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24 avril 2025
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CES SOMPTUEUSES TOILES DE KONATÉ
La magnificence de ses toiles ne laissaient personne indifférent lors de la dernière biennale de l’art africain contemporain de Dakar. Abdoulaye Konaté est selon toute vraisemblance un génie parmi les génies. Regardez ces toiles
Un jour, une création. Nous vous proposons de revoir les splendides toiles de l’artiste malien Abdoulaye Konaté, quelques semaines après la dernière biennale de l’art africain contemporain de Dakar.
Les organisateurs de la biennale lui avaient réservé un espace à la dimension de la grandeur de son art à l’ancien palais de justice de Dakar. Ainsi Abdoulaye Konaté, l’artiste malien, dit « le maitre » avait pu exposer ses somptueuses toiles dans l’enceinte de la cour suprême aux allures d’une imposante cathédrale et au silence bruyant. C’était majestueux !
Ses différentes pièces auront marqué les esprits de beaucoup de visiteurs de l'un des grands sites d’expo de la dernière biennale de l’art africain contemporain de Dakar. La plupart des personnes interrogées sur leur coup de coeur, n'hésitaient pas à donner son nom.
Ces toiles de grandes tailles faites de textile, notamment du Bazin et d’une rare beauté, exposent diverses thématiques comme le fanatisme religieux, au couple dogon du Mali, en passant par un couple royal Ashanti du Ghana. Lauréat de plusieurs prix dans son pays comme sur le plan internationale Abdoulaye Konaté est un des poids lourds de l’art africain
par Momar Dieng
MACKY SALL, UNE DERNIÈRE GRANDE BATAILLE POUR L'HONNEUR
Pour ces législatives, l'honneur du président de la République est là : prouver à ses compatriotes qu’il est capable d’accepter de perdre des élections qu’il organise de bout en bout, de fond en comble, si les électeurs sénégalais en décidaient ainsi
Les faits sont têtus : la seule et unique élection indiscutablement gagnée par Macky Sall reste à ce jour celle où il a été élu pour la première fois président de la république. C’était en mars 2012 face à Abdoulaye Wade. Et il n’en était pas l’organisateur ! Juillet 2022, le futur chef de l’Etat sortant, réélu en 2019 pour son dernier mandat grâce à une violence politique, administrative et institutionnelle jamais vue au Sénégal depuis les années 1990, est encore à la manœuvre, à l’ombre des élections législatives, les dernières d’une séquence politique soliste entamée en 2008-2009.
L’honneur de notre président, Macky Sall, est là, dans l’extrême bonne organisation de ces scrutins parlementaires du 31 juillet 2022. Nulle part ailleurs. Pour celui qui passe pour être le plus grand des veinards en politique de ces dernières années au Sénégal, est arrivé le moment de laver son honneur, peut-être définitivement, pour le présent et pour la postérité, sur toutes ces accusations à la fois vraies ou fausses qui lui collent à la peau comme de l’ADN. Mais comment ?
Prouver à ses compatriotes qu’il est capable d’accepter de perdre des élections qu’il organise de bout en bout, de fond en comble, si les électeurs sénégalais en décidaient ainsi. Prouver à la face du monde, une fois passée le chaos des listes d’investitures et des jeux troubles d’institutions à sa botte, sa capacité à offrir au Sénégal des scrutins libres, propres et sujets à un minimum de contestations non fondamentales. Prouver au monde entier que les 97 députés des 45 départements, les 53 des listes nationales et les 15 de la Diaspora, élus dans les urnes au soir du 31 juillet, ne seront pas juste un melting-pot de combinaisons frauduleuses crachées par des algorithmes informatiques venus d’ailleurs. Enfin, se prouver à lui-même qu’il n’aura pas été, jusqu’au bout, cette mauvaise blague que le Sénégal n’a peut-être jamais envisagé de placer à la tête du pays après le règne des socialistes et la cavalcade des Wade.
Référendum et…référendum
On a tendance à l’oublier, mais les Sénégalais ont fini par avaler, de leur président, plein de couleuvres depuis 2012, sans toutefois se résigner à le supporter éternellement à la tête du pays. Sa promesse faite en mondovision de réduire son premier mandat de 7 à 5 ans ? Passée par pertes et profits. Ses serments lyriques relatifs à l’instauration d’un Etat de droit sans grande faille ? Envolés. Ses engagements à mettre en place « une gouvernance sobre et vertueuse » ? Rêve. Une reddition systématique des comptes pour tous les responsables d’Etat ? Vieille chimère. L’enrichissement soudain de beaucoup de ses proches ? Broutilles. Les pratiques criminelles autour de passeports diplomatiques et de faux billets de membres de son conglomérat ? Quelques semaines de prison dorée, ensuite plus libres que le vent… Et ne parlons même pas de la cannibalisation des processus électoraux qui lui permet de sélectionner ceux de ses adversaires qu’il souhaite pour lui (présidentielles) et pour ses ouailles (législatives et locales) et dont certains finissent par le rejoindre. Le résultat est conforme à sa perception de la démocratie : trente ans de recul pour une expérience avant-gardiste qui avait pris tant d’avance sur des modèles concurrents. Face à autant de « trahisons », ces législatives valent peut-être référendum.
Aujourd’hui, à 19 mois du terme de son second et dernier mandat présidentiel, le président Sall entretien un suspense malsain sur un avenir politique qu’il a lui-même déjà scellé sous toutes les coutures.
On doit cependant reconnaître au président de la république de n’avoir jamais encore dérogé officiellement à cette promesse du double mandat unique. C’est son silence et ses actes posés sur cette question précise qui ont poussé ses détracteurs à le soupçonner de vouloir arracher en 2024 ce bail supplémentaire auquel il n’a pas droit. Ce sont surtout ses opposants qui ont choisi de transformer ces législatives en un référendum « pour ou contre » cette troisième candidature dont ils l’accusent. Lui accepteraient-ils alors cette nouvelle candidature présidentielle en cas de victoire nette des listes de sa coalition Benno Bokk Yaakaar dans ces scrutins à l’issue incertaine ?
« Sortir par la grande porte »
Ces législatives du 31 juillet sont sans doute capitales pour le Sénégal car, pour la première fois dans l’histoire du Sénégal, une « cohabitation » historique est envisagée entre l’Exécutif incarné par le président Sall et une majorité parlementaire espérée par une inter-coalition inédite formée autour d’Ousmane Sonko et d’Abdoulaye Wade. Les régimes au pouvoir ont acquis une grande expérience dans l’approche des scrutins intermédiaires comme les législatives, mais aussi dans leur prise en charge technique et opérationnelle, surtout avec l’apport inestimable que restent le contrôle de l’appareil d’Etat et l’investissement des personnels politico-administratifs aux quatre coins du territoire national. Des avantages substantiels mais non définitifs qui ne sauraient dissimuler le salutaire rééquilibrage des rapports de forces au lendemain des élections municipales et départementales de janvier 2022 au profit de l’opposition et de sa tête de file, Yewwi Askan Wi.
Après un cycle pré-électoral endeuillé par la mort de plusieurs jeunes sénégalais, le défi majeur que pose ces élections législatives du 31 juillet 2022 est de considérer comme sacrés les choix de nos compatriotes, quels que soient les résultats des urnes. Une volonté populaire librement exprimée et jalousement sauvegardée demeure la seule voie d’accès au pouvoir dans une démocratie, au-delà des imperfections et manquements tolérables dans ce type de consultation. Il faut alors espérer que les futurs députés de notre Assemblée nationale, toutes obédiences politiques confondues, assument la mission critique qui est la leur : exercer un véritable pouvoir de contrôle sur un présidentialisme autocratique qui a pris la mauvaise habitude d’être généreux envers ses serviteurs et impitoyable pour ses contempteurs. Pour Macky Sall, bataille ne pourrait être plus honorable que celle-là car la vie reste possible après la politique.
Une raison de plus pour considérer ces législatives de 2022 comme le premier jalon d’une sortie par la grande porte de l’histoire en 2024. Ses infrastructures lui serviront de témoin, et c’est tout à son honneur. Mais pour ce qui concerne l’Etat de droit, la démocratie et les libertés, c’est clairement la bérézina…
par Seynabou Diop
POUR CHANGER LE SYSTÈME, IL FAUT NÉCESSAIREMENT ÊTRE AVEC LE SYSTÈME
L’intégrité, le courage et la constance à dénoncer les problèmes de mal-gouvernance du pays n’auraient jamais autant attiré l’attention des Sénégalais sur la personne de Sonko en tant que leader de l’antisystème, sans le régime en place et ses dérives
Pour mieux le comprendre, faire son hygiène introspective quotidienne, le dénoncer avec force et sans équivoque, définir ses stratégies, renforcer son leadership et se massifier pour le vaincre.
Avec un projet de société bien ficelé répondant aux problèmes et aspirations de milliers de Sénégalais (Solutions, 2017), des preuves électorales incontestables, un ralliement de masse sans précédent, et la place d’opposant principal du régime en place, « être avec » le système, comme semble bien le saisir le leader de Pastef, ce n’est pas nécessairement épouser les valeurs du système. C’est plutôt mieux le comprendre, faire sa propre hygiène introspective et quotidienne, le dénoncer en permanence et sans équivoque, bien définir ses stratégies, renforcer son leadership et se massifier pour le vaincre.
Dans nos relations humaines et comme stratégie de guerre bien connue, cette phrase paraissant contradictoire et suicidaire est de rigueur : « Keep your friends close but keep your enemies closer » (Gardez vos amis près de vous, mais gardez vos ennemis encore plus près), a dit Don Vito Corleone à Michael Corleone dans The Godfather, Part II (Le Parrain). Et John F. Kennedy, l’ancien président des États-Unis d’Amérique, de renchérir : « Forgive your enemies but never forget their names. » (Pardonnez vos ennemis mais n’oubliez jamais leurs noms). Cette nécessité de vouloir garder son adversaire à proximité ou en vue n’est donc pas par amour à son égard ou pour endosser ses valeurs, mais plutôt par nécessité stratégique. En plus, « il n’y a pas d’assurance de sécurité contre la traîtrise » comme nous le rappelle bien Bassirou Diomaye Faye, coordonnateur du mouvement des cadres de Pastef (voir ici).
Le débat entre système et antisystème revient très souvent sur la scène politique sénégalaise. Il a été particulièrement audible lors des visites de proximité et de remerciement que le leader de Pastef, Ousmane Sonko, considéré comme leader de « l’antisystème », rendait à des personnalités soi-disant du système après les évènements de mars 2021. Plus récemment, ce même débat est revenu avec l’alliance Yewwi Askan Wi d’abord, et l’intercoalition Yewwi/Wallu ensuite, dans lesquelles alliances, le Pastef se retrouve avec des mouvements et partis politiques dits du système, pour les échéances locales (Yewwi Askan Wi), législatives (Yewwi/Wallu) et éventuellement présidentielles. Le débat accuse principalement Ousmane Sonko et son parti d’être avec des gens du même système qu’ils combattent.
La réponse du leader de Pastef, comme celle de ses responsables, est que l’antisystème est un ensemble de valeurs, de principes, et de comportements visant à combattre la mal-gouvernance qui sévit depuis 1960. Si quelqu’un faisant partie de ce système ou qui avait bénéficié de ses privilèges est prêt à épouser les valeurs, principes, et comportements de l’antisystème, il est le bienvenu. De même, dans une alliance électorale, si un parti politique ou mouvement est prêt à aller avec le Pastef aux élections contre le régime en place suivant des stratégies bien définies, il est aussi le bienvenu (voir les explications pertinentessur ce sujet de Dame Mbodj, secrétaire général de CUSEMS/authentique et porte-parole de la coalition citoyenne Le Peuple). Cette réponse s’avère non seulement logique mais aussi pratique si on se réfère à comment se comporte un système en général et à la sociologie sénégalaise en particulier. Examinons d’abord ce qu’est un système avant de finir avec une petite introspection pour nous tous.
Un système, nous renseigne Donella H. Meadows (Thinking Systems, 2008), est un ensemble d'éléments organisés d’une manière hiérarchique et fonctionnant suivant des normes ou principes pouvant entraîner des modèles de comportements spécifiques. Les systèmes sont par conséquent partout autour de nous. Le plus près de nous est notre système biologique qui dénote du fonctionnement de notre corps. On a aussi, parmi tant d’autres, notre système social, de santé, d’apprentissage, et même nos systèmes d’habitudes personnelles (au réveil le matin ou au coucher le soir, suivant par exemple qu’on fasse du sport le matin avant d’aller au travail ou qu’on lise à nos enfants avant qu’ils s’endorment le soir). Chacun de ces systèmes plus ou moins élaborés, formels ou codifiés, dénote d’une réalité globale faite de petites réalités (ou sous-systèmes) hiérarchisées, connectées entre elles, et interagissant pour réaliser un objectif. Un sous-système devient un système quand il porte l’attention globale d’une étude ou analyse en tant qu’entité hiérarchisée.
Il faut dire aussi que les systèmes trouvent leur différence dans les valeurs dominantes soutenant leurs modèles de comportements pour réaliser leurs objectifs. On peut dire que le système symbolisé aujourd’hui par le régime de Macky Sall et l’antisystème proposé par Ousmane Sonko sont animés par des valeurs différentes sur lesquelles sont basés des modèles de comportements précis. Mais cette différence n’exclut pas une certaine interactivité entre eux dans leur processus d’actualisation et de stratégies de lutte pour le pouvoir dans l’espace politique sénégalais.
Le système est une justification essentielle de l’antisystème
En tant qu’acteur de l’antisystème, l’agent de changement du système trouve le sens de son action dans le système qu’il combat. Il justifie sa cause et définit ses priorités et stratégies par rapport à ce système. Crozier, M. et Friedberg, E. dans L’acteur et le système, 1977, nous renvoient à cette réalité nous disant que « l’acteur n’existe pas en dehors du système qui définit la liberté qui est la sienne et la rationalité qu’il peut utiliser dans son action ».
L’intégrité, le courage et la constance à dénoncer les problèmes de mal-gouvernance du pays n’auraient jamais autant attiré l’attention des Sénégalais sur la personne d’Ousmane Sonko en tant que leader de l’antisystème et son projet, s’il n’y avait pas le régime en place et ses dérives justifiant leur raison d’être, montrer le contraste dans ce qu’ils proposent comme différences, et l’urgence d’agir. D’où l’obligation de l’acteur principal de l’antisystème de garder « sa proximité » avec le système comme référence vitale pour mieux adapter ses stratégies tout au long de sa conquête du pouvoir. L’annulation de la marche du 29 Juin 2022 de la coalition Yewwi Askan Wi, par exemple, la décision d’aller aux élections même sans liste nationale des titulaires, et celle de Ousmane Sonko d’être au-devant de la compagne des législatives, même étant éliminé, peuvent être perçues comme des changements de stratégies bien pensées par rapport au système en face.
De même, l’antisystème ne laisse pas indifférent le système. On remarque en effet que, depuis qu’Ousmane Sonko est devenu le leader incontestable de l’antisystème, le pouvoir et ses acolytes en général ne sortent pour se défendre qu’après les sorties du leader de Pastef et/ou de sa coalition, comme s’il n’existait pas d’autres acteurs politiques sur le terrain ou bien que le pouvoir n’avait pas d’autres préoccupations ou urgences pour parler aux Sénégalais. Ainsi l’antisystème devient un grand enjeu pour le système.
La complexité systémique pose le problème du contexte de l’antisystème qu’est le système
Tout système est complexe. Par conséquent, pour mieux le comprendre et penser ses stratégies, il faut le relier avec son contexte. Contrairement à la pensée analytique qui isole pour mieux cerner, la pensée complexe ou systémique relie pour mieux comprendre. « Relier, relier », nous exhorte le sociologue français Edgar Morin (L’intelligence de la Complexité, 1999). Le contexte dans la pensée systémique renvoie à deux aspects : l’environnement délimité par les frontières du système, c'est-à-dire par ses critères d’appartenance, et le cadre social dans lequel se situe ce système. Dès lors, la complexité de l’antisystème (un système en soi) pose le problème du contexte qui le situe.
Dans le champ politique sénégalais, le système de mal-gouvernance qui sévit depuis 1960 est symbolisé à présent par le pouvoir de Macky Sall. Il est le gardien de la Constitution, des lois, des forces militaires et paramilitaires. Il est aussi l’initiateur et l’exécuteur principal des politiques qui impactent la vie des Sénégalais. On voit que ce système, qui a des racines historiques très profondes, est aussi très structuré et a une portée considérable dans le quotidien des Sénégalais. En revanche, l’antisystème incarné par le leader de Pastef est une entité récente dans la dynamique qu’elle incarne et l’ampleur de son ancrage dans la jeunesse. On peut dire alors que cet antisystème fait partie d’un système mère plus ancien, plus élaboré, et plus impactant. Par conséquent, pour mieux se relier avec son contexte qui est son système mère, l’antisystème doit nécessairement faire avec ce système, non seulement pour bien définir ses stratégies d’alliances, de massification, ou de collecte de ressources, mais aussi pour bien saisir toute opportunité émergente. Ainsi, quand Ousmane Sonko, à l’après-midi du 17 juin 2022, décide de se plier à la volonté des forces de l’ordre dans son quartier lui interdisant arbitrairement d’aller prier, il a su efficacement lire son contexte médiatique en temps réel. Il a su saisir l’opportunité de mettre à nu les dérives du pouvoir aux yeux des Sénégalais et de la communauté internationale. Concomitamment et conformément à l’image sociologique sénégalaise, le leader de Pastef a pu calmement démontrer le profil d’un homme ordinaire, pieux, de paix, et serein face à la provocation.
La complexité systémique pose aussi le principe hologrammatique qui stipule que le système est un tout fait de parties (sous-systèmes) ou « le tout est dans la partie et la partie est dans le tout ».
L’individu est dans la société mais porte aussi cette dernière en lui-même à travers la langue et la culture qu’il partage avec les autres. Dans notre contexte politique, la mal-gouvernance symbolisée par le régime de Macky Sall est le tout et l’antisystème comme changement radical, proposé par Ousmane Sonko, la partie. Chacune de ces deux entités, à des degrés différents, renferme des éléments ou comportements s’apparentant ceux de l’autre entité. Ce principe hologrammatique justifie-t-il alors les sorties répétées d’un ancien membre de l’APR, Mouhamed Thiam, qui souligne à chaque fois les qualités d’Ousmane Sonko, en l’occurrence son courage, sa droiture, et son intégrité (voir ici et ici) ? Ou justifie-t-il les comportements exemplaires de citoyens dans le système comme ceux soulignés dans la police et le milieu carcéral par le professeur Omar Diagne lors de sa première sortie après sa libération (voir ici). Ou encore explique-t-il la sortie d’Aminata Tall, ancienne secrétaire générale de la présidence de la République et présidente du Conseil économique, social et environnemental et militante de l’APR (voir ici) ou celle de Mankeur Ndiaye, ancien ministre des Affaires étrangères de Macky Sall (voir ici) ? Ces deux personnalités du régime de Macky Sall, pour une raison ou pour une autre, ont tous décrié l’état démocratique délétère dans lequel se trouve le pays.
De même, certains comportements dans l’antisystème, comme ceux de militants de Pastef qui voulaient faire fi du règlement intérieur de leur parti ou coalition pour se faire investir lors des locales de Janvier 2022, constituent historiquement des exemples typiques du système. Le leader de Pastef, faisant sa propre introspection pour son parti, les avait bien décriés (voir Les dures vérités de Ousmane Sonko sur Pastef - YouTube).
Mais avec ce principe hologrammatique, nous prévient Edgar Morin, « la qualité du tout n’est pas la somme des parties, car la partie peut avoir des qualités inhibées par l’organisation du tout ».
Ce qui est surtout inhibé dans l’antisystème en tant que partie dans le tout, c’est surtout l’expression des libertés individuelles qui fait nourrir une démocratie et permet aux citoyens d’exprimer librement leur mécontentement et frustration quand ils le souhaitent. Cette expression des libertés est d’une part exigée par l’antisystème à travers des conférences de presse, des marches, des concerts de casseroles, et les réseaux sociaux. Elle est cependant étouffée par le régime de Macky Sall avec son chéquier et sa prison (voir Le président, le chéquier et la prison (Momar Dieng) – LATUACHO.COM) , mais aussi par des tortures, des morts suspectes, le complot, la promotion de contre-valeurs, des menaces et intimidations, et la stigmatisation ethnique ou régionale. L’antisystème promet une qualité de vie meilleure à des milliers de jeunes Sénégalais auxquels il donne l’espoir qu’ils peuvent faire mieux que leurs parents. Idéalement l’antisystème représente aussi tout ce qu’il peut y avoir encore d'inhiber chez l’homme sénégalais/africain qui cherche sa libération de lui-même et de tout autre système qui l’empêcherait de s’épanouir pleinement.
Finalement, les analyses précédentes posent au moins deux conséquences majeures. La première est que tout changement proposé par l’antisystème nécessite des stratégies bien pensées qui ne peuvent pas exclure entièrement le système.
Comme cela a été démontré, pour combattre le système, il faut être dans « les situations d’action » du système (Crozier et Friedberg, 1977). Ainsi, l’alliance politique est d’abord une opportunité pour montrer son leadership, sa capacité à rassembler vers l’essentiel. Elle est d’abord stratégique et non pas systémique. Les alliés Yewwi/Wallu ont des intérêts convergents qui sont la conquête du pouvoir local (Yewwi), législatif (Yewwi/Wallu), et éventuellement exécutif, pas nécessairement la même vision de la gestion du pouvoir une fois acquis.
La deuxième conséquence découle de la première. Puisqu’on est condamné à être avec le système pour le combattre, une hygiène mentale et comportementale quotidienne est nécessaire chez tout combattant du système.
Ne porte-t-on pas un degré de système en chacun de nous ? Cette question mérite d’être posée entre nous, même si ce degré de système ne peut pas être à l’échelon du régime en place qui détient les ressources du pays et à qui incombe la responsabilité première de poser les jalons du changement et d’en souscrire à travers l’exemplarité. Qui hésiterait, par exemple, à donner 1 500 CFA ou 2 000 francs CFA à un policier quelquefois pour qu’il nous laisse passer même lorsqu’on a été arrêté arbitrairement ? Pour combattre le système, est-ce que chacun d’entre nous est prêt à refuser ce système tout en étant en son sein ? C’est cette introspection profonde que nous invite à faire un « liveur » sénégalais, dont je tairai le nom, qui s’interroge : « Tout le monde parle du changement de système avec Ousmane Sonko. Comme Ousmane Sonko ne peut pas le faire tout seul, est-ce que chaque Sénégalais est prêt à faire ce qu’il faut pour changer nos habitudes et combattre le système ?
C’est au niveau de ces questionnements, de cette hygiène quotidienne dans la pensée et l’action individuelle que doit commencer tout réveil patriotique. Serigne Cheikh Tidiane Al-Maktoum, rapportant les propos de Mame El Hadji Malick Sy parlant du système, nous avertissait déjà au Mawlid de 2007 de notre familiarité avec celui-ci tant il a trop duré. Il disait qu’« on n’a que nos familles dans le système ». Par conséquent, Sun Tzu, dans L’art de faire la guerre (2020), nous montre une voie où notre connaissance du système doit nécessairement être accompagnée de celle de nous-même pour pouvoir le vaincre : « If you know the enemy and know yourself, you need not fear the result of a hundred battles. » (« Si vous connaissez suffisamment votre ennemi et vous-même, vous n’avez pas besoin d’avoir peur de l’issue de cent batailles »).
Connaissons-nous donc davantage en nous interrogeant en permanence par rapport au système. Car pour le changer, il faut nécessairement « être avec » lui pour mieux le comprendre, faire son introspection quotidienne, le dénoncer avec force et sans équivoque, définir ses stratégies, renforcer son leadership et se massifier pour le vaincre.
Dr. Seynabou Diop est spécialiste des sciences de l’éducation et de la pensée systémique dans la gestion de projet.
Votons System Change, Votons Yewwi/Wallu !
LISTE DES DOUZE JOUEURS DE L’AFROBASKET U18
La Fédération sénégalaise de Basket-ball a publié, dans un communiqué reçu ce vendredi, une liste de douze (12) joueurs sélectionnés pour prendre part à l’Afrobasket U18 masculin qui se joue du 4 au 14 aout 2022 à Madagascar.
Dakar, 29 juil (APS) – La Fédération sénégalaise de Basket-ball a publié, dans un communiqué reçu ce vendredi, une liste de douze (12) joueurs sélectionnés pour prendre part à l’Afrobasket U18 masculin qui se joue du 4 au 14 aout 2022 à Madagascar.
Voici la liste officielle des 12 joueurs sélectionnés
1- Ousmane Ndiaye (Dragons Rhondorf, Allemagne)
2 - Max Babacar E Ogbalet Ndiaye (Spring Creek Academy, USA)
3 - Abdoulaye Diène (GBA, Sénégal)
4 - Mouhamed Faye (Reggio Emilia, Italie)
5 - Seydina Limamoulaye Faye (Baskonia, Espagne)
6 - Mamadou Sèye (Pescara, Italie)
7 - Mbaye Ndiaye (Academy, Sénégal)
8 - ntoine A Waly Diouf (SEED Academy, Sénégal)
9 - Ibrahima Dieng (Poitier, France)
10 - Colin L. Ndaw (IMG Academy, USA)
11 - Papa Babacar Diop (JA, Sénégal)
12 - Ahmed S. Cissé (HLM BC, Sénégal)
LA PARTICIPATION OU L’AUTRE DÉFI DU SCRUTIN DU 31 JUILLET
On n’en parle pas assez. Mais le taux de participation aux élections législatives de ce 31 juillet 2022 reste un enjeu majeur. Un défi.
On n’en parle pas assez. Mais le taux de participation aux élections législatives de ce 31 juillet 2022 reste un enjeu majeur. Un défi. Même si on a vu les leaders de partis politiques et de coalitions de partis drainer des foules durant la campagne, il n’est pas aussi sûr que les militants se mobilisent le jour-j pour aller voter. Des cartes électeurs dorment encore au niveau des commissions. Alors que celle-ci est une condition sin qua non du vote.
Il faut dire qu’en 2017, aux législatives, les Sénégalais n’avaient pas boudé les urnes. Selon des chiffres officiels, le taux de participation était de 54%. Une bonne note pour ce scrutin. Ce taux de participation était nettement positif, parce que, largement supérieur à celui de l’édition précédente, 2012. Cette élection des députés, organisée au lendemain de l’accession de Macky Sall à la magistrature Suprême avait connu un taux de participation de 32%.
En ce qui concerne cette 14e législature, le taux de participation pourrait dépasser la moyenne des 50%. Mais rien n’est moins sûr. L’atteinte de la barre des 55%, qui serait un record, reste un enjeu. S’il en est ainsi, c’est parce que, l’élection se tient en plein hivernage. Il a plu et continue de pleuvoir sur l’ensemble du territoire. Les récentes précipitations, il y a une semaine, avaient causé des inondations dans des localités à Dakar, poussant certains à estimer que si cela se reproduisaient, ça va jouer sur le vote. Il a plu toute la matinée de ce samedi selon le correspondant de Emedia à Matam. La pluie pourrait décourager des électeurs.
L’autre facteur, c’est la distance que doivent parcourir certains électeurs pour aller voter. L’exode rural étant une réalité au Sénégal, des électeurs concernés par ce phénomène pourraient ne pas se déplacer pour simplement aller faire le choix d’un député dans leur circonscription. S’y ajoute Ces limites objectives n’épargnent pas également diaspora. Les causes d’une faible participation du corps électoral à l’étranger sont connues de tous et le Sénégal n’échappe à cette règle.
Il faut rappeler que les 165 sièges, 105, dont les 15 de la diaspora, seront pourvus au scrutin majoritaire, un système très favorable au parti qui terminera premier dans chaque département, puisqu’il en raflera tous les sièges. Soixante autres sièges seront pourvus à la proportionnelle.
CEEBU JËN À L’ÉCRAN CE 12 AOUT
Papis Niang, artiste, producteur et réalisateur est encore sorti des sentiers battus. Il dévoile toutes les facettes de ce plat à travers son film documentaire, intitulé « Ceebu jën l’art de Penda Mbaye
Un nouveau plat culinaire fait son entrée au patrimoine immatériel de l’Unesco le 14 décembre dernier. Il s’agit du ceebu jën, un plat typique du Sénégal. Pour mieux expliquer ce plat tant convoité, Papis Niang, artiste, producteur et réalisateur est encore sorti des sentiers battus. Il dévoile toutes les facettes de ce plat à travers son film documentaire, intitulé « Ceebu jën l’art de Penda Mbaye ». Ce long métrage dont la marraine est la Première Dame Marième Faye Sall, sera porté à l’écran le 12 août prochain à l’hôtel King Fahd Palace de Dakar.
En effet, l’animateur de Itv/ Iradio présente une image assez explicite montrant déjà toute la culture sénégalaise, avec une Penda Mbaye (Saint-Louisienne) qui faisait si bien plat d’où le nom de « Ceebu Jën Penda Mbaye ». Ce qui veut dire d’après lui, que « le Ceebu jën est une spécialité sénégalaise qui nous est propre, et très envié par les autres pays ».
Ainsi, le promoteur dudit évènement appelle les Sénégalais à suivre ce film- documentaire qui va nous édifiera davantage sur la manière de faire du cordon bleu Penda Mbaye qui a beaucoup fait jaser avec cette si précieuse spécialité sénégalaise. Pour la campagne de com, le monde de l’art et de la culture appelle à la mobilisation, à travers des vidéos. Il s’agit des artistes comme Wally Seck, Pape Diouf, Roumba Seye, Abdou Guité Seck, etc.
L'APOTHEOSE
C’est l’heure des revalorisations salariales. A quelques heures des élections législatives, le président de la République a décidé de généraliser la hausse des salaires dans l’administration, et le corps des magistrats est concerné.
C’est l’heure des revalorisations salariales. A quelques heures des élections législatives, le président de la République a décidé de généraliser la hausse des salaires dans l’administration, et le corps des magistrats est concerné. « Conformément aux instructions du président de la République, les salaires des agents des secteurs de l’éducation, de la santé, des forces de défense et de sécurité, des administrateurs civils et des autres sortants de l’Ecole nationale d’administration (Ena) ont été revalorisés. Ces mesures exceptionnelles ont été mises en œuvre à l’occasion du paiement des salaires des mois de mai, juin et juillet 2022. Ces mesures de revalorisation salariale seront généralisées au profit de tous les autres corps de l’Administration (magistrats, agents des hiérarchies A, B, C, D et E) dès le mercredi 03 août 2022 par émission spéciale », a indiqué hier un communiqué de la Direction de la solde.
DES CRAINTES ET INCERTITUDES A LA BICIS
Le rachat de la Bicis par le groupe Sunu ne laisse pas indifférent le président de l’Association des clients et sociétaires des institutions financières (Acsif). Famara Ibrahima Cissé qui a toujours dénoncé les abus des banques vis-à-vis de leurs clients
Le rachat de la Bicis par le groupe Sunu ne laisse pas indifférent le président de l’Association des clients et sociétaires des institutions financières (Acsif). Famara Ibrahima Cissé qui a toujours dénoncé les « abus » des banques vis-à-vis de leurs clients, a indiqué sa position sur cette affaire, qui, selon lui, n’est pas sans conséquence sur les usagers. « On a une position par rapport au rachat d’institution bancaire surtout par d’autres pourvoyeurs de fonds internationaux, parce que ce ne sont pas des Sénégalais qui ont acheté la boite.
Ç’aurait été des Sénégalais, ça aurait pu être avantageux pour les usagers de banque ». Mais, regrette-t-il, « dès lors que c’est une autre entreprise qui vient racheter pour redresser, cela risque de coûter un peu cher aux usagers, parce que le redressement se fera sur le dos des usagers ». Il ajoute : « Sans nul doute, les taxes vont augmenter. C’est un redressement qui va impacter les finances des usagers. C’est vrai qu’il y aura une nouvelle injonction de fonds, mais aussi les services risquent de connaître des hausses au détriment des usagers ».
Famara Cissé qui n’a pas manqué de rappeler le but de leur combat, a ainsi indiqué : « Ce que nous dénonçons, c’est le coût des services, autrement dit, le coût de l’argent, de la location de l’argent, les pénalités, etc. Donc, si une entreprise étrangère ou une personne morale étrangère vient racheter la banque, elle va, dans le cadre du redressement, augmenter ses services ».
L’ARTISTE META DIA, DISQUE D’OR
La belle voix du reggae sénégalais vient consacrer son disque d’or. C’est garce à sa participation dans l’album reggae à succès, intitulé « Paradise », qui lui vaut cette distinction.
La belle voix du reggae sénégalais vient consacrer son disque d’or. C’est garce à sa participation dans l’album reggae à succès, intitulé « Paradise », qui lui vaut cette distinction. Elle été décerné par l’Union des producteurs phonographiques français indépendants (Upfi), le site spécialisé, Music in Africa.
Le Sénégal est encore à l’honneur garce à la musique. Meta Dia brandissant un disque d’or, c’est l’image qui est à la une sur les médias sociaux depuis plus de 24 heures, selon musicinafrica. Après la consécration en France, du disque « Paradise » (2013) du groupe stéphanois Dub Inc’, sur lequel le reggaeman sénégalais a participé. Album reggae à succès, « Paradise » a été certifié disque d’or par l’Union des Producteurs Phonographiques Français Indépendants (Upfi), pour avoir franchi le cap très honorable des 50 000 ventes cumulées.
Un important succès d’après la source auquel a participé un certain Meta Dia, le phénoménal reggaeman sénégalais qui a posé sa voix sur le titre « Enfants des ghettos », avec son collègue burkinabé Alif Naaba. Dans le morceau, dont le clip totalise plus de 7 millions de vues sur YouTube, Meta Dia et le Dub Inc’ saluent la bravoure de tous ceux qui, à travers le monde, sont oubliés des systèmes politiques et ne comptent que sur eux-mêmes pour réussir. Leur message, chargé de positivité et d’espoir, a atteint et impacté plusieurs milliers d’auditeurs autour du globe et surtout dans l’Hexagone, où « Paradise » a connu un accueil favorable du grand public.
Natif de Dakar au Sénégal, Meta Dia a baigné dans la musique pendant sa tendre enfance. C’est par le rap qu’il s’introduit sur la scène musicale de son pays, avant de rejoindre New York, aux États-Unis. Dans son pays d’accueil, il est épris d’une forte passion pour le roots rock reggae en côtoyant la communauté Jamaicaine, et bien vite, il y perçoit le style le plus adapté à son projet artistique.
Il se lance dans le reggae et forme l’orchestre The Cornerstones, avec lequel il enregistre l’album Forward Music en 2008. L’opus, salué par la critique, est suivi de Ancient Power, en 2013. En 2017, Meta Dia signe un nouvel album, Hira, le troisième de sa carrière, qui est enregistré, mixé et masterisé entre l’Angleterre, les Pays-Bas, la Jamaïque, la France et les États-Unis. Avec sa nouvelle distinction, l’artiste sénégalais prouve aux plus sceptiques, qu’il peut être compté parmi les meilleurs reggaemen au monde.
par l'éditorialiste de seneplus, demba ndiaye
C’EST QUOI VOTER UTILE CE DIMANCHE ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Si nouvelle Assemblée il y a, avec des députés du peuple, il faudra comme première mesure, sortir des tiroirs présidentiels, les conclusions des commissions de la réforme foncière du Professeur Dièye, et celles des Assises
Ce dimanche 31 juillet 2022, les quelques six millions de citoyens inscrits sur les listes électorales ont rendez-vous avec l’histoire: débuter la mise à mort d’un régime qui en douze ans, a presque fini de faire de notre pays un gigantesque bordel, où les hommes et les femmes de joie (au pouvoir) « commercent » sans carnet de santé. Un pays transformé en un énorme lupanar où les seules règles sont celles de la jouissance sans entraves ni limites ; une société où les règles éthiques et morales semblent être transformées en de vulgaires marchandises commercialisables ; où la République a vu ses atours fondamentaux être pervertis en en faisant une vulgaire « bananière » ; où les législateurs (députés) se sont transformés en bourreaux du peuple. Et prédateurs sans foi...
Oui, c’est quoi même voter utile ce dimanche 31 juillet ? C’est d’abord, dire aux affidés du roi lion dormeur en son palais, vous ne vous seriez pas trompés d’élections ? On couronne un roi ou on élit nos représentants à l’Assemblée ? S’agit-il de faire le bilan des dix ans de règne de votre souverain ou du travail de « ses » députés ? Et s’il s’agissait plus simplement de remettre la République sur ses pieds et rendre au parlement sa fonction première, primaire, fondamentale : être au service du peuple en proposant et en votant des lois qui améliore sa vie et non la rendre plus pénible ; des lois qui protègent nos ressources et non qui les bradent aux intérêts étrangers. Bref, servir le peuple et non se servir sur son dos !
Ce dont il est question ce dimanche 31 juillet, c’est le choix d’une Assemblée avec des députés qui ne se livrent pas au trafic de faux passeports diplomatiques ; qui ne se transforment en de vulgaires laveurs de faux billets, des députés qui soient moins affairistes et plus représentants et défenseurs du peuple ; Ce dont il est question ce dimanche, c’est de voter des lois qui rendent effective la séparation des pouvoirs, qui empêchent un chef suprême d’être le suprême vendangeur de sa parole ; la parole donnée. Qui doit être sacrée et exemplaire pour constituer le socle de granit de notre éthique sociétale.
Ce dont il est question ce dimanche 31 juillet, c’est que les députés du peuples votent des lois pour le peuple. Comme par exemple, des lois qui suppriment désormais le fait princier de nommer les membres du Conseil constitutionnel ; qu’il préside le Conseil supérieur de la magistrature, ligotant ainsi les membres de cette institution qui dépendent du bon vouloir du prince pour leur carrière.
On attend de l’Assemblée et donc des députés, qu’ils fassent appliquer les lois (si elles existent) qui interdisent la torture dans nos commissariats et dans nos postes de gendarmerie. Qu’ils fassent en sortent que ces corps, la police notamment, reviennent à leur fonction première : protéger et servir. Et non torturer et tuer. Qu’ils (les députés) suppriment le « permis de tuer » impunément , implicite dont les forces de l’ordre se croient investis. Tenez, ils peuvent même aller encore plus loin en votant une loi qui autorise les policiers à s’organiser, à se syndiquer, pour défendre leurs intérêts matériels (et cesser d’arnaquer les citoyens) et moraux. Parce que tout compte fait, les policiers sous l’uniforme sont et restent des travailleurs. Être un corps habillé ne veut pas dire dépouillé (déshabillé) de ses droits de travail. Nous qui aimons bien la France et singeons ses us et coutumes, celle ci autorise et reconnaît les syndicats de police et même des commissaires. Et il y en a de tout le kaléidoscope politique français : de l’extrême droite à...la gauche, étant de bien entendu la minorité de flics d’extrême gauche milite dans les syndicats de gauche. Chez nous, la phobie des coups d’État, la politique de répression des premiers régimes africains, ont quasi militarisé tous les corps en les habillant. Même les douaniers et les eaux et forêts sont habillés et donc interdits de se syndiquer. C’est ça la militarisation des institutions...
Ce dimanche 31 juillet, ce dont il est question, c’est de voter pour une Assemblée qui met hors d’état de nuire les mafias du foncier qui dépossèdent au vu, au su, et avec bien souvent l’onction de l’Exécutif, les terres, champs et terrains de citoyens, s’accaparent de nos cotes, les défigurent, s’accagent notre littoral par des constructions qui accélèrent le saccage de notre environnement (1).
Une Assemblée avec des députés qui mettent fin ou tout au moins, réduisent la boulimie de privatisations de nos systèmes de santé et d’éducation. Mettre fin aux pratiques d’une Assemblée qui ne crée des commissions parlementaires que pour enterrer profond leur objectif. Que ces députés veillent à ce que l’Exécutif respecte les textes des institutions communautaires qu’il a librement acceptés, signés. Et cela ne signifie pas, loin de là, le renoncement à à la souveraineté. Au contraire, le respect de sa signature comme de sa parole donnée, fortifient la place de son pays dans le concert des nations. ..
Pour continuer leur enfumage, ils se sont transformés en VRP du bilan d’un président en fin de mandat (et de règne) ; qui le propose comme les thèmes de campagne d’une élection (législative) pour laquelle il n’est ni candidat ni concerné, et veut pourtant en faire une rampe de lancement d’une future présidentielle d’où il est définitivement exclu.
Fin de règne ? Absolument. Quand pour mener sa campagne on fait appel à des ex, c’est reconnaitre qu’on s’est lourdement trompé dans le management de ses hommes. Directrice de campagne ? Une ex-ministre (de la Justice et de reddition des comptes sélectionnés), ex-Premier mministre rétrogradée pour avoir été défaite dans sa petite localité. Humiliée. Vouée à l’errance sans destination (envoyée spéciale mon œil) ; puis rappelée pour présider la plus inutile et budgétivore des institutions : le Conseil économique social et environnemental (CESE). À nouveau défenestrée, chassée, jetée comme une serpillère usée pour nous avait-on dit (et vendu), sucrer un pain au lait qui allait faire de la forteresse monarchique la plus imprenable, impénétrable. Patatras aux locales : le sucre était du sel pimenté, la forteresse une bâtisse d’argile que des architectes faussaires avaient vendu comme plus solide que les pyramides des pharaons.
Avec l’écroulement (comme les immeubles de la Médina) de cette coalition, s’envolent aussi des rêves, ceux supposés être des « forces spéciales » (c’est d’actualité) pour reconquérir Dakar, avant de mener l’assaut pour la troisième mi-temps inconnue dans les règles du (des) sport. Mais voilà, le promu aux destinées de la capitale est « ramassé » par un ouragan nommé YAW (Niaw!), catapulté par un missile nommé Barth. Le ministre promu au destin présidentiel, qui a (pourtant) survécu au Covid, est emporté par les vagues annonciatrices d’un nouveau monde. Avec de nouveaux rêves portés par de nouveaux acteurs...
Face au désastre des locales qui annoncent une catastrophe aux législatives, on ramène et remet en selle celle qui semble inoxydable, malgré les coups de Jarnac qu’elle subit de la part d’un prince qui n’aime tant qu’immoler ses alliés et ses frères. Surtout sa sœur.
Pour la énième fois, on rappelle sous l’uniforme le soldat de fortune, presque mercenaire pour des causes perdues. Qu’elle réussisse à limiter ce dimanche les dégâts, voire (par miracle) à éviter à son commanditaire une bérézina définitive, peut être que cette Sysiphe féminine regagnera la confiance et le coeur du volage époux. Et alors la Primature (qu’elle connaît bien) ou le perchoir d’une Assemblée ravalée, lui seront peut être (à coup sûr ?) attribuées. Et qui sait, comme tous les mâles prétendants (et un brin prétentieux) à la succession du prince sont hors jeu, la dame à la cadence...saccadée, peut bien rêver d’être la candidate par défaut à la présidentielle de 2024. Si et seulement si après ce dimanche 31 juillet, les nouveaux espoirs d’une autre Assemblée deviennent réalité. Et que ce soit le début de la fin du malentendu de 2012, avec son régime de reniements.
C’est de cela qu’il s’agit ce dimanche 31 juillet. Rien d’autre.
Si nouvelle Assemblée il y a, avec des députés du peuple, il faudra, comme première mesure, sortir des tiroirs présidentiels, les conclusions des commissions de la réforme foncière du Professeur Dièye, et celles des institutions (Assises) d’Amadou Moctar Mbow. Ce serait le signal qu’une nouvelle Assemblée a vu le jour avec de nouveaux députés.