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23 février 2025
DÉCHETS ÉLECTRONIQUES À COLOBANE, LES RÉPARATEURS CONSCIENTS DES RISQUES ENVIRONNEMENTAUX
Le traitement de manière inadéquate des déchets électroniques peut constituer un danger énorme pour l’environnement et la santé humaine, surtout chez les enfants et les femmes enceintes.
Le traitement de manière inadéquate des déchets électroniques peut constituer un danger énorme pour l’environnement et la santé humaine, surtout chez les enfants et les femmes enceintes, selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) intitulé «Les enfants et les décharges de déchets électroniques», publié en 2021. Certains réparateurs de matériels électroniques tentent de limiter les dégâts environnementaux et sanitaires. A Colobane, les réparateurs de téléphones, d’ordinateurs et autres commencent à être conscients des enjeux des déchets électroniques. Reportage.
Connu pour son ambiance, le marché Colobane n’a pas dérogé à la règle en ce lundi soir du 27 novembre 2023. Toutes les artères sont remplies de vendeurs, de clients et de passants. Les sons émis par les haut-parleurs des vendeurs se mêlent aux marchandages et aux klaxons stridents des voitures qui passent. Qui roulent à pas de caméléon dans ces embouteillages. Les trottoirs sont occupés par des marchands ambulants qui hèlent à tout va des clients. On se faufile entre véhicules et commerces. Parfois une main ou un pied involontaire qui exigent des excuses. Et même des regards suspects. C’est quand même là où le vol fait ses beaux jours. Où il est devenu banal. Le tout donne un cocktail de brouhaha. Dans une ruelle située à droite de la voie principale se trouve un décor assez particulier. Cet endroit est inondé de réparateurs et vendeurs de téléphones, bref de toutes sortes de matériels électroniques. A l’entrée, une cantine en métal remplie de pièces d’ordinateurs et de téléphones superposées à l’intérieur donne une idée de ce qui se trouve au fond de ce couloir. A quelques mètres, des tables de réparateurs jalonnent de gauche à droite cette allée. Sur ces nombreuses tables sont posés des portables à réparer, jusqu’aux plus petites pièces de ces appareils. Pendant ce temps les «marketmen», troqueurs le plus souvent de téléphones qu’ils brandissent longent la voie en proposant aux passants leurs téléphones à échanger où à vendre.
Le danger des déchets électroniques
Les déchets qui proviennent de ces appareils électroniques constituent un danger pour l’environnement mais il semble que les réparateurs ont pris leurs dispositions pour limiter l’impact de ces déchets sur la nature. Les yeux fixés sur un portable, tournevis à la main, Thierno Ba est en train d’ouvrir cet appareil. Un dépeçage ! Le trentenaire, teint clair, masque sur le menton, s’exprime sur les déchets électroniques après la réparation. Selon lui, les pièces électroniques sont triées après réparation et mis de côté.
Contrairement à ce que pensaient certains, les réparateurs affirment ne pas jeter ces objets dans les poubelles. «Des gens sont venus nous expliquer les dangers que pourraient avoir ces déchets sur la vie», renchérit l’homme, en maniant toujours ces appareils. Par contre, les pièces les plus précieuses, notamment les moteurs, sont vendus aux Chinois. Rien ne se perd… «Les Chinois viennent récupérer les moteurs car ils ont besoin des circuits alimentaires», explique Aboubakry Ba, trouvé à quelques encablures. Tout se transforme ! «Les moteurs de téléphone sont vendus à 150, voire 200 francs l’unité», poursuit-il en nettoyant un téléphone à l’aide d’un morceau de tissu. La vente de ces pièces aux Chinois, d’après lui, est liée au manque de matériel nécessaire pour les réparer. Conscients des dangers de l’explosion des batteries une fois jetées dans les poubelles, Thierno et Aboubakry ont adopté une méthode : trouer les batteries mortes pour anéantir tout risque d’explosion et ne pas les mélanger avec d’autres ordures. Mais ils les stockent dans un endroit sécurisé.
Pus loin, au cœur du marché, se dresse un bâtiment à un étage dont la hauteur n’est pas assez importante. C’est dans cet étage que se trouve la cantine d’El hadji Camara, un réparateur d’ordinateur. Dans cet endroit, sont stockés plusieurs ordinateurs de tailles et de couleurs différentes dans une vitrine près de la porte. Mais à cause de la chaleur, le trentenaire, casquette à la tête, est sorti de sa cantine pour profiter de l’air frais qui annonce le crépuscule en continuant de s’occuper de certains appareils «malades». A côté de lui, un client est en train de lui exposer la panne de sa machine. «L’écran de mon ordi est défectueux», a lancé le client, un jeune homme d’une vingtaine d’année. Concentré sur un ordinateur qu’il a ouvert, El hadji, le réparateur déclare : «Ici, rien n’est jeté à la poubelle. Les pièces sont vendues aux recycleurs.» Puis, il ajoute : «Des personnes viennent les récupérer puis les revendre au Chinois.»L’incinération ou le jet des déchets électroniques dans les poubelles produisent des substances toxiques qui peuvent contaminer le sol, l’eau et l’air. Et les réparateurs de matériels électroniques rencontrés à Colobane le savent bien et ont pris leurs dispositions.
LES ASSISES NATIONALES À L'ÉPREUVE DE LA PRÉSIDENTIELE
Comment favoriser l'appropriation citoyenne des Assises et des travaux de la CNRI ? Voilà l'ambition de la conférence publique organisée ce samedi 2 décembre 2023 à L'Harmattan, avec la participation de plusieurs candidats à la présidentielle
La conférence publique sur les Assises nationales (AN) et les travaux de la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI) organisée ce samedi 2 décembre 2023 à Dakar vise à favoriser l'appropriation des conclusions de ces deux importantes réformes institutionnelles par le plus grand nombre.
Selon les organisateurs, la simple transmission des conclusions n'est pas suffisante, il faut un véritable questionnement et débat permettant de les articuler avec les enjeux actuels du pays. D'éminents acteurs, dont le Premier ministre Mamadou Lamine Loum, ainsi que des panélistes de renom tels que le sociologue Moussa Mbaye et les professeurs Jean-Louis Corréa et Abdoulaye Dièye sont ainsi réunis pour ce faire.
Les organisateurs souhaitent également, en lien avec les prochaines échéances électorales, donner la parole à des candidats déclarés ou potentiels à la présidentielle de 2024.
LE REJET DU RABAT D’ARRÊT DES AVOCATS DE SONKO ET L’APPEL DE MACKY SALL À DUBAÏ AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE SAMEDI
s’intéresse surtout ce samedi à la fin de non recevoir opposée au rabat d’arrêt introduit par les avocats de l’opposant Ousmane Soko auprès de la Cour suprême, ainsi qu’à l’appel lancé, vendredi, à Dubaï, par le président Macky Sall
Dakar, 2 déc (APS) – La presse quotidienne s’intéresse surtout ce samedi à la fin de non recevoir opposée au rabat d’arrêt introduit par les avocats de l’opposant Ousmane Soko auprès de la Cour suprême, ainsi qu’à l’appel lancé, vendredi, à Dubaï, par le chef de l’Etat, Macky Sall, pour une « transition énergétique juste et équitable ».
‘’La Cour suprême rejette la requête en procédure accélérée’’, introduite par les conseils de l’opposant emprisonné depuis fin juillet pour notamment appel à l’insurrection, titre Vox Populi. Le journal rappelle qu’ils avaient déposé une requête en procédure accélérée, pour que ‘’l’arrêt qui a [été pris] par la Cour suprême fasse l’objet d’une nouvelle discussion, d’un nouveau débat, et peut-être d’une nouvelle décision’’.
‘’La Cour suprême rejette la requête de Sonko’’, affiche à son tour Le Quotidien. Le journal en déduit que ‘’les avocats de Ousmane Sonko devront prendre leur mal en patience’’.
Citant le Premier président de la Cour suprême, Ciré Aly Ba, le journal explique que ‘’le Tribunal d’instance hors classe de Dakar doit être saisi afin de mettre en œuvre la seule procédure d’urgence prévue par les articles 76 et suivants de la Loi organique sur la Cour suprême’’.
Le Quotidien rappelle que les avocats de M. Sonko ‘’avaient saisi la plus haute juridiction du pays d’une requête abréviative des délais d’instruction d’un recours en rabat d’arrêt enregistré au Greffe de la Cour suprême (…)’’.
Les Echos expliquent que selon le Premier président de la Cour suprême, ‘’le délai de recours en rabat [d’arrêt] et le recours ne sont pas suspensifs’’.
Commentant cette décision, Le Soleil estime en une que ‘’Ousmane Sonko perd encore devant la Cour suprême’’.
Enquête relève quant à lui que ‘’Sonko perd une autre manche à la Cour suprême’’.
Le quotidien WalfQuotidien prévient qu’’’une lourde tâche attend les candidats à la présidentielle de 2024’’. ‘’Avec la disparition de l’idéologie politique, ils devront peaufiner d’autres stratégies pour influencer le vote le jour du scrutin’’, analyse le journal.
Sud Quotidien revient sur l’adoption de la Loi de finances initiale 2024, en relevant que celle-ci s’est faite ‘’sans le dépôt de la loi de règlement 2022’’. ‘’L’Assemblée nationale encore censurée’’, commente le journal
La presse quotidienne se fait par ailleurs l’écho de la position de fermeté affichée par le président de la République, Macky Sall, à la Cop 28, qui se tient à Dubaï, aux Emirats arabes unis.
Le Soleil indique qu’il a ‘’appelé à une transition énergétique juste et équitable’’. Selon lui, ‘’les Etats africains ne doivent pas être contraints à choisir entre le développement et la protection de l’environnement’’.
Cette position du chef de l’Etat, Macky Sall, est également mise en exergue par Sud Quotidien selon qui ‘’[il] ne lâche pas les géants pollueurs de l’environnement mondial’’. A en croire le journal, il estime que ‘’les pays en développement, particulièrement les Etats africains dont le Sénégal, ne doivent pas être condamnés à payer les pots qu’ils n’ont pas cassés’’’.
Parlant d’un ‘’Macky Sall en mode écolo, l’As écrit que pour lui ‘’le bon choix, c’est de se développer en protégeant l’environnement’’.
Le Quotidien se préoccupe des conséquences liées à l’arrêt du bateau Aline Sitoe Diatta, qui assurait la liaison maritime Dakar-Ziguinchor. ‘’L’économie en paie les frets’’, constate le journal. Il relève que la suspension des rotations du navire ‘’entraine une agonie des activités gravitant autour de ce lieu d’échanges et de voyage’’.
Le quotidien Enquête consacre un large dossier au massacre des Tirailleurs de Thiaroye, relevant que ‘’près de 79 ans après’’, cet évènement ‘’suscite toujours des débats concernant le nombre exact des victimes et leur lieu de sépulture’’. D’où ce titre du journal : ‘’Evènements de Thiaroye 1er décembre 1944 : la mémoire massacrée’’.
LE PORT DE ZIGUINCHOR À SEC
Activités portuaires à l'arrêt, commerces moribonds, populations désorientées : à Ziguinchor, l'arrêt brutal du bateau Aline Sitoé Diatta il y a six mois a plongé la cité dans une léthargie inquiétante. Les justifications sécuritaires ne convainquent plus
L’arrêt des rotations du bateau Aline Sitoé Diatta entraîne une agonie des activités gravitant autour de ce lieu d’échanges et de voyage. Le port se meurt, jetant dans le désarroi total, les populations de Ziguinchor impactées à des niveaux inégaux par cette mesure de l’Etat. Aujourd’hui, des voix s’élèvent pour demander la reprise des rotations des navires dont la suspension, depuis juin, est en train de bloquer l’économie de la région dont la vie tourne essentiellement autour de cette activité génératrice de nombreux revenus.
C’est le désert au Port de Ziguinchor. Cet endroit, qui grouillait de monde les jours de départ du bateau Aline Sitoé Diatta comme ce jeudi, ou d’arrivée, sonne creux. Les chants et gazouillements des oiseaux sur les arbres près de l’embarcadère dont les feuilles et les branches blanchies par les défécations et le vomi des oiseaux pèlerins, offrent à la fois une ambiance morose et une odeur nauséabonde. Bien sûr, l’air marin caresse les visages des visiteurs à l’approche du port. Il atténue cet effet malodorant au milieu d’un espace désormais sans âme.
Depuis la suspension des rotations du bateau Aline Sitoé Diatta, il y a un peu plus de cinq mois, toute l’économie de la commune, et peut-être de la région de Ziguinchor, s’est arrêtée avec cette mesure. Et le port se meurt petit à petit. Les passages des motos Jakarta et de rares véhicules particuliers cassent de temps en temps ce calme inhabituel des lieux, jadis très animés. Ici, voir un taxi rouler est devenu un luxe. Les portes entrouvertes laissent apercevoir un intérieur désertique, mais bien nettoyé. Pas l’ombre d’une personne dans cette enceinte. Même pas de policier sentinelle à l’entrée. Aucun bateau aperçu au niveau de l’embarcadère. Le drapeau national frottant à l’entrée semble être la seule chose qui tient encore dans cet endroit. Pourtant, la Casamance est une région productrice de produits halieutiques, de fruits et légumes, qui étaient acheminés vers Dakar par voie maritime à travers ce port.
Aujourd’hui, force est de reconnaître que l’économie est chahutée par cette mesure qui impacte négativement tous les autres secteurs de la vie à Ziguinchor. L’absence de ces bateaux est ressentie à un niveau inégalé, remettant même en cause la liberté de circuler. Les populations souffrent de cette situation. «Nous ne mangeons et ne buvons plus. Nous sommes vraiment fatigués. Ecouler quelque chose est devenu un casse-tête. On ne dort plus. On est fatigués, nous en avons marre. On veut la reprise des bateaux, et que la ville redevienne ce qu’elle était», se lamente Georgina. Cette vendeuse de fruits de mer transformés, qui tient une table bien garnie en face du port, en a marre de la situation. «Nous avons contracté des prêts bancaires pour nous procurer des produits, mais cela fait six mois que les produits sont encore entre nos mains», soupire Georgina. Elle partage ce calvaire avec tous les vendeurs de produits alimentaires devant le Port de Ziguinchor. Mais ils ne sont pas les seuls à souffrir de la situation. Les fournisseurs de services se tournent les pouces à longueur de journées.
«Nous ne voyons plus de clients. Deux à trois clients seulement par jour. Le business ne marche plus depuis l’arrêt du bateau. Vivement que les rotations reprennent», prie Fatou Kiné, gérante d’un cabinet d’Assurance non loin du port. «Tout est bloqué. Plus de commissions», rajoute son collègue. Cela semble être une éternité. Cette période dorée s’est brutalement effacée laissant la place à des journées mornes. Pas de busines, pas d’argent. C’est une expression caricaturale de la situation, mais la triste réalité.
De leur côté, les dockers se plaignent de ne plus travailler. Parmi eux, il y en a qui ont changé provisoirement de profession. «D’autres sont retournés à la mer pour pêcher depuis que le bateau ne vient plus à Ziguinchor. Nous, on est là espérant que cela va ouvrir très bientôt», a soutenu un docker. Il joue au jeu de dames avec ses potes à l’entrée du marché Saint Maure sis à quelques mètres du port.
Appels des commerçants, hommes d’affaires et politiques
Les opérateurs économiques de la région sont dépités. Pour le président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Ziguinchor (Cciaz), la région est aujourd’hui isolée, à cause de ces mesures de suspension des rotations du navire Aline Sitoé Diatta. «Ces problèmes politiques ont touché tout le pays. Alors, ce n’est pas normal qu’on prenne des mesures de ce genre pour enfoncer la région», condamne Pascal Ehemba.
Le navire Aline Sitoé Diatta quittait Ziguinchor pour rallier Dakar les jeudis et dimanches. Les embarquements se faisaient de 11h 30 à 13h 00. Il arrivait à Ziguinchor les mercredis et samedis à partir de 10h. Trois navires assuraient le transport de passagers et de fret. Ces rotations sont suspendues depuis les émeutes de juin par les autorités sans explications officielles et publiques.
Aujourd’hui, c’est la route qu’utilisent les commerçants pour acheminer leurs marchandises vers la capitale du pays. Mais ils le font à contre-cœur vu les impondérables qui se dressent sur leur chemin. «Les routes ne sont pas bonnes. Nos produits alimentaires périssent en cours de chemin avant de nous parvenir. S’il s’agit d’objets, certains se cassent. Ce qui fait que les restaurants manquent de tout en ce moment concernant les produits importés», s’indigne Omar Baldé, gérant d’un restaurant.
Demande de reprise des rotations
D’ailleurs, des voix s’élèvent de plus en plus pour demander la reprise des rotations. Des milliers de personnes ont signé une pétition en ligne pour réclamer la reprise de la desserte maritime entre Dakar et Ziguinchor. «Nous, usagers du bateau, exigeons la reprise sans délai de la liaison maritime Dakar-Ziguinchor», indique la pétition mise en ligne le 13 octobre et initiée par Xavier Diatta, responsable d’une société agro-alimentaire basée à Ziguinchor.
La ministre-conseillère du président de la République, Aminata Angélique Manga, a plaidé pour la reprise des rotations du navire Aline Sitoé Diatta. «Il est temps que les rotations du bateau reprennent. Il n’y a plus rien au Port de Ziguinchor. Le port se meurt», a déclaré Mme Manga.
Attristée par l’enclavement de la région consécutif à l’arrêt des bateaux qui assuraient la liaison maritime Dakar-Ziguinchor, Innocence Ntap Ndiaye dit : «Nous avions réussi le désenclavement. Tout le monde avait félicité le chef de l’Etat pour les mesures fortes. Le pont, le bateau, mais aujourd’hui c’est un peu triste quand les bateaux ne viennent pas. Cela aussi mérite une réflexion profonde parce que nous avons ici des hommes d’affaires, des entreprises, des travailleurs, des familles, des populations qui vont, qui viennent.» «Il y a quelque chose à faire de ce point de vue. Il faut qu’il y ait des discussions. Nous sommes des personnes ressources qui peuvent être consultées pour des questions de ce genre», fait savoir la présidente du Haut-conseil du dialogue social.
La liaison avait été arrêtée après des troubles meurtriers à Ziguinchor et dans d’autres villes du pays, consécutifs à une condamnation de l’opposant politique Ousmane Sonko à 2 ans de prison ferme pour corruption de jeunesse.
«La ville se meurt…»
L’on souffle de manière officielle que «la suspension de la liaison est due à des raisons de sécurité». Même si des établissements et autres étals commerciaux ne sont pas fermés, les activités ne marchent plus. «Comment se portent les activités ?», est devenue une question qui fâche auprès de certains commerçants et gérants de services aux alentours du port. Soit c’est un chômage forcé, soit une réduction du temps de travail chez eux. «Les bateaux étaient le cœur sinon la locomotive de la vie à Escale. Plus rien ne vit. Les commerçants ferment leurs commerces à partir de 18 heures. Auparavant, ils allaient jusqu’à 23 et parfois au-delà», informe Omar Baldé. «Nous sommes fatigués. Notre chiffre d’affaires a chuté depuis l’arrêt des rotations.
Nos clients étaient des étrangers qui venaient par le bateau ou qui devaient prendre le bateau. Aussi nos bagages nous parvenaient par fret. C’était moins cher, plus rapide et plus sûr que par voie terrestre. Par cette voie, nos produits alimentaires importés pourrissent ou s’il s’agit d’objets, se cassent avant d’arriver», explique Omar, responsable d’un restaurant situé à quelques mètres du port.
Même son de cloche chez les vendeurs d’habits. «Les bateaux doivent reprendre. On n’en peut plus. On ne voit plus de clients. La vérité c’est que cette ville est morte à cause de la suspension des bateaux», rouspète Assane Diédhiou, gérant d’une boutique d’habits.
UN DRAME SUR LA DOUBLE IDENTITE
«Où est la maison de ma grand-mère». Tel est la question que se pose l’actrice principale Talia dans le film «Le Voyage de Talia».
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 02/12/2023
«Où est la maison de ma grand-mère». Tel est la question que se pose l’actrice principale Talia dans le film «Le Voyage de Talia». Un long métrage réalisé par Christophe Rolin qui a été projeté au Cinéma Pathé de Dakar qui relate l’histoire d’une jeune fille qui est à cheval entre l’Europe et l’Afrique. La jeune afro-européenne effectue un voyage initiatique et arrive pour la première fois en Afrique, notamment au Sénégal, à la recherche de ses origines, de sa grand-mère.
En suivant le premier voyage en Afrique d’une jeune femme afro-européenne, le film «Le Voyage de Talia» pose la question de la double culture, de la double identité et de la place que chacun doit trouver. Talia, une jeune Afro-Belge, visite pour la première fois son pays d’origine, le Sénégal. Elle part à destination de Dakar, après les formalités à l’aéroport, très enthousiaste. En débarquant en Afrique, Talia embarque dans un taxi jaune noire et découvre la beauté de la capitale sénégalaise, avec ses grosses bâtisses. Dans un large sourire, elle prend des photos avec son téléphone portable pour immortaliser ses moments. Soudain, un vieux l’accueille et l’amène dans la luxueuse villa de la famille de son cousin, dans l’espoir de rencontrer sa grand-mère. Mais celle-ci est introuvable et la villa devient rapidement une «prison dorée». Un jour, elle rencontre Malika, une mystérieuse marchande ambulante d’oiseaux. En effet, ce film est un portrait vital d’une femme afro européenne qui lutte pour trouver sa place dans le monde et une méditation poétique sur l’identité. Contrairement à sa cousine qui ne se soucie pas de ses origines et qui, pourtant, vit au Sénégal, Binta est une fashion victime, le prototype de la Dakaroise hyper connectée. Ainsi, elle veut faire découvrir à Talia le «vrai Dakar show», «Dakar by night», la vie mondaine des jeunes filles : piscine, boite de nuit, alcool, cigarette et chicha coulent à flot.
Bouche bée, la Bruxelloise qui s’imaginait que les Dakarois sont tous des paysans arriérés, vivant dans des cases, est sonnée. Binta se targue de lui faire une visite guidée dans les sites historiques, tel que le Monument de la Renaissance, l’Île de Gorée, où Talia écoute religieusement l’histoire de l’esclavage expliquée par le petit Joseph. Pour Talia, la déception est grande. D’où sa question : «Où est la maison de ma grandmère ?»
Le délicat passage de l’adolescence à l’âge adulte
Seulement, l’actrice qui voulait rencontrer sa grand-mère qui n’habite plus Dakar, mais à Tamba, dans le village de Ouré Madi, imaginait autrement son retour aux sources. La barrière de la langue et des habitudes culinaires, entre autres, l’amènent à se sentir étrangère sur ses propres terres. Talia erre seule dans les rues de Dakar, jusqu’à ce qu’elle croise sur sa route Malika, une vendeuse ambulante, fière et téméraire, qui se déplace à moto et est intriguée par cette jeune fille noire venue d’Europe… Au-delà de la thématique de la double culture et de la diaspora afro-européenne, le film aborde le délicat passage de l’adolescence à l’âge adulte où la question de l’identité se pose avec d’autant plus de perspicacité lorsqu’une partie de vos racines familiales sont ancrées ailleurs. Ce film genre dramatique d’une heure 19 minutes a été présenté en avant-première à Dakar, jeudi soir, au cinéma Pathé de Dakar.
NADEGE BIBO-TANSIA DANS LE ROLE DE TALIA : «CE FILM A RESONNE AVEC MON PROPRE PARCOURS»
«Le Voyage de Talia a résonné avec mon propre parcours. Je n’étais moi-même jamais allé dans mon pays d’origine : le Congo. Ainsi, j’ai partagé 100% de la curiosité et de l’ignorance du pays avec mon personnage Talia. Comme c’était mon premier rôle principal dans un long métrage, le défi était l’interprétation elle-même. Et plus précisément, concernant mon personnage, d’incarner sa naïveté et son introversion, car je suis plus affirmée et plus ouverte. J’aurais ouvert la bouche dans de nombreuses situations dans lesquelles Talia se retrouve. Le défi était de se retenir et d’encaisser. Ce qui était intéressant, car je me suis vraiment abandonnée dans le rôle. Cela dit, je trouve son ouverture d’esprit et son sens de l’aventure intéressants... Christophe a été très ouvert aux retours pour la création du personnage de Talia. Je suis moi-même une fille africaine, élevée en Flandre, parlant les deux langues nationales belges (français et flamand) et pour la première fois en Afrique. Le tournage du ‘’Voyage de Talia’’ au Sénégal est arrivé juste à temps dans ma vie. Cela m’a juste préparé pour mon propre voyage au Congo. Je me sentais chez moi au Sénégal, mais je ne me sentais pas chez moi. Je me sentais dans la même quête que Talia, mais comme Nadège bien sûr».
AMINATA SARR DANS LA PEAU DE MALIKA «AMINATA EST DANS MALIKA, ET MALIKA AUSSI EST DANS AMINATA»
Elle vit à la Médina, un quartier populaire de Dakar. Elle est danseuse de sabar et comédienne. Elle a précédemment joué dans le court-métrage «La Boxeuse» d’Imane Djionne. Aminata Sarr, dans la peau de Malika : «Je m’identifie à Malika. Elle me ressemble. Dans ma vie, j’ai les mêmes responsabilités qu’elle. A travers mon personnage, j’ai l’impression que c’est mon histoire qu’on a écrite. Aminata est dans Malika, et Malika aussi est dans Aminata. L’histoire de mon personnage, Malika, est une histoire très triste que vivent beaucoup de jeunes filles dans les familles. Malika a une forte personnalité, c’est une femme qui a vraiment les pieds sur terre. Elle travaille beaucoup pour le bonheur des autres mais elle finit par comprendre qu’elle doit aussi penser à elle. Ce que j’aime chez Talia, c’est sa sincérité, son honnêteté et son désir de connaître ses origines. Ce film m’a fait comprendre qu’on ne doit jamais tourner le dos à ses origines. Quand les filles comme Talia viennent en Afrique, elles pensent peutêtre trouver une vie primitive et une pauvreté extrême et quand elles repartent en Europe, elles ont une autre idée de l’Afrique.»
ŒIL CRITIQUE : UN FILM COLLECTIF INDEPENDANT
«Le voyage de Talia» est un parcours initiatique. Au scénario et à la réalisation, il y a Christophe Rolin. A la voix off Penda Diouf. La direction photo Thomas Wilski. Avec Nadège BiboTansia, Aminata Sarr et Oumy. Le voyage est un sujet qui a été évoqué avec tact, filmé avec finesse et retenue, qui laisse la place à l’imaginaire et au symbolisme, à la découverte sensorielle d’un territoire totalement neuf pour Talia. Son expérimentation passe par le corps et le mouvement, par le fait d’arpenter la ville, d’aller à la rencontre des autres pour tisser de nouvelles expériences. Les décors naturels, la fluidité du montage et le réalisme des images sont autant d’éléments qui donnent du peps au film. On peut dire que c’est un cinéma de qualité, tourné au Sénégal qui met aussi en exergue notre culture. Le jeu des acteurs était top, un casting de Imane Ndione. On remarque aussi dans «Le voyage de Talia», un rythme assez doux. Le réalisateur a utilisé un seul plan qui est au trépied devant la mer, une séquence qui a marqué le public. Seulement, bon nombre de téléspectateurs se demandaient dans la salle quelle est la relation entre Malika et Talia qui a une cousine à Dakar, mais qu’elle ne voit jamais. Mais à y voir dans le fond, ce n’est pas une amitié entre les deux. Pour le réalisateur, Malika n’existe pas, c’est juste une projection de l’imagination de Talia qui avait peur d’être acceptée ici, au Sénégal. Elle a aussi une imagination sur ce que peut être une vraie africaine (…). C’est comme un djinn qui plane sur la tête de Talia. C’est un film collectif, indépendant, qui n’a reçu d’aide ni de la Belgique, ni du Sénégal. L’histoire, la trame du film ne sont pas trop complexes. Christophe Rolin avait déjà réalisé un précédent court métrage au Sénégal «Dem Dem», avec Pape Bouname Lopy et Marc Recchia et des étudiants de Ciné-banlieue, école située dans la banlieue de Dakar.
LE CORPS ET LE DECOR
Y a-t-il une pénurie d’administrateurs civils au Sénégal ? Ou est-ce que c’est le commandement territorial qui n’attire plus ? Depuis quelque temps, ce sont des départs massifs qui sont notés dans ce prestigieux corps. Bés Bi a enquêté.
Bés Bi le Jour |
Malick SY |
Publication 02/12/2023
Y a-t-il une pénurie d’administrateurs civils au Sénégal ? Ou est-ce que c’est le commandement territorial qui n’attire plus ? Depuis quelque temps, ce sont des départs massifs qui sont notés dans ce prestigieux corps. Gouverneurs, préfets, sous-préfets préfèrent les universités, les Directions et agences, ou d’autres destinations. Des témoignages d’administrateurs civils et même en service mais dans l’anonymat... Bés Bi a enquêté.
Manque d’attraction
Les administrateurs civils fuient-ils l’administration territoriale ? La question vaut son pesant d’or. Il est révolu l’époque où arborer la tenue beige était signe de fierté. De membre de la haute administration, son mythe et son prestige. C’est parce qu’ils sont devenus une denrée rare. La preuve, sur les 14 régions administratives du Sénégal, il n’y a pas d’adjoint au gouverneur chargé du développement. Mieux, dans les régions de Diourbel, SaintLouis et Matam, il n’y a même pas d’adjoint au gouverneur. Ce qui pose un réel problème dans la mesure où le gouverneur est assisté dans son travail par deux adjoints. L’un est chargé des affaires administratives et l’autre du développement. Depuis quelques temps, il est noté un départ massif des administrateurs civils vers des agences, des universités et même des facultés de certaines universités où ils sont nommés au poste de secrétaire général. Comme une vague de migrations à la recherche du meilleur ! Du jamais vu dans le passé.
«La fonction est plus prestigieuse mais moins avantageuse»
En 2012 et en 2020, des gouverneurs de région nommés par décret ont préféré devenir des directeurs de cabinet du ministre de l’Intérieur. Chose inédite et impensable naguère. «C’est parce que la fonction est plus prestigieuse mais moins avantageuse en termes de retombées financières», renseigne un administrateur civil à la retraite. L’autre explication à cette mobilité des administrateurs civils du commandement territorial vers d’autres points de chute vient de ce sous-préfet : «Les gens travaillent beaucoup. Ils n’ont pas de vie de famille et sont sous pression continue. Ils sont très exposés et ne reçoivent souvent pas de soutien de la part de leurs supérieurs s’il y a problème. Et puis, il y a, depuis quelque temps, des nominations que rien n’explique. Des administrateurs civils moins expérimentés sont choisis et promus à des postes au détriment de collègues moins gradés et moins travailleurs. Certains sont épiés parce que apparentés ou supposés proches de l’opposition.»
Des gouverneurs et préfets dans les cabinets, universités et agences
Comme des gouverneurs, des préfets ont préféré enlever la tenue et être nommés directeurs de cabinet de ministre, secrétaire général d’université, de faculté et même d’agence. L’interlocuteur de Bés Bi d’ajouter : «Lorsqu’on choisissait la Territoriale, jargon utilisé pour désigner le commandement territorial, et qu’on parvenait à être nommé aux fonctions de gouverneur ou de préfet, il était impensable de quitter parce que la fonction était très respectée et même crainte. Ceux qui quittaient devenaient des ministres, des ambassadeurs ou bien des inspecteurs généraux d’Etat, mais jamais des directeurs de cabinet ou des secrétaires généraux de structure parce qu’étant des fonctions jugées dégradantes.» Si, rien n’est fait pour arrêter cette saignée, l’administration territoriale risque d’être dégarnie. A moins, comme le suggère un observateur averti, de «procéder à un recrutement massif ou bien nommer des fonctionnaires de la hiérarchie A comme adjoint au gouverneur. Dans le passé, des inspecteurs de la coopération ont été nommés adjoints au développement. C’était le cas à Fatick» à défaut de l’application de la loi d’orientation de l’administration territoriale.
LOI D’ORIENTATION DE L’ADMINISTRATION TERRITORIALE ET CHARTE DE DECONCENTRATION : LE RETARD DE LA REVALORISATION QUI FAIT FUIR
Un nouveau texte régissant les administrateurs civils devait être mise en application depuis en 2010, mais tarde à l’être. Elle devrait favoriser la mise en place de nouveaux corps issus de la loi d’orientation de l’administration territoriale et de la charte de déconcentration. A la place de l’appellation adjoint au gouverneur chargé des affaires administratives et adjoint au gouverneur chargé du développement, il faudra dire maintenant préfet auprès du gouverneur chargé des affaires générales et préfet auprès du gouverneur chargé des affaires économiques et sociales. Ce qui veut dire que tous ceux qui auront à choisir de servir dans le commandement territorial après la réussite au concours d’entrée à la section A de l’Ecole nationale d’administration auront le grade et les avantages liés à la fonction d’un préfet. Et cela avec toutes les incidences financières que cela comporte. Le gouverneur qui pouvait être nommé parmi tous les fonctionnaires de la hiérarchie A (cas du général Amadou Abdoulaye Dieng à Ziguinchor dans les années 1980) ne peut plus l’être. Il doit forcément appartenir au corps des préfets qui remplace maintenant celui des administrateurs civils. A côté de ce corps, il y aura aussi celui de la Sous-préfectorale. Il sera créé par décret comme en dispose l’article 3 de la loi sur l’administration territoriale et la charte de la déconcentration, «un statut particulier du cadre des fonctionnaires de l’Administration territoriale d’Etat chargés d’administrer les circonscriptions administratives». Ces textes, appliqués, permettront, comme le disait un sortant de l’Ena, «de verrouiller, d’assainir et de mettre des barrières à l’entrée». «Il permettra aussi, avec des effectifs réduits à l’entrée à l’école des postulants aux fonctions de préfets et de sous-préfets, de savoir à quoi s’en tenir et de freiner les ardeurs de certains sortants très enclins à migrer vers d’autres stations sans servir au niveau du commandement territorial pour lequel ils ont été formés». Ces textes, confient des administrateurs civils, auront «le double avantage d’assainir la fonction de souspréfets parce qu’on se rend compte que n’importe qui, peut accéder à cette fonction. Il s’agira aussi de mettre fin à la dérogation qui a fini d’être une règle dans la fonction de sous-préfet parce qu’on rencontre du n’importe quoi. Il s’agira de revaloriser ce corps en le portant peut-être à la hiérarchie A3». Pour le cas des secrétaires d’administration, alors que leurs collègues greffiers se sont reclassés à la hiérarchie A3..
DEVALORISATION : 80% DES SOUS-PREFETS SONT DES ENSEIGNANTS
Lors des nominations du Conseil des ministres du 8 novembre dernier, sur 10 adjoints aux préfets de département, seuls 3 sont des secrétaires d’administration et 8 ont été promus au poste de sous-préfet. D’ailleurs, sur les 127 sous-préfets du Sénégal, les 80% sont des enseignants. Un secrétaire d’administration ne mâche pas ses mots : «Le malaise est profond. Ce qui fait le plus mal, c’est que nous avons fait le concours avec la plupart d’entre eux et c’est eux qui sont nommés. Cela fait mal. D’ailleurs, depuis quelques années, les secrétaires d’administration réussissent en masse à différents concours. C’est le cas des assistants vérificateurs au niveau de la Cour des comptes.»
RECASEMENT DE PERSONNEL POLITIQUE : «UN ADJOINT AU SOUS-PREFET QUI NE SAIT NI LIRE NIECRIRE»
D’autres dénoncent le «recasement de personnel politique». Il en veut pour preuve «ce chef de parti qui avait été nommé dans le passé adjoint au préfet du département de Linguère». Puis, il ajoute : «Tout dernièrement, un enseignant arabe membre d’un parti d’opposition a été affecté comme adjoint de sous-préfet. Il ne savait ni lire encore moins écrire en français. Il était devenu la risée des gens. Cela peut paraître bizarre mais, cela montre encore une fois tout le mépris que nos dirigeants ont de l’administration. Ils croient que c’est un lieu où on peut recaser n’importe qui. Ce qui fait le plus mal, c’est que la plupart militent dans le parti présidentiel ou bien ont transhumé. D’ailleurs, en son temps, Me Wade l’avait interdit mais, la mesure n’était pas suivie d’effet.»
MOUVEMENTS FREQUENTS DANS L’ADMINISTRATION TERRITORIALE : UNE AFFAIRE DE CONFIANCE
L’affectation de préfets et de sous-préfets sans poste a fait sortir de ses gonds l’ex-ministre de l’Intérieur et non moins candidat à la prochaine Présidentielle. Aly Ngouille Ndiaye avait fustigé la démarche. Leur seul délit aurait été, selon lui, d’habiter le même patelin que lui. L’administration, le pouvoir, c’est aussi une affaire de confiance et de loyauté. «Les autorités ont peur que ces gens divulguent certaines informations à l’adversaire. Souvenez-vous, Abdoulaye Wade, lorsqu’il est arrivé au pouvoir, avait remercié tous les gouverneurs de région sauf trois à savoir Saliou Sambou, Mohamed Alkhaly Traoré et Souleymane Ly. C’est quelque part normal parce qu’il y a rupture de confiance», confie un administrateur civil.
CE JOUR-LA… 10 DECEMBRE 2011 : KHOURAÏCHI THIAM PARLAIT DE «GOUVERNEURS WADISTES»
Il y a une phrase qui est entrée dans l’histoire et ce n’est pas une légende. A un peu plus de 2 mois de la Présidentielle, Khouraïchi Thiam lâche un morceau gros pour être digéré aussi facilement. Le ministre de l’Economie maritime d’alors, en déplacement à Ziguinchor, le samedi 10 décembre 2011, affirme : «Le gouverneur de Ziguinchor n’est pas un gouverneur, c’est un Wadiste. Il va travailler à la réélection de Me Wade dès le premier tour. Le gouverneur (Cheikh Tidiane) Dieng et ses autres collègues sont engagés comme nous aux côtés de Me Wade et il n’y a pas de gêne à le dire. C’est un administrateur courageux qui soutient l’action du président de la République. Un militantisme qu’il partage avec certains de ses collègues», rapportait Walfadjri Quotidien. Beaucoup d’administrateurs civils s’étaient bouchés les oreilles. Et Khouraïchi Thiam venait de rallonger la liste des adversaires de Wade qui sollicitait un 3e mandat indigeste.
COMMENT LE FOOTBALL TCHADIEN REPLONGE DANS LA CRISE
Après une suspension de la Fifa, la mise en place d’un Comité de normalisation, le football tchadien pensait que les élections, prévues ce 30 novembre, allait le remettre sur de bons rails. Mais une nouvelle crise est venue pointer le bout de son nez.
Après une suspension de la Fifa, la mise en place d’un Comité de normalisation, le football tchadien pensait que les élections, prévues ce jeudi 30 novembre, allait le remettre sur de bons rails. Mais une nouvelle crise est venue pointer le bout de son nez, menaçant le Tchad d’une nouvelle suspension de la part de la Fifa.
L’air du renouveau avait soufflé ces derniers temps sur le football tchadien, matérialisé par la participation de l’équipe nationale aux deux premières journées des éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Une première pour une équipe habituée aux forfaits ou à s’arrêter dès les tours préliminaires. Il y a bien sûr eu les défaites face au Mali (1-3) et Madagascar (0-3) lors des premières journées des qualifications au Mondial américain, mais l’essentiel était ailleurs pour les acteurs du foot tchadien ; la restructuration était en marche. Et tout cela devait être validé par les élections pour choisir le nouveau président de la Fédération. Prévues jeudi 30 novembre, elles ne se sont pas tenues…
«LE BUT EST DE FAIRE PASSER FOULLAH…»
Un juge du tribunal de Grande instance de Ndjamena a en effet pris la décision de suspendre l’Assemblée générale élective à la suite d’une requête de Tahir Oloy Hassan dont la candidature a été invalidée par le Comité de normalisation (Conor). Celui-ci n’a retenu qu’un dossier, celui d’Ibrahim Foullah, ancien vice-président de la Fédération tchadienne de football. Il n’en fallait pas plus à Tahir Hassan pour dénoncer ce qu’il voit comme un «micmac» pour l’écarter et privilégier son adversaire. « Le but est de faire passer Foullah comme candidat unique, accuse Hassan joint par RFI. Il n’a aucune chance face à moi. Aux élections, il n’y a pas match. Madame Mme Jacqueline Moudeïna (Ndlr : présidente du Conor) a trouvé des arguments farfelus pour rejeter notre dossier. Elle est partisane.» Pour motiver sa décision de ne pas retenir la candidature de Tahir Hassan, le Comité de normalisation affirme avoir «relevé des anomalies» dans le dossier de celui-ci. «Les pièces que vous avez fournies, en tant que tête de liste, pour justifier vos années d’expériences dans le football (…) sont manifestement falsifiées », écrit le Conor dans un courrier adressé à Hassan. Ce dernier nie en bloc et pointe le fait même que le Conor soit divisé sur la manière dont est géré le processus de cette élection. En effet, Nair Abakar, vice-président du Comité de normalisation, a refusé de signer le procès-verbal notifiant la décision de présenter un unique candidat pour l’élection. «Qu’un membre du Conor, sur les sept, refuse de signer un procès-verbal, c’est son droit le plus absolu, admet Ibrahim Foullah dans un entretien avec RFI. L’essentiel est que la majorité s’est dégagée». L’ancien maire de Ndjamena se désole de la tournure des évènements avec cette élection qui ne peut toujours pas se tenir. «Tout cela, c’est la faute de gens étrangers au football. Ils ont falsifié des documents alors qu’on est dans un petit milieu. On se connaît tous.» Des accusations qui font tiquer Hassan qui rappelle que Foullah est dans l’attente «de son procès» pour corruption et détournement de deniers publics.
«CANDIDAT PREFERE DU MILIEU DU FOOTBALL...»
En attendant, c’est l’impasse. Jeudi, l’élection n’a pu se tenir, malgré les pressions de toutes parts et la présence des membres de la Fifa à Ndjamena. L’instance dirigeante du foot mondiale aurait fait de Foullah son «candidat préféré» selon Hassan. «Je n’ai aucun rapport avec la Fifa et personne de la Fifa ne me connaît pas, réplique Ibrahim Foullah. Je suis plutôt le candidat préféré du peuple, le préféré du milieu du football, parce qu’on me connaît. J’ai fait un parcours dans le football tchadien». En tout cas, dans l’après-midi de jeudi, Gelson Fernandes, Directeur des associations membres/Afrique, à la Fifa, était reçu par le Premier ministre tchadien, Saleh Kebzabo. Difficile pour eux de ne pas évoquer la situation actuelle.Le juge, qui a suspendu l’AG pour l’élection, se serait rétracté dans la journée du jeudi et ce vendredi 1er décembre, les acteurs de l'élection attendaient que leur sécurité soit garantie avant de tenir l'Assemblée générale. Un statu quo donc qui pourrait pousser la Fifa à suspendre (même provisoirement) de nouveau la Fédération tchadienne pour ingérence. De son côté, pour multiplier ses chances de remporter le combat, Tahir Hassan a également porté l’affaire auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS) qui s’est saisi du dossier. «Les Tchadiens, les acteurs du ballon rond, sont lassés de ces gens qui ont fait 20, 30, 40 ans à la Fédération sans aucun résultat, rappelle Hassan. Depuis 60 ans, le Tchad n’a même pas joué une seule phase finale de Coupe d’Afrique. Les gens sont excédés.»
LE TEMPLE DES ARTS MARTIAUX PERD UN PILIER
Le Sport sénégalais et particulièrement la grande famille des arts martiaux est en deuil avec le décès d’Oumar Danga Loum, survenu ce 30 novembre à Dakar, suite à une longue maladie. Il a été inhumé hier, 1er décembre dans sa ville natale de Kaolack
Le Sport sénégalais et particulièrement la grande famille des arts martiaux est en deuil avec le décès d’Oumar Danga Loum, survenu ce 30 novembre à Dakar, suite à une longue maladie. Il a été inhumé hier, vendredi 1erdécembre dans sa ville natale de Kaolack.
Ancien président de la Fédération de judo pendant 15 ans, 20 ans au poste de secrétaire général de l’Union africaine de judo, membre de la commission Éducation et Formation de la Fédération mondiale et membre de la Commission des vétérans au niveau de la Fédération mondiale Sensei Danga Loum est l’un des figures marquantes de l’histoire des arts martiaux sénégalais.
Sa grande connaissance de la philosophie et des arcanes de ces disciplines de combats, lui a valu une reconnaissance mondiale. Puisqu’il est détenteur du titre de légende du judo mondial, qui lui a été octroyé par la Fédération mondiale. Il est d’ailleurs le premier africain depuis la création de la Fédération internationale à recevoir ce titre.
Pendant de nombreuses années, il a également cumulé ses activités avec des émissions dédiées dans les années 80 aux arts martiaux et au judo, notamment à la télévision sénégalaise. Tout comme des articles dans les colonnes des journaux sportifs du quotidien national comme «Zone 2» et «Le Soleil».
LES DUELS JARAAF/GENERATION FOOT ET DIAMBARS/TEUNGUETH FC A L’AFFICHE
La 6ème journée de la Ligue 1 sera marquée ce samedi 2 décembre, par le duel des extrêmes entre le Dakar Sacré-cœur et le Stade de Mbour.
La 6ème journée de la Ligue 1 sera marquée ce samedi 2 décembre, par le duel des extrêmes entre le Dakar Sacré-cœur et le Stade de Mbour. Face aux Mbourois, premiers relégables, les Académiciens tenteront de consolider leur place de leader (11 points) et de tenir à bonne distance son dauphin de Teungueth FC qui le talonne et prêt à le doubler au classement. Les chocs Jaraaf-Génération Foot et Diambars-Teungueth FC ne manqueront pas de piquant et seront déterminant pour une place au podium.
Leader du classement, Dakar Sacré cœur reçoit ce samedi au stade Alassane Djigo de Pikine, le Stade de Mbour pour le compte de la 6ème journée. Ce duel des extrêmes avec les Mbourois (première équipe relégable) est une occasion pour les Académiciens (11 points) de consolider un peu plus la première place et d’accroître du coup l’avance qui le sépare de leur dauphin de Teungueth FC (2e, 9 pts). Les Rufisquois effectueront le déplacement au stade Lat Dior de Thiès où ils vont affronter Diambars (12ème, 5 points). Une rencontre cruciale pour les Rufisquois qui, en cas de succès, pourraient s’installer sur le fauteuil. Ce qui ne sera pas une simple formalité devant le Diambars FC. Après une entame de championnat mouvementée, marquée par des forfaits, les Académiciens de Saly (12e ; 5 points) ont besoin de grappiller points pour dégager de leur position de première équipe non relégable et se reprocher du peloton de tête. L’autre gros choc du week-end opposera toujours ce samedi au stade Iba Mar Diop le Jaraaf (4e, 7 pts) à Génération Foot (7e, 7 pts). Au coude à coude avec le même nombre de points que son adversaire, les «Vert et Blanc» tenteront de stopper la dynamique des «Académiciens» qui ont réussi, en dépit des forfaits enregistrés, à remonter à la quatrième place. Posté à la quatrième place du classement, Guédiawaye FC (7 points) accueille Jamono Fatick (3e, 7 pts). Pour les deux formations, les trois points seront tout aussi précieux puisqu’ils permettront de se maintenir sur le podium et de mettre la pression sur le duo de tête.
Après le nul concédé sur la pelouse de Jamono de Fatick, la Linguère de Saint-Louis (9e, 6 points) profitera de la réception de l’Us Ouakam (11e ; 5 pts) pour recoller avec les équipes de tête. Mais, aussi tenir à bonne distance ses suivants immédiats notamment Sonacos de Diourbel (10e, 5 points) et Diambars au coude à coude avec le même nombre de points. Les Huiliers de Diourbel auront un gros coup à jouer au stade Lat Dior où ils vont accueillir le Casa Sports (14ème, 2 pts). Des Ziguinchorois mal embarqués dans le championnat et toujours à la recherche de leur première victoire. Après avoir ramené un point lors de son déplacement sur la pelouse de Casa Sports au stade Municipal de Kolda, l'Us Gorée (8e ; 6 points) va croiser au stade Iba Mar sur sa pelouse l'A Pikine (6ème, 7 pts). Il faut noter que pour cette rencontre les supporters de Pikinois ont décidé de ne pas effectuer le déplacement au stade Iba Mar Diop. Ce, en guise protestation contre le traitement qu’ils auraient souvent reçu dans ce stade où sont domiciliés les équipes du Jaraaf et de l’Us Gorée.
PROGRAMME DE LA 6EME JOURNEE DE LA LIGUE 1 :
SAMEDI 2 DÉCEMBRE 2023
Stade Alassane Djigo
16 h 30 : Dakar Sacré-Cœur / Stade de Mbour
Stade Iba Mar Diop
16 h 30 : Jaraaf-Génération Foot
Stade Lat-Dior
16 h 30 : Diambars-Teungueth FC
DIMANCHE 3 DÉCEMBRE
Stade Mawade Wade
16 h 30: Linguère-US Ouakam
Stade Amadou Barry
16 h 30: Guédiawaye-Jamono Fatick
Stade Lat Dior
16 h 30: Sonacos-Casa Sports.
Stade Iba Mar Diop
16H 30 : Us Gorée-As Pikine
LE CONTENU LOCAL, UN DEFI MAJEUR LIE A L’EXPLOITATION DU GAZ ET DU PETROLE
Les rideaux sont tombés sur la 5eme édition du Gingembre Littéraire du Sénégal sur le ‘’Vivre Ensemble’’. Cette année, la thématique porte sur « quelle gestion des ressources naturelles et foncières pour un développement durable et inclusif ».
Les rideaux sont tombés sur la 5eme édition du Gingembre Littéraire du Sénégal sur le ‘’Vivre Ensemble’’ organisé hier, vendredi 01 décembre 2023, par El Gorgui Wade Ndoye, journaliste accrédité auprès des Nations Unies. Cette année, la thématique porte sur « quelle gestion des ressources naturelles et foncières pour un développement durable et inclusif ». A cette occasion, les panélistes Manar Sall, DG de Pétrosen et Abdoulaye Ly, membre du Club des investisseurs, sont largement revenus sur les défis majeurs du contenu local.
Lors de cette journée de réflexion, il a été beaucoup question du contenu local. A la question de savoir qu’est-ce que l’Etat du Sénégal a fait pour donner la part au local, Manar Sall a répondu : « on a eu la chance, au Sénégal, d’être parmi les derniers à découvrir ces ressources naturelles. On a pu apprendre forcément des autres aussi bien des choses positives que donc les bonnes pratiques que les choses négatives donc qui ont été faites dans les autres pays et qu’on devait absolument éviter de reproduire dans notre pays. Et une des choses qui a été bien fait dans certains pays, c’est l’implication des personnes physiques et morales dans l’exploitation de ces ressources. C’est ce qu’on appelle communément le contenu. Dès le départ, au Sénégal, bien avant l’exploitation, on a mis en place la loi sur le contenu local et le degré d’application pour nous assurer qu’à l’horizon 2030, 50% de la valeur ajoutée tirée de ces ressources sera captée par les entreprises et par les Sénégalais. Voilà, c’est ça le contenu local et on a beaucoup insisté là-dessus avec vous, vu des différences d’approches. Mais au final, je puis vous assurer que tout l’arsenal devait être mis en place et une bonne exploitation de nos ressources naturelles a déjà été mise en place avec comme je l’ai dit tantôt, la définition d’une bonne vision et après les stratégies pour soutenir cette vision-là afin qu’on puisse atteindre cet objectif qui est connu au Sénégal, une énergie qui soit disponible, de qualité, qu’il soit accessible à tous, qu’il soit au moindre coût et qu’il soit respectueux de l’environnement ». A en croire Manar Sall, « Si on atteint ces cinq (5) objectifs et je suis persuadé que nous faisons tout pour cela, je pense qu’on pourra espérer l’émergence parce que simplement comme je l’ai dit en baissant beaucoup l’énergie, on favorise l’industrialisation
Concernant le doute des Sénégalais sur la gestion des ressources nationales au Sénégal, le Directeur de Pétrosen dira pour sa part que « la question n’est pas qu’ils sont craintifs ou dubitatifs. C’est-à-dire, qu’ils ne sont pas sûrs à 100%. C’est dans la Constitution qu’il est dit dans l’article L.25.1 que les ressources naturelles appartiennent aux populations. Et l’exploitation de ces ressources va améliorer les biens des Sénégalais. Donc les Sénégalais n’ont pas à douter de notre capacité à mettre en place les dispositifs qui nous permettront d’atteindre cette objectif », a-t-il expliqué.
Pour sa part, Abdoulaye Ly, ancien directeur du Club des investisseurs, observera que le Sénégal a omis dans sa politique de contenu local les meilleures pratiques. Le Sénégal, n’a pas fait tout ce qu’il devait faire pour réussir sa politique de contenu local. Poursuivant ces propos, ce membre du club des investisseurs ajoute que « le contenu local est une mesure d’ordre institutionnel visant à assurer la proportion des nationaux dans la fabrication des biens et services. Il faut comprendre que le contenu local n’est pas une obligation strictement pour les étrangers qui viennent mais, une obligation pour les Sénégalais qui n’ont le droit de mettre 100% d’étrangers dans leurs entreprises ». Toujours selon M. Ly, il y a des options économiques qui peuvent avoir des défiances sur la politique du contenu local. A cet égard, le Sénégal a deux défis sur le contenu local, notamment dans les hydrocarbures et dans les mines. A cet effet, le Sénégal applique les accords de Genève dénommés traitement national qui dit que toute entreprise quelle que soit sa nationalité, dès qu’elle est installée au Sénégal, elle est considérée comme une entreprise nationale. Aussi, le Sénégal applique l’émigration économique. Alors, avant de faire un contenu local, il faut d’abord, avoir une unité de production. « Nous sommes un pays certes attractif, mais il subsiste des contraintes dans l’investissement qui peuvent jouer sur cela. Parce qu’avant de faire le contenu local, il faut d’abord qu’il y ait des entreprises dans la massification des entreprises et dans les investissements ».