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20 novembre 2024
Par Abou SY
REPONSE À AMADOU BAKHAW DIAW
Dans un article intitulé « en reponse à El hadj Boubou Senghote », Diawdine Amadou Bakhaw Diaw, volant au secours de Madame le Professeur Fatou Sarr Sow, a émis des propos qui sont loin d’emporter notre adhésion
Dans un article intitulé « en reponse à El hadj Boubou Senghote », Diawdine Amadou Bakhaw Diaw, volant au secours de Madame le Professeur Fatou Sarr Sow, a émis des propos qui sont loin d’emporter notre adhésion et sur lesquels nous aimerions apporter les précisions suivantes :
I)-Le tekrour
Cet Empire Tekrour nous intéresse à plu d’un titre, vu qu’il est de notoriété publique qu’il est, de tous les Etats noirs, le premier à être islamisé (Bilad Soudan). En effet, selon la tradition orale et d’après des écrits arabes, l’islamisation des Peuls remonte au septième siècle, avec Ougbata bun Nafi notamment.
L’empire Tekrour, l’un des anciens empires Peuls (Toucouleurs), a joué un rôle important dans la diffusion de la nouvelle religion sur le reste des pays noirs jusqu’au 19ème siècle.
Al-Bekri décrit d’abord l’emplacement du Tekrour, ses idoles, puis sa distance avec la dernière ville Berbère, à savoir, Sunghana qui, en arabe, s’écrit (صنغانه).
Selon El-Bekri, les Tékrouriens étaient, à l’image des autres Noirs, païens et adorateurs d’idoles (statuettes). D’après lui, l’Idole du Tekrour s’appellerait Dakour (Dikuru). Il ajoute qu’à l’époque (en 432 Hégire ou ère musulmane) où lui-même était sur place, tous les habitants du Tekrour étaient musulmans grâce à Waré Jabhé bun Rabis qui, en arabe, s’écrit également ( وارجابي بن رابيس ).
D’après toujours El-Bekri, la ville de Tekrour, qui se trouve vers la ville de ‘Cilé’ (Thilé) ou (سلي en arabe) que certains lisent « SILLA », se scinde en deux autres qui se trouvent au bord du Nil, avec une population musulmane ce, après que Waré Jahbé les a convertis à l’Islam, tout comme les habitants de Thilé et du Ghana, autre ville située à vingt (20) jours de marche. Le roi de Thilé a combattu partout les infidèles, jusqu’à la ville de Galambo, (فلنبو en arabe), que certains ont transcrit par « Qalanbu»…
Abou Oubaida El-Bekri, mort vers 1094, (487 selon le calendrier hégirien) était un chroniqueur Arabe qui a beaucoup écrit sur l’empire du Tekrour, tout comme ses prédécesseurs et ses successeurs.
A propos de leurs écrits, nous savons qu’ils avaient beaucoup de difficultés à transcrire et à prononcer les mots d’origine africaine, surtout ceux écrits en Poular ou en Soninké. C’est à cause de cela que ceux qui ont traduit les textes d’Al-Bakri, de Raqik ou d’Ibnou Hawkal, ont eu de sérieux problèmes à procéder à une transcription fidèle.
Ainsi en est-il, par exemple, du mot « Waré » ou « War Jabhé », « Jabé », « Jabi », qui pose problème pour un simple arabisant, car certaines lettres alphabétiques Poular ou Soninké comme Ɓ, Ŋ, C, ND, Ñ, Ƴ n’existent pas dans l’alphabet arabe.
Ces noms et mots « Ajami » (étrangers en arabe) seront toujours comme des énigmes pour certains. A l’époque de Waré Jabhé, le Tékrour était bien connu de tous, en particulier de Tarik Al islam qui n’a pas manqué de mentionner, avec précision, dans « At-Tarikul Mu’asir Garb ifrikiya » (’L’histoire contemporaine de l’Afrique de l’ouest) de Mahmoud Sakir) :
L’Islam, en conquérant d’autres pays, a commencé à se propager rapidement dans ces lieux, surtout lorsqu’il est devenu la religion des nouveaux princes locaux, la religion des vainqueurs. L’Islam a progressé étape par étape entre les dirigeants de l’empire du Ghana. Le roi du Tekrour s’est converti à l’Islam an 432 Hégire, ce qui accentua la propagation de la Religion. A son tour, le Ghana s’est soumis à l’Etat des Al-Mourabitoun, an 469, ce qui amena son roi, en l’occurrence Taankamenin ou Tounka-Menin, à embrasser la nouvelle Religion. L’Empire du Mali aussi a joué le même rôle dans le reste des royautés originaires de la région.
Nous estimons qu’une œuvre qui se veut scientifique, ne devrait pas manquer de mettre en relief l’adhésion à l’Islam des Peuls (Toucouleurs) du Tekrour avant toute autre ethnie, tout comme leur prédominance, même si d’autres ethnies habitaient également au Tekrour.
Nous ne devons pas ignorer qu’une minorité ethnique vivant dans le royaume d’autrui, ne pourra jamais conquérir le trône de ce royaume. Ainsi en est-il et en sera-t-il de la minorité peule dans le Saloum, ou Soninké dans le Fouta, ou Bambara dans le pays Mossi, ou encore Wolof en pays Diola etc..
II)-Le Fouta
Dans les versions aussi bien orale qu’écrite, le Fouta présente deux espaces: le (Djeri Fouta et le Fouta Toro).
L’ancien espace du Djeri Fouta se trouve au nord de la Mauritanie, vers les frontières d’Algérie, du Maroc et de la Tunisie, précisément dans la zone actuelle du Polisario, selon les écrits d’El Bakri et Ar’Rakik situant le Bilad Tekrour à la proximité des villages berbères que Ugbata ben Nafi avait atteints à son époque.
En effet, le second Fouta ancien qui est décrit par les écrits arabes, se situe dans la région d’Adrar (dans l’actuelle Mauritanie).
Le livre « Bilad Singitti Al Manaratou War-Ribat », qui a pour auteur Khalil An-Nahwi (1987), décrit ainsi qu’il sut ses frontières :
« Le Bilad Singitti était connu sous le nom du Bilad Tekrour, dans l’ancienne époque, (…). Cette appellation se retrouve dans ses œuvres portant sur les notables de cette région, (« Fath Soukour fi Ma’arifati A’ayani Ouléma At-Tekrour… Le Tekrour est une région vaste, s’étendant de l’Est jusqu’à Adga’i, de l’Ouest jusqu’au Bahr (mer) Bani Zanadikhatou, du Sud jusqu’au Beed et du Nord jusqu’à Adrar » ((page 19, Chapitre, Bilad Tekrour).
Le Fouta Toro depuis l’époque des Almamy s’étend, du Nord : de Hayre Ngal (Colline d’Asaba) jusqu’au Njorol (Djorol). De l’ouest à l’Est : de Dagana jusqu’à Bakel. Du Sud au Sud-Est, depuis le Fleuve jusqu’aux frontières qui séparent le Fouta du Djolof, le Ferlo et le Boundou.
Au chapitre 3 intitulé ‘’LES FULƁE DANS LE FUUTA de son ouvrage « La Première hégémonie Peule : Le Fuuta-Tooro, de Koli Teŋella à Almaami Abdul » (page 83-114), le Pr Oumar KANE fait ressortir clairement l’occupation spatiale des Foulbés depuis l’Assaba jusqu’au Ferlo.
Il y apparaît clairement que le fleuve ne constitue pas la limite entre la Mauritanie et le pays des Noirs.
Aux termes d’autres versions orales aussi, le Fouta Toro actuel s’entendait, avant l’occupation coloniale, de Ndar à Bakel, du Nord Hayré Ngal au Ferlo et les limites du Djolof. C’est en vertu de cela que les Foutankés considéraient le Walo comme une partie intégrante du Fouta Toro.
Ainsi, à la veille des indépendances, toute la partie située jusqu’à 150 km au Nord du Fleuve, était considérée comme faisant partie du Sénégal. Rappelons que les Peuls ont habité en premier lieu le Fouta Nord du Fleuve, avant le Fouta Sud qui est le Sénégal d’aujourd’hui.
Certes aussi, les villes qui sont fixées au Djéri Fouta à la fin du 17ème et 18ème siècle comme Aleg (qui est distante du fleuve d’environ 50 km), qui sont des villes implantées grâce à la poussée des Béni-Hassan, alliés des Satigui du Fouta Toro, portent les titres Emir Barakna ou du Trarza.
Mais en dépit de cette situation, le Fouta Toro, pays des Peuls, a toujours été majoritairement habité par les Peuls (Toucouleurs), même s’il incluait quelques villages Soninké et Wolof, dans sa grande agglomération de la rive droite à la rive gauche.
III)-Ndiadiane Ndiaye
Selon certaines sources, Ndiadiane Ndiaye, le fondateur de l’empire du Diolof, serait né d’une mère peule du Fouta (Foutanké) et d’un père maure berbère. Son prénom Ndiadiane, un mot d’origine sérère signifierait « Catastrophe » : « Geeke di ndiajano » « geekee res ndiadian » (Ça c’est la catastrophe, c’est la catastrophe !), ou encore « Ceci est étrange ! »
Quant à son patronyme NDIAYE, il semble qu’avant d’être pris pour un nom de famille, il servait de surnom à des éleveurs aisés. Ainsi, trouve-t-on encore en milieu foutanké des Ndiaye Bah, Ndiaye Barro, Ndiaye Djiby Bah etc.).
De par son nom, Ndiadiane Ndiaye se rattache donc plus aux Peuls et aux Sérères, même si c’est en pays Wolof qu’il aura régné. Nous devrions pousser les recherches pour savoir comment un Arabe a-t-il pu débarquer au Fouta, y épouser la nommée Fatimata SALL, fille de laam-Tooro ; où, quand et comment a-t-il réussi à intégrer la communauté Wolof, lui et son épouse, tous deux étrangers à ladite communauté !
Cela nous paraît plus important que le fait de tenir absolument à lui trouver une origine berbère ramenant du coup à sa simple expression, l’importance du brassage ethnique entre les peuples négro-africains que l’on aime chanter sur tous les toits.
L’origine arabo-berbère de Ndiadiane Ndiaye est même discutable, à plus d’un titre, en considération notamment de tout ce qui rattache l’ancêtre mythique des Wolofs aux Peuls (Toucouleurs) et aux Sérères. S’il est rééllement Ahmad Abou Bakr Ibn Oumar, un descendant direct des « Almoravides », pourquoi n’a-t-il pas poursuivi la mission de ses ancêtres Arabo-Berbères qui s’attelaient à prêcher en faveur de la conversion à l’Islam?
Pourquoi a-t-il suivi plutôt les traces des Buurs et autres Damels des temps anciens, donc des Thiédos animistes ou à la pratique islamique teintée de paganisme du moins jusqu’à une époque récente encore ?
C’est une bonne chose que de saluer le brassage ethnique entre les peuples, gage de stabilité et de respect mutuel. Mais encore faudrait-il que cela soit basé sur une histoire réelle. Nous ne gagnerions rien à vouloir réécrire l’Histoire, à vouloir inventer une histoire, une autre histoire…
Par mamadou Ndiaye
COMBINAZIONE
Aux frontières des régimes civils en Afrique de l’Ouest, les bruits de bottes s’intensifient. Les militaires au pouvoir au Burkina, au Mali et au Niger partagent bien des parcours, des itinéraires, des aventures et des mésaventures.
Aux frontières des régimes civils en Afrique de l’Ouest, les bruits de bottes s’intensifient. Les militaires au pouvoir au Burkina, au Mali et au Niger partagent bien des parcours, des itinéraires, des aventures et des mésaventures. Ils s’aperçoivent qu’ils se ressemblent. Ils s’assemblent. Et décident de passer à l’action en unissant le peu de forces qu’ils détiennent.
Pris séparément, chacun des trois pays ne pèse pas plus d’un poids plume. Mais en additionnant leurs volontés, les pouvoirs kaki issus de coups d’Etat condamnés et sanctionnés au sein de la principale organisation d’intégration de la région, méprisent ces décisions, passent outre et se détournent de la Cedeao qu’ils ont du reste quittée avec fracas en la vouant aux gémonies.
Et pourtant, au plus fort de l’exubérance de l’intégration, nombre d’officiers ont bénéficié de faveurs pour aller se former ou se perfectionner dans des Ecoles de guerre renommées. En revanche, nullement impressionnés par leur mise au banc des accusés, ils régentent tout dans leurs pays respectifs, suspendent les partis politiques, musèlent les médias et les syndicats.
Bref ils confisquent toutes les libertés à l’exception d’une qu’ils s’arrogent avec arrogance : le gel de la liberté. Non contents de s’attribuer autant de droits, ils emprisonnent des figures de l’opposition ou les poussent à l’exil tout en exerçant de terribles pressions sur les journalistes contraints de fuir leur pays pour se sauver.
D’ailleurs, une nouvelle pratique du journalisme est née sur les flancs de ces coercitions avec des traitements décalés de l’actu dans ces pays à partir de leurs lieux de refuge ou de résidence.
Pour justifier leurs « coups », les militaires avaient évoqué toutes sortes de raisons, accablant les civils pour leur incompétence et surtout pour leur manque de rigueur er de fermeté dans la lutte contre le terrorisme.
Pour autant les actes de violence massive à but politique n’ont pas reflué. Au contraire, les foyers de tension se multiplient. L’ampleur de cette terreur inouïe surprend les putschistes très peu outillés et mal préparés pour orchestrer la riposte.
Face aux assauts répétés auxquels ils n’opposent qu’une molle résistance, les militaires se cachent et ne font guère mieux que les civils qu’ils ont chassés. Ils agissent en rase-motte et compensent leur faiblesse par des harangues interminables, oiseuses et pompeuses devant des foules excitées et admiratrices de militaires qui se camouflent. Vers qui se tournent-ils maintenant pour éviter la bérézina ?
Grattez les képis, vous trouverez Poutine, Xi Jiping ou Kim Jong-un ! Au nom du peuple, jamais consulté au demeurant, la notion de souveraineté a été brandie pour rallier les masses qui, dans leur furie destructrice, en ont voulu à la puissance colonisatrice, la France en l’occurrence invitée à quitter définitivement ces territoires avec armes et bagages.
Paris s’y est prêtée de bonne grâce mais assortit toutefois son accord à un avertissement solennel : pas d’humiliation, pas de manifestation d’hostilité à l’égard des troupes. Les Français ne supporteraient pas d’actes délictueux.
La lente dégradation du climat politique et des affaires dans le Sahel où se propagent des sectes radicales avait fini par convaincre la France d’amorcer une stratégie de repli. L’est et le sud de l’Afrique séduisent les industriels français qui découvrent des environnements d’affaires plus prospères, assez compétitifs avec des acteurs rompus au business international. De ce point de point de vue, le continent change partiellement de visage. Lequel contraste avec la face hideuse de l’ouest où la recrudescence des coups d’Etat reprend de plus belle.
La France partie, bonjour la Russie, la Chine et dans une faible mesure la Corée du Nord. Pour l’heure Wagner plastronne à Bamako, à Ouagadougou et à Niamey à la grande satisfaction des galonnés sahéliens. Sa présence étonne et inquiète. Les régimes autoritaires en place trouvent dans ces supplétifs aux horizons bizarres des relais de puissance « avec la nuisance en moins ».
Or cet excès d’optimisme maquille une surprenante naïveté. Lorsque le patron du groupe paramilitaire Evguéni Prigogine s’est senti fort et puissant pour dicter sa loi, il a nargué Moscou au point de se retrouver dans le collimateur des tenants de la ligne dure. Il est mort le 23 août 2023 dans le crash de son avion avec ses principaux lieutenants.
Ainsi décapité, Wagner, craignant pour son futur, se réaligne derrière les positions du chef du Kremlin qui toise le monde occidental avec le silence consentant de Pékin. Faut-il voir dans ce saisissant clivage une nette démarcation de lectures contradictoire d’un monde tourmenté ?
L’Afrique n’échappe pas à cette dichotomie. Elle est au cœur des tourbillons et des appétits, si bien que son ventre mou est sa façade ouest en proie à une instabilité qui fragilise toute sa cohésion que des décennies ont contribué à forger.
En l’espace de 48 heures, les militaires ligués au sein d’une Alliance des Etats du Sahel ont tenu à Niamey un sommet de démonstration quand, dans le même temps, s’ouvrait à Abuja le sommet des Chefs d’Etat de ce qui reste de la Cedeao. Du jamais vu !
Deux tableaux d’une même réalité qui se fissure au détriment des populations au nom desquelles ces raisonnements illogiques s’affrontent. Si salafistes, djihadistes, irrédentismes et terrorismes s’en mêlent, le cocktail est bien évidemment explosif et il alimente des obsessions et des passions meurtrières. Il n’échappe à personne que le Sahel constitue une poudrière avec des frontières « gruyères » que ne parviennent pas à contrôler les forces de Défense et de Sécurité.
Qui s’émeut de la dislocation progressive d’une région autrefois aire de migration et de brassage de peuples et d’ethnies qui ont su, à travers des siècles, bâtir un socle d’harmonies parées de sagesse et de vertu ?
Certes les civils au pouvoir ont commis des bévues et affiché des fragilités désobligeantes. Mais parce qu’ils étaient élus au suffrage universel, leur éviction n’en est pas moins scandaleuse, car ce sont des processus démocratiques qui ont été ainsi interrompus. Les viabilités économiques également sont compromises par ses assauts à la kalachnikov qui éloignent les investisseurs, désorganisent les circuits de production et déstructurent les tissus industriels embryonnaires.
Les invectives ne transforment pas le monde. Au contraire elles inhibent les initiatives et écartent le continent du projet de globalisation dans lequel il ne vient pas les « mains nues ».
Par ces richesses, ses terres, ses ressources et sa position axiale sur les routes internationales, l’Afrique a une carte maîtresse à jouer que ne semblent pas comprendre les auteurs de coups d’Etat à répétition.
L’enflure militaire représente un gros risque politique et économique. Et voilà que la sécurité s’y greffe. Tout le monde chercher mais ne trouve pas encore de solution à la l’équation sécuritaire. Trêve de vanité. Dès lors, s’impose à nous un nouvel état d’esprit pour soustraire nos pays à de répétitifs « huis clos » hors saison.
LES RÉSULTATS DU DERNIER RECENSEMENT DE LA POPULATION AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE MERCREDI
Les quotidiens de ce mercredi mettent en exergue les résultats du dernier recensement de la population, tout en réservant une place non négligeable aux cent premiers jours du président Bassirou Diomaye Faye au pouvoir.
Dakar, 10 juil (APS) – La presse quotidienne revient largement mercredi sur les résultats du dernier recensement de la population, tout en réservant une place non négligeable aux cent premiers jours du président Bassirou Diomaye Faye au pouvoir.
Les résultats du cinquième Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH-5, 2023), après ceux de 1976, 1988, 2002 et 2013 ont été rendus publics mardi à Dakar, au cours d’une cérémonie présidée par le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr.
Ainsi donc, le Sénégal compte “plus de 18 millions d’habitants dont 35,8% de jeunes”, révèle Sud Quotidien, reprenant les chiffres de ce recensement général conduit par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD).
“En termes de densité, les régions de Dakar (100%), Diourbel (66,9%), Thiès (57,5%) et Ziguinchor (54,9%) affichent les [plus] forts taux d’urbanisation”, indique le journal, avant d’ajouter : “L’activité économique, elle, révèle une prédominance du secteur informel, avec une majorité de travailleurs indépendants et une faible proportion de la formation professionnelle”.
L’info rapporte que ce recensement général “constate la hausse de la population de 2,9% par an”, mais fait également état de l’augmentation de l’espérance de vie, “notamment pour les femmes et les zones urbaines [..]”. Il relève en parallèle “une baisse du taux de fécondité” et “un taux de scolarisation relativement faible”.
“46,8% des jeunes sans emploi”
Les chiffres de ce recensement portent sur la mortalité, la fécondité, l’émigration, le chômage mais aussi les caractéristiques économiques de la population sénégalaise”, souligne le quotidien L’Observateur.
Il pointe “l’inactivité, le poids du chômages”, constat d’une “dure réalité” se traduisant aussi par le fait que les hommes sont “plus nombreux à mourir”, la surmortalité touchant surtout les mères âgées de 45-49 ans.
L’As essaie une autre traduction de ces chiffres en affichant : “46,8% des jeunes entre 15 et 24 ans ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation”. Le quotidien les Echos relèvent que la fécondité est en baisse, passant “de 5,1 enfants en 2013 à 4,2 enfants en 2023”.
S’agissant du chômage des jeunes, l’Agence nationale de la statistique et de la démographie “dévoile une situation critique”, retient Walfquotidien, précisant qu’il ressort de ce recensement que le Sénégal compte 19, % de chômeurs et 47,8% de personnes inactives.
Le bilan des cent premiers jours du président Bassirou Diomaye Faye, déjà évoqué la veille par certains titres, reste au menu d’un certain nombre de quotidiens, dont Le Soleil. “Premiers pas d’une gouvernance de rupture”, estime le journal illustrant sa une par une photo grandeur nature du chef de l’Etat.
“Jeu de dupes à l’Assemblée nationale”
“Malgré la forte ambition et toute la volonté affichée, le nouveau pouvoir a du pain sur la planche. Après avoir hérité d’un pays en lambeaux, […], le tandem Diomaye-Sonko devra remettre le pays en marche”, écrit le quotidien Kritik.
“Seulement, ajoute-t-il, après trois mois d’exercice, le nouveau pouvoir se rend à l’évidence que le mal est tellement profond qu’il faudra prolonger les délais pour avoir de l’impact sur le vécu des populations”.
Enquête s’intéresse en particulier aux nominations aux postes de responsabilité. ”Entre les urgences, les militants et sympathisants qui sont pressés et qui pensent que le duo au pouvoir est très lent dans le remplacement de certains dirigeants de l’ancien régime, ceux qui veulent plus de rigueur dans le choix des profils, Diomaye et Sonko ne semblent nullement pressés”, note le journal.
Le Quotidien rapporte que le Premier ministre s’est rendu dans les cités religieuses de Touba et Tivaouane pour exposer aux khalifes des mourides et des tidjanes ”sa vision du développement du Sénégal”.
Bès Bi Le Jour évoque pour sa part un ”jeu de dupes” après que les trois groupes parlementaires se sont accordés pour mettre à jour le règlement intérieur de l’Assemblée nationale, condition posée par le chef du gouvernement pour faire sa déclaration de politique générale.
Selon Bès Bi Le Jour, l’opposition majoritaire semble pourtant “prendre son temps” pour ”pousser le Premier ministre Ousmane Sonko à la faute”. Le journal signale que le groupe Yewwi du camp du pouvoir” a d’ailleurs averti contre cette lenteur”.
”La confrontation est inévitable..” à l’Assemblée nationale, croit savoir Tribune, qui parle d’une volonté de certains députés ”d’en découdre avec [Ousmane] Sonko”.
PLUS DE 30 INSPECTEURS GENERAUX D’ETAT MOBILISÉS POUR DES MISSIONS D'AUDIT
Souhaitant lutter contre les malversations financières, le chef de l'Etat a mandaté en nombre ses redoutables limiers de l'IGE pour mener l'enquête au sein de nombreuses administrations et organismes publics
Dans notre avant-dernière édition, nous avions livré la liste des plus de 70 directions, agences et fonds publics où les redoutables limiers de l’Inspection générale d’Etat (IGE), c’est-à-dire la crème des corps de contrôle de l’Etat, étaient déployés par le président de la République. En tout, ils sont plus de 30 inspecteurs généraux d’Etat (Ige) à passer au peigne fin la gestion de ces structures et fonds.
« Le Témoin » avait livré il y a quelques jours la liste des quelque 70 directions, agences et fonds publics devant passer sous les fourches caudines de l’Inspection générale d’Etat (Ige). Parmi les structures ciblées, écrivions-nous, figurent la Société d’exploitation du Train express régional (Senter), le Fonds de soutien à l’Energie (Fse), la Commission d’attribution des licences de pêche, les Fonds destinés à la pêche artisanale, Air Sénégal, Aide à la Presse nationale, le Fonds d’appui à l’édition (Fae), l’Agence pour la promotion des investissements et des grands travaux (Apix), l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (Aibd), Handling (2AS), le Fonds d’entretien routier autonome (Fera), La Poste, la Société africaine de raffinage (Sar), le Budget Coupe du Monde (Qatar 2022), la Coupe d’Afrique des Nations (Can 2024), la Loterie nationale sénégalaise (Lonase) , la Caisse des dépôts et consignations (Cdc) , l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp), l’Office des lacs et cours d’eau (Olac), le Conseil exécutif des transports urbains durables (Cetud), l’Agence autonome des travaux et gestion des routes (Ageroute), l’Autoroute Ila Touba, le Building administratif de Dakar etc… pour ne citer que ces structures ou fonds-là !.
Ce sont des audits de grande ampleur qui vont être faits par les limiers de l’IGE. Lesquels vont fouiller en détail ces structures dans le but de détecter d’éventuels erreurs, fraudes, vols, irrégularités, surfacturations, détournements et braquages de deniers publics. Et surtout identifier les auteurs et complices d’éventuels « carnages » financiers. Pour mener à bien ces contrôles approfondis, le président de la République Bassirou Diomaye Faye a mobilisé plus de 30 inspecteurs généraux d’Etat (Ige) assistés voire secondés par de nombreux experts financiers, bancaires et fiscalistes chevronnés. Des équipes qui ressemblent à des cabinets d’instruction où les greffiers « financiers » prêtent main-forte aux juges. Pendant ce temps dans les corridors des audits, certains anciens ministres, Dage, conseillers techniques, comptables et autres sont sous contrôle judiciaire, pardon financier, puisqu’ils sont priés d’être à l’écoute de l’Ige pour toutes fin utiles. Autrement dit, apporter leur concours en fournissant des pièces justificatives et autres informations supplémentaires ou complémentaires en vue de la manifestation de la vérité des chiffres.
Pas de congés !
Depuis la création de l’Inspection générale d’Etat (Ige) en 1964, jamais autant d’inspecteurs-vérificateurs n’avaient été mobilisés par la présidence de la République que cette fois-ci sous le magistère du président Bassirou Diomaye Faye. Flairant l’ampleur des dégâts financiers à débusquer, nous souffle-t-on, le Vérificateur général, pour ne pas dire le patron de l’Ige, a annulé toutes les demandes de congés. Et les rares inspecteurs en vacances ou en détachement ont été réquisitionnés. Comme pour dire qu’en temps de guerre contre les pilleurs des deniers publics, les congés, les vacances et les indisponibilités ne sauraient constituer un motif de dispense au sein de l’Ige.
Toujours est-il que cette mobilisation inédite de l’inspection générale d’Etat (Ige) montre à quel point ses limiers d’élite comptent mener avec efficacité leurs raids au niveau de ces structures ciblées. Ce, dans le but d’exécuter sans récriminations ni murmures les instructions fermes du chef de l’Etat relatives à la transparence et à la reddition des comptes, l’une des promesses clés de sa campagne électorale lors de la dernière présidentielle. Tremblez, pilleurs des deniers publics, les redoutables contrôleurs de l’IGE sont dans vos murs !
Par Abdoulaye SAKHO
CONTENU D’UNE REGLEMENTATION POUR LES ACTEURS DU SPORT ?
Le mot « acteur » vise les groupements sportifs ou clubs, l’encadrement dont les éducateurs, formateurs et entraineurs/Coach, le sportif (pratiquant appelé aussi joueur ou athlète), le supporter, les agents sportifs et intermédiaires, les matchs makers...
Le mot « acteur » vise toutes les parties prenantes au sport et à son organisation : les groupements sportifs ou clubs, l’encadrement dont les éducateurs, formateurs et entraineurs/Coach, le sportif (pratiquant appelé aussi joueur ou athlète), le supporter, les agents sportifs et autres intermédiaires comme les « matchs makers », les médecins du sport, les journalistes …
L’option inéluctable pour une prise en charge correcte au plan juridique de ces acteurs est de combiner sport amateur et sport professionnel. Il faut donc un bon cadre juridique d’évolution des structures sportives comme les fédérations et les clubs ainsi que celui des sportifs eux-mêmes, aussi bien pour le sport amateur que pour le sport professionnel.
Concernant d’abord les structures sportives. Pour la prise en charge du sport amateur, il ne devrait pas y avoir de gros changement. Le droit en vigueur qui repose essentiellement sur le droit associatif (article 811 et suivants du COCC), doit juste être adapté au contexte actuel caractérisé par la raréfaction des ressources publiques et les exigences de bonne gestion. Cette adaptation devra se faire dans le but de permettre aux associations sportives de générer des ressources et d’évoluer vers un fonctionnement leur permettant, au-delà des cotisations de leurs membres, d’accéder à d’autres ressources financières de sorte à ne pas seulement dépendre des subventions de l’Etat et des collectivités territoriales (solidarité et péréquation sport prof et sport amateur ?).
Pour la prise en charge du sport professionnel, il y a une nécessité impérieuse : prévoir un droit spécial et adapté pour les clubs professionnels qui évoluent dans le champ de l’activité économique concurrentielle et donc marchande. Dans notre pays, pour le football, nous avons fonctionné ou essayé de fonctionner, avec les sociétés actuelles du système OHAD. Mais c’est un immense échec.
Pourtant, nous juristes spécialisés en droit des sociétés, savons que le système juridique OHADA offre la possibilité pour les Etats membres d’avoir des réglementations spécifiques pour certaines sociétés du champ des activités commerciales et industrielles (banques, assurances, pharmacie, sociétés publiques …). En effet, l’article 916 alinéa premier de l’Acte uniforme sur les sociétés commerciales le dit, en des termes non équivoques ; l’Acte uniforme s’applique : « aux sociétés soumises à un régime particulier sous réserve des dispositions législatives et réglementaires auxquelles elles sont assujetties ».
En conséquence, je crois qu’il faut introduire dans la réglementation du sport (le code du sport), une forme de société commerciale compatible avec les exigences de l’activité sportive dès lors que les formes de sociétés prévues dans l’OHADA ne me paraissent pas spécialement conçues pour la gestion économique du sport.
En ce sens et, dans l’attente d’une véritable société commerciale sportive que nous pouvons mettre en place par des dispositions spéciales dérogatoires du droit commun des sociétés qu’est l’Acte uniforme (à intégrer dans le code), ceux qui veulent créer une société pour leurs activités sportives professionnelles, seraient bien inspirés d’utiliser la forme Société par Actions Simplifiées (SAS). C’est la plus souple des structures commerciales de l’OHADA. D’ailleurs, ses statuts peuvent s’adapter pour en faire un excellent instrument de gestion des activités sportives dans leur dimension professionnelle. Aussi, je suggère que si on doit légiférer pour une société commerciale sportive, que cela se fasse sur le modèle de la SAS qui existe dans le droit positif.
Concernant le statut du sportif. Pour le droit applicable au sportif ou pratiquant, (statut juridique, fiscal et social) la distinction opérée ci-dessus doit être reflétée dans la réglementation avec d’une part, le sportif amateur et d’autre part, le sportif professionnel qui relève du droit du travail sportif.
Il faut aussi des dispositions pour les entraineurs, éducateurs, formateurs et coach aussi bien dans les conditions d’accès que dans les conditions d’évolution de leur carrière. Dans la perspective de tenir compte de l’état de développement de notre économie, faut peut-être introduire une catégorie intermédiaire (pour une durée limitée dans la transition amateur professionnel). En effet, au regard de ses caractéristiques, notre situation économique pourrait présenter des difficultés à entretenir, dans beaucoup de disciplines, des sportifs professionnels à temps plein comme le font les économies des pays développés. L’idée serait de prendre en compte cette situation pour encourager le cumul d’une activité sportive rémunérée avec une autre activité salariée. Un tel modèle correspond le mieux à la situation actuelle et, sa soutenabilité ne devrait pas poser de grosses difficultés.
Par ailleurs, une attention particulière est portée à la mobilité des sportifs et au statut des intermédiaires : agents sportifs et règles de transfert que nous avons beaucoup de mal à maitriser.
Dans le même ordre d’idées, il doit y a une plage spéciale pour le sportif de haut niveau (une qualité octroyé au sportif selon certaines conditions) si bien sûr, l’option affirmée par l’Etat et par toutes les parties prenantes (pouvoirs publics et mouvement sportif) de définir et d’appliquer une politique sportive pour le haut niveau, est consolidée. Cela permettra de ranger aux oubliettes la gênante affaire des récompenses aux champions d’Afrique d’athlétisme et de régler définitivement le statut de nos sportifs qui concourent, par leur activité, au rayonnement de la Nation et à la promotion des valeurs du sport sans une reconnaissance (récompense ?) digne de ce nom de la part de cette même nation.
(Par Abdoulaye SAKHO)
PLUS DE 18 MILLIONS DONT 35,8% DE JEUNES
Les jeunes se taillent la part du lion sur les résultats du Recensement général de la population de l’habitat (Rgph-5,2023) publiés hier, mardi 9 juillet 2024 par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie.
Les jeunes se taillent la part du lion sur les résultats du Recensement général de la population de l’habitat (Rgph-5,2023) publiés hier, mardi 9 juillet 2024 par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie. L'activité économique, elle, révèle une prédominance du secteur informel, avec une majorité de travailleurs indépendants et une faible proportion de la formation professionnelle. En termes de densité, les régions de Dakar (100%), Diourbel (66,9%), Thiès (57,5%) et Ziguinchor (54,9) affichent les forts taux d’urbanisation au plan national.
Financé à 99% par l’État du Sénégal, et entièrement digital, le 5ème Recensement général de la population et de l’habitat 2023 (Rgph-5), partagé hier, mardi 9 juillet à Dakar dénombre celleci (la population) à plus de 18 millions. Après la publication des résultats préliminaires dudit recensement en fin 2023, l’Agence nationale de statistique et de la démographie (Ansd) a rendu public son rapport provisoire, hier, mardi 9 juillet, à Dakar. Et il en ressort dudit rapport que la population sénégalaise s’établit à « 18 126 390 habitants en 2023 ». Ledit rapport renseigne que la population du Sénégal est en hausse constante au regard des effectifs qui continuent d’augmenter d’un recensement à un autre. En effet, l’analyse des tendances en référence aux données des précédents recensements, montre que de «4 997 885 habitants en 1976, la population du Sénégal est passée à 6 881 919 habitants en 1988, puis à 9 858 482 en 2002 ». En 2013, précise le rapport « la population était évaluée à 13 508 715 habitants, avant de s’établir à 18 126 390 habitants en 2023 »
Autrement dit, de 1976 à 2023, soit près de 50 années, la population du Sénégal a presque quadruplé en passant de 4 997 885 à 18 126 390 d’habitants, soit un taux d’accroissement annuel de 2,7%. L’Ansd d’en déduire que la hausse des effectifs de cette population sur la période 2013-2023, correspond à un taux d’accroissement démographique intercensitaire de 2,9%. Le rythme d’accroissement démographique s’est maintenu sur cette période comparée à celle de 2002- 2013. Toutefois, une légère baisse du taux est observée entre les périodes 1976-1988 et 1988-2002, avec une valeur du taux d’accroissement démographique intercensitaire qui passe de 2,7% à 2,5%. Par ailleurs, ce léger repli est suivi d’une hausse sensible entre les périodes 1988-2002 et 2002-2013, avec un taux allant respectivement de 2,5% à 2,9%.
PREDOMINANCE DES HOMMES
Les résultats indiquent également que le taux d’accroissement intercensitaire de la population masculine est de « 3,1% contre 2,8% pour les femmes, soit un écart de 0,3 point entre les sexes en faveur des hommes pour l’année 2023 ».
En clair, le rapport de masculinité est de 102,6 hommes pour 100 femmes en 2023. Cette situation traduit une prédominance des hommes par rapport aux femmes. La valeur de cet indicateur qui se situe à ce niveau pour la première fois, dénote d’un changement dans la structure par sexe de la population.
En effet, depuis 1988 des changements sont observés au niveau de la structure par sexe de la population. Après la baisse notée entre 1976 (98 hommes pour 100 femmes) et 1988 (94,6 hommes pour 100 femmes), le rapport de masculinité s’est inscrit dans une dynamique à la hausse en passant de 94,6% (1988) à 102,6% (en 2023).
LES JEUNES EN NETTE SUPERIORITE
Les résultats du Rgph-5 mettent en évidence la jeunesse de la population du Sénégal au regard de la structure par âge. En effet, l’essentiel des plus grands effectifs de population se trouvent en deçà de 40 ans. Les enfants de moins de 15 ans représentent 39,1% et les jeunes de 15-34 ans, 35,8%, parmi la population totale. L’analyse du rapport de masculinité montre la supériorité numérique des hommes par rapport aux femmes chez les moins de 20 ans (rapport de masculinité supérieur à 100). Par contre, la situation s’inverse pour les tranches d’âge 20-39 ans, 50-64 ans et 70 ans et plus, où il y a plus de femmes que d’hommes.
LA FECONDITE EN CONSTANTE PROGRESSION
La pyramide des âges résume la structure par âge et par sexe de la population. Son allure imprimée par l’importance des phénomènes démographiques montre une population avec une fécondité toujours élevée, malgré une baisse sensible observée ces dernières années. Il s’y ajoute une diminution significative du niveau de mortalité. Son côté masculin affaissé indique une émigration qui concerne plus les hommes d’âge actif que les femmes. Pour s’en convaincre, le nombre d’enfants de moins de 5 ans dénombrés en 2023 s’élève à 2 243 737, soit 12,4% de l’ensemble de la population du pays. L’analyse en fonction du sexe montre que chez les moins de 5 ans, il y a légèrement plus de garçons (1 162 066) que de filles (1 081 671), soit respectivement 12,7% contre 12,1%.
LE MONDE RURAL PLUS FECOND…
Par ailleurs, l’effectif des enfants âgés de moins de 5 ans est plus important dans le milieu rural (1 149 029), avec 14,0% contre 11,0% pour le milieu urbain (1 094 708). A l’échelle régionale, les régions de Dakar (408 148), Thiès (291 421) et Diourbel (268 063) se distinguent par les effectifs d’enfants de moins de 5 ans les plus élevés. Toutefois, les plus fortes proportions d’enfants de moins de 5 ans sont observées dans les régions de Kédougou (14,6%), Tambacounda (14,3%) et Kolda (14,3%), tandis que les plus faibles sont enregistrées dans les régions de Dakar (10,2%), Ziguinchor (11,4%), Thiès (11,8%) et Saint-Louis (11,9%). Il ressort de l’analyse de la tranche d’âge 5-14 ans une situation similaire. En effet, pour ce groupe d’âge les effectifs sont plus élevés chez les garçons (2 563 249), dans le milieu rural (2 502 841) et au niveau des régions de Dakar (788 295), Thiès (633 954) et Diourbel (606 113). Néanmoins, les proportions les plus élevées sont notées dans les régions de Sédhiou (32,1%), Kaffrine (31,4%), Kolda (30,7%), Tambacounda (30,3%) et Matam (30,1%). En revanche, les proportions les moins élevées sont observées dans les régions de Dakar (19,7%), Ziguinchor (25,5%), Thiès (25,7%) et Saint-Louis (27,1%).
REPARTITION SPATIALE DE LA POPULATION
La population résidente au Sénégal est répartie de façon inégale sur l’ensemble du territoire national avec d’importantes disparités régionales. En effet, les régions les plus peuplées sont Dakar (22,1%) Thiès (13,6%) et Diourbel (11,5%). Par contre, les régions les moins habitées sont Kédougou (1,4%), Sédhiou (3,3%) et Ziguinchor (3,3%). Globalement quelle que soit la région, les hommes sont plus nombreux que les femmes sauf pour la région de Diourbel où il y a plus de femmes que d’hommes. En témoigne le rapport de masculinité qui s’établit à 98,0 hommes pour 100 femmes.
DENSITE DE LA POPULATION
En 2023, la densité de la population s’élève à 92 habitants au kilomètre carré. En effet, les populations sont concentrées dans les régions de l’Ouest et du Centre du pays. A l’opposé, les régions situées au Nord et à l’Est du territoire sont faiblement peuplées. Ainsi, la région de Dakar se distingue des autres avec une densité de 7 478 habitants au km² ; une population évaluée à 4 004 426 habitants, soit près du quart de la population totale (22,1%) sur une superficie représentant 0,3% seulement de celle du pays. En revanche, la région de Tambacounda, la plus vaste du pays (21,7% de la superficie du pays), ne compte que 5,4% de la population, soit une densité de 23 habitants au km². Par ailleurs, les régions de Diourbel (428 habitants /km2), Thiès (374 habitants /km2), Kaolack (252 habitants /km2) et Fatick (129 habitants /km2) ont chacune une densité de plus de 100 habitants au km2.
REPARTITION PAR REGION DE LA POPULATION URBAINE
Au Sénégal, la population urbaine est majoritairement masculine (50,5% contre 49,5%). A l’instar du niveau national, cette situation est observée dans toutes les régions, à l'exception des régions de Fatick (49,5%), Kaffrine (49,3%) et Diourbel (49,0%) où les rapports de masculinité sont inférieurs à 100. La région de Louga est caractérisée par une répartition presque égale entre population urbaine masculine et féminine. En plus, les régions de Matam (53,9%) et Kédougou (53,8%) sont celles ayant les zones urbaines où les proportions d’hommes sont les plus élevées.
TAUX D’URBANISATION PAR REGION
En 2023, plus de la moitié de la population sénégalaise réside en milieu urbain (54,7%). Cette situation du niveau national est observée dans les régions de Dakar (100%), Diourbel (66,9%), Thiès (57,5%) et Ziguinchor (54,9), qui affichent les taux d’urbanisation situés au-dessus de la moyenne nationale. A l’opposé, la région de Kaffrine enregistre le taux d’urbanisation le plus faible (15,3%).
EVOLUTION DU TAUX D’URBANISATION DE 1976 A 2023
Au Sénégal, le taux d’urbanisation ne cesse de croître au fil des années. En effet, il est passé de 34,0% en 1976 à 39,0% en 1988, puis 40,7% en 2002 et 45,2% en 2013. Aujourd’hui, le taux s’élève à 54,7% et quelle que soit la région, la même tendance s’observe au cours des années. En ce qui concerne la région de Dakar, elle a toujours été fortement urbanisée (96,3% en 1976, 96,5% en 1988, 97,2% en 2002, 96,4% en 2013) et devient aujourd’hui la seule région totalement urbanisée (100,0%). La région de Diourbel, suit celle de Dakar et devient la deuxième région la plus urbanisée (66,9%). Elle passe de 21,0% en 1976 à 21,5% en 1988, puis de 15,9% en 2002 à 16,1% en 2013.
PRINCIPALES NATIONALITES
Parmi les 18 126 390 individus résidents au Sénégal, 207 791 sont de nationalité étrangère (soit 1,1 %). La population étrangère est composée de 115 734 hommes (soit 57,7%) contre 92 057 femmes (soit 44,3%). Plusieurs nationalités constituées pour l’essentiel de ressortissants d’Afrique et d’autres continents sont présentes au Sénégal. Il s’agit des Guinéens (40,3%), les Maliens (14,9%), les Bissau-guinéens (4,4%), les Gambiens (3,0%), les Burkinabé (2,7%) et les Mauritaniens (2,1%), entre autres. Par ailleurs, il faut noter la présence d’européens (4,0%, soit un effectif de 8 377 individus), de ressortissants américains représentant 1,0%, soit un effectif de 2 036 individus et les asiatiques 2,3%, pour un effectif de 4 850 individus.
DES ETRANGERS NON IDENTIFIES
Il convient de souligner aussi la présence de personnes n’ayant pas déclaré leur nationalité et vivant au Sénégal, qui s’évaluent à 5,1%.
POSSESSION D’UN ACTE DE NAISSANCE
Dans l’ensemble, 81,2% de la population disposent d’un bulletin de naissance ou d’un jugement supplétif. Par contre, 5,3 ne possèdent pas d’acte de naissance et 13,6% ne savent pas s’ils en possèdent ou pas. La possession d’un bulletin de naissance est plus fréquente chez les moins d’un an (76,8%). Les proportions les plus faibles sont observées chez les 80- 84 ans (49,6%), les 90-94 ans (48,0%) et 95 ans et plus (44,3%).
NIVEAU D’ALPHABETISATION DE LA POPULATION AGEE DE 10 ANS OU PLUS
Au niveau national, le taux d’alphabétisation des résidents âgés d’au moins dix ans est de 62,9%. Autrement dit, 37,1% des résidents âgés de 10 ans et plus ne savent ni lire ou écrire dans une langue quelconque.
POPULATION INACTIVE PAR RÉGION ET PAR SEXE
La répartition régionale des personnes inactives montre que les régions de Dakar (25,6%), Thiès (14,0%) et Diourbel (10,9%), en rapport avec leur poids démographique, enregistrent les effectifs les plus importants, soit 50,5% du total d’inactifs. En revanche, les régions de Sédhiou (2,9%) et Kédougou (1,3%), moins peuplées, affichent les plus faibles proportions d'inactifs. Cette répartition des inactifs par région est presque similaire, quel que soit le sexe. 47,8%
DES SENEGALAIS INACTIFS
Le taux d'inactivité est de 47,8%, avec une proportion plus élevée chez les femmes (57,5%) que chez les hommes (37,6%). Cette situation susmentionnée est observée en milieu urbain et rural. Les régions de Matam (57,3%), Ziguinchor (53,6%), Saint-Louis (52,8%) et Fatick (52,2%) ont les taux d’inactivité les plus élevés, avec plus de la moitié des personnes en âge de travailler qui sont inactives. Les niveaux d’inactivité les plus faibles sont enregistrés dans les régions de Dakar (44,4%), Kédougou (44,3%), Tambacounda (43,1%) et Kaffrine (41,3%), avec des taux inférieurs à la moyenne nationale (47,8%).
Par Mamadou DIOUF
MOMAR COUMBA DIOP, UN DÉFRICHEUR DE SOURCES ET DE RESSOURCES DOCUMENTAIRES
Il appartient à mon passé, mon présent et bien sûr mon futur. Je le croyais fermement. Diabel comme il signait parfois ses messages, c’est le bourdonnement quotidien à mes oreilles, de celui qui s’était assigné le rôle de l’aîné d’un cadet sans discipline
On m’a annoncé la mort de Momar Coumba, j’étais assis à l’aéroport John F. Kennedy, en train d’attendre mon vol pour Toronto et Ottawa. J’étais en route, ironie de l’histoire, pour le XXIIe Congrès International des Sociologues de Langue Française. Le thème retenu : « Sciences, Savoirs et Sociétés ». La violente collision entre cette invitation qui semble destinée à Momar et l’annonce de sa disparition m’a proprement bouleversé. Un retournement qui a ramassé les souvenirs, les éclats de rire et les querelles dans les vents tourbillonnants de la bourrasque. Je n’arrivais pas à m’y faire. Je ne pouvais conjuguer Momar au passé. En effet, il appartient à mon passé, à mon présent et bien sûr à mon futur. Je le croyais fermement. Diabel comme il signait parfois ses messages, c’est le bourdonnement quotidien à mes oreilles, de celui qui s’était assigné un rôle, celui de l’aîné d’un cadet sans discipline, espiègle et plutôt rebelle. Je lui ai très tôt concédé ce statut, tout en me moquant de sa rigueur rugueuse, toujours à propos, solidement documentée et puisée aux meilleures sources. Il était un lecteur vorace. Une passion que nous partagions. Livres et journaux, tracts et pamphlets étaient l’objet d’un traitement minutieux. Momar ne se contentait pas de les lire et de les exploiter pour ses travaux, il les archivait et les ouvrait à la consultation, notamment des jeunes chercheurs.
Ses opinions étaient toujours informées. Il avait toujours un projet de recherche, un livre ou un article à produire, des relectures à faire et des commentaires sur les écrits de collègues, les mémoires de politiciens et de syndicalistes. N’a-t-il pas inauguré la publication des autobiographies et récits de vie des politiciens avec les ouvrages du politicien sénégalais de son terroir, Linguère, Magatte Lo, L’Heure du choix (1986) ; Sénégal : syndicalisme et participation responsable (1987) et Sénégal, le temps du souvenir (1991). A la suite de ce travail, sa méticulosité, son expertise de bibliothécaire et la qualité des soins apportée aux références, en termes de présentation et de précision ont fait de Momar l’éditeur technique formel et substantiel des œuvres de la bibliothèque politique sénégalaise.
Pourtant la chronique du décès de Momar était annoncée. J’ai refusé d’y accorder une quelconque crédibilité. Il avait été malade mais sa vaillance et sa discipline lui avait permis de triompher de cette terrible maladie. Cette incroyable victoire était portée par une énergie créatrice. En attestent les ouvrages qu’il a dirigés, les articles écrits ou co-écrits. En revanche, la maladie lui a volé son enseignement et l’encadrement d’étudiants qui avaient été accompagnés par l’ouverture de nouvelles pistes pour la recherche sociologique. L’interruption de nos messages quotidiens – Momar m’envoyait des informations, des journaux, sénégalais et français, ses jugements péremptoires, ses indignations, ses appréciations plaisantes et ses mises en garde, au quotidien - m’avait inquiété. J’ai contacté son neveu Mor. Il a eu la décence de me dire qu’il était malade et m’a suggéré de contacter sa fille, Isseu Majiguène. Elle m’a dit l’état dans lequel se trouvait son père. Je demeurais convaincu qu’il allait encore s’en sortir. Le sourire entendu au coin des lèvres. Sa pause préférée.
Je ne sais pas comment j’ai rencontré Momar, au début des années 1980. Une rencontre qui a eu lieu à l’Université de Dakar, probablement dans la « cafétéria » de Kane, à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines. C’est probablement Mohamed Mbodj Inge et feu Salif Diop qui avaient fréquenté avec lui, le lycée Blaise Diagne qui ont facilité le contact. Progressivement une amitié à toute épreuve s’est établie entre le Jolof-Jolof et l’enfant des comptoirs. Elle est devenue la ressource principale de notre collaboration intellectuelle. Celle-ci a été alimentée par les héritages multiples, sociaux, politiques, religieux et disciplinaires. Les legs de Momar s’ancrent dans les traditions familiales du Jolof, les engagements islamiques confrériques et politiques ainsi que les turpitudes du quartier des HLM et du lycée Blaise Diagne. Sa maladie avait accentué la posture sereine et la tranquille assurance qu’il affichait.
Momar était, avec ma mère, l’autre personne qui m’appelait Modou. Pourquoi m’appelait-il ainsi restera une énigme. Une énigme pour moi parce que le nom se logeait dans la géographie de son intimité et de ses relations qui lui étaient propres : des territoires bien délimités, les amis, la famille, les collègues. D’une loyauté à toute épreuve, il choisissait minutieusement ses amis. Il était intransigeant et sélectif. Son sacerdoce, c’était sa famille, ses frères et ses sœurs, ses neveux, ses oncles., ses enfants. Parfois, il en faisait une sociologie pleine d’humour et d’amour. Je voudrais spécialement mentionner son neveu Mor et son défunt cousin, El Hadj Lo. Ses enfants étaient sa fierté. Il ne s’est pas sacrifié pour eux. Il les a accompagnés et éprouvait un grand plaisir à leur réussite. Un père présent et irremplaçable pour Ada, Mamy et Gnilane qui l’émerveillaient.
Installé au carrefour de plusieurs héritages, Momar est devenu l’aiguilleur des humanités et des sciences humaines sénégalaises. Nul chercheur autre que lui n’est parvenu à créer des réseaux de chercheurs, assurer une coordination et une évaluation systématique des contributions qui dévoilent avec minutie, les trajectoires de la société et de l’État au Sénégal. Au moins deux générations de chercheurs venant de différents horizons disciplinaires et thématiques ont été mobilisées dans les entreprises épistémologiques de Momar. Il était un guide, un défricheur de sources et de ressources documentaires. Il savait polir les chapitres des autres et identifier les dispositifs autour desquels s’élaborent des pensées et se mobilisent des pratiques, à l’usage des jeunes chercheurs. L’extraordinaire hommage à la contribution incomparable de Momar Coumba Diop aux opérations de la sociologie sénégalaise et plus généralement aux humanités et sciences humaines a été brillamment mis en valeur par ses collègues qu’il a mobilisé dans toutes ses entreprises éditoriales, dans Comprendre le Sénégal et l’Afrique aujourd’hui. Mélanges offerts à Momar Coumba Diop (2023). Sa maitrise parfaite des leçons qu’il tirait de sa fréquentation assidue des travaux d‘Abdoulaye Bara Diop, de Boubacar Ly, de René Girard, de Jean Copans, de Donal Cruise O’Brien, de Boubacar Barry, Abdoulaye Bathily et d’Amady Aly Dieng avait poussé le sociologue Momar Coumba Diop sur les pistes de l’histoire, de l’anthropologie et de la psychologie. Son braconnage théorique sans frontière, ni terrains interdits est la raison pour laquelle, Amady Aly Dieng nous avait qualifié de « néo wébériens », à la sortie du Sénégal sous Abdou Diouf (1990). Un penseur libre et sans tabous politiques, il enjambait allègrement les frontières idéologiques et épistémologiques. Un rebelle dont la seule cause était la clarté de l’argument, la rigueur de l’argumentation et les preuves qui les alimentent.
Les Mélanges offerts à Momar dessinent une lumineuse cartographie de sa production intellectuelle. Je me contenterai de suivre une trajectoire avec des points d’incandescence qui illustrent, sans conteste son rôle pionnier. A la suite de Donal Cruise O’Brien, The Mourides of Senegal (1971), Saints and Politicians (1975), de Jean Copans, Philippe Couty, Jean Roch et Guy Rocheteau, Maintenance sociale et changement économique au Sénégal : 1- La doctrine du travail chez les Mourides (1972), de Philippe Couty, Les Mourides et l’arachide (1982), de Jean Copans, Les marabouts de l’arachide (1985), il inaugure avec sa thèse de troisième cycle, La confrérie mouride : organisation politique et mode d’implantation urbaine (1980), les fonctions et activités des dahiras urbains. Un travail suivi par son essai, La littérature mouride : essai d’interprétation thématique (1980). Il commence à suivre à la trace, l’émergence des mourides dans le secteur informel, les métamorphoses organisationnelles, politiques et vestimentaires et leurs effets sur la ville et le pays. Momar ouvre de nouveaux chantiers qui aujourd’hui dominent les études mourides.
On peut reconstituer assez facilement le travail archéologique auquel se dévoue Momar Coumba Diop à l’entame de sa carrière, avec sa thèse et son essai sur la littérature mouride. Non seulement il nous offrait une lecture très serrée des travaux de ces prédécesseurs, il précisait les figures multiples, variées et instables de l’économie politique et imaginaire des paysanneries, de leurs relations avec les appareils confrériques et avec l’État. Un détour qui circonscrivait le territoire de sa contribution la plus décisive aux études sénégalaises, les manifestations urbaines du mouridisme et les imaginations qui leur sont adjointes. Il participait ainsi aux débats qui ont secoué les études africaines autour du (néo) patrimonialisme, du « soutien mercenaire » et les tours et détours des stratégies des entrepreneurs politiques et sociaux.
La sociologie de l’État et des élites prolonge son travail sur les paysanneries. Un registre qui est inauguré par le premier volume dont il assure la direction, Sénégal, Trajectoires d’un État (1990). Un ouvrage qui établit l’agenda des études sénégalaises Tet met à l’affiche une nouvelle génération de chercheurs, solidement établis dans leurs disciplines et comme lui, plutôt iconoclastes. Je pense à François Boye et à Paul Ndiaye. Suivent, Le Sénégal et ses voisins (1994) à la révision de laquelle il s’était attelé ces dernières années ; Les successions légales en Afrique. Les mécanismes de transfert du pouvoir en Afrique (1990) ; Les figures du politique en Afrique. Des victoires héritées aux pouvoirs élus (1999), un essai et un livre qui mettent à l’épreuve les usages politiques et théories relatives au Sénégal en situations africaines. Il ne quitte pas, pour autant, durant cette première période le terrain sénégalais, publiant, Le Sénégal sous Abdou Diouf. État et Société (1990), avec D. Cruise O’Brien et M. Diouf, La construction de l’État au Sénégal (2002) qui revient sur les débats et controverses ouverts par les thèses de Cruise O’Brien relatives au « contrat social sénégalais », à la « success story » et aux leaders confrériques considérés comme la société civile sénégalaise. Un écho des plus importants des études urbaines mourides initiées par Momar sont les travaux de Cheikh Anta Babou, de Mansour Tall sur les migrations, le travail et les opérations économiques des membres de la confrérie.
La symphonie majeure, plutôt le xassaid majeur – Momar adorait les xassaid des Hizbut Tarqiyyah dont il m’envoyait régulièrement des copies – sont, Le Sénégal contemporain (2002), Le Sénégal à l’heure de l’information - technologies et société (2003), La société sénégalaise entre le local et le global (2003), Gouverner le Sénégal - entre ajustement structurel et développement durable (2004) et Le Sénégal sous Abdoulaye Wade - le sopi à l’épreuve du pouvoir(2013). Elle assure une présence de Momar qui continuera de nous sommer de continuer à creuser le sillon. Il nous contraint à relever le défi qui a animé son projet intellectuel, l’établissement ferme des humanités et des sciences sociales sénégalaises.
Repose en paix jeune homme !
Que nos prières t’accompagnent.
RENE CAPAIN BASSENE, AMPOI BODIAN ET ATOUTE BADIATE A LA BARRE LE 24 JUILLET
Reconnus coupables et condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité, en première instance, le journaliste René Capain Bassène et compagnie ne lâchent pas prise dans l’affaire de la tuerie de Boffa-Bayotte pour laquelle ils ont été sanctionnés
Reconnus coupables et condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité, en première instance, le journaliste René Capain Bassène et compagnie ne lâchent pas prise dans l’affaire de la tuerie de Boffa-Bayotte pour laquelle ils ont été très lourdement sanctionnés. Leur procès en appel, dans cette affaire, est prévu le 24 juillet prochain à Ziguinchor où ils sont incarcérés depuis à la Maison d’Arrêt et de Correction (MAC).
Le journaliste René Capain Bassène, le chargé de mission du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC), Omar Ampoi Bodian, le chef rebelle César Atoute Badiate, Aliou Badara Sané et Abdoulaye Diédhiou ont été convoqués à la barre, le 24 juillet 2024, à Ziguinchor. C’est pour le procès en appel de l’affaire de la tuerie de Boffa-Bayotte pour laquelle ils ont été reconnus coupables et condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité, en première instance. Si René Capain et Omar Ampoi avait fait appel, au lendemain de leur lourde condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité, Aliou Badara Sané, Abdoulaye Diédhiou avaient bénéficié d’une liberté provisoire avant d’être condamnés à six mois avec sursis pour détention illégale d’arme à feu ; ils seront présents au Tribunal. Leurs témoignage est attendu au cours de ce procès en appel qui devrait refermer ce feuilleton qui a défrayé la chronique ces dernières années, à Ziguinchor, où ces détenus continuent de clamer leur innocence et leurs familles.
Rappeler que dans son délibéré du 13 juin 2022, la Chambre criminelle du Tribunal de Grande Instance de Ziguinchor avait eu la main très lourde contre René Capain Bassène, César Atoute Badiate, tous condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité ; deux (2) sursis et onze (11) acquittements ont été également prononcés. Signaler aussi que cette affaire découle du «carnage» perpétrés par un commando armé dans la forêt de Boffa-Bayotte dans la région de Ziguinchor, en janvier 2018.
Ce jour-là quatorze (14) coupeurs de bois ont été froidement abattus, suscitant l’émoi et la consternation dans le pays. Les présumés auteurs finalement reconnus coupables d’association de malfaiteurs, d’assassinat, de complicité d’assassinat, de participation à un mouvement insurrectionnel sont depuis incarcérés à la MAC de Ziguinchor. Le 24 juillet prochain, ils seront de nouveau à la barre pour ce procès d’appel.
MADINA WANDIFA HONORE, L’ACADEMIE FELICITE ET ENCOURAGE LES DISCIPLINES SCIENTIFIQUES
Les performances remarquables de Yaya Sy, du lycée de Madina Wandifa, titulaire du Baccalauréat à l’âge de 17 ans, à l’issue de la session de juillet 2024, avec la mention «Très Bien», en série S2, porte un honneur sublime à toute l’académie de Sédhiou
La session 2024 du Baccalauréat général a enregistré une performance remarquable, avec la mention «Très Bien» obtenue par le jeune Yaya Sy, âgé seulement de 17 ans, en série S2. Outre la satisfaction de ses parents et proches, c’est toute l’académie de Sédhiou qui éprouve l’honneur d’une consécration dans les disciplines scientifiques, dans lesquelles elle n’a jamais cessé d’encourager les élèves. Des appels se multiplient en faveur du suivi de ses études supérieures. Yaya Sy déclare qu’il s’attendait à une mention «Excellent», en raison de ses performances tout au long de son cursus scolaire.
Les performances remarquables de l’élève Yaya Sy, du lycée de Madina Wandifa, titulaire du Baccalauréat à l’âge de 17 ans, à l’issue de la session de juillet 2024, avec la mention «Très Bien», en série S2, porte un honneur sublime à toute l’académie de Sédhiou. Le Proviseur du lycée de Madina Wandifa, Marcel Rémi Natrang, explique que le jeune Yaya Sy est issu d’une famille modeste d’enseignant. «Yaya Sy est né le 13 janvier 2007 à Madina Bocar Sy. Son père s’appelle El Hadji Bocar Sy, enseignant à l’école élémentaire Darou Baïda, dans la commune de Bogal. Sa mère s’appelle Khadidiatou Sy. Elle est femme au foyer».
Et c’est à l’âge de cinq (5) ans qu’il a commencé à fréquenter l’école, non sans émerveiller ses ainés et camarades de classe. «D’après son père, Yaya est entré à l’école à l’âge de quatre à cinq ans, en suivant son grand-frère dans les classes. Au début, le Directeur de l’école ne voulait pas l’inscrire, en raison de son âge jugé trop bas ; mais, finalement, avec l’intervention de ses collègues, il l’a laissé s’inscrire. Et c’est lui qui répondait à l’essentiel des questions, surtout en cours de langage», dit-il.
Travailleur et discipliné, les témoignages sur le nouveau futur étudiant, Yaya Sy, sont unanimes, nous dit son Proviseur de lycée, Marcel Rémi Natrang. «Il est très calme, sérieux et discipliné. Mes professeurs du lycée sont unanimes sur son comportement. Ils le décrivent comme un élève calme et travailleur, qui n’hésite pas à poser des questions pour comprendre ou s’il n’est pas d’accord». Le bienheureux bachelier Yaya Sy déclare qu’il s’attendait plutôt à une mention «Excellent», en lieu et place de «Très Bien». «Franchement je m’attendais à une mention «Excellent» car durant tout mon cursus, j’avais d’excellentes notes. Même durant mon cycle secondaire, j’avais des notes supérieures à 18 sur 20. Et, de ce point de vue, je pensais avoir la mention ‘’Excellent’’», rassure-t-il avec un large sourire, le teint clair et le visage manifestement très jeune.
A en croire le Proviseur, le souhait de ses parents est de disposer d’une «bourse étrangère», pour se hisser au rang des génies de la planète. «Effectivement, ses parents sollicitent l’accompagnement de l’Etat pour la poursuite des études à l’étranger. C’est pour se mettre dans le peloton des grands scientifiques de la planète et au besoin revenir servir son pays comme cadre», confie son chef d’établissement, M. Natrang.
Le lycée de Madina Wandifa réalise bien souvent des performances de ce genre. Et suffisant pour le Proviseur de solliciter l’amélioration de son cadre. «J’éprouve une très grande fierté d’avoir enregistré une mention «Très Bien» dans mon établissement, dans un lycée en construction. Je sollicite le soutien des pouvoirs publics pour améliorer les conditions de travail et de faire de ce temple du savoir un hub de l’excellence», plaide-t-il.
L’Inspecteur d’académie (IA) de Sédhiou, Papa Gorgui Ndiaye, lui adresse ses vifs remerciements et encourage les élèves à embrasser les disciplines scientifiques et surtout dans la perspective de la mise en service, à Sédhiou, du LYNEQ, le Lycée d’intégration nationale pour l’équité et la qualité.
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