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24 avril 2025
LE MINISTRE DES FORCES ARMÉES A VOTÉ
"Je suis content d’accomplir un acte civique. Nous souhaitons que tous les Sénégalais puissent voter dans le calme et rentrer au domicile", a-t-il déclaré au sortir de son bureau vote
Le ministre des Forces armées, Sidiki Kaba, a voté vers 8h30 au centre témoin Sada Maka Sy dans la commune de Tambacounda (est), a constaté l’APS.
"Je suis content d’accomplir un acte civique. Nous souhaitons que tous les Sénégalais puissent voter dans le calme et rentrer au domicile", a-t-il déclaré au sortir de son bureau vote.
M. Kaba a invité les militants à accepter " la volonté du peuple qui s’imposera à tous."
"Ce jour, en fin d’après-midi, la vérité jaillira des urnes et le choix du peuple sera le choix qui s’imposera à tous. Le parlement sera le choix majoritaire de tous les Sénégalais", a-t-il déclaré.
Le centre témoin Sada Maka Sy compte 4.348 inscrits sur les listes électorales répartis dans neuf bureaux de vote.
Les bureaux sont ouverts depuis 8h et peu d’électeurs sont encore présents.
AMINATA TOURÉ ATTENDUE AU CENTRE EL HADJI SECK FAYE KASNAK
Le centre El Hadji Seck Faye compte 5372 électeurs répartis dans neuf bureaux de vote. Au total, 542.895 électeurs inscrits sont appelés à voter dans la région de Kaolack
La tête de liste nationale de la coalition Benno Book Yakaar (BBY, majorité), Aminata Touré, va voter au centre El Hadji Seck Faye de Kasnak, dans la commune de Kaolack (centre), vers dix heures trente minutes, a annoncé sa cellule de communication.
Le centre El Hadji Seck Faye compte 5372 électeurs répartis dans neuf bureaux de vote.
Au total, 542.895 électeurs inscrits sont appelés à voter dans la région de Kaolack, qui compte 1.065 bureaux de vote et 541 lieux de vote.
PAR MAMADOU NDIAYE
LA BANALISATION DE LA DESINFORMATION, UN DANGER POUR LA DEMOCRATIE
Dans l'histoire récente du Sénégal, de nombreux travaux ont démontré que la presse et la classe politique ont souvent entretenu des relations heurtées.
Dans l'histoire récente du Sénégal, de nombreux travaux ont démontré que la presse et la classe politique ont souvent entretenu des relations heurtées.
- En 1975, lors de la première Conférence Nationale du Parti démocratique sénégalais, Abdoulaye Wade s’est employé à contester l’utilisation que le parti au pouvoir faisait des moyens publics d’information.
- En 1986, le leader de l’opposition sénégalaise était obligé d’organiser un sit-in devant le ministère de la Communication pour toujours protester contre les traitements discriminatoires dont son parti faisait l’objet. Abdoulaye Wade reprochait à la radio et à la télévision sénégalaise de diffuser ses discours et communiqués de presse en fin de journal ou tout simplement de les défigurer alors que ceux des socialistes au pouvoir étaient à la une de toutes les éditions.
- Lors d’une audience le 16 décembre 1999, Abdou Diouf reprochait à Sidy Lamine Niass de détenir une radio et un journal incendiaires.
- En avril 2000, en précisant les tâches et missions dévolues à chacun des membres du tout nouveau gouvernement qu’il venait de mettre en place, le président Wade faisait peser publiquement la menace de suspension et même de fermeture du Soleil.
- L’éviction en août 2002 du directeur de la Radiotélévision sénégalaise (RTS), Mactar Silla, après une série de reportages mettant à nu les tares de la société sénégalaise.
- Le directeur de publication du Quotidien, Madiambal Diagne, a séjourné à la prison de Rebeuss, en juillet 2004, pour avoir publié un rapport du Haut Conseil de la Magistrature du Sénégal, dans lequel certaines juges affirmaient avoir subi des pressions et reçu des directives de la part de plusieurs autorités sénégalaises.
- Le 17 octobre 2005, pour avoir diffusé une interview de Salif Sadio, 24 employés du groupe Sud Communication avaient été arrêtés et les émissions interrompues.
- Le 5 mars 2012, le Directoire de campagne de la coalition Macky 2012 reprochait à la RTS de verser dans la propagande électorale par la diffusion en boucle des appels au vote en faveur d’un des candidats au second tour de la présidentielle.
- Le 8 juin 2022, les reporters de la Télévision futurs médias (Tfm), venus couvrir les préparatifs de la marche pacifique de l’opposition, initiée par les leaders de Yewwi Askan wi à la place de la Nation, ont été chassés des lieux.
- Plus récemment, le 16 juillet 2022, Ousmane Sonko, leader de Yewwi Askan Wi, a mis en scène le rejet du micro de la RTS dans le cadre de la couverture de la campagne des élections législatives à Tivaouane.
Ces quelques exemples montrent, s’il en était besoin, la tension qui a toujours existé entre les acteurs politiques et la presse sénégalaise. Nonobstant les multiples dénonciations et condamnations, la détermination des acteurs politiques à circonscrire l’action des médias sénégalais n’a jamais faibli. Aujourd’hui encore, des journalistes subissent des harcèlements dans l’exercice de leurs fonctions. Ces atteintes répétées à la liberté d’expression au Sénégal et l’accaparement de la télévision nationale par les différents régimes qui ont gouverné notre pays constituent incontestablement un recul démocratique.
Cependant, les différentes étapes du processus électoral pour les législatives du 31 juillet 2022 ont révélé un niveau de tension jamais égalé. Entre manipulations, menaces, intimidations, violences physiques ou verbales, suspicions de connivence ou accusations d'impartialité, la presse sénégalaise vit des jours sombres.
Nous avons atteint le summum de la désinformation avec la diffusion massive de faux communiqués, de fausses déclarations, de fausses "UNE" des quotidiens Enquête, L'Observateur, Le Soleil et Sud Quotidien.
La diffusion de documents manipulés ou truqués n'est pas une technique de désinformation nouvelle au Sénégal. Déjà en 2019, lors de l'élection présidentielle de nombreux acteurs politiques en ont été victimes.
Le phénomène que nous vivons depuis quelques jours, ce n'est pas de la parodie (imitation comique sans intention de causer du tort). C'est l'une des pires formes d'infox. C'est une entreprise de désinformation savamment orchestrée qui consiste à diffuser de manière délibérée des informations fausses dans le but de manipuler ou de tromper un public-cible. Cette situation risque de mettre en péril la pratique du journalisme dans notre pays et saper les fondements de la nation sénégalaise.
Or, la présence des médias dans ces élections met en exergue l’engagement des journalistes pour le respect des principes élémentaires de la démocratie. Donc affaiblir la presse, c’est affaiblir la démocratie.
Pour préserver la crédibilité de ceux qui ont choisi d'exercer librement le métier de journaliste, les institutions/organisations faîtières et tous les citoyens qui croient aux valeurs de la démocratie doivent s'ériger contre cette menace. La presse est malmenée, la vérité est attaquée de toutes parts.
Après avoir rappelé que les libertés d’opinion et d’expression sont consacrées par la Constitution, nous devons tous réaffirmer le devoir qu’ont les journalistes de couvrir les manifestations politiques comme tous les événements d’actualité au titre du droit du public à être informé.
Dans un contexte où les réseaux sociaux numériques constituent des canaux de communication sans filtres et avec de fortes audiences, au lieu de se lancer dans une hypothétique entreprise de régulation, les autorités gagneraient à mettre en place une politique d'éducation aux médias sociaux inclusive et solidaire.
DÉBUT DU SCRUTIN À L'ÉCOLE ABDOU DIOUF DE SAINT-LOUIS
Aucun problème majeur n’a été signalé en dehors du cas d’une représentante de la coalition Wallu dont le nom n’est pas sur la liste. Malgré quelques gouttelettes d’eau lâchées par un ciel menaçant, les électeurs attendaient sagement leur tour pour voter
Le scrutin législatif a effectivement démarré à Saint-Louis au centre Abdou Diouf, ex-Emile Sarr, a constaté l’APS.
Aucun problème majeur n’a été signalé en dehors du cas d’une représentante de la coalition Wallu, Mame Sèye Diane dont le nom n’est pas sur la liste. Elle attendait des vérifications pour pouvoir siéger.
Tout le matériel est au complet et le président du bureau Papa El Hadj Mamadou pouvait inviter le premier sur le rang à entrer pour accomplir son devoir civique.
Malgré quelques gouttelettes d’eau lâchées par un ciel menaçant, les électeurs attendaient sagement leur tour pour voter.
Ce centre compte 4 bureaux.
LES SÉNÉGALAIS AUX URNES
Plus de six millions d'électeurs vont voter ce dimanche pour élire 165 députés. Les réformes à l’hémicycle et les programmes des candidats ont été fortement éclipsés durant la campagne, qui a souvent donné au scrutin l’allure d’une élection présidentielle
Six millions sept cent vingt-sept mille sept cent cinquante-neuf (6.727.759) électeurs vont voter ce dimanche dans toute l’étendue du territoire sénégalais et à l’étranger pour élire les 165 députés du pays.
La campagne électorale, âprement disputée, a pris fin samedi à minuit. Pendant vingt et un jours, les huit coalitions en lice ont sillonné les 14 régions du pays pour convaincre les électeurs de leur accorder leurs suffrages.
La campagne, émaillée de quelques violences, notamment à Thiès (ouest), Kaolack (centre) et Sédhiou (sud), et de dérapages verbaux, a été phagocytée par l’élection présidentielle de 2024. Elle s’est pour l’essentiel déroulée dans le calme et s’est résumée en un duel entre Benno Bokk Yaakaar (BBY), qui a vanté le bilan du président de la République, Macky Sall, et Yewwi Askan Wi, qui a agité l’épouvantail d’un troisième mandat de l’actuel chef de l’Etat.
La campagne électorale a connu aussi des échanges houleux entre les coalitions Yewwi Askan Wi (YAW) et AAR Sénégal, lorsque la première a accusé toutes les six autres listes de candidature de l’opposition de soutenir secrètement BBY.
Les réformes à l’hémicycle et les programmes des candidats ont été fortement éclipsés durant cette campagne, qui a souvent donné au scrutin législatif de ce dimanche l’allure d’une élection présidentielle anticipée.
Huit coalitions en lice
Le scrutin oppose huit coalitions : Bokk Gis Gis Liggeey, Naatangué Askin wi, Alternative pour une Assemblée de rupture (AAR), Benno Bokk Yaakaar, Union citoyenne Bunt Bi, les Serviteurs/MPR, Wallu Sénégal et Yewwi Askan Wi. Un record de 47 listes avait été enregistré lors des élections législatives du 30 juillet 2017, mais le recours au parrainage a permis de limiter les listes de candidature à huit, cette année.
Les 6.727.759 électeurs vont voter dans 15.196 bureaux de vote, soit 1.109 de plus qu’en 2017. Les bureaux de vote sont répartis dans 6.641 lieux de vote, soit 249 de plus qu’en 2017.
La Commission électorale nationale autonome a annoncé le déploiement de 22.000 contrôleurs et superviseurs. Un superviseur sera déployé dans chacun des centres de vote. Un contrôleur sera mis à la disposition de chaque bureau de vote.
La CENA a mobilisé aussi 758 contrôleurs et 400 superviseurs dans les 50 pays où voteront les Sénégalais vivant à l’étranger.
Dakar, principal grenier électoral
La région de Dakar est le plus grand bassin électoral du pays, avec 1.762.501 électeurs. Viennent ensuite les régions de Thiès (957.934) et de Diourbel (612.857), qui sont suivies de Saint-Louis (535.932), de Kaolack (442.895) et de Louga (441.864).
Fatick et Kaffrine comptent, respectivement 338.976 et 249.608 électeurs. A Sédhiou, 204.235 inscrits se rendront aux urnes, contre 292.328 à Ziguinchor, qui en compte 1.231 de moins que Matam. La région de Tambacounda compte 271.025 électeurs, celle de Kolda 250.517.
Kédougou ferme la marche avec 69.363 électeurs.
Cent douze députés seront élus au scrutin de liste majoritaire à un tour dans le ressort du département et 53 députés au scrutin proportionnel, sur une liste nationale. Quinze des 165 députés élus pour un mandat de cinq ans vont représenter les Sénégalais vivant à l’étranger.
Région la plus peuplée du pays, Dakar a un quota de 18 députés, contre 10 pour Thiès, neuf pour Diourbel et sept pour Tambacounda.
Chacune des régions de Kaffrine, Kolda, Louga, Saint-Louis et Sédhiou aura six sièges à l’Assemblée nationale. Celles de Kaolack, Matam, Fatick et Ziguinchor vont élire chacune cinq députés, tandis que Kédougou en élira trois.
Les 15 députés de la diaspora seront élus en raison de sept pour la zone Afrique, six pour la zone Europe, un pour l’Amérique-Océanie et un pour l’Asie et le Moyen-Orient.
Un scrutin-test
Les élections législatives de ce dimanche sont considérées comme un test pour l’élection présidentielle de 2024.
L’opposition, Yewwi Askan Wi notamment, a prévenu qu’une majorité parlementaire pour BBY va encourager Macky Sall à briguer un nouveau mandat en 2024. Elle estime en revanche que sa victoire à elle barrerait définitivement la route à une candidature à un troisième mandat pour l’actuel chef de l’Etat.
L’enjeu immédiat est, pour la mouvance présidentielle, de conserver la majorité à l’hémicycle.
L’intercoalition Yewwi Askan Wi-Wallu Sénégal n’a pas fait mystère de sa volonté d’imposer une cohabitation à la majorité présidentielle. Pour cela, l’alliance menée par Ousmane Sonko et Khalifa Sall devra confirmer ses victoires à Dakar, Thiès et Ziguinchor lors des dernières élections locales de janvier.
La coalition Wallu Sénégal, alliée de YAW même si elle a sa propre liste de candidature, est dirigée par le Parti démocratique sénégalais d’Abdoulaye Wade. L’ex-président de la République est en tête de ladite liste.
La majorité présidentielle clairement clamé, elle aussi, son ambition de conserver sa majorité, ce qui implique qu’elle réédite ses résultats aux dernières élections locales dans plusieurs régions et réussisse une ‘’remontada’’ dans certaines villes, notamment à Dakar, Guédiawaye et Thiès.
Selon de nombreux observateurs, les primo-votants (les électeurs qui votent pour la première fois) et le taux de participation devraient être la clé du scrutin.
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MULTIPLE PHOTOS
CES SOMPTUEUSES TOILES DE KONATÉ
La magnificence de ses toiles ne laissaient personne indifférent lors de la dernière biennale de l’art africain contemporain de Dakar. Abdoulaye Konaté est selon toute vraisemblance un génie parmi les génies. Regardez ces toiles
Un jour, une création. Nous vous proposons de revoir les splendides toiles de l’artiste malien Abdoulaye Konaté, quelques semaines après la dernière biennale de l’art africain contemporain de Dakar.
Les organisateurs de la biennale lui avaient réservé un espace à la dimension de la grandeur de son art à l’ancien palais de justice de Dakar. Ainsi Abdoulaye Konaté, l’artiste malien, dit « le maitre » avait pu exposer ses somptueuses toiles dans l’enceinte de la cour suprême aux allures d’une imposante cathédrale et au silence bruyant. C’était majestueux !
Ses différentes pièces auront marqué les esprits de beaucoup de visiteurs de l'un des grands sites d’expo de la dernière biennale de l’art africain contemporain de Dakar. La plupart des personnes interrogées sur leur coup de coeur, n'hésitaient pas à donner son nom.
Ces toiles de grandes tailles faites de textile, notamment du Bazin et d’une rare beauté, exposent diverses thématiques comme le fanatisme religieux, au couple dogon du Mali, en passant par un couple royal Ashanti du Ghana. Lauréat de plusieurs prix dans son pays comme sur le plan internationale Abdoulaye Konaté est un des poids lourds de l’art africain
par Momar Dieng
MACKY SALL, UNE DERNIÈRE GRANDE BATAILLE POUR L'HONNEUR
Pour ces législatives, l'honneur du président de la République est là : prouver à ses compatriotes qu’il est capable d’accepter de perdre des élections qu’il organise de bout en bout, de fond en comble, si les électeurs sénégalais en décidaient ainsi
Les faits sont têtus : la seule et unique élection indiscutablement gagnée par Macky Sall reste à ce jour celle où il a été élu pour la première fois président de la république. C’était en mars 2012 face à Abdoulaye Wade. Et il n’en était pas l’organisateur ! Juillet 2022, le futur chef de l’Etat sortant, réélu en 2019 pour son dernier mandat grâce à une violence politique, administrative et institutionnelle jamais vue au Sénégal depuis les années 1990, est encore à la manœuvre, à l’ombre des élections législatives, les dernières d’une séquence politique soliste entamée en 2008-2009.
L’honneur de notre président, Macky Sall, est là, dans l’extrême bonne organisation de ces scrutins parlementaires du 31 juillet 2022. Nulle part ailleurs. Pour celui qui passe pour être le plus grand des veinards en politique de ces dernières années au Sénégal, est arrivé le moment de laver son honneur, peut-être définitivement, pour le présent et pour la postérité, sur toutes ces accusations à la fois vraies ou fausses qui lui collent à la peau comme de l’ADN. Mais comment ?
Prouver à ses compatriotes qu’il est capable d’accepter de perdre des élections qu’il organise de bout en bout, de fond en comble, si les électeurs sénégalais en décidaient ainsi. Prouver à la face du monde, une fois passée le chaos des listes d’investitures et des jeux troubles d’institutions à sa botte, sa capacité à offrir au Sénégal des scrutins libres, propres et sujets à un minimum de contestations non fondamentales. Prouver au monde entier que les 97 députés des 45 départements, les 53 des listes nationales et les 15 de la Diaspora, élus dans les urnes au soir du 31 juillet, ne seront pas juste un melting-pot de combinaisons frauduleuses crachées par des algorithmes informatiques venus d’ailleurs. Enfin, se prouver à lui-même qu’il n’aura pas été, jusqu’au bout, cette mauvaise blague que le Sénégal n’a peut-être jamais envisagé de placer à la tête du pays après le règne des socialistes et la cavalcade des Wade.
Référendum et…référendum
On a tendance à l’oublier, mais les Sénégalais ont fini par avaler, de leur président, plein de couleuvres depuis 2012, sans toutefois se résigner à le supporter éternellement à la tête du pays. Sa promesse faite en mondovision de réduire son premier mandat de 7 à 5 ans ? Passée par pertes et profits. Ses serments lyriques relatifs à l’instauration d’un Etat de droit sans grande faille ? Envolés. Ses engagements à mettre en place « une gouvernance sobre et vertueuse » ? Rêve. Une reddition systématique des comptes pour tous les responsables d’Etat ? Vieille chimère. L’enrichissement soudain de beaucoup de ses proches ? Broutilles. Les pratiques criminelles autour de passeports diplomatiques et de faux billets de membres de son conglomérat ? Quelques semaines de prison dorée, ensuite plus libres que le vent… Et ne parlons même pas de la cannibalisation des processus électoraux qui lui permet de sélectionner ceux de ses adversaires qu’il souhaite pour lui (présidentielles) et pour ses ouailles (législatives et locales) et dont certains finissent par le rejoindre. Le résultat est conforme à sa perception de la démocratie : trente ans de recul pour une expérience avant-gardiste qui avait pris tant d’avance sur des modèles concurrents. Face à autant de « trahisons », ces législatives valent peut-être référendum.
Aujourd’hui, à 19 mois du terme de son second et dernier mandat présidentiel, le président Sall entretien un suspense malsain sur un avenir politique qu’il a lui-même déjà scellé sous toutes les coutures.
On doit cependant reconnaître au président de la république de n’avoir jamais encore dérogé officiellement à cette promesse du double mandat unique. C’est son silence et ses actes posés sur cette question précise qui ont poussé ses détracteurs à le soupçonner de vouloir arracher en 2024 ce bail supplémentaire auquel il n’a pas droit. Ce sont surtout ses opposants qui ont choisi de transformer ces législatives en un référendum « pour ou contre » cette troisième candidature dont ils l’accusent. Lui accepteraient-ils alors cette nouvelle candidature présidentielle en cas de victoire nette des listes de sa coalition Benno Bokk Yaakaar dans ces scrutins à l’issue incertaine ?
« Sortir par la grande porte »
Ces législatives du 31 juillet sont sans doute capitales pour le Sénégal car, pour la première fois dans l’histoire du Sénégal, une « cohabitation » historique est envisagée entre l’Exécutif incarné par le président Sall et une majorité parlementaire espérée par une inter-coalition inédite formée autour d’Ousmane Sonko et d’Abdoulaye Wade. Les régimes au pouvoir ont acquis une grande expérience dans l’approche des scrutins intermédiaires comme les législatives, mais aussi dans leur prise en charge technique et opérationnelle, surtout avec l’apport inestimable que restent le contrôle de l’appareil d’Etat et l’investissement des personnels politico-administratifs aux quatre coins du territoire national. Des avantages substantiels mais non définitifs qui ne sauraient dissimuler le salutaire rééquilibrage des rapports de forces au lendemain des élections municipales et départementales de janvier 2022 au profit de l’opposition et de sa tête de file, Yewwi Askan Wi.
Après un cycle pré-électoral endeuillé par la mort de plusieurs jeunes sénégalais, le défi majeur que pose ces élections législatives du 31 juillet 2022 est de considérer comme sacrés les choix de nos compatriotes, quels que soient les résultats des urnes. Une volonté populaire librement exprimée et jalousement sauvegardée demeure la seule voie d’accès au pouvoir dans une démocratie, au-delà des imperfections et manquements tolérables dans ce type de consultation. Il faut alors espérer que les futurs députés de notre Assemblée nationale, toutes obédiences politiques confondues, assument la mission critique qui est la leur : exercer un véritable pouvoir de contrôle sur un présidentialisme autocratique qui a pris la mauvaise habitude d’être généreux envers ses serviteurs et impitoyable pour ses contempteurs. Pour Macky Sall, bataille ne pourrait être plus honorable que celle-là car la vie reste possible après la politique.
Une raison de plus pour considérer ces législatives de 2022 comme le premier jalon d’une sortie par la grande porte de l’histoire en 2024. Ses infrastructures lui serviront de témoin, et c’est tout à son honneur. Mais pour ce qui concerne l’Etat de droit, la démocratie et les libertés, c’est clairement la bérézina…
par Seynabou Diop
POUR CHANGER LE SYSTÈME, IL FAUT NÉCESSAIREMENT ÊTRE AVEC LE SYSTÈME
L’intégrité, le courage et la constance à dénoncer les problèmes de mal-gouvernance du pays n’auraient jamais autant attiré l’attention des Sénégalais sur la personne de Sonko en tant que leader de l’antisystème, sans le régime en place et ses dérives
Pour mieux le comprendre, faire son hygiène introspective quotidienne, le dénoncer avec force et sans équivoque, définir ses stratégies, renforcer son leadership et se massifier pour le vaincre.
Avec un projet de société bien ficelé répondant aux problèmes et aspirations de milliers de Sénégalais (Solutions, 2017), des preuves électorales incontestables, un ralliement de masse sans précédent, et la place d’opposant principal du régime en place, « être avec » le système, comme semble bien le saisir le leader de Pastef, ce n’est pas nécessairement épouser les valeurs du système. C’est plutôt mieux le comprendre, faire sa propre hygiène introspective et quotidienne, le dénoncer en permanence et sans équivoque, bien définir ses stratégies, renforcer son leadership et se massifier pour le vaincre.
Dans nos relations humaines et comme stratégie de guerre bien connue, cette phrase paraissant contradictoire et suicidaire est de rigueur : « Keep your friends close but keep your enemies closer » (Gardez vos amis près de vous, mais gardez vos ennemis encore plus près), a dit Don Vito Corleone à Michael Corleone dans The Godfather, Part II (Le Parrain). Et John F. Kennedy, l’ancien président des États-Unis d’Amérique, de renchérir : « Forgive your enemies but never forget their names. » (Pardonnez vos ennemis mais n’oubliez jamais leurs noms). Cette nécessité de vouloir garder son adversaire à proximité ou en vue n’est donc pas par amour à son égard ou pour endosser ses valeurs, mais plutôt par nécessité stratégique. En plus, « il n’y a pas d’assurance de sécurité contre la traîtrise » comme nous le rappelle bien Bassirou Diomaye Faye, coordonnateur du mouvement des cadres de Pastef (voir ici).
Le débat entre système et antisystème revient très souvent sur la scène politique sénégalaise. Il a été particulièrement audible lors des visites de proximité et de remerciement que le leader de Pastef, Ousmane Sonko, considéré comme leader de « l’antisystème », rendait à des personnalités soi-disant du système après les évènements de mars 2021. Plus récemment, ce même débat est revenu avec l’alliance Yewwi Askan Wi d’abord, et l’intercoalition Yewwi/Wallu ensuite, dans lesquelles alliances, le Pastef se retrouve avec des mouvements et partis politiques dits du système, pour les échéances locales (Yewwi Askan Wi), législatives (Yewwi/Wallu) et éventuellement présidentielles. Le débat accuse principalement Ousmane Sonko et son parti d’être avec des gens du même système qu’ils combattent.
La réponse du leader de Pastef, comme celle de ses responsables, est que l’antisystème est un ensemble de valeurs, de principes, et de comportements visant à combattre la mal-gouvernance qui sévit depuis 1960. Si quelqu’un faisant partie de ce système ou qui avait bénéficié de ses privilèges est prêt à épouser les valeurs, principes, et comportements de l’antisystème, il est le bienvenu. De même, dans une alliance électorale, si un parti politique ou mouvement est prêt à aller avec le Pastef aux élections contre le régime en place suivant des stratégies bien définies, il est aussi le bienvenu (voir les explications pertinentessur ce sujet de Dame Mbodj, secrétaire général de CUSEMS/authentique et porte-parole de la coalition citoyenne Le Peuple). Cette réponse s’avère non seulement logique mais aussi pratique si on se réfère à comment se comporte un système en général et à la sociologie sénégalaise en particulier. Examinons d’abord ce qu’est un système avant de finir avec une petite introspection pour nous tous.
Un système, nous renseigne Donella H. Meadows (Thinking Systems, 2008), est un ensemble d'éléments organisés d’une manière hiérarchique et fonctionnant suivant des normes ou principes pouvant entraîner des modèles de comportements spécifiques. Les systèmes sont par conséquent partout autour de nous. Le plus près de nous est notre système biologique qui dénote du fonctionnement de notre corps. On a aussi, parmi tant d’autres, notre système social, de santé, d’apprentissage, et même nos systèmes d’habitudes personnelles (au réveil le matin ou au coucher le soir, suivant par exemple qu’on fasse du sport le matin avant d’aller au travail ou qu’on lise à nos enfants avant qu’ils s’endorment le soir). Chacun de ces systèmes plus ou moins élaborés, formels ou codifiés, dénote d’une réalité globale faite de petites réalités (ou sous-systèmes) hiérarchisées, connectées entre elles, et interagissant pour réaliser un objectif. Un sous-système devient un système quand il porte l’attention globale d’une étude ou analyse en tant qu’entité hiérarchisée.
Il faut dire aussi que les systèmes trouvent leur différence dans les valeurs dominantes soutenant leurs modèles de comportements pour réaliser leurs objectifs. On peut dire que le système symbolisé aujourd’hui par le régime de Macky Sall et l’antisystème proposé par Ousmane Sonko sont animés par des valeurs différentes sur lesquelles sont basés des modèles de comportements précis. Mais cette différence n’exclut pas une certaine interactivité entre eux dans leur processus d’actualisation et de stratégies de lutte pour le pouvoir dans l’espace politique sénégalais.
Le système est une justification essentielle de l’antisystème
En tant qu’acteur de l’antisystème, l’agent de changement du système trouve le sens de son action dans le système qu’il combat. Il justifie sa cause et définit ses priorités et stratégies par rapport à ce système. Crozier, M. et Friedberg, E. dans L’acteur et le système, 1977, nous renvoient à cette réalité nous disant que « l’acteur n’existe pas en dehors du système qui définit la liberté qui est la sienne et la rationalité qu’il peut utiliser dans son action ».
L’intégrité, le courage et la constance à dénoncer les problèmes de mal-gouvernance du pays n’auraient jamais autant attiré l’attention des Sénégalais sur la personne d’Ousmane Sonko en tant que leader de l’antisystème et son projet, s’il n’y avait pas le régime en place et ses dérives justifiant leur raison d’être, montrer le contraste dans ce qu’ils proposent comme différences, et l’urgence d’agir. D’où l’obligation de l’acteur principal de l’antisystème de garder « sa proximité » avec le système comme référence vitale pour mieux adapter ses stratégies tout au long de sa conquête du pouvoir. L’annulation de la marche du 29 Juin 2022 de la coalition Yewwi Askan Wi, par exemple, la décision d’aller aux élections même sans liste nationale des titulaires, et celle de Ousmane Sonko d’être au-devant de la compagne des législatives, même étant éliminé, peuvent être perçues comme des changements de stratégies bien pensées par rapport au système en face.
De même, l’antisystème ne laisse pas indifférent le système. On remarque en effet que, depuis qu’Ousmane Sonko est devenu le leader incontestable de l’antisystème, le pouvoir et ses acolytes en général ne sortent pour se défendre qu’après les sorties du leader de Pastef et/ou de sa coalition, comme s’il n’existait pas d’autres acteurs politiques sur le terrain ou bien que le pouvoir n’avait pas d’autres préoccupations ou urgences pour parler aux Sénégalais. Ainsi l’antisystème devient un grand enjeu pour le système.
La complexité systémique pose le problème du contexte de l’antisystème qu’est le système
Tout système est complexe. Par conséquent, pour mieux le comprendre et penser ses stratégies, il faut le relier avec son contexte. Contrairement à la pensée analytique qui isole pour mieux cerner, la pensée complexe ou systémique relie pour mieux comprendre. « Relier, relier », nous exhorte le sociologue français Edgar Morin (L’intelligence de la Complexité, 1999). Le contexte dans la pensée systémique renvoie à deux aspects : l’environnement délimité par les frontières du système, c'est-à-dire par ses critères d’appartenance, et le cadre social dans lequel se situe ce système. Dès lors, la complexité de l’antisystème (un système en soi) pose le problème du contexte qui le situe.
Dans le champ politique sénégalais, le système de mal-gouvernance qui sévit depuis 1960 est symbolisé à présent par le pouvoir de Macky Sall. Il est le gardien de la Constitution, des lois, des forces militaires et paramilitaires. Il est aussi l’initiateur et l’exécuteur principal des politiques qui impactent la vie des Sénégalais. On voit que ce système, qui a des racines historiques très profondes, est aussi très structuré et a une portée considérable dans le quotidien des Sénégalais. En revanche, l’antisystème incarné par le leader de Pastef est une entité récente dans la dynamique qu’elle incarne et l’ampleur de son ancrage dans la jeunesse. On peut dire alors que cet antisystème fait partie d’un système mère plus ancien, plus élaboré, et plus impactant. Par conséquent, pour mieux se relier avec son contexte qui est son système mère, l’antisystème doit nécessairement faire avec ce système, non seulement pour bien définir ses stratégies d’alliances, de massification, ou de collecte de ressources, mais aussi pour bien saisir toute opportunité émergente. Ainsi, quand Ousmane Sonko, à l’après-midi du 17 juin 2022, décide de se plier à la volonté des forces de l’ordre dans son quartier lui interdisant arbitrairement d’aller prier, il a su efficacement lire son contexte médiatique en temps réel. Il a su saisir l’opportunité de mettre à nu les dérives du pouvoir aux yeux des Sénégalais et de la communauté internationale. Concomitamment et conformément à l’image sociologique sénégalaise, le leader de Pastef a pu calmement démontrer le profil d’un homme ordinaire, pieux, de paix, et serein face à la provocation.
La complexité systémique pose aussi le principe hologrammatique qui stipule que le système est un tout fait de parties (sous-systèmes) ou « le tout est dans la partie et la partie est dans le tout ».
L’individu est dans la société mais porte aussi cette dernière en lui-même à travers la langue et la culture qu’il partage avec les autres. Dans notre contexte politique, la mal-gouvernance symbolisée par le régime de Macky Sall est le tout et l’antisystème comme changement radical, proposé par Ousmane Sonko, la partie. Chacune de ces deux entités, à des degrés différents, renferme des éléments ou comportements s’apparentant ceux de l’autre entité. Ce principe hologrammatique justifie-t-il alors les sorties répétées d’un ancien membre de l’APR, Mouhamed Thiam, qui souligne à chaque fois les qualités d’Ousmane Sonko, en l’occurrence son courage, sa droiture, et son intégrité (voir ici et ici) ? Ou justifie-t-il les comportements exemplaires de citoyens dans le système comme ceux soulignés dans la police et le milieu carcéral par le professeur Omar Diagne lors de sa première sortie après sa libération (voir ici). Ou encore explique-t-il la sortie d’Aminata Tall, ancienne secrétaire générale de la présidence de la République et présidente du Conseil économique, social et environnemental et militante de l’APR (voir ici) ou celle de Mankeur Ndiaye, ancien ministre des Affaires étrangères de Macky Sall (voir ici) ? Ces deux personnalités du régime de Macky Sall, pour une raison ou pour une autre, ont tous décrié l’état démocratique délétère dans lequel se trouve le pays.
De même, certains comportements dans l’antisystème, comme ceux de militants de Pastef qui voulaient faire fi du règlement intérieur de leur parti ou coalition pour se faire investir lors des locales de Janvier 2022, constituent historiquement des exemples typiques du système. Le leader de Pastef, faisant sa propre introspection pour son parti, les avait bien décriés (voir Les dures vérités de Ousmane Sonko sur Pastef - YouTube).
Mais avec ce principe hologrammatique, nous prévient Edgar Morin, « la qualité du tout n’est pas la somme des parties, car la partie peut avoir des qualités inhibées par l’organisation du tout ».
Ce qui est surtout inhibé dans l’antisystème en tant que partie dans le tout, c’est surtout l’expression des libertés individuelles qui fait nourrir une démocratie et permet aux citoyens d’exprimer librement leur mécontentement et frustration quand ils le souhaitent. Cette expression des libertés est d’une part exigée par l’antisystème à travers des conférences de presse, des marches, des concerts de casseroles, et les réseaux sociaux. Elle est cependant étouffée par le régime de Macky Sall avec son chéquier et sa prison (voir Le président, le chéquier et la prison (Momar Dieng) – LATUACHO.COM) , mais aussi par des tortures, des morts suspectes, le complot, la promotion de contre-valeurs, des menaces et intimidations, et la stigmatisation ethnique ou régionale. L’antisystème promet une qualité de vie meilleure à des milliers de jeunes Sénégalais auxquels il donne l’espoir qu’ils peuvent faire mieux que leurs parents. Idéalement l’antisystème représente aussi tout ce qu’il peut y avoir encore d'inhiber chez l’homme sénégalais/africain qui cherche sa libération de lui-même et de tout autre système qui l’empêcherait de s’épanouir pleinement.
Finalement, les analyses précédentes posent au moins deux conséquences majeures. La première est que tout changement proposé par l’antisystème nécessite des stratégies bien pensées qui ne peuvent pas exclure entièrement le système.
Comme cela a été démontré, pour combattre le système, il faut être dans « les situations d’action » du système (Crozier et Friedberg, 1977). Ainsi, l’alliance politique est d’abord une opportunité pour montrer son leadership, sa capacité à rassembler vers l’essentiel. Elle est d’abord stratégique et non pas systémique. Les alliés Yewwi/Wallu ont des intérêts convergents qui sont la conquête du pouvoir local (Yewwi), législatif (Yewwi/Wallu), et éventuellement exécutif, pas nécessairement la même vision de la gestion du pouvoir une fois acquis.
La deuxième conséquence découle de la première. Puisqu’on est condamné à être avec le système pour le combattre, une hygiène mentale et comportementale quotidienne est nécessaire chez tout combattant du système.
Ne porte-t-on pas un degré de système en chacun de nous ? Cette question mérite d’être posée entre nous, même si ce degré de système ne peut pas être à l’échelon du régime en place qui détient les ressources du pays et à qui incombe la responsabilité première de poser les jalons du changement et d’en souscrire à travers l’exemplarité. Qui hésiterait, par exemple, à donner 1 500 CFA ou 2 000 francs CFA à un policier quelquefois pour qu’il nous laisse passer même lorsqu’on a été arrêté arbitrairement ? Pour combattre le système, est-ce que chacun d’entre nous est prêt à refuser ce système tout en étant en son sein ? C’est cette introspection profonde que nous invite à faire un « liveur » sénégalais, dont je tairai le nom, qui s’interroge : « Tout le monde parle du changement de système avec Ousmane Sonko. Comme Ousmane Sonko ne peut pas le faire tout seul, est-ce que chaque Sénégalais est prêt à faire ce qu’il faut pour changer nos habitudes et combattre le système ?
C’est au niveau de ces questionnements, de cette hygiène quotidienne dans la pensée et l’action individuelle que doit commencer tout réveil patriotique. Serigne Cheikh Tidiane Al-Maktoum, rapportant les propos de Mame El Hadji Malick Sy parlant du système, nous avertissait déjà au Mawlid de 2007 de notre familiarité avec celui-ci tant il a trop duré. Il disait qu’« on n’a que nos familles dans le système ». Par conséquent, Sun Tzu, dans L’art de faire la guerre (2020), nous montre une voie où notre connaissance du système doit nécessairement être accompagnée de celle de nous-même pour pouvoir le vaincre : « If you know the enemy and know yourself, you need not fear the result of a hundred battles. » (« Si vous connaissez suffisamment votre ennemi et vous-même, vous n’avez pas besoin d’avoir peur de l’issue de cent batailles »).
Connaissons-nous donc davantage en nous interrogeant en permanence par rapport au système. Car pour le changer, il faut nécessairement « être avec » lui pour mieux le comprendre, faire son introspection quotidienne, le dénoncer avec force et sans équivoque, définir ses stratégies, renforcer son leadership et se massifier pour le vaincre.
Dr. Seynabou Diop est spécialiste des sciences de l’éducation et de la pensée systémique dans la gestion de projet.
Votons System Change, Votons Yewwi/Wallu !
LISTE DES DOUZE JOUEURS DE L’AFROBASKET U18
La Fédération sénégalaise de Basket-ball a publié, dans un communiqué reçu ce vendredi, une liste de douze (12) joueurs sélectionnés pour prendre part à l’Afrobasket U18 masculin qui se joue du 4 au 14 aout 2022 à Madagascar.
Dakar, 29 juil (APS) – La Fédération sénégalaise de Basket-ball a publié, dans un communiqué reçu ce vendredi, une liste de douze (12) joueurs sélectionnés pour prendre part à l’Afrobasket U18 masculin qui se joue du 4 au 14 aout 2022 à Madagascar.
Voici la liste officielle des 12 joueurs sélectionnés
1- Ousmane Ndiaye (Dragons Rhondorf, Allemagne)
2 - Max Babacar E Ogbalet Ndiaye (Spring Creek Academy, USA)
3 - Abdoulaye Diène (GBA, Sénégal)
4 - Mouhamed Faye (Reggio Emilia, Italie)
5 - Seydina Limamoulaye Faye (Baskonia, Espagne)
6 - Mamadou Sèye (Pescara, Italie)
7 - Mbaye Ndiaye (Academy, Sénégal)
8 - ntoine A Waly Diouf (SEED Academy, Sénégal)
9 - Ibrahima Dieng (Poitier, France)
10 - Colin L. Ndaw (IMG Academy, USA)
11 - Papa Babacar Diop (JA, Sénégal)
12 - Ahmed S. Cissé (HLM BC, Sénégal)
LA PARTICIPATION OU L’AUTRE DÉFI DU SCRUTIN DU 31 JUILLET
On n’en parle pas assez. Mais le taux de participation aux élections législatives de ce 31 juillet 2022 reste un enjeu majeur. Un défi.
On n’en parle pas assez. Mais le taux de participation aux élections législatives de ce 31 juillet 2022 reste un enjeu majeur. Un défi. Même si on a vu les leaders de partis politiques et de coalitions de partis drainer des foules durant la campagne, il n’est pas aussi sûr que les militants se mobilisent le jour-j pour aller voter. Des cartes électeurs dorment encore au niveau des commissions. Alors que celle-ci est une condition sin qua non du vote.
Il faut dire qu’en 2017, aux législatives, les Sénégalais n’avaient pas boudé les urnes. Selon des chiffres officiels, le taux de participation était de 54%. Une bonne note pour ce scrutin. Ce taux de participation était nettement positif, parce que, largement supérieur à celui de l’édition précédente, 2012. Cette élection des députés, organisée au lendemain de l’accession de Macky Sall à la magistrature Suprême avait connu un taux de participation de 32%.
En ce qui concerne cette 14e législature, le taux de participation pourrait dépasser la moyenne des 50%. Mais rien n’est moins sûr. L’atteinte de la barre des 55%, qui serait un record, reste un enjeu. S’il en est ainsi, c’est parce que, l’élection se tient en plein hivernage. Il a plu et continue de pleuvoir sur l’ensemble du territoire. Les récentes précipitations, il y a une semaine, avaient causé des inondations dans des localités à Dakar, poussant certains à estimer que si cela se reproduisaient, ça va jouer sur le vote. Il a plu toute la matinée de ce samedi selon le correspondant de Emedia à Matam. La pluie pourrait décourager des électeurs.
L’autre facteur, c’est la distance que doivent parcourir certains électeurs pour aller voter. L’exode rural étant une réalité au Sénégal, des électeurs concernés par ce phénomène pourraient ne pas se déplacer pour simplement aller faire le choix d’un député dans leur circonscription. S’y ajoute Ces limites objectives n’épargnent pas également diaspora. Les causes d’une faible participation du corps électoral à l’étranger sont connues de tous et le Sénégal n’échappe à cette règle.
Il faut rappeler que les 165 sièges, 105, dont les 15 de la diaspora, seront pourvus au scrutin majoritaire, un système très favorable au parti qui terminera premier dans chaque département, puisqu’il en raflera tous les sièges. Soixante autres sièges seront pourvus à la proportionnelle.