉHÉRAN ?
L’Afrique doit jouer son rôle en continuant à prôner la réforme du conseil de sécurité des Nations Unies. Un boycott des Assemblées Générales annuelles par les pays africains pour protester contre notre marginalisation serait un premier pas...
Il y a 80 ans exactement, le 28 novembre 1943, pendant que les combats faisaient rage durant la Seconde Guerre Mondiale, la Conférence de Téhéran réunissait trois hommes – Staline, Roosevelt, et Churchill – qui allaient façonner non seulement l’issue de la guerre, mais aussi les contours de notre monde actuel. Cet événement historique est l’un des trois sommets avec Yalta et Postdam qui ont posé les bases du nouvel ordre mondial dans lequel nous vivons actuellement et qui continue de s’imposer à nous africains.
C’est lors de ce sommet qu’il a été décidé de la synchronisation des opérations aussi bien sur le front Ouest (opération Overlord sur la façade Atlantique) que sur le front Est (front russe) pour pouvoir réduire à néant la Wehrmacht. Ce qui fut traduit par le Débarquement de Normandie en 1944 et l’avancée de l’armée russe en Europe. Ces discussions à Téhéran ont surtout jeté les bases d’une organisation pour réguler le système diplomatique mondial. Et pour tirer les conclusions de l’échec de la Société des Nations et rassurer Staline qui était sceptique, Roosevelt lui fait la promesse que les grands gagnants de la Guerre (Grande Bretagne, Etats Unis, Russie et son allié la Chine) auront un droit de veto sur toutes les décisions prises dans cette organisation. Ces esquisses aboutiront à la Création de l’Organisation des Nations Unies à San Francisco en 1945 dotée de plusieurs organes dont le Conseil de sécurité, le principal responsable du maintien de la paix et de la sécurité internationale. Ce conseil sera composé de 5 membres permanents et de 6 non permanents, qui furent portés à 10 en 1963. Les membres permanents dotés du droit de véto étaient les grands gagnants de la Guerre avec
la France qui s’ajouta sur pressions du Général de Gaulle. Bien que l’ONU et son Conseil de Sécurité aient leurs défauts, leur existence même est un testament de l’espoir post-guerre pour un monde plus pacifique et uni.
Néanmoins, le monde a changé : le mur est tombé, la guerre froide avec lui. Le monde de 1945 n’est plus le même qu’aujourd’hui. De l’eau a coulé sous les ponts... Les rivalités économiques ne sont plus les mêmes. Les grands gagnants de la guerre ne sont plus les 5 premières puissances économiques mondiales. Cet ancien monde a laissé la place à un monde multipolaire marqué par la montée en puissance des puissances émergentes avec de nouveaux dirigeants déterminés à mettre en avant leur singularité. L’essor des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) a rebattu les grands enjeux géostratégiques. A Johannesburg, en Août 2023, les BRICS ont acté l’entrée de six nouveaux membres (Argentine, Egypte, Ethiopie, Arabie Saoudite, Iran et Emirats arabes unies) au 1er janvier 2024. Ces 11 pays pèseront 30% du PIB mondial dès 2024. Cette puissance économique ne se traduit toujours pas au niveau du conseil de sécurité où les membres permanents sont les mêmes et disposent du droit de veto à leur bon vouloir.
Ce même droit de veto a été utilisé maintes fois pour bloquer des résolutions des Nations Unies. Il fut brandi tour à tour par les Etats Unis pour protéger Israël des sanctions, par la Russie en Ukraine et toujours par la Russie accompagnée cette fois ci par la Chine pour protéger Bachar el Assad en Syrie. Tous ces usages du « veto » démontrent que ce droit est devenu un moyen pour contourner le droit international ou pour protéger des alliés. C’est ainsi que bon nombre de résolutions des Nations Unies furent bloquées par un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité bien que ces résolutions étaient soutenues par la majorité des membres.
Ce constat d’une Organisation de moins en moins démocratique a soulevé de nombreuses interrogations sur la viabilité d’un tel modèle. Même s’il faut reconnaitre que le système mondial actuel nous a préservé d’une 3e Guerre mondiale depuis bientôt 80 ans, elle n’a pas pu empêcher les crises répétées dans le proche et dans le moyen orient, la Guerre en Ukraine et les multiples théâtres de guerre en Afrique et dans le monde depuis 1945.
En Afrique nous ne sommes pas restés en marge. Le Consensus d'Ezulwini, adopté en 2005, par l'Union africaine, prône une meilleure prise en compte de l’Afrique dans le Conseil de Sécurité, demandant deux places de membres permanents et deux places de membres non permanents.
Ce plaidoyer pour un monde plus juste est légitime car « avec ses 54 pays membres et 1,3 milliard d’habitants, l’Afrique représente plus d’un quart des membres de l’ONU, 18 % de la population mondiale et 50 % des questions à l’ordre du jour du Conseil de sécurité » selon le Centre Régional d’information pour l’Europe Occidentale.
L’occident est à la croisée des chemins. Soit elle adopte cette réforme qui nous replacera comme acteurs et non spectateurs des grands enjeux géopolitiques soit l’intérêt des pays émergents, et plus particulièrement des pays africains sera donc de s’investir plus dans les BRICS.
Nous n’oublierons pas l’investissement personnel du Président Boni YAYI lors des Assemblées Générales des Nations Unies où alors Président de l’Union Africaine, il a souhaité « l'aboutissement de la réforme du Conseil de sécurité pour en faire un organe inclusif où aura été réparée l'injustice historique faite à l'Afrique ».
L’Afrique doit jouer son rôle en continuant à prôner la réforme du conseil de sécurité des Nations Unies. Un boycott des Assemblées Générales annuelles par les pays africains pour protester contre notre marginalisation serait un premier pas, qui au-delà du symbole mettra au cœur des débats ce sujet.
Ce nouvel ordre mondial auquel nous aspirons est un monde où nous serons mieux représentés aux Nations Unies et ceci nous permettra aussi de nous poser la question de la place de l’Afrique dans les institutions de Bretton Woods (FMI) via une meilleure allocation des Droits de tirage spéciaux ou encore nos combats au sein de l’OMC contre les subventions des pays développés dans le coton qui entrainent une distorsion du marché.
Téhéran fut le début de la mise en place du nouvel ordre mondial qui régenta notre monde depuis 80 ans. Johannesburg sera-t-il le début d’un mouvement de balancier qui consacrera le multilatéralisme intégral come norme en relations internationales ? L’avenir nous le dira. Et comme António Guterres, l’a indiqué lors des dernières Assemblées Générales : « C’est la réforme ou la rupture ». Nous n’avons plus le luxe de l’immobilisme.
Chabi YAYI Expert en Développement rural Secrétaire au Relations Extérieures du parti « Les Démocrates »
ISRAEL-PALESTINE : LE BRUIT DES ARMES TUE LA PAIX
L'escalade de la violence au Proche-Orient, à la suite de l'assaut du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien et la réponse vigoureuse de Tsahal sur Gaza, nous fait entrevoir un avenir sombre pour la paix dans la région.
L'escalade de la violence au Proche-Orient, à la suite de l'assaut du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien et la réponse vigoureuse de Tsahal sur Gaza, nous fait entrevoir un avenir sombre pour la paix dans la région.
L'histoire de cette région, depuis la déclaration d'indépendance d’Israël en 1948 par Ben Gourion, a été marquée par des conflits successifs. De la guerre israélo-arabe de 1948-1949, la guerre des Six Jours en 1967 et la guerre du Kippour en 1973, ces conflits qui ont opposé l’Etat d’Israël et ses voisins (Egypte, Jordanie et Syrie) ont laissé des cicatrices profondes et des questions irrésolues.
Les accords d'Oslo de 1993, envisagés comme un chemin vers la paix, ont été symbolisés par une poignée de main historique entre le Premier Ministre israëlien Yitzhak Rabin et le président du comité exécutif de l'OLP Yasser Arafat en présence du Président Clinton à la Maison Blanche. Ces accords s'alignaient sur la résolution 242 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, appelant à la fin des hostilités et au respect mutuel de la souveraineté et de l'intégrité territoriale des États. Cependant, ils ont également été confrontés à un rejet virulent de la part des franges extrémistes des deux camps, qui voyaient dans ces compromis une menace pour leurs aspirations et revendications. Franges extrémistes qui puisaient leur substance dans l’extrémisme religieux et le nationalisme.
L'assassinat de Rabin et l’essor du Hamas au détriment de l’OLP ont mis en lumière l'ampleur des divisions, tandis que la diminution de l'aide internationale a exacerbé les difficultés économiques à Gaza, fragilisant les espoirs de paix. Gaza, deux millions d’habitants avec une densité de 5000 personnes par km² est devenu avec le temps une véritable prison à ciel ouvert.
Le 15 septembre 2020, à la suite de négociations entamées par l’administration Trump furent signés les Accord d’Abraham entre Israël d’une part et les Émirats arabes Unis et Bahreïn d’autre part. Accords qui furent étendus à d’autres pays comme le Maroc et le Soudan. Ces accords scellaient la reconnaissance de l’État d’Israël par les pays arabes et mettaient un place un cadre de coopération pour promouvoir les investissements entre ces pays
La réaction des opinions publiques, pro palestinienne, de ces mêmes pays arabes, en Jordanie et aux Émirats arabes unies , à la suite des évènements récents, laissent entrevoir un avenir sombre pour ces accords.
La diplomatie du carnet de chèque, illustrée par les accords d’Abraham, et l’usage répété de la force militaire n’ont mené qu’à une impasse sanglante. La sécurité d’Israël et l’avenir de la Palestine sont intrinsèquement liés : sans une autorité palestinienne stable et légitime, la paix restera hors de portée.
La solution de Benjamin Netanyahu d’assurer la sécurité dans la bande de Gaza ne fera que nourrir le narratif de l’armée d’occupation.
La communauté internationale est appelée à :
- soutenir sans faille un cessez-le-feu et à encourager une solution à deux États, où un Etat palestinien fort et légitime sera indispensable.
- Instaurer la gestion de Jérusalem par une autorité transitoire sous l’égide des Nations Unies, respectant l'accès aux lieux saints de tous les peuples, est également une condition sine qua non.
- Demander la libération de leaders de l’OLP comme Marwan Barghouti qui pourraient être de nouveaux interlocuteurs fiables
- Relancer un plan de paix durable sur la droite ligne des Accords d’Oslo de 1993 et du plan de paix de la ligue arabe de 2002.
Aucune guerre contre le terrorisme n’a jamais été gagnée par les armes mais par le dialogue interculturel, inter religieux et politique. Nous savons que la force ne crée pas la paix, comme l’ont démontré les pourparlers avec les FARC en Colombie qui ont débouché sur l’arrêt des pratiques d’enlèvement par la guérilla ou encore la persistance du terrorisme international malgré les interventions militaires américaines en Afghanistan et en Irak.
Les enseignements du passé doivent nous guider vers un avenir de paix et de coexistence pacifique. Aucun dôme de fer ne pourra remplacer un véritable dialogue politique, le soutien des gouvernements modérés et la détermination d'une jeunesse avide de changement sont les piliers d'une paix durable. Les extrémistes des deux camps doivent laisser la place aux modérés à travers des élections transparentes. Car la majorité des opinions publiques est foncièrement pour la paix.
La sécurité d'Israël et la souveraineté d'un État palestinien ne peuvent être dissociées ; seules une justice équitable et une résolution politique durable peuvent assurer une paix authentique.
LES ÉLECTEURS OFFICIELLEMENT CONVOQUÉS POUR LA PRÉSIDENTIELLE
Par ce décret publié au Journal officiel, le chef de l'Etat lance le compte à rebours vers l'échéance décisive du 25 février 2024
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 04/12/2023
Le président Macky Sall a officiellement convoqué les électeurs à l'élection présidentielle du 25 février 2024. C'est ce qu'indique le décret n°2023-2283 du 29 novembre 2023 portant convocation du corps électoral pour ce scrutin.
Ce décret vient ainsi lancer le décompte officiel du processus électoral qui mènera les Sénégalais aux urnes dans moins de trois mois, pour désigner leur prochain président de la République. Il acte la date butoir du scrutin du premier tour, fixée de longue date par le décret n°2023-339 du 16 février 2023.
Conformément à la loi, tous les citoyens sénégalais majeurs inscrits sur les listes électorales, qu'ils résident sur le territoire national ou à l'étranger, sont appelés à accomplir leur devoir civique le 25 février. Le décret précise que le scrutin sera ouvert de 8h à 18h dans les bureaux de vote sur l'ensemble du pays.
Des aménagements d'horaires sont toutefois prévus selon les circonscriptions, sur décision des autorités administratives locales. À l'étranger, les chefs de missions diplomatiques sont habilités à adapter le déroulement du vote.
Ce décret publié au Journal officiel active également les préparatifs logistiques et sécuritaires du double scrutin présidentiel et législatif. Il mandate les ministres de l'Intérieur, des Affaires étrangères et du Budget pour la mise en œuvre technique et financière du processus électoral.
Cette convocation formelle des électeurs par le président Sall marque donc l'ouverture officielle de la campagne électorale, dans un contexte toujours tendu entre acteurs politiques.
REIN(E) SOLIDE
Youhanidou Wane vient d'inscrire son nom dans l'histoire de la médecine sénégalaise en réalisant la première transplantation rénale. Mais qui est cette femme au parcours hors du commun, médecin militaire accomplie et mère de famille modèle ?
Bés Bi le Jour |
Malick SY et Falilou MBALLO |
Publication 04/12/2023
La première transplantation rénale effectuée au Sénégal l’a sortie de l’ombre de la grande muette. Directrice de l’hôpital militaire de Ouakam (Hmo), Colonel Youhanidou Wane, gynécologue-obstétricienne, la cinquantaine, est aussi une mère de famille exemplaire.
Ce matin là, lorsque le ministre des Forces armées foule les pieds dans l’enceinte de l’hôpital, Colonel Youhanidou Wane Dia, parmi les hauts gradés présents, s’active au devant. Allure frêle, le béret noir flanqué sur les dreadlocks, revêtue du treillis militaire orné de galons aux cinq barrettes, elle s’emploie à une visite guidée du centre «Ker Jambar Yi» flambant neuf. Au centre de la délégation, entre termes de réjouissance, marque de reconnaissance, la maitresse des lieux magnifie la portée de l’infrastructure nouvellement construite au sein de l’Hôpital militaire de Ouakam (Hmo). Puis, derrière l’allocution de Sidiki Kaba, précédé d’autres officiels, la cérémonie d’inauguration du centre se referme par son discours empreint de soulagement au nom de ses compagnons d’arme. L’établissement sanitaire se vide de ses hôtes. En même temps, la silhouette du Colonel Youhanidou disparait du feu des projecteurs. Nous sommes le 17 mars 2021. L’appel du commandement et les exigences de la noble gestion sans répit de Hmo sont passés par là.
Fille de Amadou Tidiane Wane, ancien maire de Kanel
Deux ans et huit mois plus tard, la même Dr Youhanidou Wane refait surface. L’Hôpital militaire de Ouakam (Hmo) qu’elle dirige vient de réaliser la première transplantation rénale au Sénégal. Prouesse clinique indiscutable dans un pays où près de 750 mille patients souffrent d’insuffisance rénale, la réussite d’une telle opération plus que salvatrice rime désormais avec le nom de ce médecin Colonel. Même si, humilité et reconnaissance en bandoulière, elle précise qu’elle n’a pas été de l’équipe qui a réalisé cette performance. «Je suis gynécologue, je n’ai fait qu’assister à l’opération en tant que directrice de l’hôpital », confiait-elle au 20 H de la Rts. La cinquantaine, visage affable, Youhanidou Wane, née à Saint-Louis, aurait pu suivre les traces de son papa, Amadou Tidiane Wane, et devenir ingénieur agronome. Ou bien, toujours comme ce dernier, aller à la quête des suffrages de sa communauté pour devenir maire. Mais n’empêche, l’édile d’alors de la commune de Kanel, son père, directeur général de la Sodragi aussi à l’époque, ne ménagera aucun soutien pour voir sa fille arpenter les endurantes marches du succès. «La réussite au bout de l’effort», comme se le galvanisent ses compagnons d’armes, Youhanidou Wane, trimant dans les études au lycée Van Vollenhoven, actuelle lycée Lamine Gueye, va franchir le passage de l’ultra sélectif concours Santé militaire. Pour ensuite sortir de la Fac médecine avec un diplôme de gynécologie-obstétricale.
«L’autre Colonel Gorgui Diaw»
Médecin-militaire, elle enfile sa blouse blanche, prête à servir sous le drapeau, et rejoint son poste. Imbue de valeurs de patriotisme, le professionnalisme comme arme, elle fait aussi parler dans le milieu hospitalier. «C’est la meilleure de sa génération. Elle m’a suivie pendant toutes mes grossesses et vraiment c’est un médecin très généreux. Toujours très accueillante, elle ne fait pas de distinguo entre militaires et civils. Machallah, que Dieu l’accorde une longue vie en bonne santé», raconte, dans la joie, Astou Kane, une de ses patientes. Aux yeux d’autres, le nom Youhanidou est déjà dans les annales historiques de son corps d’armée. «Ce médecin militaire nous rappelle l’autre colonel, Gorgui Diaw, qui lui aussi excellait dans ce métier de gynécologue», glorifie une dame bénéficiaire des soins de la directrice de l’hôpital militaire de Ouakam (Hmo).
Femme modèle dans son foyer
Mère d’une fille et d’un garçon, avec sous son aile une fille adoptive qu’elle considère comme ainée de ses enfants, Colonel Wane, Madame Dia pour les intimes, est aussi connue dans son cercle familial pour un sens élevé de la piété. «Au-delà du fait qu’elle fait preuve d’une conscience professionnelle aveugle, c’est aussi une femme très attachée à la religion. D’ailleurs, chaque jour, c’est de façon implacable qu’elle me réveille à l’aube en m’invitant à m’acquitter de la prière de Fadjr. Et après la séance de prière, pendant que je m’empresse de replonger dans mon sommeil, elle, ne se donne pas de temps à perdre. Elle se prépare vite et prend la route de l’hôpital. C’est son boulot qui la préoccupe», témoigne son époux, Elhadj Dia, avec un rire teinté de fierté. Intellectuelle achevée, Youhanidou Wane est aussi dans le lot des rares Sénégalais, de nos jours, à consacrer une partie de leur temps libre à la quête du savoir. Fervente passionnée de lecture livresque, les bouquins, elle en fait son dada comme d’ailleurs le plat «soupou kandjia» dont elle raffole à ses heures perdues. «C’est une passion qu’elle a certainement héritée de son défunt papa qu’elle considère aussi comme sa référence. Elle aime tellement lire, toujours collée aux ouvrages. Et cette passion on là retrouve dans leur famille», narre son mari, par ailleurs ancien Président de la Fédération sénégalaise de Judo et actuel Conseiller spécial du chef de l’Etat.
Une femme au front, en Casamance …
Soldate dans l’âme, c’est dans un épisode central du feuilleton macabre de la rébellion en Casamance que Youhanidou Wane aura à accomplir un fait d’arme. Jeune médecinmilitaire, elle et son contingent présent dans le sud du pays en 1997 tombe sur les événements de Mandina Mancagne. Dans ce sanglant face à face, l’Armée est en train de subir de lourdes pertes. Jeune officier à l’époque, Youhanidou Wane est appelé au front avec ses compagnons. «Pourtant elle était même dans liste des militaires sélectionnés pour une mission au Congo. Mais avec cette brusque tournure du conflit, elle bascule dans le front. Et si ce n’est la première, je pense que c’est l’une des premières femmes militaires à avoir vécu sur le terrain cette tragédie. Elle passera ainsi un an et demi là-bas avant de revenir à Dakar», se souvient toujours M. Dia. Parlant de son épouse, dans un portrait réalisé par la consœur Gaëlle Yomi, le mari revenait sur leur coup de foudre. «On s’est rencontré à l’hôpital Le Dantec. A l’époque, madame était en 4e année de médecine. Elle était toute petite et j’ai été étonné de savoir qu’elle était militaire. A chaque fois qu’on sortait ensemble, les gens se mettaient au garde à vous car elle était officier», se remémorait l’époux. Bref, pour M. Dia, sa Youhanidou est une… special Wane !
LE SENEGAL, UN MAUVAIS ELEVE DANS LA REGION AFRICAINE
Promotion de la médecine traditionnelle dans le système de santé
Le Sénégal n’a toujours pas affirmé sa véritable volonté de promouvoir la médecine traditionnelle. Alors que plus de 80% de tous les pays ont recours à la médecine traditionnelle, l’Institut de recherche pour le développement (Ird) et ses partenaires veulent aller plus loin pour la mise en place d’une proposition commune pour la promotion de la médecine traditionnelle en Afrique.
«Le projet de loi relatif à la médecine traditionnelle est à l’Assemblée nationale, mais il y a un problème car tout le monde n’est pas d’accord sur ce qui doit être fait». Une déclaration du ministre de la Santé et de l’action sociale, Marie Khémesse Ngom Ndiaye, lors de son passage au Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct). Au cours de son face à face avec les députés pour défendre son budget 2024, la ministre n’a pas abordé cette question. Ces actes en disent long sur l’engagement politique du Sénégal pour la promotion de la médecine traditionnelle et complémentaire (Mt/Mc). La preuve est que le Plan stratégique national de santé communautaire (2014-2018) et le Plan national de développement sanitaire et social (Pndss) du Sénégal, couvrant la décennie (2019-2028), n’intègrent pas ce volet. Sur le plan règlementaire, des lenteurs sont également notées en faveur de la médecine traditionnelle.
Dans une contribution publiée sur Club Mediapart en 2017, Dr Mohamed Lamine Ly, membre de la Coalition pour la Santé (Cosas), avait déploré que «depuis le Conseil interministériel du 13 octobre 1993, qui avait consacré la mise en place d’un comité chargé de poser les bases d’une réglementation, ce n’est que le 31 mai 2017 que le projet de loi relatif à l’exercice de la médecine traditionnelle au Sénégal» a été finalement débarqué à l’Assemblée. Durant ces dix dernières années, peu d’actes concrets sont posés en faveur de la Mt. «Ces retards dans la promotion et la valorisation de la médecine traditionnelle ont fait de notre pays le dernier de la classe dans la sous-région pour ce qui est de la mise en place d’un cadre légal d’exercice de la médecine traditionnelle», affirme Dr Ly. Dans une contribution publiée en 2018 par Dakaractu, le spécialiste en droit de la santé publique, Dr Tapsirou Bocar Ba avançait que la réglementation de la médecine traditionnelle au Sénégal se heurte à une certaine difficulté liée à la détermination de critères de sélection des médicaments traditionnels, pour en mesurer les propriétés et le dosage au moment de leur utilisation. «L’État du Sénégal doit donc se donner les moyens d’y arriver, d’autant plus que dans un domaine aussi sensible que la santé, il ne doit aucunement exister des zones de non-droit, au nom du principe de précaution et du droit à la sécurité sanitaire», soutient Dr Ba, invitant l’État à s’inspirer des pays asiatiques «qui ont quasiment tous reconnu la médecine traditionnelle comme composante de leurs systèmes de santé».
Des pays font des progrès dans la Région africaine de l’Oms Depuis l’instauration de la Journée de la médecine traditionnelle africaine en 2003, l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) a noté des progrès dans plusieurs pays sur le continent. En se référant sur le Rapport mondial 2019 de l’Oms sur la médecine traditionnelle et complémentaire, la directrice régionale pour l’Afrique, Dr Matshidiso Moeti avait déclaré dans un message à l’occasion de cette célébration, que son institution «a assisté à la mise en œuvre sur le continent des stratégies régionales pour la promotion et le renforcement du rôle de la médecine traditionnelle dans les systèmes de santé pour les périodes 2001- 2010 et 2013-2023». Elle ajoute que «plus de 40 pays de la Région africaine ont élaboré des politiques nationales sur la médecine traditionnelle en 2022, contre 8 pays seulement en 2000. 32 ont intégré la médecine traditionnelle dans leurs politiques nationales.
En outre, 39 pays ont établi des cadres réglementaires régissant l’activité des tradipraticiens, contre un seul pays en 2000». Le Mali dispose d’une politique nationale de médecine traditionnelle et d’un plan national pour intégrer la Mt dans la prestation des services de santé nationaux. Six nouveaux médicaments à base de plantes ont été développés entre 2005 et 2016. Un programme national de la médecine traditionnelle et complémentaire (Mt/Cm) existe au Sénégal depuis 1995. A la fin de 2016, il n’y avait aucun financement gouvernemental ou public pour la recherche dans ce domaine. Les médicaments essentiels sont définis par l’Oms comme ceux qui répondent aux besoins prioritaires de la population en matière de soins de santé. En 2018, le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Ghana, le Cameroun, la République démocratique du Congo et Madagascar ont répondu par l’affirmative à l’inclusion des plantes médicinales dans leur liste nationale des médicaments essentiels (Lnme).
Les chercheurs pour relever les défis En dépit de «l’Appel d’Abuja» sur le rôle de la médecine traditionnelle, de la «Déclaration de Lusaka» des chefs d’Etats et de Gouvernements faisant de la décennie 2001- 2010, celle de la médecine traditionnelle africaine, le Cadre politique et réglementaire harmonisé pour la médecine traditionnelle dans l’espace Cedeao, le Sénégal n’a pas encore cerné pleinement les défis et l’apport de la médecine traditionnelle dans le système de santé national, alors qu’il est estimé que plus de 80% de tous les pays ont recours à la médecine traditionnelle. Il ressort que plus de 40 % des formulations pharmaceutiques sont basées sur des produits naturels et des médicaments issus de la médecine traditionnelle. Conformément aux recommandations de la Journée de la médecine traditionnelle africaine, les pays sont invités à construire une base solide et «à mettre davantage en œuvre des approches de médecine traditionnelle fondées sur des données probantes pour atteindre les objectifs de développement durable liés à la santé et promouvoir la santé et le bien-être pour tous, à tout âge» des données pour la découverte et le développement de médicaments traditionnels africains.
L’Institut de recherche pour le développement (Ird) et ses partenaires ont organisé, du 18 au 20 octobre 2023 à Dakar, les premières Assises internationales des médecines traditionnelles sous le thème : «Savoirs, défis, recherches et développement des médecines traditionnelles». La déclaration «One healthafrican voice» de Dakar, signée entre l’Ird et ses collaborateurs pour la mise en place d’une proposition commune promet un avenir radieux dans la promotion de la médecine traditionnelle au Sénégal.
J’AI VÉCU 28 MOIS DE PARCOURS JUDICIAIRE POUR POUVOIR ÊTRE CANDIDAT
De la prison du Cap Manuel, Ousmane Sonko reçoit le soutien de Khalifa Sall, qui cautionne sa détermination à se battre pour participer à la prochaine présidentielle du 25 février 2024
De la prison du Cap Manuel, Ousmane Sonko reçoit le soutien de Khalifa Sall, qui cautionne sa détermination à se battre pour participer à la prochaine présidentielle du 25 février 2024.
En tournée politique à Matam, Khalifa Sall est revenu sur la situation du leader de l’ex-parti Pastef. Radié des listes électorales et séjournant à la prison du Cap Manuel et à partir duquel le maire de Ziguinchor se bat pour recouvrer ses droits et participer à la prochaine élection présidentielle de février prochain, Ousmane Sonko reçoit le soutien de Khalifa Sall qui donne son exemple.
«Comme je dis toujours, «dara bessufi» (rien n’est nouveau). Je l’ai vécu moi (2017- 2019). J’ai vécu 28 mois de parcours judiciaire pour pouvoir être candidat. Il avait fallu faire une violation de la loi pour dire que le rabat d’arrêt n’est pas suspensif pour écarter ma candidature», a rappelé Khalifa Sall.
«Et pourtant, on m’avait éliminé sous prétexte que…», poursuit l’ancien maire de Dakar. «Mon parrainage a été validé, mon dossier était valide. J’étais électeur, mon casier judiciaire était vierge et, pourtant, on m’avait éliminé, sous prétexte que le rabat d’arrêt, qui est une loi organique, n’était pas suspensif. Et six (6) mois après, ils l’ont changé», explique-t-il. «Moi, je comprends qu’il (Sonko) puisse se battre jusqu’au bout. C’est ça un homme politique. Il faut qu’il sache ce qu’il veut et qu’il aille jusqu’au bout. Maintenant, le processus est le même. On verra ce que ça va donner», admet l’ex-maire de Dakar.
Khalifa Sall et Karim Wade sont redevenus candidats à la suite de la réforme du Code électoral adoptée par les députés. Une réforme qui permet à une personne condamnée et ayant bénéficié ensuite d’une amnistie ou d’une grâce -ce qui est leur cas- de figurer sur les listes électorales.
PIED DE NEZ À L’AMBASSADEUR D’UKRAINE
Thiès jumelée à Sébastopol. Malgré les fermes mises en garde de l’ambassadeur d’Ukraine, les autorités municipales de Thiès ont approuvé le projet de coopération entre les deux cités
«Les Etats africains doivent pleinement exercer leur souveraineté en cessant d’être sous la dictée des puissances étrangères.» C’est ce qu’a soutenu Dr Babacar Diop, maire de la Ville de Thiès, qui a invité, le jeudi 30 novembre 2023, les conseillers municipaux de la Ville à «voter et adopter le projet de coopération entre la Ville de Thiès et celle de Sébastopol», une localité dans le Sud-ouest de la péninsule de la Crimée, occupée par la Russie depuis le 18 mars 2014.
D’ailleurs, dans le cadre de cette affaire, l’ambassadeur de l’Ukraine au Sénégal a transmis une correspondance au maire de la Ville de Thiès pour «le mettre en garde» et l’inviter à «ne pas signer cet accord avec les envahisseurs russes». A l’édile de la Cité du rail, il a demandé, «une fois de plus, de vous abstenir d’une démarche aussi irréfléchie et risquée de votre part, et de prendre clairement conscience que la Crimée est l’Ukraine !». Les conseillers municipaux, qui ont ignoré les «injonctions de l’ambassadeur de l’Ukraine» ont, majoritairement, voté et adopté, lors de la session ordinaire de ce jeudi 30 novembre 2023, le «projet d’accord de coopération commerciale, économique, technique, scientifique, sociale et humanitaire» entre les villes de Thiès et de Sébastopol.
Pour rappel, la visite de l’ambassadeur de la Russie, Dmitry Kourakov, à Thiès, au mois de juillet dernier, avait soulevé la colère des autorités ukrainiennes, qui avaient fustigé le «projet de partenariat entre la Ville de Thiès et celle de Sébastopol envahie par les occupants russes». Dr Babacar Diop a révélé avoir reçu, sur instruction du ministère des Affaires étrangères du Sénégal, l’ambassadeur de la Russie. «Il nous avait présenté le projet d’un accord de partenariat avec la Ville de Sébastopol. Aujourd’hui, j’ai soumis ce projet d’accord au Conseil deVille qui est souverain. Dans leur écrasante majorité, les conseillers municipaux ont voté et adopté cet accord», renseigne le maire, qui ajoute : «J’ai agi dans l’intérêt de la Ville de Thiès. Ce sera un partenariat qui va aboutir à une coopération commerciale, économique, technique, scientifique, sociale et humanitaire entre nos deux villes.»
Par Madiambal DIAGNE
LA HONTEUSE OMERTA SUR LE NOUVEAU SCANDALE SONKO
Le député Matar Diop de la Coalition Benno bokk yaakaar a affirmé, lors du vote du budget du ministère du Pétrole et des énergies, qu’Ousmane Sonko, aurait reçu des fonds de bailleurs, intéressés par une remise en cause d’accords et de contrats ...
Le député Matar Diop de la Coalition Benno bokk yaakaar (Bby) a tenu, lors du vote du budget du ministère du Pétrole et des énergies, le 25 novembre 2023, à s’adresser du haut du pupitre de l’Hémicycle, sur une question d’une grave sensibilité. Le député a évoqué devant les parlementaires le cas de turpitudes de Ousmane Sonko, chef de l’ex-parti Pastef, en détention pour différents chefs d’inculpation, notamment des appels à l’insurrection et des tentatives de troubles graves à l’ordre public. Il révélait à l’opinion et aux parlementaires que le leader de l’exPastef, parti dissous, aurait reçu des fonds de bailleurs, qui étaient principalement intéressés par une remise en cause d’accords et de contrats sur l’exploitation du pétrole et du gaz découverts au large du Sénégal.
L’honorable député dira que c’est contre une promesse de renégociation de contrats pétro-gaziers que des sommes conséquentes auraient été versées à l’opposant sénégalais. Le député, sûr des informations en sa possession, ira jusqu’à balancer à qui voudrait l’entendre l’existence d’une correspondance, signée de la propre main de Ousmane Sonko, adressée au Président Macky Sall, et demandant assistance et protection pour sa famille qui subirait des menaces et risquerait des représailles.
On n’a pas besoin d’aller fouiller loin pour savoir qu’une des motivations des deux exfiltrations de Ousmane Sonko par les services de sécurité, lors de son procès contre Mame Mbaye Niang sur la corniche Ouest de Dakar, et pendant son «Nemekou Tour» à Koungheul, était le souci de le protéger suite à des alertes sur d’éventuels règlements de comptes par des bailleurs mécontents avec qui il aurait des bisbilles.
Ces bailleurs élèvent la voix et frappent à toutes les portes du leader de l’ex-parti Pastef qui, en plus de ses démêlés judiciaires, se trouve dos au mur face à des «créanciers» peu commodes. Un ballet d’audiences et de prises de contact avec le président de la République, Macky Sall, lors de son actuel séjour à Dubaï dans le cadre de la Cop28, a consisté pour des opérateurs de certains milieux d’affaires qui sont venus se confesser à lui sur des ressources qu’ils avaient distribuées au Sénégal pour la poursuite de différents agendas. Un voile a donc pu être levé sur l’étendue des sommes, les modes d’opération, les canaux de transmission et les facilitateurs de telles opérations qui visaient à terme, à nuire gravement à la paix civile. En reliant tous les points, les autorités sénégalaises commencent à voir plus clair sur une grande conspiration qui n’allait épargner personne, si elle avait pu par malheur, arriver au bout. Le péché de Ousmane Sonko, de prendre de l’argent qu’il ne faudrait pas prendre, lui colle à la peau.
C’est ainsi qu’il avait osé signer un accord financier pour percevoir plus de 12 milliards de francs Cfa en cas de l’issue heureuse d’un dossier de règlement du sulfureux dossier du Tf 1441/R opposant l’Etat du Sénégal à un groupe d’héritiers. Il a eu le culot ou l’outrecuidance de se prévaloir de son mandat de député et d’utiliser le cadre de son parti politique pour porter un combat dont il escomptait de substantiels intérêts pécuniaires personnels. Et il continuait de plus belle à réclamer des sommes à tort et à travers à ses militants et sympathisants.
La déclaration du député Matar Diop vaut son pesant d’or, car elle soulève des lièvres qu’il faudrait pourchasser. Au lieu de lui sauter dessus à bras raccourcis, on tente de lui opposer l’indifférence. Pourtant, tout s’offre à l’ouverture d’une enquête pour révéler, au grand jour, toutes les connexions troubles et desseins sombres qui ont pu s’élaborer pour spolier le Sénégal de ses hydrocarbures et les servir à des opérateurs tapis dans l’ombre.
Le ministre Antoine Diome s’était fait conspuer pour avoir indexé, lors des événements de mars 2021, l’action de forces occultes. Le temps et les faits donnent raison à Antoine Diome sur l’ampleur de l’agenda insurrectionnel qui visait à déstabiliser le Sénégal et la dangerosité des acteurs qui sont impliqués dans toute cette histoire.
Les chantres de la transparence ont de quoi s’indigner
La déclaration de l’honorable député Matar Diop a été accueillie par une certaine indifférence et un désintérêt, tant par la Société civile que l’opposition politique, qui ont fait du débat sur la transparence dans la gestion des hydrocarbures leur cheval de bataille. Si l’on se rappelle bien, toutes les questions concernant les ressources des sols et sous-sols sénégalais ont toujours déchaîné les passions pour en faire des motifs de démission obligée de responsables, et être le motif suprême pour les jeter à la vindicte populaire. Aliou Sall a été accusé de tous les péchés suite à un reportage de la Bbc sur les hydrocarbures au Sénégal. La clameur publique le poussera à une démission de la Direction générale de la Caisse des dépôts et consignations (Cdc) et une atteinte grave sera portée à son honneur. Il répondra à toutes les convocations dans le cadre des enquêtes qui le concernaient et finira par être blanchi de toute accusation de collusion, de prise illégale d’intérêts ou de corruption dans l’attribution de permis en hydrocarbures à Frank Timis. Les voix les plus audibles qui réclamaient à l’unisson «Sunu 400 mille», ne veulent rien entendre quand une accusation aussi grave est portée à l’encontre de Ousmane Sonko. Le poisson est-il tellement gros qu’on chercherait à le noyer coute que coûte ? Au-delà de l’assurance dont le député Matar Diop a fait montre et comme s’il semblait défier le parterre de députés de l’ex-parti Pastef, le silence de ces derniers laisse encore pantois.
L’arrogance, la virulence et le sens polémiste de ces députés sont connus, mais le fait que personne parmi eux n’ose répliquer à Matar Diop, nous laisse encore sans voix. Plus grave, aucune structure ou sensibilité ou même les habituels hérauts de ce parti dissous ne brisent encore cet assourdissant silence. On dirait que la consigne de faire le dos rond leur a été donnée. Ils doivent être dans leurs petits souliers ceux qui traitaient dans des marches et des interventions sur les plateaux de radio et de télévision, Aliou Sall, le frère du Président Macky Sall, de «voleur» !
Des personnalités de la Société civile comme Birahim Seck (Forum civil), Seydi Gassama (Amnesty international), Alioune Tine (Afrika Jom Center) ainsi que les dirigeants de «Y’en a marre» de «Nio Lank» ou du F24, entre autres activistes et fondateurs de «Sam Sunu Momel», sont bien en droit, avec toutes leurs exigences pour une gestion transparente et responsable des ressources naturelles, d’exiger une enquête claire et exhaustive pour situer les responsabilités et mettre la lumière sur une situation d’une extrême gravité. Un parti politique et son premier responsable ont eu à bénéficier de financements extérieurs de la part de lobbies afin de créer du chaos, avec l’unique objectif de renégocier des contrats sur nos ressources naturelles. N’est-ce pas qu’ils étaient toujours prompts à exiger par exemple l’auto-saisine du procureur de la République pour ouvrir des enquêtes tous azimuts sur la moindre des accusations portées contre toute personnalité du pouvoir ? Daignaientils le prendre au sérieux quand le ministre de l’Intérieur Antoine Diome mettait en garde contre les financements occultes et les appels et autres initiatives de levées de fonds par les dirigeants politiques de l’ex-parti Pastef ?
Nombre de politiciens se sont aussi faits des défenseurs inlassables d’une probité dans la gestion des hydrocarbures et des ressources naturelles. Ce ne serait pas trop leur demander que leurs voix se fassent entendre sur les collusions et les financements suspectés. Si leur souhait est de nous diriger dans la transparence, une reddition des comptes et une préservation des ressources publiques, il n’y a pas une meilleure occasion qui se prête à eux.
Néanmoins, nous ne serons pas trop surpris par leur mutisme, vu qu’ils nous y ont habitués chaque fois que des révélations mettent en cause leur «champion». Ce ne serait pas la première fois. On se rappelle que l’hebdomadaire français Le Canard Enchaîné, dans sa publication du 7 juin dernier, avait assuré que Ousmane Sonko bénéficiait des faveurs des Frères musulmans. L’article en question, citant un diplomate marocain en poste à Dakar, affirmait que «l’argent du Qatar inonde le Sénégal pour convaincre les mourides de soutenir Ousmane Sonko». L’information, relayée par le journal Le Quotidien quelques jours après, avait fait pschiit. Aucun de nos directeurs de conscience de la Société civile, aucun parti politique, ni même aucun autre média, n’avait osé la relayer ni demander à tous les organes de contrôle d’investiguer dessus, ou à tout le moins, exigé des explications de la part du leader de l’ex parti-Pastef.
Mais au vu de l’évolution des choses, garder le silence ne fera pas disparaître le scandale. Déjà, la première leçon de l’histoire est qu’aujourd’hui, Ousmane Sonko semble être plus en sécurité en prison qu’à son domicile.