Le phénomène de la migration irrégulière s’est accentuée ces derniers temps avec l’arrivée massive des migrants en Europe. Pape Mahawa Diouf, Directeur de l’Agence Sénégalaise de Promotion Touristique (ASPT) et membre de la cellule de communication de Benno Bokk Yaakar invité du Jury du Dimanche a été interpellé sur ce qui n’a pas marché dans la gestion des questions liées à ce fléau. « La réponse la plus spontanée, c’est tout de suite de dire que c’est une suite d’échecs des politiques de jeunesse et d’emploi. On peut l’entendre. Mais si on pousse les choses un peu plus loin et qu’on regarde bien les profils de ceux qui sont des candidats à l’immigration, ça appelle à une forme de complexification, si le mot existe en tout cas, une analyse un peu plus complexe du phénomène. Lorsque des politiques de migration, des professionnels de la fonction publique, des enseignants, lorsqu’il y a des gens qui ont une activité florissante, choisissent de prendre un certain montant quand même pour l’engager dans un voyage vers d’autres horizons, il faut peut-être pousser la réflexion plus loin sur d’abord la projection, sur l’idéal de vie, sur l’envie d’ailleurs et surtout sur le fait qu’il y a quand même du point de vue global, une forme d’attirance sur le bureau », affirme-t-il sur les ondes de la 90.3 Iradio.
Aux membres de l’opposition qui soutiennent que des personnes quittent le pays par peur de représailles, il leur répond : « non, je ne pense pas que le Sénégal soit un pays dangereux du point de vue des libertés, au point que les gens quittent le pays. Mais d’abord, si quelqu’un quitte son pays pour aller ailleurs, c’est que chez lui, il n’est pas satisfait. Ça, c’est une évidence. Maintenant, ce qu’on cherche à comprendre, c’est est-ce que c’est simplement des questions liées à l’emploi ou pas ? Pour répondre à cette interrogation, je dirais que nous ne sommes en tout cas pas dans le plein d’emplois. Ça c’est évident. Et c’est bien pour ça qu’on a mis en place une politique visant à une multiplication des infrastructures, visant à changer les filières pour professionnaliser les filières de formation, pour régler la question de l’employabilité, visant à faire des réformes pour attirer davantage d’investissements et aussi de pousser un cap vers l’industrialisation. Mais tout ça, vous le faites en ne prévoyant pas effectivement la Covid-19 qui peut survenir, la guerre en Ukraine qui peut créer des obstacles ».
WASHINGTON PROMET 12 MILLIONS DE DOLLARS AU FONDS VERT POUR LE CLIMAT
La vice-présidente des Etats-Unis, Kamala Harris, a annoncé samedi un don de 12 millions de dollars, soit plus de sept milliards de francs CFA en faveur du Fonds vert pour le climat, en vue d’aider les pays en développement.
Dubaï, 3 déc (APS) – La vice-présidente des Etats-Unis, Kamala Harris, a annoncé samedi un don de 12 millions de dollars, soit plus de sept milliards de francs CFA en faveur du Fonds vert pour le climat, en vue d’aider les pays en développement.
‘’Je suis fière de vous annoncer une nouvelle promesse de don à hauteur de 12 millions de dollars en faveur du Fonds vert pour le climat, pour aider les pays en développement à investir dans l’énergie propre et sur des solutions basées sur la nature’’, a-t-elle dit.
Elle s’exprimait lors à l’occasion du Panel de haut niveau des chefs d’Etat et de gouvernement de la 28e Conférence des Nations unies sur le climat.
‘’Aujourd’hui, a-t-elle dit, nous démontrons nos initiatives grâce à ces actions, nous démontrons comment le monde doit répondre à ses besoins et mener ses actions.’’ Elle a souligné que ‘’c’est un moment crucial et qu’ensemble nous pouvons agir contre le réchauffement climatique’’.
‘’Notre inaction au pire aura une incidence sur des milliards de personnes dans les décennies à venir’’, a-t-elle prévenu.
Kamala Harris a souligné que son pays était ‘’le chef de file’’ dans les efforts visant à élargir le financement climatique. »Cette année, a-t-elle indiqué, nous avons accru notre contribution de près de 9 milliards de dollars. Ce qui nous remet sur les rails pour atteindre les ambitions de notre président Joe Biden, qui sont d’atteindre les 11 milliards de dollars d’ici 2030’’, a-t-elle vanté.
Elle a affirmé que les Etats-Unis, une fois de plus, seront le leader mondial dans la lutte contre les changements climatiques.
Le Fonds vert pour le climat est un mécanisme financier de l’Organisation des Nations unies, rattaché à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.
COLLÉ SOW ARDO CÉLÉBRÉE PAR UNE TRENTAINE DE CRÉATEURS AFRICAINS
Une trentaine de stylistes et de grands noms de la mode africaine ont participé, samedi, à Dakar, au défilé international célébrant les 40 ans de la marque Collé Sow Ardo.
Dakar, 3 déc (APS) – Une trentaine de stylistes et de grands noms de la mode africaine ont participé, samedi, à Dakar, au défilé international célébrant les 40 ans de la marque Collé Sow Ardo, à la grande satisfaction notamment du styliste nigérien Alphadi, pour qui c’est ‘’un mélange panafricain’’ venu rendre hommage à la « Reine du pagne tissé ».
Surnommé ‘’Le prince du désert’’, Alphadi a aussi rendu hommage à l’Afrique, du nord au sud, de l’est à l’ouest, en présentant dans sa collection de jellabas sur lesquels on retrouve du « koko dunda », le pagne traditionnel de Bobo-Dioulasso (Burkina Faso), du batik ou encore du bogolan malien, un hommage à l’Afrique, au roi du Maroc, à son pays, le Niger, et à son peuple qui a connu, dit-il, un coup d’Etat.
‘’Je rends hommage à l’esprit créatif de Collé. Je suis d’origine berbère, arabe, sonrai et même wolof, un mélange extraordinaire qui mêle l’Afrique et l’Amour’’, a lancé le fondateur du Festival international de la mode africaine.
‘’Je suis très content d’être là aujourd’hui, c’est une manière de montrer que ce que vous faites ici au Sénégal a de la valeur, la paix. Je suis ambassadeur de la paix pour l’Unesco. Quand on est ensemble, on ne se fait pas de mal’’, a poursuivi Alphadi.
Le doyen Pathé’O de la Côte d’Ivoire propose des vestes ou des chemises africaines pour hommes en batik patchwork ou des « koko dunda » très légers pour les femmes.
Le textile de la Guinée, composé de ‘’lépi » ou »forêt sacré’’, a servi de base de travail à Talibé Ba, pour exhiber son savoir-faire.
Gilles Touré de la Côte d’Ivoire, fidèle à sa collection « Fleur », déjà présentée à « Sira vision », rend hommage à Collé Sow Ardo. ‘’J’ai l’habitude de venir à Dakar pour Collé. Cette fois-ci, c’est exceptionnel parce que ce sont ses 40 ans de mode. Elle a réuni tout le monde autour d’elle et on est venus avec beaucoup de plaisir’’, indique Gilles Touré.
Binta Ba du Gabon, Dou Traoré du Mali et Pépitta D du Bénin, entre autres, ont ébloui le public, venu nombreux pour découvrir les créations de ces stylistes confirmés.
Les créateurs sénégalais, plus d’une dizaine avec des noms familiers comme Louise Turpin qui a mis en avant les cars rapides sur ses robes confectionnées à la main, Thiané Diagne ‘’Jour J’’, Mame Faguèye Ba « la costumière », ou encore Lamine Diassé, spécialiste des tailleurs hommes, Al Guèye, ou encore l’animatrice et styliste Eva Traoré ont tenu à faire partie de ‘’cette fête placée sous le signe de la transmission des connaissances dans le domaine de la mode ’’.
CAMPUS DÉSERTÉ, DÉMOCRATIE EN SURSIS
Premier lieu de contestation de l'opposition, l'UCAD a été fermée il y a plus de six mois suite aux manifestations contre Ousmane Sonko. Avec 93 000 étudiants toujours sans cours, la plus grande université du pays symbolise l'impasse d'une crise profonde
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 03/12/2023
Plus de six mois après sa fermeture administrative, l'université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) demeure dans l'impasse. Comme le révèle Jeune Afrique dans un article paru ce samedi 2 décembre 2023, la plus grande université du Sénégal peine à sortir de la crise politique qui l'a plongée dans l'inactivité depuis juin dernier.
Située en plein cœur de la capitale sénégalaise, l'UCAD joue historiquement un rôle majeur sur la scène politique et sociale du pays. Depuis sa création dans les années 1960, elle est le théâtre récurrent de manifestations étudiantes et de contestation de l'opposition. Selon le média panafricain, c'est notamment vrai durant la présidence d'Abdoulaye Wade (2000-2012), lorsque le campus universitaire était devenu un bastion de la dissidence.
Mais c'est en juin 2023 que la situation a atteint son paroxysme. À l'origine, la condamnation à deux ans de prison de l'opposant Ousmane Sonko pour "corruption de mineures". Une décision de justice qui a immédiatement déclenché d'intenses manifestations à travers le pays. Sur son campus, l'UCAD a alors vu déferler la colère des étudiants, conduisant à de graves affrontements avec les forces de l'ordre.
Face aux débordements, les autorités ont décrété dans l'urgence la fermeture de l'université.Plus de six mois après, rien ne semble avoir évolué, comme le souligne Jeune Afrique. Avec 93 000 étudiants toujours privés de cours, l'UCAD demeure le symbole d'une crise politique profonde, à quelques mois des échéances électorales de février 2024. Et sur son campus déserté, désormais silencieux, c'est tout le Sénégal qui semble suspendu à son avenir incertain.
LA RENAISSANCE RÊVÉE DE PONTY
Berceau de l'élite africaine moderne, l'école coloniale William-Ponty garde une place à part dans l'histoire du Sénégal et de la sous-région. Si ses murs s'effritent, la volonté de ses vétérans perdure pour qu'elle renaisse de ses cendres
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 03/12/2023
À Sébikotane, à une quarantaine de kilomètres de Dakar, se dressent les ruines de ce qui fut autrefois l'école William-Ponty, "fabrique à élites" de l'Afrique occidentale française (AOF) au début du XXe siècle. Créée en 1903 par la France coloniale, cette école a formé des générations de cadres africains qui ont ensuite pris les rênes des pays nouvellement indépendants. Aujourd'hui, les anciens élèves rêvent de réhabiliter ce site historique, comme l'a rapporté RFI le 28 novembre 2023.
Devant le grand amphithéâtre en ruines, Mamadou Kandji, ancien doyen de la faculté de lettres de l'université Cheikh-Anta-Diop, se remémore avec émotion ses années d'études dans les années 1960 : "Ce bâtiment date de 1938. Il y avait une salle de conférences en haut, un laboratoire de recherche en bas", décrit-il. Selon l'historien Gana Fall, l'école formait alors des "cadres moyens" pour servir l'administration coloniale française.
Mais elle a aussi vu éclore des figures majeures de l'indépendance africaine telles que Modibo Keïta, Abdoulaye Wade ou Hamani Diori. On parle d'un "esprit de Ponty" ayant uni ces jeunes élites. Pour Mamadou Kandji, "le bâtiment détruit a une histoire" et représente "la camaraderie" forgée sur ses bancs.
Aujourd'hui, le site est délaissé, entre bâtiments détruits ou transformés. Créée en 1991, l'amicale des anciens milite pour sa réhabilitation. Un projet avait failli se concrétiser sous Abdoulaye Wade mais a échoué. Les anciens rêvent désormais d'un "musée" et de "locaux d'éducation", confie Issakha Gueye. Le ministre de la Culture leur a promis de plancher sur le sujet. Autant de promesses qui résonnent avec nostalgie pour ceux qui furent les pionniers de l'élite africaine moderne.
CAPITALISER LES ASSISES POUR RECONQUÉRIR LA DÉMOCRATIE
À quelques mois du scrutin présidentiel, des acteurs politiques et universitaires plaident pour l'application des recommandations issues des Assises nationales, jugeant le modèle démocratique sénégalais "non adapté" et source de rupture du consensus
Des panélistes, dont le sociologue Moussa Mbaye, l’ancien Premier ministre Mamadou Lamine Loum et le professeur Penda Mbow, ont invité, samedi, à Dakar, les candidats déclarés à la présidentielle du 25 février prochain à mettre en œuvre les conclusions des Assises nationales afin de ‘’ramener’’ le consensus dans l’espace politique.
‘’Aujourd’hui, avec tous les pouvoirs concentrés entre les mains du chef de l’Etat, il est impératif d’appliquer les conclusions des Assises nationales afin de retrouver le consensus qui est perdu depuis un moment’’, a souligné le Professeur Penda Mbow.
‘’Nous devons réactualiser les conclusions des Assises nationales, car le consensus sur les règles du jeu est fondamental dans une démocratie’’, a-t-elle précisé.
Le thème du panel est ‘’repositionnement des conclusions des assises nationales et des recommandations de la commission nationale de réforme des institutions (CNRI) dans les objectifs et enjeux de la présidentielle de 2024’’.
Selon Penda Mbow, ‘’l’application des conclusions des assises nationales est un moyen efficace pour le Sénégal de conquérir sa souveraineté’’.
Elle ajoute que ‘’le modèle démocratique du Sénégal n’est plus adapté face aux nouvelles exigences’’ et ‘’bute à nos réalités’’.
‘’On note une rupture du consensus depuis le référendum de 2016’’
‘’Face à la déliquescence progressive du tissu social et la tendance à la dégénérescence globale de la société, il y a l’urgence d’aller vers un consensus’’, a déclaré le sociologue Moussa Mbaye.
Selon M. Mbaye, ‘’les assises nationales ont deux principes directeurs. C’est d’abord privilégier un dialogue sans préjugé. Ensuite, faire du consensus le seul mode de prise de décision’’.
‘’ Nous appelons les acteurs politiques et surtout les différents candidats à la prochaine élection présidentielle à capitaliser les résultats issus des assises nationales et les recommandations de la CNRI’’, a-t-il souligné.
L’ancien premier ministre Mamadou Lamine Loum estime qu’’’il y a une rupture de consensus depuis 2016 entre les acteurs politiques’’.
‘’Cette rupture est matérialisée par certains faits tels que l’introduction non consensuelle du parrainage, la suppression du poste de premier ministre sans discussion en 2019’’, a-t-il affirmé.
Selon lui, de la ‘’violence symbolique’’, les acteurs sont passés à ‘’l’utilisation de la force’’ avec la disparition des débats d’idées.
Des candidats à la candidature pour l’élection présidentielle de 2024 dont Aminata Touré (Mimi2024), Cheikh Tidiane Dièye (leader de la Plateforme Avenir Senegaal Bi Nu Begg), Cheikh Bamba Dièye (Front pour la solidarité et la démocratie Bennoo Jubël- FSD-BJ) ont pris part à la rencontre.
Ils se sont ‘’engagés’’ à mettre en pratique les conclusions des assises nationales et de la CNRI une fois qu’ils seront élus.
‘’Ayant participé aux travaux des assises nationales notamment de la commission 5, je m’engage à appliquer les recommandations des assises nationales et de la CNRI’’, a promis Cheikh Tidiane Dièye, candidat à la candidature à l’élection présidentielle du 25 Février prochain.
LA MÉMOIRE MASSACRÉE
Près de 80 ans après les faits, le massacre des tirailleurs sénégalais de Thiaroye demeure enveloppé de mystère. Si des recherches historiques ont été menées, la quête de vérité bute sur le manque de volonté des États sénégalais et français
Près de 79 ans après les faits, le massacre des tirailleurs de Thiaroye 44 suscite toujours des débats concernant le nombre exact des victimes et leur lieu de sépulture. Même si en 2014, la France a mis à la disposition du Sénégal des archives numériques, la quête de mémoire et de travail historique pèche grandement dans notre pays pour offrir une dignité aux tirailleurs tombés sous les balles de leurs frères d’armes français.
C’est une plaie béante encore vive dans le cœur de chaque Africain. Le massacre des tirailleurs sénégalais, dans le camp de Thiaroye, le 1er décembre 1944, demeure l’une des énigmes de l’historiographie africaine, 79 ans après les faits.
En novembre 1944, la France, qui était en train d’être libérée par les alliés de l’occupation nazie, découvre peu à peu l’étendue des dégâts de l’occupation allemande. L’armée française décide de rapatrier 1 300 tirailleurs sénégalais, dont la plupart étaient internés dans les camps de guerre allemands. Ces derniers réclament le paiement de leurs soldes de captivité ainsi que diverses primes qui ne leur ont pas été versées.
Ces tirailleurs en provenance des centres de regroupement basés à Rennes, La Flèche et Versailles embarquent depuis le port de Morlaix. Quelques incidents éclatent avant l’embarquement. Selon l’historienne Armelle Mabon, plus de 300 Sénégalais refusent d'embarquer tant que leur situation n’est pas réglée. Mais après des heures de discussions avec des officiers français, le gros du contingent africain décide d’embarquer pour Dakar où il leur est promis le paiement de leurs émoluments.
Ils sont donc rapatriés et placés dans le camp militaire de Thiaroye, dans la banlieue de Dakar.
Pour rappel, on appelle sous le nom générique de tirailleurs sénégalais l’ensemble des troupes coloniales de l’AOF et de l’AEF [Dahomey (actuel Bénin), Soudan français (Mali), Côte d'Ivoire, Oubangui-Chari (actuels Tchad et Centrafrique), Niger, Gabon et Togo].
Chronologie du massacre, imbroglio sur le bilan des victimes
Une fois arrivés à leur camp de base de Thiaroye, les tirailleurs sont loin d’être satisfaits de leur internement dans des baraquements. Entre protestations et récriminations, les tirailleurs apparaissent comme dangereux pour le pouvoir colonial français fortement affaibli par la défaite de juin 1940 et sa collaboration avec le régime de Vichy. Les autorités coloniales craignent que ces soldats aguerris et endurcis par la Deuxième Guerre mondiale puissent véhiculer des idées de ‘’résistance’’ ou de ‘’contestation’’ envers l’autorité coloniale. D’autant que beaucoup d'entre eux avaient fraternisé avec leurs frères d’armes de Métropole et que l’asservissement colonial devenait de plus en plus insupportable à leurs yeux.
Ainsi, des divergences éclatent rapidement sur le paiement de leurs soldes. La tension monte entre les tirailleurs et les officiers supérieurs du camp. Des coups de feu éclatent dans le camp à l’aube du 1er décembre 2023. L’armée française évoque rapidement une mutinerie et décide de noyer dans le sang le mouvement d’humeur des tirailleurs.
Une vraie querelle entre officiers français et soldats africains ou une simple mise en scène visant à neutraliser cette force ? Des blindés encerclent le baraquement des tirailleurs avant d’ouvrir le feu. Les suites de cette révolte demeurent l’un des aspects du massacre les moins connus. Le nombre de victimes du côté des tirailleurs et des soldats français demeure encore inconnu. L’emplacement des charniers où sont enterrés les corps des tirailleurs reste encore inconnu.
À l’époque, le pouvoir colonial parle de l’affaire de Thiaroye comme d’une rébellion lourdement armée et d’une prise d’otages ayant occasionné un bilan de 35 morts et 35 blessés. François Hollande, lors de son déplacement à Thiaroye, a prétendu que l'endroit de leur sépulture demeurait mystérieux, avant d’annoncer au moins 70 morts. De son côté, feu le professeur Mbaye Guèye parle de 191 tirailleurs tués, en comparant le nombre de tirailleurs affectés après le massacre par rapport aux prévisions.
Le jeu trouble de l’État sénégalais dans le processus de mémoire et de recherche historique
L’ampleur des massacres sera cachée par l’armée française et il faudra attendre après les indépendances pour que les rescapés du massacre et leurs familles fassent connaître au grand public cette histoire.
En outre, le film de Sembène Ousmane, ‘’Camp de Thiaroye 44’’, couronné à la Mostra de Venise en 1988, mais interdit en France pendant près de dix ans, participe à ce travail de mémoire et d’appropriation de cette histoire sombre de la colonisation.
Depuis cette date, un énorme travail de recherche de la part d’historiens français et africains est effectué, pour faire la lumière sur cet évènement. En 2012, le président François Hollande est devenu le premier chef d’État français à visiter le petit cimetière militaire de Thiaroye. "Une répression sanglante", avait-il affirmé au sujet des tirailleurs tombés sur ce sol, le 1er décembre 1944, sous les balles de leurs frères d’armes français.
Néanmoins, ce travail de restitution de la mémoire historique peine à se mettre en œuvre. Pourtant, une commission d’historiens avait même été nommée pour faire enfin la lumière sur ce crime sur la base d’une copie des archives liées à l’évènement remise par François Hollande en 2014. Mais près d’une dizaine d’années plus tard, on est toujours au point mort.
Pour Me Bara Diokhané, avocat à la Cour, ce travail est fortement perturbé par le manque de volonté des États sénégalais et français de faire éclater la vérité sur ces évènements de Thiaroye. ‘’Les deux pays avaient mis en place le Comité pour la valorisation des archives de Thiaroye 44 Covart 44, sous la direction de feu Iba Der Thiam secondé par le professeur Souleymane Mbaye. On était censé travailler à partir des copies d’archives numériques délivrées par la France, à l’occasion d’un colloque en 2018. Mais au dernier moment, on nous apprend que le Covart ne dispose pas des archives”, déclare d’entrée la robe noire.
Il ajoute : “Apparemment, l’État du Sénégal n’a pas pris le soin de mettre à leur disposition ces éléments capitaux. On a finalement dû se résoudre à un précolloque de deux jours avec des spécialistes comme Armelle Mabon et le Dr Dialo Diop. D'autant plus que le décès du Pr. Iba Der Thiam et l’absence de volonté de l’État ont sonné le glas de cette quête vers la vérité’’, déclare-t-il.
De ce fait, la question de la fosse commune est enterrée ; les tirailleurs demeurent toujours en suspens. Un crime sans image tombé dans l’oubli. D’ailleurs, le massacre de Thiaroye 44 a été le premier d’une longue série d’atrocités commises par l’armée française, à l’issue de la Deuxième Guerre mondiale : Sétif en Algérie, Madagascar, Côte d’Ivoire, Cameroun... Des massacres pour lesquels la France n’a pas encore émis d’excuses officielles envers les pays africains.
LES IDÉES REÇUES SUR LE VIH TOUJOURS BIEN ANCRÉES, MÊME CHEZ LES JEUNES
À l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, l'association Sidaction tire la sonnette d'alarme: malgré les progrès scientifiques, les fausses croyances sur le virus font rage, notamment au sein des nouvelles générations
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 03/12/2023
À l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, célébrée le 1er décembre, l'association Sidaction dénonce le persistence de nombreuses idées reçues sur le virus du sida alors même que la science offre désormais les moyens de mettre fin à l'épidémie d'ici à 2030. Comme le révèle un sondage IFOP commandé par Sidaction et dévoilé le 29 novembre, "les préjugés sur le VIH sont tenaces et banalisent le risque de contamination, particulièrement chez les jeunes", rapporte RFI.
Si 79% des 15-24 ans sondés estiment être bien informés sur le virus, une part non négligeable persiste à croire aux idées reçues. Ainsi, 25% pensent qu'il est possible d'être infecté en buvant dans le même verre qu'une personne séropositive. De même, 55% jugent l'épidémie "désormais contenue" alors que "1,2 million de nouvelles infections sont estimées en 2022", relève Lucie Etienne, chercheuse CNRS au CIRI. Autre exemple, plus d'un jeune sur trois croit à l'existence d'un vaccin préventif.
"Ce qui nous surprend le plus, c'est qu'il y a une augmentation des gens qui croient à tout ça par rapport aux années précédentes, alors même que le sentiment d'information n'a jamais été aussi important depuis 2009", analyse Florence Thune, directrice de Sidaction, citée par RFI. Pour elle, "les jeunes manquent cruellement d'informations, pas seulement sur le VIH mais sur la sexualité". Un constat partagé par Lucie Etienne, qui affirme être "impressionnée par la désinformation sur le VIH dans les parcours scientifiques".
Ces croyances erronées non seulement favorisent les comportements à risques mais nourrissent également les stigmatisations à l'égard des personnes vivant avec le VIH. Comme le rappelle Florence Thune, "le jour où l'épidémie sera éliminée et qu'il n'y aura plus de discrimination, c'est le jour où je pourrai finalement dire que je suis séronégative. Je pense que je ne connaîtrai pas ça de mon vivant", regrette celle qui a découvert sa séropositivité à 30 ans.
Face à ces difficultés, l'association Sidaction déplore le "manque d'actions des pouvoirs publics" en matière de prévention. Elle appelle notamment à "refaire des campagnes d'information à l'échelle nationale" pour mieux sensibiliser la population, jeune et moins jeune. Car en 2023, "on se dit qu’il faudrait refaire" le baiser échangé en 1994 entre une femme séropositive et Clémentine Célarié pour lutter contre la sérophobie ambiante, conclut Florence Thune auprès de RFI.
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YOUSSOU NDOUR JETTE L'ÉPONGE POUR 2024
C'était l'un des candidats les plus attendus de ce scrutin. Mais dans une déclaration surprise accordée à TFM, Youssou Ndour annonce renoncer à sa candidature à la présidentielle, mettant fin aux spéculations sur sa possible participation
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 03/12/2023
C'est une décision inattendue à quelques jours seulement de la clôture des dépôts de candidature. Dans une déclaration exclusive accordée à la chaîne TFM qu'il dirige, la star planétaire Youssou Ndour a annoncé ce jour retirer sa candidature à l'élection présidentielle du 25 février 2024.
"Après mûre réflexion, j'ai décidé de ne pas me présenter à ce scrutin", a confié le "roi du mbalax" aux nombreux téléspectateurs, justifiant sa décision par la nécessité de "mettre en avant les intérêts du Sénégal". Une annonce surprise qui vient mettre un terme définitif aux spéculations sur une éventuelle candidature de l'icône de la musique sénégalaise.
Ce retrait n'est cependant pas un adieu à la politique pour le chanteur, dont la candidature avait déjà été invalidée en 2012 faute de parrainages suffisants. "Tout le monde ne peut pas être président, comme tout le monde ne peut pas être candidat", a-t-il philosophé, indiquant vouloir désormais "massifier" son mouvement Fekké maci Bolé en vue des "prochaines élections législatives".
Interrogé sur une possible réorientation de son soutien vers un autre candidat, Youssou Ndour a déclaré ne soutenir "pour le moment personne". "On va écouter tous les programmes et étudier toutes les alliances proposées", a-t-il précisé, assurant que sa décision finale se fera dans "la préservation des intérêts exclusifs des Sénégalais".
CHÈQUE ET MAATEY !
Guy a dit «Sonko day bokk !». Macky a décidé que «dou bokk !». Sans le dire. Sonko daal… Quelqu’un qui n’a pas ses fiches peut croire, naïvement, qu’on peut cautionner sa… caution !
Guy a dit «Sonko day bokk !». Macky a décidé que «dou bokk !». Sans le dire. Sonko daal… Quelqu’un qui n’a pas ses fiches peut croire, naïvement, qu’on peut cautionner sa… caution ! C’est vrai que sur ce coup-là, le gosse a marqué un poing. Puisque la caisse avait cédé. Sans prendre la précaution d’aviser celui qui a la télécommande. Makhallah ! Cette caisse aussi ne fait qu’encaisser ! Et là c’était un chèque sans prévision. Sauf que Ayib dit n’avoir pas reçu le chèque retourné. Dans ce jeu de chèque, c’est chèque et maatey pour le pouvoir.