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24 avril 2025
par Doudou Ka
RELEVER LES DÉFIS DE LA CONNECTIVITÉ ET DE L’ATTRACTIVITÉ DES PÔLES RÉGIONAUX
Le lifting à grande échelle du système aéroportuaire et aéronautique sénégalais consacre une stratégie présidentielle innovante dont l’objectif est d’anticiper le développement du transport aérien international
C’est l’aube d’une nouvelle ère qui s’ouvre pour l’aéronautique civile sénégalaise avec le Programme de Reconstruction des Aéroports du Sénégal communément appelé PRAS et la stratégie Hub Aérien 2021-2025. Ce programme stratégique, composante phare du Plan Sénégal Émergent, d’une ampleur et d’une envergure sans précédent, constitue le plus important chantier de l’histoire de l’aéronautique civile sénégalaise.
Faire du Sénégal une plateforme de tout premier plan
De quoi cette stratégie est-elle le nom ? Sinon la réalisation d’une vision d’avenir du président de la République Son Excellence Macky Sall, qui est de donner corps au futur du transport aérien national en faisant du Sénégal, le principal hub aéroportuaire de la sous région.
C’est la combinaison d’un dessein et d’une forte volonté politique du chef de l’État d’être à la hauteur de ses audaces économiques, qui a scellé la concrétisation de ce vaste chantier entamé en 2020 avec la reconstruction de l’aéroport de Saint-Louis.
Derrière ce programme, se cache un ambitieux plan stratégique de modernisation de notre plateforme aéroportuaire et de renforcement des services aéronautiques dont la première phase représente un important investissement de près de 400 milliards de francs CFA.
Ce plan de maillage aéroportuaire fera du secteur aéronautique national, un des pôles majeurs de l’émergence économique du Sénégal. C’est une des grandes ambitions du gouvernement de faire de notre pays, un carrefour aérien de tout premier plan en termes de passagers et de fret.
Comme pour peser de tout son poids et signifier l’importance qu’il accorde à la nouvelle stratégie aéroportuaire sénégalaise érigée au rang de priorité du PSE, le chef de l’État est en appui permanent à l’AIBD.sa dont le Directeur Général est en toute première ligne dans l’aboutissement de ce projet phare du quinquennat.
Pour joindre l’intention à l’action, le président de la République a signifié son intention de se rendre en personne à Kolda pour lancer les travaux de son QG futur aéroport. C’est un nouvel envol qui se prépare pour le Fouladou et un nouveau récit qui s’écrit pour l’avenir de Kolda.
La future infrastructure aéroportuaire sera un formidable outil d’aménagement du territoire et qui, en plus de participer au désenclavement du Fouladou, va créer un important potentiel d’impact sur l’ensemble du tissu économique Koldois. Avec à la clé, la création de centaines d’emplois directs et indirects. La connectivité aérienne de cette si belle région représente une toute aussi belle promesse d’émergence économique, avec le développement du fret aérien qui facilitera grandement l’exportation des productions agricoles locales.
L’AIBD.sa, cœur du réacteur de l’attractivité nationale
Toutes les plateformes aéroportuaires régionales visées par ce projet d’ampleur vont doper l’attractivité internationale du Sénégal, générer de la croissance économique tout en constituant un formidable levier de la connectivité aérienne domestique.
L’AIBD sera le cœur du réacteur de cette évolution sans précédent du ciel sénégalais voulue par le président de la République, Son Excellence Macky Sall, dont l’attachement au rayonnement et au développement de la Casamance est consubstantiel à son engagement politique.
La réhabilitation en cours de l’aéroport de Cap Skirring, le démarrage imminent des travaux de l’aéroport de Kolda et la réfection prochaine de l’aéroport de Ziguinchor avant sa reconstruction complète, sont la marque de la volonté présidentielle de faire du sud du Sénégal, un miroir de la métamorphose économique du Sénégal à l’horizon 2035. Le sauvetage in extremis de la dernière saison touristique au Cap Skirring que j’ai eu l’honneur d’organiser, après deux ans de totale léthargie pour cause de Covid-19, en est la plus éclatante preuve.
L’objectif visé par le président de la République est d’offrir à tous les usagers une meilleure desserte de la Casamance qui aura tous les atouts, pour capitaliser sur son fort potentiel économique.
Plein gaz vers un ciel en vert-jaune-rouge
Dans ce grand répertoire des projets aéroportuaires présidentiels, le Nord du Sénégal n’est pas en reste. Les plateformes de Saint-Louis, Linguère et de Ourossogui – Matam seront bientôt opérationnelles. Chaque voyageur pourra alors en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, décoller de l’Aéroport International Blaise Diagne pour atterrir à Saint-Louis, Linguère ou Ourossogui-Matam.
Ce qui placera le Fouta, le Walo, le Djoloff et toutes les autres localités du Nord à une demi heure à vol d’oiseau de la capitale. Ce défi sera grandement relevé grâce la modernisation des infrastructures routières qui assureront la connexion des aéroports régionaux aux villes de l’intérieur de la région de Saint-Louis ou de Matam.
Si notre pays anticipe le développement du trafic national et international, c’est parce que des perspectives de croissance économique favorables, adossées à l’exploitation prochaine et à grande échelle du pétrole et du gaz, vont faire du Sénégal qui est la porte d’entrée de l’Afrique de l’Ouest, une destination privilégiée pour les investisseurs étrangers. Une illustration encore une fois du leadership du président de la République et de sa proposition d’avenir pour le Sénégal arrimé sur une solide vision prospective et construit sur une grande capacité d’anticipation.
Face à l’histoire, Macky Sall est en train de marquer son passage à la tête du Sénégal. Il restera le président qui aura définitivement et de façon irréversible fait entrer le Sénégal dans la modernité avec des réalisations à jamais gravées dans le temps, l’espace et les esprits. Et ses choix économiques nous donnent encore aujourd’hui, à travers le PRAS, le centre de maintenance aéronautique, l’école nationale des métiers de l’aviation civile, les clés sur ses ambitions pour l’ensemble des régions du pays.
Parce que nos territoires sont des acteurs majeurs du rayonnement et de l’attractivité économique du Sénégal, la région Est avec ses potentialités touristiques et minières, aura un grand rôle à jouer dans le développement du hub aérien et logistique. C’est ainsi que les aéroports de Tambacounda et de Kédougou vont eux aussi monter en gamme en faisant peau neuve.
Le lifting à grande échelle du système aéroportuaire et aéronautique sénégalais consacre une stratégie présidentielle innovante dont l’objectif est d’anticiper le développement du transport aérien international et la transformation du visage de l’aviation civile sénégalaise.
À l’AIBD SA, nous sommes sur le pont, d’ores et déjà prêts et parés pour mettre plein gaz vers un ciel sénégalais en vert-jaune-rouge.
Doudou Ka est Directeur Général de l’AIBD SA
LE SYNPICS APPORTE SON SOUTIEN A BAMBA KASSE
Entre le Secrétaire général du Syndicat national des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics), Bamba Kassé, et le directeur de l’Agence de presse sénégalaise (Aps), le ton monte.
Entre le Secrétaire général du Syndicat national des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics), Bamba Kassé, et le directeur de l’Agence de presse sénégalaise (Aps), le ton monte.
Après l’intervention du Sg du Synpics durant la cérémonie de remise des cahiers de doléances au président de la République lors de la fête du Travail et visant à dénoncer la situation dans laquelle il se trouve pour avoir été privé de salaire pendant près de 27 mois, le Dg de l’Aps a donné sa version des faits.
Mais aussi bien le canal choisi, le journal télévisé de la Rts, que le contenu du communiqué sont rejetés par le Synpics. «Dans cette affaire Bamba Kassé, il n’a jamais été question de licenciement mais plutôt de suspension de salaire», rejette d’emblée le Bureau exécutif national du Synpics (Ben) dans un communiqué de soutien à leur Sg. «Hier, tard dans la nuit, Thierno Birahim Fall s’est autorisé, à travers un communiqué savamment concocté avec ses potes, à traiter M. Kassé d’ex-Secrétaire général alors qu’il continue d’avoir la confiance de la Commission administrative, instance su¬prême du Synpics.
Rappelons d’ailleurs à ce bonimenteur que, samedi dernier, ladite commission s’est réunie et a décidé de maintenir le Bureau exécutif national (Ben) en place, le temps d’organiser un congrès d’ici à la fin de l’année 2022», rappelle le Ben avant de dénoncer une volonté manifeste du Dg de l’Aps de «vouloir à tout prix humilier le journaliste et Secrétaire général du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics), Bamba Kassé à qui il doit 27 mois de salaire».
Dans son communiqué lu au Jt de la Rts, M. Fall souligne que «M. Kassé a fait l’objet de sanctions pour fautes lourdes (cumul d’infractions constituées d’entrave au fonctionnement d’un service public, occupation irrégulière de locaux, etc.), objets de constat d’huissier, qui ont conduit à son licenciement depuis plusieurs mois». L’intéressé lui-même, dans une tribune sur les réseaux sociaux, a réfuté cette version de Thierno Birahim Fall. Selon Bamba Kassé, «ce lundi 16 mai, cette affaire censée perdue en appel est inscrite au rôle d’audience du Tribunal du travail de Dakar».
«Au Ben, nous rappelons à Monsieur Fall que sa tentative de liquidation de Bamba Kassé ne passera pas. Ses manœuvres et ses mensonges pour rester à la tête l’Aps ont assez duré. The ga¬me is over! Qu’il ne soit pas sur¬pris de voir sur son chemin toute la presse libre dans les prochains jours», prévient le syndicat des professionnels de la presse.
LE PATRIMOINE ARCHEOLOGIQUE DE GOREE
L’exposition Parcours de l’île de Gorée permet de mettre en avant le riche patrimoine archéologique de l’île mémoire, a-t-on appris auprès de ses initiateurs.
L’exposition Parcours de l’île de Gorée permet de mettre en avant le riche patrimoine archéologique de l’île mémoire, a-t-on appris auprès de ses initiateurs. «L’objectif est de diversifier les narratives au¬tour de l’île de Gorée en mettant en avant son riche patrimoine archéologique», a indiqué, samedi, Pr Ibrahima Thiaw, de l’Unité de recherche en ingénierie culturelle et anthropologie (Urica) de l’Ins¬titut fondamental d’Afrique noire (Ifan- Cheikh Anta Diop). Il intervenait lors de l’inauguration de l’exposition «parcours, île de Gorée racontée par l’archéologie». «Le projet est une sorte de démocratisation de l’île qui permet d’offrir des perspectives de longue durée que généralement les textes écrits n’ont pas», a-t-il notamment ajouté.
Il a rappelé que contrairement aux autres sources, l’archéologie a la capacité de pénétrer le temps pour raconter des histoires dépassant le mémoriel ou le texte. Selon lui, il était question de raconter une histoire de Gorée, couvrant la période bien avant la traite des esclaves et son ouverture au monde atlantique et au commerce triangulaire. «C’est une collection d’objets des fouilles que nous avons menées durant la première décennie des années 2000 qui couvrait des sites datant des périodes néolithiques dont l’âge n’a pas été plus au moins contrôlé, mais se situant dans la période avant Jésus-Christ», a-t-il précisé.
«Pendant très longtemps, l’histoire de l’île de Gorée a toujours été racontée par voie orale ou par des textes documentaires, des écrits. Nous, en tant qu’archéologues, nous avons cherché à interroger les objets que les gens qui y ont vécu ont laissé sur place», a-t-il fait savoir.
A partir de ces objectifs, a martelé Pr Thiaw, un récit a été développé dans plusieurs sites, pour sortir du cadre du récit unique de la Maison des esclaves et ouvrir les espaces mémoriels à d’autres sites. «En mettant les panneaux dans différents endroits de l’île, le visiteur pourra être bien renseigné et informé sur comment les autres espaces ont été impliqués dans la vie de l’île», a-t-il expliqué. «Cette initiative vise à améliorer des narratives sur l’île, elle permet de savoir comment arriver à communiquer avec les jeunes, comment transmettre ce savoir, raconter l’histoire, etc.», a quant à elle soutenu la conseillère régionale pour la culture de l’Unesco, Guiomar Alonso. Ce parcours archéologique reste une mémoire liée à une phase tragique de l’histoire de la traite des noirs incarnée par l’île, a-t-elle souligné. «Qu’est-ce que les fouilles archéologiques nous racontent sur l’île depuis des milliers d’années ?
Ce travail en est la réponse», a-t-elle fait savoir. Pour sa part, le directeur du Patrimoine culturel, Omar Badiane, a souligné que ce parcours archéologique fera la promotion des visites touristiques, scientifiques sur l’île. «Nous saluons le fait qu’un laboratoire ait pu travailler sur ces recherches et demandons à la commune de faire en sorte que son environnement socio-professionnel soit dans des meilleures conditions», a-t-il plaidé.
Selon un communiqué de presse, ce projet de valorisation du patrimoine archéologique met l’accent sur l’accueil et les échanges qui pourront être suscités par cette exposition et ce qu’est Gorée. Il s’agit aussi d’un effort de montrer autrement, à travers la culture matérielle, la vie quotidienne sur ce site inscrit sur la liste du patrimoine mondial et offre aux visiteurs une expérience empirique de la trajectoire de l’île sur près de 2000 ans.
LE PREFET INTRODUIT DES RECOURS EN ANNULATION CONTRE LES ACTES DU MAIRE DE ZIGUINCHOR
Sont visés, entre autres, la création d’un Service civique communal, la dénomination des rues de Ziguinchor, ainsi que la création de nouvelles directions à la commune
Le préfet de Ziguinchor a saisi la Cour suprême d’un recours en annulation des principaux actes posés par le nouveau maire de Ziguinchor, aussi bien pour non-respect des formes, que parce que entachés d’illégalité.
Si Yewwi Askan Wi (Yaw) se déchire dans la Capitale, sa situation n’est pas meilleure au sud du pays, dans le fief de son leader incontesté. Mais là, ce n’est pas pour des questions électorales, mais plutôt pour la gestion administrative de la commune de Ziguinchor. En effet, depuis le 26 avril dernier, le préfet de Ziguinchor a saisi la Cour suprême d’un recours en annulation de tous les actes posés par le nouvel édile de Ziguinchor.
Sont visés, entre autres, la création d’un Service civique communal, la dénomination des rues de Ziguinchor, ainsi que la création par le Maire, de nouvelles directions à la commune.
Le préfet El Hadj Madiké Dramé attaque ces actes aussi bien dans la forme que dans le fond. Sur la forme d’abord, le maire s’est permis de convoquer le Conseil municipal sans respecter les délais légaux, en alléguant de certaines urgences, ce qui a été battu en brèche. Et pour ce qui est de la création de certaines directions, le préfet rappelle que «le Maire n’a pas en l’espèce compétence à créer de nouvelles directions mais plutôt se fier à l’organigramme type prévu à l’article 284 du CGCT et fixé par le décret n° 2020-30 du 08 janvier 2020, selon leurs différents ordres. A l’article 31 de ce code général, il est précisé que dans un délai de deux ans à compter de la date d’entrée en vigueur du présent décret, l’organisation des services des départements et des communes doivent être conforme aux organigrammes-types tels que prévus à son chapitre II.»
Dans ces conditions, souligne le Préfet, le maire n’a pas autorité à créer par délibération, la direction de la Solidarité communale, la Mutuelle de santé municipale, la Coopérative d’habitats sociaux. D’où l’illégalité de la démarche.
S’agissant de la nouvelle dénomination de certaines artères de la ville, le préfet souligne que Le Maire a pris la délibération «en violation de l’annexe 2 du Décret 2012-1440 du 14 décembre 2012, portant classification du réseau routier national où les rues Javelier, de France et du Général De Gaulle objet d’une nouvelle dénomination sont classées au « réseau routier territorial ». Et en passant, il rappelle comme d’autres avant lui, qu’il n’existe nulle part dans l’Histoire l’appellation de Tirailleur africain, car partout dans le monde, on ne parle que de tirailleurs sénégalais.
L’autre rappel est, pour le Préfet, le fait que «au sens de la loi 74-20 du 24 juin 1974 portant classement du réseau routier national et fixant le régime domanial de ce réseau, pour les routes classées l’Etat en assure la maîtrise d’ouvrage. A son article 10, il est bien dit que la gestion du domaine public affecté aux routes classées est confiée au Ministère des Travaux. Celle-ci, au terme de l’article 7 du décret 2012-1440 est assurée par Ageroute Sénégal, avec la FERA pour les dépenses d’entretien (…). L’article 299 du code Général des collectivité Territoriales, dit très clairement que le domaine public artificiel reste gérer par l’Etat. Les communes sont chargées de la gestion de la voirie non classée située à l’intérieur du périmètre communal.»
On se rappelle que les actes attaqués par le Préfet avaient fait beaucoup de bruit, M. Sonko voulant par ce biais se faire passer comme un preux défenseur des valeurs africaines et de la préservation des valeurs africaines. Beaucoup avaient pris le silence de l’Administration comme une volonté de courber l’échine devant la justesse des actes posés par le nouvel édile. On vient de voir qu’il n’en était rien. Il n’en reste pas moins que, dévoilés juste avant la campagne, les recours du préfet Madiké Dramé ne manqueront certainement pas d’avoir un impact sur le déroulement de la campagne pour les législatives. La question sera de savoir qui du maire Sonko ou de ses adversaires saura en profiter.
Par Khalifa NDIAYE
A KHALIFA SALL
Qui a parrainé la candidature de Moussa Tine à Thiès, lui qui est allé sur une liste parallèle avec les cadres de notre parti Taxawu lors des élections locales ? Qui a forcé la présence du même Moussa Tine sur la liste proportionnelle de Yewwi ?
Ce n’est que ces temps-ci, au moment où l’on confectionne les listes de Yewwi askan wi pour les Législatives et le rôle que tu y as joué que j’ai enfin compris que l’affaire de la caisse d’avance et la condamnation qui s’en est suivie, en dépit de la volonté de liquidation politique réelle de Macky, n’étaient que le prolongement logique de ton opportunisme excessif et des coups bas que tu n’as cessés de donner dans ta carrière politique, carrière d’ailleurs qui ne justifie pas tes moyens car en dehors de celle-ci, personne ne te connaît un métier exercé depuis plus de 30 ans.
A qui veut l’entendre je l’ai dit, il ne faut pas traiter avec les traîtres et tu en es un, alors nous allons te traiter comme tel. Si aujourd’hui Yewwi est dans la situation dans laquelle elle se trouve, c’est parce que tous les efforts que les militants -les tiens y compris dont je fus- ont travaillé d’arrache-pied, prêts à tout pour que cette dynamique reste intacte, ont été bafoués par ta traîtrise. Tous les Sénégalais qui croient à ce combat contre Macky Sall et ses errements dangereux ont le droit savoir.
A ces Sénégalais, vous tenez votre traitre, il s’appelle Khalifa Ababacar Sall ! Au-delà des actes que nous avons suivis de près, posons-nous les bonnes questions. Qui a parrainé la candidature de Moussa Tine à Thiès, lui qui est allé sur une liste parallèle avec les cadres de notre parti Taxawu lors des élections locales ? Qui a forcé la présence du même Moussa Tine sur la liste proportionnelle de Yewwi ? D’ailleurs, cette présence est-elle légale ? N’est-elle pas un faux et usage de faux ? La caisse d’avance rappelle que tu es un adepte de ce délit. Après avoir confectionné les listes avec Sonko, n’aurais-tu pas changé les dispositions ? N’aurais-tu pas ôté certains profils pour en mettre d’autres ?
Et enfin sur la liste de Dakar, il est important de rappeler les faits, car ce silence devient gênant et à l’image de Emile Zola, je ne veux pas être complice.
Lors des élections locales, Soham Wardini n’était-elle pas ta candidate pour la liste de Yewwi ? D’ailleurs Saliou Sarr, 9ème sur la liste de nationale de Yewwi – quel affront ! – n’était-il pas avec Soham lors des élections locales ? Notre coordonnateur national de Taxawu était du côté de celle que tu voulais comme candidate. N’eût été le non catégorique de Sonko, Barthélemy Dias ne serait jamais l’édile de la Ville de Dakar. Mais nous savons que tu n’as pas gobé ce que tu as appelé une ingérence de Sonko dans nos affaires, à Taxawu. Au lieu d’y voir une aubaine, ta vulgaire stratégie politique y a perçu une entente, voire un rapprochement entre Barth et Sonko, ce qui ne ferait pas ton affaire dans tes calculs.
Depuis lors, tu en as voulu terriblement à Barth, cet homme qui t’a tout donné jusque sa liberté pour te défendre bec et ongles. Cet homme qui n’a jamais cessé de t’honorer – maire d’honneur de la Ville de Dakar il t’a fait- n’a fait que subir ton déshonneur ! Si la liste de Dakar connaît ce tintamarre, elle ne dénote pas du tout d’une erreur. Qui commettrait l’erreur de ne pas respecter la parité ? C’est du sabotage ! La sous-traitance de ta traîtrise pour ensuite te cacher comme un lâche ne va pas prospérer. Tu le sais, Barth en parlant de Saliou Sarr, te parle indirectement. Ce jeu de yo-yo doit être banni de l’espace politique. J’espère que le maire de Dakar -désormais mon leader politique- prendra ses responsabilités et fera son chemin car si le destin veut qu’il ait des ailes plus larges que les tiennes, il a intérêt à les sauver de la lame viscérale de ta traîtrise politique.
Nous savons Khalifa, que tu as donné carte blanche à Bamba Fall de quitter Yewwi pour essayer de disperser l’électorat de Barthélemy lors des Locales, tout comme nous savons qu’il est aujourd’hui ton intermédiaire entre toi et Macky Sall. J’étais ici, à Paris, à l’hôtel là où vous logiez, lorsque tu étais en entretien avec Bamba en vue de préparer les élections locales. Ta perversité politique te donne déjà une idée n’est-ce pas ?
Aux Sénégalais qui s’interrogeaient sur la nature de la crise à Yaw, faites-vous une idée réelle que j’ai essayé de vous exposer sans gants.
Par Hamidou ANNE
DIALOGUE PRIMORDIAL
«Picasso Remix» est une esthétique de la résonance et une mise en perspective des formes qui s’inscrivent dans un dialogue fécond entre hier et aujourd’hui, autour de la figure de Picasso
Avec cette belle exposition «Picasso Remix», Olivia Marsaud et Mohamed Al Amine Cissé s’inscrivent dans l’hommage au centenaire de l’événement Picasso à Dakar en 1972 et assument une filiation avec Africa Remix, la grande exposition de Simon Njami, qui a présenté trois années durant (2004-2007) la création africaine contemporaine. «Picasso Remix» est une esthétique de la résonance et une mise en perspective des formes qui s’inscrivent dans un dialogue fécond entre hier et aujourd’hui, autour de la figure de Picasso, artiste inspiré par l’art africain dont les influences se retrouvent à travers son œuvre.
Seize artistes revisitent Pablo Picasso par-delà le temps et l’espace. Si Koko Komégné assume l’influence de l’espagnol dans son travail, d’autres, comme Sandra Seghir ou Roméo Mivekannin, entrent en résonance avec deux toiles célèbres de l’espagnol. Avec «LES PRIMITIFORDIALES», Sandra Seghir propose une œuvre sublime en réponse aux célèbres Demoiselles d’Avignon. La jeune peintre autodidacte, dont on n’a pas fini d’entendre parler, réhabilite les prostitués de Picasso en les sortant de la maison close catalane pour les plonger dans un autre espace, et nous invite à un jeu de perception afin que «le spectateur puisse créer son propre rapport à l’œuvre».
Dans le même exercice de correspondance et de parallèle, Mivekannin contribue à «Picasso Remix» avec un Guernica majestueux en drap aux mêmes dimensions que le célèbre tableau du musée Reina Sofia à Madrid. Ce Guernica présenté à Dakar rappelle l’acuité de la violence qui sévit à travers les conflits localisés comme en Ukraine ou au Mali et qui nous interpellent sur les menaces qui pèsent sur des vies humaines fragilisées par l’horreur de la guerre.
Le poids du hasard taquin marque l’exposition et illustre le lien spirituel qui existe entre des artistes et des œuvres de périodes et d’aires géographiques différentes dans le temps long de l’histoire de l’art. «Picasso Remix» rassemble des œuvres commandées pour l’exposition du Manège, comme «Africaine Giants», la première toile de la Sénégalaise Audrey D’Erneville dont j’ai été sensible à l’esthétique urbaine issue du graphisme. Mais on y admire d’autres objets conçus sur deux décennies (2000-2022), et qui n’ont ainsi aucun rapport avec l’idée initiale des deux concepteurs.
Les femmes de Nder de Kiné Aw, rencontrent Massacre en Corée, comme les Demoiselles de Carl-Edouard Keïta revisitent la période cubiste du peintre andalou. Les pièces en bronze de Hervé Yamguen sont aussi un hommage -par hasard- à l’œuvre sculpturale de Picasso, certes moins connue que ses toiles.
Il faut saluer le choix des commissaires d’exposer les pièces de Meïssa Fall, artiste singulier qui, de sa niche fabuleuse de l’île de Saint-Louis, recycle des pièces de vélos en œuvres d’art. Comme Picasso, il utilise un guidon et une selle pour proposer à la postérité une Tête de taureau qui, contrairement à l’œuvre de l’artiste espagnol, est démuséifiée et offerte à la vue de tout le monde. L’art se montre à la rue et décolonise son espace d’expression.
Cette exposition pluridisciplinaire, qui convoque diverses formes d’expressions – peinture, sculpture, photographie, céramique -, alterne au gré des œuvres, entre hommage, dialogue, influence, confrontation. Des artistes africains contemporains se mesurent à un maître incontesté, comme pour maintenir intacte la flamme de l’art comme vecteur d’universel et substance dans un monde où la notion du sens n’a jamais été autant interrogée.
«L’art nègre ? Connaît pas !», œuvre de Dimitri Fagbohoun installée en face de l’entrée de la galerie, accueille le visiteur pour tout de suite l’inviter à prendre part au débat sur l’influence de l’art africain chez Pablo Picasso. L’art contemporain africain, en cette période de ferveur de la Biennale, sera à nouveau au cœur du bouillonnement entre artistes, critiques, collectionneurs et amateurs. C’est le lieu de rappeler le cri du cœur de Mohamed Amine Cissé, jeune co-commissaire de l’exposition, lors du vernissage.
L’ancien banquier d’affaires devenu commissaire d’art indépendant, par sa vocation de passeur d’humanités à travers l’art, nous interpelle : «A l’heure où le débat sur le retour d’œuvres pillées durant la période coloniale continue de faire rage : afin de n’être ni spectateur ni acteurs d’une seconde vague de disparition du travail de nos artistes, et cette fois de manière autrement plus légale, collectionnons, gardons ces chefs-d’œuvre chez nous.»
LA POLÉMIQUE SUR LA CANDIDATURE DE YEWWI ASKAN WI À L’ÉLECTION DES DÉPUTÉS DE DAKAR A LA UNE DE LA REVUE DES PRESSE DE L'APS CE MARDI
Les quotidiens continuent de relayer la polémique sur l’invalidation de la liste de candidature de Yewwi Askan Wi (YAW) pour l’élection des députés du département de Dakar et annoncent son éventuelle forclusion.
Dakar, 17 mai (APS) – Les quotidiens continuent de relayer la polémique sur l’invalidation de la liste de candidature de Yewwi Askan Wi (YAW) pour l’élection des députés du département de Dakar et annoncent son éventuelle forclusion.
Déthié Fall et Saliou Sarr, deux mandataires de cette coalition, se rejettent la responsabilité de l’invalidation de ladite liste par la Direction générale des élections (DGE).
"Il a déposé une liste à notre insu", soutient le premier en parlant du second dans des propos relayés par Bés Bi Le Jour. "Il raconte des contrevérités", réplique Saliou Sarr.
Selon plusieurs médias, la liste de YAW pour l’élection des députés du département de Dakar, le 31 juillet prochain, aurait été modifiée et serait en violation de la loi sur la parité entre les hommes et les femmes.
A cause de tels manquements, "l’invalidation de la liste de Yewwi Askan Wi se profile", note Bés Bi Le Jour.
"La liste de YAW vers la forclusion", titre Le Quotidien, ajoutant : "La Direction générale des élections a rejeté (…) les modifications que le mandataire de Yewwi Askan Wi a tenté d’apporter sur la liste non paritaire de Dakar.
Une mauvaise nouvelle pour cette coalition de l’opposition…"
"Saliou Sarr continue de se laver à grande eau. Il réfute les accusations de Déthié Fall lui imputant la responsabilité du dépôt de la liste non paritaire de la coalition Yewwi Askan Wi du département de Dakar à la Direction générale des élections pour les élections législatives du 31 juillet 2022", écrit L’Observateur en publiant une interview de l’intéressé.
Un "mariage contre-nature" serait à l’origine de cette polémique, selon WalfQuotidien. "Cette situation était prévisible en raison de la composition hétéroclite de la coalition de l’opposition dont certains sont soupçonnés de travailler pour le camp présidentiel", explique-t-il.
"Ça se corse pour Yewwi Askan Wi. La Direction générale des élections (…) n’a pas réceptionné les correspondances portant sur les modifications apportées par le mandataire de YAW", ajoute WalfQuotidien.
YAW peut éviter la forclusion, car "Déthié Fall et ses camarades (…) peuvent bien valablement procéder à la régularisation de leur liste départementale de Dakar. Cela, par un retrait dûment notifié au ministère de l’Intérieur", affirme Vox Populi, citant l’expert électoral Ndiaga Sylla.
"Ndiaga Sylla prend le contrepied de la DGE", lit-on dans Sud Quotidien.
Selon le journal, M. Sylla a publié une tribune dans laquelle il donne les arguments que YAW peut faire valoir en vue de la recevabilité de sa liste.
L’As, lui, s’est entretenu avec l’opposant et ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, qui partage son pessimisme pour le déroulement des élections législatives.
"Si on reste dans cette logique d’élimination (élimination de listes de candidature) pour de pseudo-motifs, la véracité du scrutin en sera lourdement entachée (…) Je suis inquiet. Si l’on reste dans cette dynamique, il faut craindre pour la paix sociale au Sénégal", déclare M. Mbaye.
Le Quotidien annonce que "le préfet de Ziguinchor a déposé un recours en annulation des principaux actes posés par le maire de Ziguinchor, pour non-respect des formes [et] illégalité".
Les mesures dont le préfet réclame l’annulation sont relatives à la création d’un service civique communal, à la dénomination des rues de Ziguinchor et à la création de nouvelles directions à la mairie, selon le journal.
Le Soleil s’est notamment intéressé à la visite en Ukraine et en Russie du chef de l’Etat sénégalais et président en exercice de l’Union africaine, Macky Sall.
"Nous appelons à un cessez-le-feu (…) et à une solution négociée pour éviter le pire", a dit M. Sall en annonçant sa visite prévue dans ces deux pays en guerre depuis plusieurs mois.
IL FAUT CRAINDRE POUR LA PAIX SOCIALE
L'ancien Premier ministre et leader de l'ACT, Abdoul Mbaye, révèle les contours de l’alliance Wallu-Yaw en perspective des législatives, et décrie les pièges liés au filtre du parrainage - ENTRETIEN
Le président Macky Sall et son pouvoir ne s’attendaient point à l’alliance Wallu-Yewwi Askan Wi (Yaw) en direction des prochaines élections législatives. C’est ce qui explique, de l’avis de l’ancien premier ministre Abdoul Mbaye, les multiples tentatives de magouilles orchestrées par le régime pour invalider la liste de l’opposition au niveau du département de Dakar. Mais, le leader de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act) trouve que ce combat est perdu d’avance, dans la mesure où l’opposition va imposer la cohabitation à Macky Sall. Dans cet entretien exclusif accordé à «l’As», Abbdoul Mbaye révèle les contours de l’alliance Wallu-Yaw et décrie les pièges liés au filtre du parrainage.
Les dépôts des listes de parrainage ont été bouclés il y a une semaine. Comment appréciez-vous la polémique qui a suivi cette procédure ?
Tout d’abord, je regrette que Macky Sall n’ait pas jugé utile de respecter la décision de la Cour de Justice de la Cedeao qui, dans son arrêt rendu à la demande de l’opposition, lui imposait de mettre fin à ce parrainage à la fin du mois d’octobre dernier. Mais, il a tenu à le maintenir. C’est faire peu du droit, de la transparence et du respect des principes universels reconnus en la matière, notamment la libre participation aux élections, puisque c’est le motif principal sur lequel s’est appuyé l’arrêt rendu par la Cour de Justice pour demander le retrait du parrainage au Sénégal. Le parrainage en soi est un instrument inventé sur mesure par Macky Sall pour éliminer les candidatures et donc pour éliminer des candidats. Et donc, nous allons vers un processus d’élimination des candidats.
Quelle lecture faites-vous du cumul caution/parrainage en tant que leader politique?
De toute façon, il faut faire du tri. Maintenant de quelle manière ? Là se pose la question, mais, en tout cas, dans le respect du droit. Cela veut que le système de parrainage est inapplicable, tel que Macky Sall l’a défini à savoir la signature d’un électeur. La vérification de signature étant impossible, cela rend inapplicable le parrainage. En plus, l’unicité de la signature du parrainage viole le principe de libre participation aux élections. Donc lorsque vous enlevez le parrainage, il ne devrait plus rester qu’une caution à verser. Je crois très sincèrement qu’il faut verser une caution. Parce que si on est dans un processus où participer ne coûte rien, on aura des quantités de listes épouvantables. D’ailleurs, dans un système électoral comme le nôtre, celui d’une désignation de députés sur la base d’un scrutin à un tour majoritaire, la multiplicité des listes joue en défaveur de la démocratie. En effet, face au parti au pouvoir, l’opposition n’a pratiquement aucune chance, lorsque les voix sont dispersées de pouvoir passer. Et l’a vécu en 2017, puisque l’opposition sénégalaise ne porte que 25% de sièges, un peu plus alors qu’elle représente 51% des voix exprimées à l’occasion du vote qui avait été organisée la même année. Donc, il faut éviter la dispersion des listes.
Vous n’êtes investi sur aucune liste. Est-ce un choix personnel ?ou alors est-ce que c’est dû à la décision de Wallu de s’allier avec Yaw ?
Certainement pas dans la seconde hypothèse, puisque non seulement nous sommes dans le Wallu, mais nous avons été avec le Crd à l’origine de la recherche de l’alliance avec Yaw. Parce que l’objectif principal demeure d’imposer à Macky Sall une cohabitation. Une Assemblée nationale dirigée par l’opposition, c’est cela qui décourager Macky Sall d’aller vers un troisième mandat ou de mettre le Sénégal à feu et à sang au nom de cet objectif. Il faut que cela soit retenu comme un objectif prioritaire qui, en raison de la nature du scrutin, ne peut être atteint que Yaw et Wallu. C’était difficile de réunir ces deux coalitions au niveau national, mais cela est resté possible au niveau du département, par un jeu de désistement réciproque. Et il faut s’en féliciter. Pour ma part, j’ai considéré que ce n’était ni dans mon intérêt, ni dans celui de mon parti de me voir sur les listes dans des positions secondaires. En réalité, il faut le reconnaître : dans la confection des listes, la taille des partis joue beaucoup et nous sommes un jeune parti. Par contre, nous avons en notre sein des compagnons, des militants qui méritent de figurer sur les listes, nous avons communiqué leur nom en argumentant sur la nécessité de les faire figurer sur les listes. Malheureusement pour le peu d’information que j’ai, nous aurons quelques déceptions.
Depuis quelques jours, des voix s’élèvent pour dénoncer les investitures jugées anti-démocratiques au sein de cette coalition. Partagez-vous ces sorties ?
Je pense qu’on doit attendre les explications pour voir. Mais ce qui est certain, c’est qu’à partir du moment où les listes sont devenues communes dans les départements, il y a eu une grosse restriction du nombre de candidats possibles de part et d’autre. Là où il y avait la possibilité d’avoir deux députés pour chaque entité, désormais sur un département, il n’y a plus qu’un député. Cette restriction du nombre va faire grincer des dents. Mais encore une fois, il va falloir que chacun fasse preuve de dépassement au nom de l’objectif principal qui consiste à chercher la protection du Sénégal contre les conséquences d’un Macky Sall, qui se pensant devenu fort et majoritaire dans le pays, va aller à la recherche d’un troisième mandat. C’est un risque colossal que le Sénégal court. Privilégions le fait de l’en préserver. Cela passe, à mon avis, par le schéma qui a été retenu et mis en œuvre au prix de sacrifices. Il va falloir donner des explications pour apaiser les rancœurs. Car ce qui était recherché c’était une dynamique globale gagnante. Donc, j’ose espérer que les décisions prises seront fondées sur l’objectivité, sinon il est certain que cela pourrait être contreproductif.
Pensez-vous que l’alliance Wally Yaw pourra imposer une cohabitation au président Macky Sall
Si les règles du jeu sont respectées de même que la transparence du scrutin, je n’ai aucun doute là-dessus. Ceci dit, le Président Macky Sall l’a prouvé en d’autres occasions, il ne manque pas de moyens de «ndioudie ndiadie» (Ndlr : magouille) pour casser cette dynamique. Encore une fois, cela se fera en faisant courir de gros risques au Sénégal.
Si la liste Yaw du département de Dakar est déclarée forclose pour non-respect de la parité, parleriez-vous de négligence de la part des responsables de l’opposition ?
Très sincèrement, je ne sais pas ce qui s’est passé. Mais, j’ai de la peine à croire au non-respect de la parité. Je ne sais pas ce qui s’est passé, mais attendons de voir. Ce que je puis dire, c’est que le pouvoir n’avait pas vu venir l’alliance Wallu-Yewwi. Et en face, le seul remède qui leur reste, c’est de sortir des raisons barrées. Mais restons prudents, parce que personne ne comprendrait que sur la base d’un oubli ou d’une erreur, encore que je doute fort qu’il en soit ainsi, qu’on mette fin à une compétition électorale de cette importance. Car pour moi, les enjeux et les risques n’en valent pas le coup.
La tension commence à être grande depuis que certains annoncent les risques de forclusion qui pèsent sur la liste Yaw de Dakar. Y a-t-il lieu d’être pessimiste ou pas pour la stabilité du pays ?
Très sincèrement, si on reste dans cette logique d’élimination pour des pseudos motifs, la véracité du scrutin en sera lourdement entachée. Parce que si on élimine des compétiteurs pour de petites raisons avant la compétition, personne ne pourra accepter les résultats comme véritables et sincères. Moi, je suis inquiet. Si l’on reste dans cette dynamique, il faut craindre pour la paix sociale au Sénégal.
A moins de deux ans de la fin de son mandat, le président Macky Sall semble privilégier de la politique sociale. En atteste l’opération cash transfert qu’il a récemment lancée en distribuant la somme de 80.000 FCFA à 542.956 ménages…
Quand vous faites de la politique sociale fort opportunément à la veille des élections, cela devient de la politique politicienne tout court. Et c’est très regrettable. Évidemment, les personnes qui besoin d’être aidées doivent être aidées. Mais je vois deux choses. La première : vous n’attendez pas que les élections se pointent à l’horizon pour débloquer des fonds qui appartiennent à tous les citoyens. La deuxième et c’est encore plus grave : ces politiciens, qui se donnent comme principal objectif de rester le plus longtemps au pouvoir, s’organisent pour que l’achat de conscience puisse obtenir de vrais résultats et pour que la pauvreté s’aggrave afin que leurs actions soi-disant sociales, mais conséquences de leur politique publique, puissent être efficaces, en terme d’achat de conscience, d’achat de voix. C’est quelque chose de terrible. Ces gens-là ne se soucient pas d’améliorer le sort des populations, mais plutôt de les maintenir dans le besoin pour plus facilement orienter leur choix d’être élu et acheter leur conscience.
Les rapports 2019, 2020 et 2021 de l'Ofnac, transmis il y a une semaine au chef de l’Etat, révèlent beaucoup de cas de corruption dans notre pays. Selon vous, pourquoi ce fléau perdure-t-il toujours, malgré les nombreux organes de contrôle ?
Quand vous combattez la corruption, il faut des sanctions contre les corrompus, les corrupteurs ainsi que les intermédiaires. A défaut, elle ne peut pas reculer. D’autant plus qu’elle est inscrite dans l’ADN de la politique politicienne. Ce régime a besoin de la corruption pour fonctionner, pour faire ses élections, pour réunir ses soutiens, pour protéger son clan et éventuellement faire passer un troisième mandat. D’ailleurs, Macky Sall a eu à le dire et ne cesse de le dire, il a son coude qui garde des dossiers comme un magistrat-inspecteur. Macky Sall définit les personnes qui sont intouchables en public. Et cela vient d’une personne qui a juré devant Dieu et la nation de respecter la loi et de la faire respecter. Il n’a même pas une prise de conscience du rôle qui est le sien en tant que garant de la constitution. Il a un déficit de culture du droit, un déficit de prise de conscience de ce qui représente sa fonction.
La vocation d’un parti politique, c’est d'aller à la conquête du pouvoir. Malheureusement, ce n’est pas le cas de votre formation politique.
J’ai été candidat à la présidentielle en 2019 où le parrainage, fort opportunément et dans une application excessive et injuste, a conduit à ne pas me mettre en liste dans la compétition. Mais nous sommes un jeune parti qui avance. Cette année, nous avons franchi un premier pas avec nos premiers conseillers municipaux.
Il y a six, se sont tenues les élections locales auxquelles a participé la coalition Wallu dont fait partie Act. comment jugez-vous le bilan de Wallu ?
La coalition a obtenu des résultats satisfaisants au regard de sa taille réduite en nombre d’entités politiques et citoyennes qu’elle agrège. Elle a eu pour locomotive dynamique le Parti Démocratique Sénégalais (Pds) qui est un parti historique ayant déjà exercé le pouvoir. Elle est arrivée troisième en nombre de voix collectées, ce qui est en conformité avec son rang de troisième coalition par l’importance du nombre d’entités la composant. Mais, il faut également signaler que ce résultat a pu être obtenu alors que notre coalition a été absente de la compétition dans environ 130 collectivités.
Pourtant, certains considèrent ces locales comme l’un des plus grands échecs politiques du pds et de ses alliés…
Ce n’est pas un échec. Si j’insiste sur les voix collectées, c’est que leur nombre doit être le référentiel principal dans un système de vote majoritaire à un tour unique. Un tel mode de scrutin introduit en effet un biais considérable dans ce qui pourrait être le vrai choix des électeurs. Les oppositions en pâtissent systématiquement au profit de la coalition au pouvoir qui achète les consciences avec les deniers de l’Etat et qui, dans le système mis en place par Macky Sall, soumet in fine au politique l’appareil d’Etat qui devrait être celui du contrôle des élections. Il suffit de se remémorer ce qui s’est passé à Pikine où le Dr Cheikh Dieng a été privé de sa victoire. Par contre, je vous accorde que les performances de la coalition Wallu auraient pu être bien meilleures si les bases du Pds avaient systématiquement accepté de rester dans le jeu d’alliance proposée par leur direction. Des attitudes souvent contreproductives ont créé des cassures et des démobilisations négatives.
Est-ce que vous pouvez quantifier la part de l’Act dans le bilan de la coalition Wallu ?
Quantifier l’apport de chaque entité au sein d’une coalition n’est certainement pas possible. Cependant, on peut avouer sans honte que la locomotive de la coalition a été le Pds. Les instances communales de la coalition ont confectionné très souvent leurs listes en totale indépendance. L’Act, qui est un parti jeune et qui participait pour la première fois à des élections municipales, a pu ainsi obtenir ses premiers conseillers.
Pourquoi, vous n’aviez pas jugé nécessaire d’être candidat lors des locales ?
Une coalition désigne ses candidats. Je suis électeur à Dakar. Le candidat choisi pour la Ville de Dakar était Doudou Wade.
Est-ce que vous n’auriez pas dû vous présenter à ces locales afin de vous construire une base politique ?
C’est une conception de la trajectoire politique. La base locale et/ou ethnique présente parfois des avantages et souvent des inconvénients. Pour reprendre vos mots, on vous la colle parfois, mais elle peut aussi vous coller à la peau définitivement, ce qui devient un désavantage majeur vers des ambitions nationales. Je rappelle que je suis pulaar, wolof, mandingue et en partie arabe, partagé entre Sinthiou Bamambe, Kaolack et Dakar. Le parti que je dirige a, sans doute, une de ses bases les plus importantes à Kaolack, mais sa jeune histoire oblige à rechercher son implantation sur l’ensemble du territoire. Nous y avons consacré ses premières années de vie. Enfin, commencer une carrière politique par les élections locales peut correspondre au projet des jeunes de mon parti. Et cela a été une démarche systématisée visant leur apprentissage à la gestion citoyenne et du bien public. Pour ce qui me concerne, viendra peut-être un jour où les électeurs du Sénégal auront besoin d’un manager honnête, ayant fait ses preuves en organisation internationale, dans le secteur privé et dans le public, à l’une des plus hautes stations de l’Etat, et ayant tout de même quelques années de pratique politique. A défaut, j’aurais eu le plaisir d’accompagner de jeunes concitoyens qui, demain, sur la base des principes qui me guident en politique, auront réussi la trajectoire que vous semblez privilégier. Et j’en serai fort aisé, car ma carrière dans les banques m’a permis de recruter des personnes de grande qualité dont certaines sont devenues Premiers ministres, ministres, et plusieurs fois directeurs généraux de banques. C’est une autre manière de réussir que de faire réussir.
Si à l'issue des législatives, une cohabitation s'impose, envisagez-vous personnellement de retravailler avec le président de la république ?
Je travaillerai avec l’opposition dans sa contribution au redressement du Sénégal.
De plus en plus, des responsables théorisent ouvertement la possibilité pour Macky Sall de faire un troisième mandat. Pensez-vous que Macky Sall va se jeter à l’eau ?
J’espère qu’il finira par se souvenir de ses engagements de candidat, puis de Président élu. J’espère qu’il prendra conscience de l’importance pour tout être de respecter un serment devant Dieu et sa Nation. J’espère qu’il se souviendra des conséquences de forcings ailleurs. J’espère qu’il prendra conscience de l’importance de la décision finale qu’il prendra sur la paix dans notre pays et sur la stabilité relative dont notre sous-région a plus que jamais besoin.
Serigne Mbacké Ndiaye pense que Thierno Alassane Sall et vous êtes de «mérr ngémbou» et juge légères vos explications sur les contrats pétroliers que vous avez signés ? Que vous inspirent ses propos ?
Je ne connais pas bien ce monsieur, mais je note qu’il ne mesure pas à quel point son patron est visé par une telle remarque. On m’a également rapporté que son propre parcours politique se caractérise par le fait que lui ne se fâche jamais et se contente toujours de la soupe qui lui est servie d’un parti à l’autre, d’un régime à l’autre. Donc, nos conceptions de la politique sont diamétralement opposées. Moi, je ne reste pas avec quelqu’un qui ne respecte ni sa parole, ni son peuple. Si cela s’appelle se fâcher, alors oui, je me suis fâché. Pour ce qui concerne les contrats de pétrole je ne sais quelle autre ineptie il a pu servir. Mais je précise que je n’ai jamais signé de contrats de pétrole. En revanche, il peut également, dans ce cas, interroger son patron qui a signé le décret présidentiel (je dis bien présidentiel) attribuant des puits de gaz et de pétrole en violation de la loi à une société employant son frère Aliou Sall. Il pourrait également demander à son patron pourquoi il a refusé de remettre en question cette attribution comme je le lui ai demandé par une lettre rendue publique après avoir attiré son attention sur toutes ces anomalies.
Le secteur de la Santé traverse une zone de turbulence. Quelles solutions proposez-vous pour dépasser ce stade ?
Le secteur de la santé, comme tous les autres secteurs au Sénégal, est malade. Parmi les symptômes, il faut relever que l’on se préoccupe d’inaugurer de nouveaux hôpitaux qui ne fonctionnent pas, lorsque les anciens sont à la peine et fonctionnent mal. La politique est partout. L’efficacité en pâtit. Malheureusement quand il s’agit de santé, la mal gouvernance globale se traduit également en morts évitables. Les responsabilités sont partagées, mais celles de l’État ne peuvent couvrir celles des personnels. Il appartient à la justice d’en décider.
Le président Macky Sall a récemment menacé de révoquer les maires qui recrutent en dehors de l’organigramme de leur collectivité, faisant ainsi allusion à Barthélémy Diaz qui a recruté le capitaine Touré et Guy Marius Sagna. Peut-on dire que le maire de Dakar a transgressé la loi ?
J’ai suivi sa conférence de presse, j’ai compris qu’il affectait à des postes qui existaient. Nul n 'est au-dessus de la loi. Mais , il y a quand même des continuités dans le service. J’ai également lu les propos du Président et ceux du ministre en charge des Collectivités Territoriales qui sont plus nuancés et exprimés de manière plus intelligente que ceux de Macky Sall qui va tout de suite au combat. A mon avis, ce n’est pas son rôle et son attitude. Maintenant on va voir. Je sais que Barthélémy Dias ne manque pas de ressources pour payer ses agents. Mais ce qui me gêne particulièrement concernant le capitaine Touré, c’est que quand vous avez une culture du droit et de la justice, lorsqu’une personne est punie pour une faute commise vous ne lui infligez pas une double peine. Il a été puni d’une manière extrêmement sévère, il a été défroqué, on l’a sorti de la gendarmerie et il a même fait des jours d’arrêts. Alors pourquoi s’opposer à une deuxième reprise. C’est d’une méchanceté effroyable. Encore une fois, cela traduit ce peu de souci du droit et des droits fondamentaux de l’homme qui existe chez ceux qui nous dirigent.
Par Abdou Fall
QUELS PROJETS DE MANDATURE POUR LA PROCHAINE LÉGISLATURE
On ne le rappellera jamais assez, la démocratie se gère dans le respect des droits et libertés, mais tout autant dans la responsabilité et le devoir de rigueur et de fermeté
Maintenant que les partis et coalitions de partis et mouvements ont achevé de boucler leurs corvées d’investitures, c ‘est peut-être le moment pour les états-majors politiques de livrer aux citoyens-électeurs les engagements qui renseignent sur les visions et projets des uns et des autres pour la législature 2022 / 2027 qui trouvera le Sénégal bien installé dans son statut de pays pétrolier et gazier dans le contexte d’un monde de grande incertitude dont les signes avant-coureurs sont en train de plomber nos quotidiens. C’est pourquoi, il est à la fois amusant et affligeant par ce que puéril de voir tous les trésors d’ingéniosité qu’une certaine opposition s’emploie à déployer pour jeter à tout prix le discrédit de notre système électoral qui, pourtant, vient encore une fois d’administrer la preuve de sa rigueur et de son efficience. Les mauvaises querelles sur le principe du parrainage citoyen sont bien derrière nous car, quoiqu’on en dise avec le nombre actuel de listes en compétitions, on fait plus sérieux pour des élections aussi importantes dans une démocratie majeure comme la nôtre. C’est l’occasion de féliciter le gouvernement et en particulier le ministre de l’Intérieur et ses services pour avoir joué à la fois de l’ouverture et de la fermeté dans la gestion du processus électoral dans ses étapes décisives.
On ne le rappellera jamais assez, la démocratie se gère dans le respect des droits et libertés, mais tout autant dans la responsabilité et le devoir de rigueur et de fermeté. Avec moins d’une dizaine de listes dont certaines qui faisaient à priori crédibles se trouvent en grande peine par amateurisme, les citoyens auront la latitude, le moment venu, d’effectuer leurs votes dans des conditions de transparence et de confort qui nous éloignent du désordre et de la pagaille d’une inflation de candidatures aussi fantaisistes qu’inutilement coûteuses pour le contribuable. Nous avons espoir qu’au sortir du scrutin de juillet, le dialogue politique et le dialogue national reprennent leur cours sur le sujet fondamental de la mise à jour et la restructuration de notre modèle en reprécisant les rôles, responsabilités et devoirs de toutes les parties prenantes au jeu démocratique.
Sous peine de dévalorisation de ce modèle aux yeux d’une opinion de plus en plus sceptique face à des dérives politiques récurrentes dans l’ espace public, les acteurs politiques et syndicaux , les médias et la société civile doivent bien se donner l’occasion de l’évaluation globale de notre trajectoire démocratique sur la séquence de nos quarante dernières années de multipartisme intégral et de liberté de presse et d’ opinion sans entrave, combinée avec un essor fulgurant des réseaux sociaux . En toute sérénité, il doit être possible de redéfinir les termes d’un nouveau cadre législatif et réglementaire en faveur d’une démocratie apaisée de nature à donner lieu à des débats publics moins clivants, plus pondérés et fortement ancrés sur le socle des couples droits et devoirs, libertés et responsabilités.
Le Parlement sénégalais est authentiquement républicaine
Il faut être nihiliste ou totalement ignorant des traditions parlementaires dans les démocraties pour nier au parlement Sénégalais sa nature d’assemblée authentiquement républicaine, avec à son actif des avancées remarquables dans les mécanismes de contrôle de l’exécutif, d’évaluation des politiques publics, de participation à l’élaboration des lignes directrices du budget public â travers le débat d’orientation budgétaire, les séances de questions au gouvernement qui reprendront cours avec le retour de la primature...
Autant d’acquis et d’autres qui donnent de la dignité à l’exercice du mandat parlementaire dans notre pays. Le fait majoritaire avec son corollaire le devoir de loyauté envers le chef de l’Etat, garant de la stabilité des institutions dans le cadre d’un régime présidentiel ne fait pas pour autant obstacle au Sénégal à des débats parlementaires libres avec droit d’amendements sur des textes majeurs, autant en commissions techniques qu’en séances plénières. Une pratique loin d’être évidente dans les parlements, y compris dans des pays industrialisés réputés démocratiques. Le député sénégalais a droit aujourd’hui à la pratique sans entrave de la double loyauté. Celle qu’il doit au groupe politique qui l’a investi comme celle qui est due aux citoyens ayant majoritairement investi leur confiance à sa liste sans y être forcément tenus par une affiliation partisane. Au surplus, les acquis majeurs de la traduction simultanée des débats parlementaires dans nos langues nationales et du recrutement des assistants parlementaires ouvrent à tout député dévoué à sa noble mission de représentation populaire la possibilité d’exercer dignement son mandat au service des citoyens et de leurs groupes représentatifs dans les segments organisés de la société pour porter leurs voix dans les instances délibératives de la représentation nationale et les instances parlementaires internationales où notre pays jouit d’une bonne réputation .
Nous refusons de nous attarder outre mesure sur les coups d’éclats qui marquent la vie des parlements à travers le monde et auxquels notre assemblée n’a pas échappé. Les parlements sont par définition le lieu de prolongement et le champ d’expressions des combats partisans en démocratie avec toutes les charges naturelles de passions qui s’y attachent. Toutefois, un regard rétrospectif sur le bilan des deux dernières législatures autorise les plus grandes satisfactions en termes d’avancées majeures dans la gouvernance de secteurs stratégiques pour le développement de notre pays.
Traduisant de la manière la plus engagée et la plus loyale, les options du président de la République et du gouvernement, notre majorité parlementaire a voté des lois de très grandes portées pour le devenir du Sénégal. Les lois structurantes dans le secteur stratégique de l’énergie avec notamment, celle portant répartition des ressources pétrolières et gazières, le code de l’électricité, le contenu local, la régulation du secteur de l’énergie, le partenariat publicprivé, la loi d’orientation sur l’économie sociale et solidaire constituent, entre autres, des éléments fondamentaux de bilan à mettre à notre actif. Les élus de notre majorité avec à leur tête le président Moustapha Niasse, les présidents de groupe et les équipes qui les ont assistés ont toutes les raisons de manifester leur fierté pour avoir été acteurs majeurs dans ces réformes structurantes du Sénégal de l’émergence.
En ce moment où dans la trajectoire de ces réformes de fond, ce Sénégal du succès et des ententes se construit au quotidien dans tous les secteurs d’activités économiques, sociales, culturels et sportives en particulier, avec des performances qui nous hissent aux premiers rangs des classements mondiaux, il serait réducteur et dangereux d’envisager les questions d’investitures sous l’angle exclusif des enjeux d’accès à des positions personnelles de pouvoir pour des acteurs politiques , fussent-ils parmi les plus méritants. Ce qui est fondamentalement en jeu, c’est la sauvegarde et la consolidation de la majorité qui est le socle de ce modèle politique de construction démocratique de notre nation résolument engagée dans la voie de l’émergence avec les atouts exceptionnels d’une direction politique unifiée autour d’un leadership fédérateur assis sur un programme cohérent de grande envergure économique et de haute portée sociale. C’est sous ce rapport que la consolidation de l’actuelle majorité parlementaire dans une perspective de mise en place de nouveaux cadres législatifs et réglementaires et d’instruments de gouvernance plus adaptés aux réalités de nos sociétés contemporaines est une exigence de paix, de stabilité et de sécurité qui sont les conditions de base du progrès et du développement.
Le Sénégal est à la croisée des chemins. Le président Macky Sall s’est distingué dans le ghota du leadership africain et mondial comme un homme d’état audacieux et déterminé dans ces options tout en étant pondéré et mesuré dans ces méthodes d’intervention et d’action. La prochaine législature de la grande coalition Benno Bokk Yakaar doit être portée dans le cadre d’une mandature de dialogues densifiés entre exécutif et législatif d’une part, entre parlement, acteurs économiques et sociaux d’ autre part, tous engagés dans une démarche commune de promotion d’une démocratie participative et délibérative qui accorde une large place aux devoirs et responsabilités citoyennes tels que retenus dans la toute dernière loi constitutionnelle soumise à la validation populaire par le président Macky Sall.
S’exprimant avec sagesse lors de la récente campagne présidentielle française, l’ancien ministre de l’Intérieur du Président Emmanuel Macron, Mr Gérard Colomb abordait les problématiques du vivre- ensemble en France et dans le monde d’aujourd’hui en mettant l’accent sur les ruptures dévastatrices qui ont conduit de l’évolution de nos sociétés du «vivre ensemble» au « vivre côte à côte « et aujourd’hui au « vivre face à face « ... C’est en nous interpelant nous-mêmes sur ces sujets majeurs de notre époque que le débat électoral à venir nous réconciliera tous avec une opinion publique de plus en plus désabusée dans l’ambiance de défiance et de production permanente de tensions dans laquelle certains acteurs politiques et médiatiques travaillent ouvertement à nous installer.
Notre majorité y apportera certes les réponses politiques appropriées. Elle y apportera aussi et surtout des réponses de développement par des offres qualitatives novatrices sur le champ de la transformation de notre économie et de notre société. Et sur celui, tout aussi fondamental de la gouvernance, domaine dans lequel les attentes et exigences citoyennes sont devenues de nos jours aussi essentielles que les demandes sociales...
LES VICTIMES DU COUPLE HENRY ALIOUNE DIENG-THIABA GUÈYE CRÉENT UN COLLECTIF
Aviculteurs ou éleveurs, ils n’ont plus que leurs yeux pour pleurer - Ils sont au moins cinq opérateurs économiques identifiés, victimes des pratiques peu orthodoxes de ce couple de malfrats sans foi ni loi
Certaines histoires prêtent à sourire tout comme d’autres prêtent à pleurer. Celle du sieur Henry Alioune Dieng et son épouse qui ont roulé dans la famille d’honnêtes responsables de familles laisse, quant à elle, tout simplement pantois.
Ils sont au moins cinq opérateurs économiques identifiés, victimes des pratiques peu orthodoxes de ce couple de malfrats sans foi ni loi. Regroupés au sein d’une plateforme, ces victimes ont décidé d’ester en justice contre leurs bourreaux. Récits de cinq histoires décapantes qui affolent la toile. Jugez en vous-même.
Les 200 poulets de chair de l’étudiant Ndeury
Le 10 mai 2022, Ndeury Sarré, étudiant de 29 ans et demeurant à Pikine Darou Khoudoss, publie dans une plateforme dénommée «Trouvés ou Perdus» sur Facebook, sous le numéro TOP 100522/001, pour raconter sa mésaventure. Il indique qu’en association avec un ami, ils avaient monté, tant bien que mal, un projet d’élevage portant sur une bande de 250 sujets. Et le 20 janvier 2021, le couple Henry Alioune Dieng et Thiaba Guèye, pour le compte de leur entreprise dénommée «La Boucherie du Peuple» avait passé commande de 200 poulets de chair d’une valeur de 500 000 F CFA à raison de 2500 F CFA l’unité. « Nous avions eu beaucoup de mal à mettre en place ce projet à cause des difficultés financières. Nous avions la ferme intention d’en faire un business solide et rentable sur le long terme. Le couple Dieng m’a contacté le jeudi 19 janvier pour une commande d’une (1) tonne de poulets. J’ai indiqué que nous étions débutants et que nous ne pouvions fournir au maximum que 200 pièces. Le lendemain, le vendredi 22 janvier 2021, le couple s’est présenté chez moi vers les coups de 16h pour récupérer la commande. Je leurs (sic) avais même présenté à ma famille, notamment mon père et mes frères, qui m’ont aidé à charger la marchandise dans leur véhicule. Après le chargement, Mme Thiaba Guèye m’avait fait un reçu signé et tamponné avec le cachet de leur entreprise qui a le NINEA : SA.DKR-2020-B-15755», explique Ndeury Sarré. Les deux parties s’accordent sur un paiement 15 jours après la livraison. Mais depuis la livraison, le couple n’a plus donné signe de vie et s’est évanoui dans la nature. Naturellement, le projet avicole, plombé par cette forfaiture, bat de l’aile. Pis, l’autre associé soupçonne Ndeury d’être de connivence avec l’indélicat couple et menace de porter plainte pour récupérer son investissement. Toutes les tentatives de joindre le couple restent vaines. Les numéros laissés sonnent dans le vide. Le sieur Ndeury Sarré publie alors son histoire avec la photo du couple et les réactions des autres victimes du couple fusent de toutes parts. Chaque victime y va de son histoire et toutes décident alors de se retrouver au sein d’un collectif des victimes du couple Henry Alioune Dieng et Thiaba Guèye.
Les six moutons de Mme Mbow
En 2020, Henry Alioune Dieng, alors sous la bannière des «Etablissements Alioune Henry Dieng, Amitié 1, villa 3065 Dakar» avait déjà inscrit sur le tableau de ses victimes Mme Ndeye Adama Mbow, une brave opératrice économique. « En juin 2020, à 10 jours de la Tabaski, M. Dieng est venu dans notre enclos où il a vu 07 moutons qui l’intéressaient. Il me dit qu’il pouvait avancer la moitié de la valeur des 07 moutons (1 640 000 F CFA) à savoir 800 000 F CFA et le reliquat (840 000 F CFA) deux jours avant la Tabaski. Il s’est présenté le lendemain tôt le matin prendre les moutons en disant au gardien qu’il reviendra vers 11h quand je serai sur place pour me remettre l’argent promis. Jusqu’à 23 h, il n’a pas donné signe de vie et ne répondait pas à mes appels. C’est le lendemain en début d’après-midi que je l’ai eu pour l’entendre dire que son oncle est décédé à Mbour où il se trouve présentement et qu’il me contactera dès son retour prévu le jour d’après. Il est revenu me voir accompagné de son épouse et d’un ami et m’a présenté ses excuses sur la tournure des évènements. Henry m’a alors remis 300 000 F CFA que j’ai refusé dans un premier temps avant d’accepter sous son insistance de compléter la totalité de la somme (1 340 000 F CFA) deux jours avant la Tabaski. Ce délai passé, Henry ne solde toujours pas son compte et je me suis présentée chez lui pour réclamer mon argent. Il m’a alors fait une reconnaissance de dette en promettant de solder tout dans une semaine. Depuis, je ne l’ai plus revu », raconte, la mort dans l’âme, Mme Mbow Dans la reconnaissance de dette dont nous avons copie, Henry Alioune Dieng écrit «devoir à Mme Mbow Ndeye Adama Mboup, la somme d’un million trois cent quarante mille (1 340 000) F CFA, suite à la vente de six moutons». La brave dame court derrière les deux époux depuis sans succès pour recouvrer son dû. Pour Pape Maoumy Ndiaye, c’est une autre approche qui a été utilisée. Dans sa plainte dont nous avons aussi copie, il relate avoir été approché en octobre 2021 par Henry Alioune Dieng qui lui a présenté un projet avicole nécessitant 960 000 F CFA pour l’achat de sujets afin de pouvoir honorer une commande de son entreprise «La Boucherie du Peuple». Le 07 octobre 2021, il reçoit l’argent demandé contre un papier actant son engagement. Henry Alioune Dieng promet de rembourser au plus tard dans 45 jours mais revient à la charge le 09 novembre pour contracter un autre prêt de 3 millions de F CFA afin d’acheter d’autres poussins. N’ayant pas encore remboursé son premier prêt, son bienfaiteur consent tout de même, selon les mêmes modalités, à rallonger un (1) million de F CFA. Depuis, aucun remboursement et les rendez-vous se succèdent avec des excuses bidons. Dans sa plainte, Pape Maoumy Ndiaye souligne que Henry use de son entreprise « Boucherie du Peuple » légalement constituée avec Ninéa et Rc et sort des offres de structures privées et étatiques pour duper son monde. Pape Maoumy Ndiaye le poursuit pour le remboursement d’un million neuf cent soixante mille (1 960 000) F CFA.
Les 23 bovins de Pape Aboubacar Touré
Papa Aboubacar Touré, spécialiste en productions animales et gérant de PAQUET AGRO - SERVICES, une entreprise qui a pignon sur rue à Liberté 6, est lui aussi une des nombreuses victimes du couple Henry Alioune Dieng-Thiaba Guèye. En effet, lors de la fête de la Achoura ou Tamkharite, marquant la nouvelle année musulmane, le couple de malfaiteurs se présente à ses services pour l’approvisionnement d’un marché de 20 bovins qu’il aurait gagné au niveau de la mairie de Dieuppeul-Derklé. Pour mieux ferrer son interlocuteur, le couple donne un acompte de deux millions cinq cent mille francs (2 500 000) F CFA sur les six millions cent mille (6 100 000) F CFA représentant le montant global. Il est aussi prévu une rotation de 05 bovins par semaine dont 03 ont été livrés en même temps que les 20 bovins les 28 et 29 août 2020. Le couple verse pour ce surplus 740 000 F CFA et ne reste devoir que 100 000 F CFA pour la rotation hebdomadaire. «En somme, sur les 6 840 000 que Henry Alioune Dieng et sa femme Thiaba Gueye me devaient, ils ont versé 3 240 000 FCFA et il leur reste à verser 3 600 000 FCFA alors que le délai de rigueur pour le remboursement total de la somme due était le mercredi 07 octobre 2020», regrette aujourd’hui Pape Aboubacar Touré.