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24 avril 2025
LE SÉNÉGAL PLAIDE POUR LA CRÉATION D’UN FONDS MONDIAL DÉDIÉ À LA CONSERVATION DE LA BIODIVERSITÉ
”La flexibilité d’un tel fonds correspondra à un critère majeur pour faire face à l’urgence des réponses d’inversion durable de l’érosion de la diversité biologique”, a soutenu le ministre de l’Environnement, Daouda Ngom
Le ministre sénégalais de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom, a appelé, mardi, à mettre en place un Fonds spécialement dédié à la conservation de la biodiversité et administré par la Convention sur la Diversité Biologique (CDB).
‘’Pour ce qui est du financement de la conservation de la biodiversité, en plus d’un nécessaire rehaussement de l’allocation de ressources financières domestiques, de la définition de mécanismes innovants de financement et de la mise à contribution du secteur privé, il est important conformément à la position affichée par le Groupe africain, de mettre en place un Fonds spécialement dédié à la biodiversité et administré par la CDB”, a-t-il préconisé.
Daouda Ngom intervenait au cours du Segment ministériel de haut niveau de la 16e session de la Conférence des Parties (COP 16) de la Convention sur la biodiversité biologique (CDB) qui se déroule à Cali, en Colombie, du 21 octobre au 1er novembre 2024.
La présidente de la COP 16 de la CDB, Susana Muhamad, la secrétaire exécutive de la CDB, Astrid Schomaker, ainsi que des ministres de plusieurs pays en charge de l’environnement et de la biodiversité étaient présents.
”La flexibilité d’un tel fonds correspondra à un critère majeur pour faire face à l’urgence des réponses d’inversion durable de l’érosion de la diversité biologique”, a soutenu le ministre de l’Environnement.
Il a indiqué que le Sénégal milite aussi pour la mise en place d’un mécanisme multilatéral approprié de partage des avantages découlant des Informations de séquençage numérique (ISN) afin de permettre une équité dans l’accès et le partage des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques, tout en réaffirmant la place centrale du Protocole de Nagoya.
”Nous appelons à définir une démarche inclusive de plaidoyer pour influencer la mise en œuvre desdites politiques et susciter un engagement en faveur de la conservation de la biodiversité et de la transition écologique pour la pleine intégration de la biodiversité dans les politiques sectorielles et à travers les secteurs de développement”, a-t-il lancé.
D’après lui, ”il est également nécessaire à ce sujet de favoriser l’intégration de la biodiversité dans la planification locale”.
Daouda Ngom a indiqué que ”le renforcement du niveau de conservation de la biodiversité induira de notre part d’élargir les réseaux d’aires protégées, d’encourager de manière importante les autres mesures de conservation efficaces, en particulier celles découlant des peuples autochtones et des communautés locales”.
Il nécessite également, selon lui, de mettre en place des aires marines protégées (AMP), au-delà des zones de juridiction nationale, dans le cadre de l’adoption du Traité international pour la protection de la haute mer et de la biodiversité marine (BBNJ, en anglais).
Concernant la contribution durable de la nature au bien-être des populations, le ministre a souligné qu’il faudra nécessairement passer par la gestion durable des espèces sauvages, l’amélioration de la biodiversité et la durabilité dans les secteurs agricoles, aquacoles, halieutiques et forestiers et par la préservation des biens et services écosystémiques en vue d’en assurer une bonne disponibilité pour les populations.
Et enfin, pour atténuer les effets des changements climatiques sur la biodiversité et renforcer la résilience des écosystèmes, la mise en œuvre des solutions fondées sur la nature s’appuiera sur une bonne synergie entre les Stratégies et plans d’action nationaux pour la biodiversité (SPANB) et les Contributions déterminées nationales, a-t-il préconisé.
Il a invité les Etats membres de la Convention sur le biodiversité biologique (CDB) à des ”actions et des réflexions solidaires” à partir de ces propositions émises pour une réconciliation avec la nature, tout en réaffirmant l’engagement du Sénégal, ”à mettre en œuvre les recommandations de la CBD pour la conservation de la biodiversité”.
La 16e session de la Conférence des Parties (COP 16) de la Convention sur la biodiversité biologique se déroule à Cali est la première rencontre internationale depuis l’adoption du cadre mondial Kunming-Montréal, et elle marque un moment clé pour finaliser les modalités opérationnelles des engagements pris par les États pour valoriser les ressources biologiques.
PRÈS DE 600 MIGRANTS CLANDESTINS SECOURUS EN MER EN DIX JOURS
Le Sénégal est l'un des principaux points de départ pour les milliers d'Africains qui prennent depuis des années la périlleuse route de l'Atlantique et tentent de gagner l'Europe, principalement via l'archipel espagnol des Canaries.
La Marine sénégalaise a porté secours mardi au large des côtes nationales à 183 migrants irrréguliers à bord d'une pirogue sur la route maritime de l'Europe, indique-t-elle sur les réseaux sociaux.
L'opération menée au large de Djiffer (ouest) non loin du point de départ de l'embarcation dans le delta du Saloum porte à 582 le nombre de migrants secourus en dix jours, selon les informations fournies par la Marine après trois interventions distinctes.
C'est le deuxième départ de pirogue du delta du Saloum en une semaine. Le delta du Saloum, formé par les bras de trois fleuves et inscrit au patrimoine de l'Humanité, comprend d'innombrables canaux, îles et îlots et des mangroves qui en rendent l'accès difficile autrement qu'en bateau.
Le Sénégal est l'un des principaux points de départ pour les milliers d'Africains qui prennent depuis des années la périlleuse route de l'Atlantique et tentent de gagner l'Europe, principalement via l'archipel espagnol des Canaries, à bord d'embarcations surchargées et souvent vétustes.
Des milliers de personnes sont mortes sur cette route ces dernières années. La Marine sénégalaise avait retrouvé fin septembre une embarcation avec au moins 30 corps sans vie. Au moins 39 personnes avaient péri deux semaines auparavant dans le naufrage d'une pirogue surchargée à Mbour (ouest). Le nombre de victimes était probablement beaucoup plus élevé.
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, élu en mars et confronté à son tour à la succession des drames de la migration clandestine, a promis une "traque sans répit" du trafic de migrants, et assuré que le gouvernement travaillait "d'arrache-pied" à des politiques contre le chômage des jeunes.
LE MINISTÈRE DE L’AMÉNAGEMENT DES TERRITOIRES LANCE DES CONCERTATIONS SUR LES PÔLES TERRITOIRES
Cet atelier d’échanges, inscrit dans la “Vision Sénégal 2050,” vise à renforcer la gouvernance locale et à promouvoir des territoires compétitifs et durables, tout en définissant une feuille de route claire pour une mise en œuvre harmonisée des pôles.
iGFM - (Dakar) Le ministère de l’Urbanisme, des Collectivités Territoriales et de l’Aménagement des Territoires a lancé un atelier d’échanges avec les élus et les acteurs territoriaux, au cœur des discussions sur les pôles territoires.
Cette rencontre marque une étape essentielle dans notre démarche partenariale et inclusive, plaçant la concertation au cœur des stratégies de décentralisation et de développement.
Cet atelier s’inscrit dans la continuité de l’engagement du ministère à appuyer les efforts de territorialisation des politiques publiques, en alignement avec la “Vision Sénégal 2050” récemment présentée par le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Les pôles territoires, prévus comme des leviers de compétitivité et de développement durable, constituent une réponse innovante pour une meilleure gouvernance territoriale et pour la transformation structurelle du pays.
Les travaux de cet atelier permettront, d’une part, de préciser les vocations spécifiques de chaque pôle, et, d’autre part, de définir une feuille de route ambitieuse, orientée vers une mise en place réussie et harmonisée des pôles territoires. Une attention particulière est accordée aux modèles de gouvernance adaptés aux caractéristiques de chaque région, au dialogue inclusif et à la collaboration entre toutes les parties prenantes.
Le ministre Moussa Bala Fofana réaffirme son engagement pour un Sénégal compétitif, souverain et équitable, en promouvant une action publique orientée vers le local, au service de tous les citoyens.
L’INTÉGRATION DE L’IA DANS LES ENSEIGNEMENTS NÉCESSITE DES PRÉALABLES
L’IA “doit être perçu comme un outil complémentaire à l’enseignant et non comme un substitut”, a déclaré la secrétaire générale du ministère de l’Education nationale.
L’intégration de l’intelligence artificielle dans les enseignements apprentissages doit aller avec la production de données reflétant les contextes des pays africains, ont soutenu des experts.
Ils participaient, mardi à Dakar, à la session de clôture d’un séminaire régional pour l’Afrique francophone et lusophone portant sur les compétences numériques et en IA pour les enseignants et les élèves.
Selon les différents intervenants, l’intégration de l’intelligence artificielle dans les enseignements nécessite également des infrastructures adéquates et des “stratégies inclusives” pour qu’aucun élève ne soit laissé en rade.
L’intelligence artificielle est désormais “présente dans tous les sujets relatifs à l’éducation, mais la question c’est de savoir comment l’intégrer dans les enseignements et avec quelles limites”, a souligné la directrice de l’Institut de la Francophonie pour l’éducation et la formation (IFEF), Mona Laroussi.
“J’ai fait ma thèse en 2001 sur l’intelligence artificielle, et tout le monde me disait à l’époque que c’était utopique, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui”, a-t-elle fait observer.
L’IA “s’appuie sur des données existantes sur Internet alors que nos données ne sont pas sur Internet. Si on veut que l’intelligence artificielle réponde un tant soit peu à notre contexte, il faut que notre présence soit plus importante, il faut que notre culture soit sur Internet pour que l’IA nous représente”, a dit la directrice de l’IFEF.
“Investissons sur nos connaissances, nos talents, nos données et nos infrastructures”, a-t-elle lancé aux participants à ce séminaire régional, venus de 25 pays d’Afrique.
L’IFEF, a-t-elle révélé, travaille sur des modules d’apprentissage pour les maîtres et les directeurs, pour “une démystification de l’IA”.
Selon le directeur du Bureau régional multisectoriel de l’Unesco pour l’Afrique de l’Ouest, Dimitri Sanga, l’Afrique ne peut pas continuer à rester en marge de sujets tels que les compétences numériques et l’IA dans les systèmes éducatifs.
“Ce qui était considéré hier comme un luxe ou une façon d’assurer la continuité pédagogique, parce qu’il y avait une épidémie, est devenu une nécessité, un impératif qui doit faire partie de tous les efforts que nous faisons pour améliorer nos systèmes éducatifs”, a-t-il déclaré.
Le travail “commencé à Dakar par ce séminaire régional devrait être continué par la mise en réseau pour des systèmes éducatifs prêts à intégrer les TIC et l’intelligence artificielle dans l’éducation”, a recommandé Dimitri Sanga.
L’intelligence artificielle “doit être perçu comme un outil complémentaire à l’enseignant et non comme un substitut”, a relevé pour sa part la secrétaire générale du ministère de l’Education nationale, venue présider la cérémonie de clôture.
Il s’agit d’aller vers des partenariats garantissant l’intégration réussie de l’IA dans l’éducation, a dit Khady Diop Mbodji.
L’intelligence artificielle, “si elle n’est pas gérée avec prudence, pourrait exacerber encore les inégalités dans la société surtout entre apprenants”, note-t-elle
Aussi a-t-elle appelé à une collaboration entre pays africains pour “construire un avenir plus juste où chaque élève, quel que soit son milieu, pourra bénéficier des opportunités offertes par cette technologie”.
“Il est de notre responsabilité de garantir que cette technologie soit utilisée de manière éthique et inclusive”, a ajouté la représentante du ministre de l’Education nationale, en présence de partenaires et d’experts de l’intelligence artificielle.
Khady Diop a par ailleurs invité les participants à travailler ensemble à l’élaboration de “stratégies inclusives qui intègrent les compétences numériques et l’intelligence artificielle dans les systèmes éducatifs”.
“Ensemble, nous avons la capacité de transformer l’éducation dans nos pays et de préparer nos jeunes pour un monde de plus en plus tourné vers le numérique”, a indiqué la secrétaire générale du ministère de l’Education nationale.
Cette idée a été déjà évoquée à l’ouverture de cette rencontre, à travers une table ronde au cours de laquelle les ministres de l’Education du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et de la Guinée-Bissau ont souligné l’importance des compétences numériques dans la promotion de l’équité au sein des systèmes éducatifs.
Les participants ont exploré, pendant deux jours, les enjeux de l’intelligence artificielle dans les enseignements. Ils sont notamment revenus sur “le besoin urgent de repenser le rôle de l’enseignant et les méthodes d’enseignement à l’ère du numérique”.
LES HEMORRAGIES CONSTITUENT LA PREMIERE CAUSE DE MORTALITE MATERNELLE AVEC 40% DES DECES
Dr Amadou Doucoure, directeur de la santé de la mère et de l’enfant, est formel Les décès maternels constituent un réel problème ; pourtant la plupart de ces décès sont évitables.
Les décès maternels constituent un réel problème ; pourtant la plupart de ces décès sont évitables. Les hémorragies causent 40% des décès maternels, d’après le directeur de la santé de la mère et de l’enfant qui présentait hier le plan stratégique de la santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile de l’adolescent et de la nutrition, et du plan d’action national budgétisé de planification familiale 2024-2028.
Pour réduire les décès maternels, néonataux et infanto-juvéniles, la direction de la santé de la mère a mis en place un plan stratégique qui va durer 5 ans. Selon le directeur de la santé de la mère et de l’enfant (Dsme), Dr Amadou Doucouré, plusieurs axes stratégiques ont été identifiés et si les activités sont mises en œuvre, elles contribueront à la réduction de cette mortalité maternelle infantile et de l'adolescent. « D'après les dernières enquêtes démographiques de santé, la mortalité maternelle est estimée à 153 pour 1 000 naissances vivantes. La mortalité néonatale est à 23 pour 1000 naissances vivantes. Et la mortalité infanto-juvénile, c'est la mortalité chez les enfants de moins de 5 ans et de 40 pour 1 000 naissances vivantes. Ça veut dire qu'il y a encore des efforts à faire si on veut atteindre les objectifs du développement durable en 2030», indique-t-il.
A l’en croire, en 2030, le Sénégal doit atteindre un taux de décès maternel à 110 pour 1000 naissances vivantes, un taux de décès néonatal à 12 pour 1000 naissances vivantes et un taux de décès infanto-juvénile à 20 pour 1000 naissances vivantes. «D'après la surveillance des décès maternels et périnataux que nous avons réalisée cette année, les hémorragies constituent la première cause de mortalité maternelle avec 40% des causes de décès maternels», révèle-t-il avant d’ajouter que cette mortalité liée aux hémorragies est suivie par ce qu'on appelle la prééclampsie et l'éclampsie. «Ça veut dire que ce sont des causes évitables. Si on renforce nos services sanitaires, si les femmes ont le pouvoir de décision de se rendre précocement dans les services sanitaires, je pense que ces décès-là pourraient être évités», pense Dr Doucouré.
324 MILLIARDS POUR LA MISE EN ŒUVRE DU PLAN STRATEGIQUE
Le plan qui a été présenté hier a été budgétisé. «Le budget pour la mise en œuvre de ce plan stratégique est estimé à 324 milliards pour 5 ans. Nous comptons beaucoup sur la mobilisation des ressources domestiques. Les ressources domestiques, c'est le budget de l'État, des collectivités territoriales, des ménages à travers ce qu'on appelle le comité de développement sanitaire, mais aussi des partenaires techniques et financiers», soutient-il. Sur ce budget, selon lui, sa direction peut mettre en œuvre ses activités et le Sénégal pourra être encore leader dans le cadre de la santé de la mère de son enfant. A cet effet, il souligne que la problématique de la mortalité maternelle et néonatale est un combat de tous les jours. «Par rapport à l'abandon, nous avons connu une petite régression. Nous passons de 17,9 à 17,5 avec des régions critiques comme Kédougou, Tambacounda, Matam et Saint-Louis», dit-il. Pour ce qui des décès néonataux, Dr Doucouré estime que c’est la prématurité suivie par l'asphyxie qui est la cause des décès. «Par rapport aux décès infantiles juvéniles, la pneumonie et la diarrhée, d'après l'Eds 2023, constituent les principales causes de mortalité infantile. Il faut que dans nos circuits sanitaires, il y ait des blocs», déclare Dr Doucouré. «Il faut qu'il y ait la disponibilité des produits.
L'autre défi, c'est la fidélisation du personnel spécialiste dans les régions de l'intérieur. La disponibilité des médicaments d'importance vitale, le sang, mais aussi les produits dérivés. La disponibilité et le partage des données de qualité pour une utilisation et améliorer la prise de décision», souligne le directeur de la santé de la mère et de l’enfant (Dsme). Dr Ibrahima Sy : «Les progrès enregistrés ne doivent pas occulter la réalité de la persistance de défis au niveau de la santé néonatale» Pour sa part, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Dr Ibrahima Sy, a souligné que les dernières enquêtes démographiques et de Santé au Sénégal ont montré une tendance à la baisse du taux de mortalité maternelle et une amélioration sensible de certains d’indicateurs d’impact. «Les progrès enregistrés ne doivent pas occulter la réalité de la persistance de défis au niveau de la santé néonatale. Les efforts doivent être poursuivis et intensifiés afin de mettre en place des pratiques et des interventions efficaces en faveur de la santé maternelle et néonatale», explique-t-il. Cependant, il est d’avis que la vision guidant ces plans promet, d’ici 2028, un Sénégal où chaque femme, chaque enfant, chaque adolescente et jeune jouit de son droit à la santé et au bien-être de façon équitable dans une optique de Couverture Santé Universelle et participe pleinement à l’édification d’un État juste, prospère et souverain. «Ma conviction est faite qu’avec ces documents stratégiques, un pas de plus est franchi dans la bonne direction pour relever le défi d’éliminer les décès évitables des mères, des nouveau-nés et enfants», a soutenu le ministre de la Santé.
«LA PAROLE AUX NEGRESSES» DE AWA THIAM
Pour Ndèye Fatou Kane, cet essai «est important pour l’originalité de son approche, parce qu’il a permis pour la première fois à une Africaine, de faire parler des Africaines qui racontent leurs souffrances et de ce qui les maintenait en marge de la socié
L’essai de l’anthropologue sénégalaise Awa Thiam, intitulé La parole aux Négresses et réédité en juin dernier au Sénégal par Saaraba éditions, a permis d’ancrer le militantisme féminin en Afrique, auquel il a servi de livre fondateur, a affirmé sa préfacière, Ndèye Fatou Kane. «Avec la publication en 1978 de La parole aux Négresses, 18 ans après les indépendances», à une époque «où les Etats africains étaient en train d’être construits, édifiés, où le féminisme n’était pas encore une idéologie politique, ce livre est fondateur du militantisme féminin en Afrique, il a vraiment ancré le féminisme en Afrique», a-t-elle déclaré dans un entretien avec l’Aps. L’ouvrage signé par l’ancienne chercheuse à l’Institut fondamental d’Afrique noire de l’université Cheikh Anta Diop «vient à point nommé pour dire que les critiques ou autres accusations faites sur les violences que subissent les femmes ne sont pas gratuites, elles sont documentées», selon sa préfacière, également écrivaine.
Pour Ndèye Fatou Kane, cet essai «est important pour l’originalité de son approche, parce qu’il a permis pour la première fois à une Africaine, de faire parler des Africaines qui racontent leurs souffrances et de ce qui les maintenait en marge de la société». Le contexte de la parution du livre est aussi relevé par la préfacière, qui indique que le livre La parole aux Négresses est paru près de deux décennies après les indépendances des pays africains. «Malgré les promesses d’autonomie que pouvait laisser entrevoir cette nouvelle ère des indépendances africaines, les femmes africaines peinent encore à sortir du joug du patriarcat», affirme celle qui découvre cet ouvrage en 2018 dans le cadre de son travail d’écrivaine. La parole aux Négresses sonne ainsi comme une réponse à ceux qui disent que les féministes africaines suivent leurs sœurs occidentales, selon l’autrice de Vous avez dit féministe ?, livre dans lequel Ndèye Fatou Kane interroge les textes fondateurs du féminisme. L’essai de Awa Thiam, divisé en trois parties, relate dans son premier chapitre «Des mots de Négresses» et évoque des souffrances quotidiennes de femmes africaines qui s’expriment, pour la plupart dans l’anonymat, afin de permettre à toutes les femmes de s’identifier à leur récit. Divers sujets liés à la polygamie institutionnalisée, le blanchiment de la peau communément appelé Xessal, les mutilations génitales, les mariages forcés, entre autres, sont abordés dans leur histoire. Le deuxième chapitre s’intéresse à «Des maux de NégroAfricaines», avant de finir sur un troisième intitulé «Féminisme et révolution». Pour Awa Thiam qui réside depuis plusieurs années en France, il fallait «prendre la parole pour faire face. Prendre la parole pour dire son refus, sa révolte. Rendre la parole agissante. Parole-action, parole subversive. Agir, agir, agir en liant la pratique théorique à la pratique pratique», écrit-elle à la page 30 du livre. «Pour dénoncer une situation si ancienne qu’elle en parait éternelle, il faudra du courage et de l’obstination», fait savoir la féministe française Benoîte Groult, signataire de la première préface de la première édition de l’ouvrage en 1978. «Awa Thiam se heurtera, comme tous ceux qui ont raison trop tôt, à l’incompréhension, aux préjugés, à la haine», écrit-elle.
L’essai La parole aux Négresses dont la postface a été signée par Dr Kani Diop qui enseigne en Floride, a été réédité aussi en France en 2024 aux éditions Divergences. Il avait disparu des bibliothèques après sa publication, mais avait été traduit en allemand en 1981 et en anglais en 1986. Selon la préfacière, son autrice est très connue dans les universités américaines où l’ouvrage est enseigné. Aps
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ME ELHADJ DIOUF FAIT LE POINT DU PROCÈS DE BOUGANE EN ATTENDANT LE VERDICT
"On est face à un dossier vide confirmé par les témoins et les témoignages. Rien ne charge monsieur Bougane Gueye Dany. Tout est pour sa relaxe pure et simple", a dit l'avocat du leader de Gueum Sa Bopp
Au tribunal de Tamba, le procès de Bougane Gueye Dany a été suspendu. Il reprendra à 16 heures. Une pause mise à profit par son avocat, Me Elhadj Diouf, pour faire le point sur les débats.
«On est face à un dossier vide confirmé par les témoins et les témoignages. Rien ne charge monsieur Bougane Gueye Dany. Tout est pour sa relaxe pure et simple. Comment peut-on encore le retenir à Tamba, en pleine campagne électorale ? Alors qu’il n’y a rien dans le dossier ? Alors qu’il est candidat et leader dans une coalition ?
Aujourd’hui le tribunal va vider son délibéré. Le tribunal, je le pense, est composé d’hommes intelligents, intègres, humains, sérieux, rigoureux et justes, parce que ce serait injuste de retenir davantage Bougane qui doit être relaxé aujourd’hui. Je pense qu’il sera relaxé, tous les avocats sont optimistes, le public est optimiste, le tribunal même sait qu’on a chargé Bougane pour outrage, rébellion, refus d’obtempérer.»
par l'éditorialiste de seneplus, oumou wane
DIOMAYE INVESTIT LE FUTUR EN ARABIE SAOUDITE
EXCLUSIF SENEPLUS - À Riyad, le président a présenté une stratégie centrée sur l'industrialisation locale, la transition énergétique et le capital humain. Aux passéistes sourds à la révolution qui est en cours, il devrait être une source d’inspiration
A elle seule, l’intervention de notre président Bassirou Diomaye Faye à la 8e édition de la « Future Investment Initiative », illustre qu’il y a enfin une autre actualité possible dans notre pays. La politique et ses violences absurdes nous minent le moral. Interrogé lors de sa première visite officielle en Arabie Saoudite par Richard Attias sur les principales priorités de la Vision 2050 pour atteindre la croissance, le chef de l'Etat sénégalais a fait savoir que toute la différence pourrait se faire grâce à la transformation des matières premières au pays avant toute exportation.
Au cours de ce rendez-vous prestigieux, visant à promouvoir l'investissement dans les pays participants, le plus jeune président de l’histoire du Sénégal a eu l’occasion de détailler sa stratégie de transformation économique.
Au cœur de cette vision donc, la transformation locale des matières premières pour générer de la valeur ajoutée en créant des emplois. Mais aussi, la transition énergétique, « Notre ambition, c’est de faire que le kilowattheure baisse au moins jusqu’à 60% », a déclaré le président Faye. Un projet phare de 4 gigawatts d’énergie solaire est notamment en cours de développement. Autre pilier central de sa stratégie, l’amélioration du climat des affaires, « pour donner les meilleures opportunités aux investisseurs d'arriver dans le pays dans des conditions favorables », a ajouté Bassirou Diomaye Faye. Le capital humain enfin constitue le cœur de cette transformation. Avec une population dont 75% a moins de 35 ans et un âge médian de 19 ans, le Sénégal mise sur sa jeunesse pour porter sa transformation économique.
« L’Afrique représente le futur », a insisté le président, en invitant les investisseurs à « regarder l’Afrique avec un autre œil ».
« Nous avons décidé de sortir de la logique des urgences électoralistes », avait d’emblée annoncé le chef de l’État sénégalais. Plutôt encourageant pour l’avenir et sur un ton qui appelle à ne pas se faire peur avec des scénarios catastrophes, il a affirmé son ambition de rompre avec les pratiques du passé.
Aux passéistes sourds à la révolution qui est en cours, il devrait être une source d’inspiration.
Au Sénégal, pendant ce temps-là, Ousmane Sonko et le mouvement Pastef révolutionnent le financement en politique. Alors que la campagne électorale pour les législatives bat son plein depuis le 27 octobre dernier, le Premier ministre compte sur la générosité des militants du parti au pouvoir pour conquérir l’Assemblée nationale.
Une preuve encore, qu’avec moins de moyens et plus de créativité, si nous le croyons tous, transformer le Sénégal est possible.
C’est peut-être cela la nouvelle signature de notre exécutif, en même temps que Diomaye partage sa vision avec Mohammed bin Salman bin Abdelaziz Al Saoud, Prince Héritier du Royaume d’Arabie Saoudite, pour un avenir prospère et durable au bénéfice des deux peuples, Ousmane Sonko, lui, à la maison, bat la campagne, en quête d’une majorité large mais « irréprochable ». Il est déterminé à remporter ces élections législatives, pour faire face aux défis économiques et politiques à venir.
Notre pays est une démocratie d’une qualité reconnue, avec des institutions crédibles, dans une Afrique qui est jeune dans son indépendance politique mais aussi dans sa démocratie. Jeune surtout dans sa démographie.
Après de longues années de stagnation économique, l'Afro-optimisme est de retour dans les milieux financiers internationaux, qui voient dans notre continent le dernier réservoir de croissance mondiale.
Avec deux milliards et demi d'habitants attendus sur le continent en 2050, l'Afrique va devenir le plus grand réservoir de main-d'œuvre et de consommateurs du monde. Un quart de la population mondiale vivra en Afrique d'ici 2050, alors pourquoi ne pas être optimiste et croire dans le futur ?
Oumou Wane est présidente Citizen Media Group-africa7.
CINEFEMFEST PREPARE UNE REPONSE «FEMINISTE»
FESTIVAL Face aux crises qui affectent le continent africain - Toubab Dialaw se prépare à accueillir la deuxième édition du festival Cinefemfest qui se déroulera du 31 octobre au 3 novembre 2024.
«Solidarité transnationale et panafricaine, et cultures de non-violence» est le thème retenu pour la deuxième édition du Festival africain du film et de la recherche féministe, le Cinefemfest, qui se prépare activement. Prévu du 31 octobre au 3 novembre 2024 à Toubab Dialaw, le festival aspire à réunir des militantes féministes du cinéma, de la littérature, et des acteurs culturels pour préparer une réponse «féministe» aux crises qui affectent le continent africain.
Toubab Dialaw se prépare à accueillir la deuxième édition du festival Cinefemfest qui se déroulera du 31 octobre au 3 novembre 2024. Placé sous le thème : «Solidarité transnationale et panafricaine, et cultures de non-violence», cette année, le festival mettra l’accent sur la région du Sahel, où les féministes affrontent des défis multidimensionnels, notamment des crises politiques, environnementales, sécuritaires et économiques, qui impactent profondément les secteurs de la recherche et de la culture. «C’est pourquoi le Cinefemfest 2024 aspire à réunir des militantes féministes et des acteurs culturels afin de redynamiser ces secteurs. Le festival se veut un lieu de rencontre et de collaboration pour préparer une réponse féministe aux crises qui affectent le continent», ont annoncé les organisateurs, dans un communiqué de presse. Initiative de Njegemaar Associates, le Cinefemfest se veut aussi un lieu d’éducation populaire, utilisant le cinéma et les arts comme outils de sensibilisation et d’apprentissage. «L’objectif principal du festival est de centrer le thème de la solidarité féministe panafricaine transnationale», précise le document. En offrant une plateforme pour aborder des dynamiques de pouvoir liées à l’ethnicité, au genre, à la race et à la géographie, indique le document, «le Cinefemfest se propose de favoriser un sentiment d’appartenance» au sein des communautés.
La première édition avait été un véritable succès, avec des figures qui étaient à l’honneur telles que Safi Faye, Khady Sylla, Fatou Kandé Senghor, Johanna Makabi, Rama Thiaw, Mamyto Nakamura et Khardiata Pouye, offrant des moments d’échanges enrichissants. Pour cette deuxième édition, rappelle le communiqué, des personnalités de renom seront à l’honneur, notamment l’écrivaine Ken Bugul, la journaliste et documentariste Mame Woury Thioubou, la sociologue féministe professeure Fatou Sow, la réalisatrice et scénariste Kalista Sy, ainsi que la journaliste et chercheuse Codou Bop. Des films de réalisatrices sénégalaises et d’autres cinéastes africaines et françaises dont Angèle Diabang, Fatou Warkha Samb, Katy Léna Ndiaye, Laure Malécot, la Malienne Rokia Konaté, la Gambienne Jama Jack, la Burkinabè Leslie Tô, les Sudafricaines Lindiqe Dovey et Sandulwla Asanda, et les Françaises Ramata-Toulaye Sy et Pascale Obolo seront également projetées. «Les films féministes de Dame Guèye (L’homme Vierge) et de Moussa Sène Absa (Xalé) seront aussi projetés. Durant le festival, des sessions privées auront lieu en journée et les projections publiques le soir», lit-on dans le document.
En plus des projections, un atelier d’écriture et de création, intitulé «Intersections : genre(s), art et action-recherche», se déroulera durant le festival. Destiné aux enseignant.e.s, chercheur.e.s, activistes féministes et artistes, cet atelier d’une semaine, précise le document, a pour but de produire une œuvre collective. «Les participants travailleront ensemble pour produire des œuvres artistiques et académiques, basées sur des données empiriques et des créations artistiques. Les thèmes abordés incluront la théorie et la recherche-action en sciences sociales, les féminismes et l’activisme en Afrique, ainsi que les dynamiques de race, classe et genre au sein du cinéma et de la littérature», précise le document, ajoutant que Ken Bugul, récipiendaire du Prix Caine de la littérature africaine 2023, Mame Bougouma Diène et la chercheuse et enseignante sénégalaise Dr Rama Salla Dieng, par ailleurs directrice du festival, faciliteront les sessions de l’atelier.
SEYNABOU MBAYE APPELLE LES FEMMES À ÊTRE PLUS RESPONSABLES DANS LEURS PRISES DE POSITION À L’HÉMICYCLE
Dans un contexte où la parité est acquise mais pas encore pleinement exploitée, la présidente du Conseil sénégalais des Femmes souhaite voir des femmes députées spécialistes dans des domaines clés.
« À la prochaine législature, nous souhaitons avoir des femmes députées spécialisées en santé, agriculture, économie, entre autres domaines. » C’est le souhait de Seynabou Mbaye, la présidente du Conseil sénégalais des Femmes (Cosef). Invitée de la matinale « Salam Sénégal » de la RSI, elle estime que c’est le moment pour les femmes qui seront élues à l’Assemblée nationale le 17 novembre prochain de réaliser un travail remarquable et de laisser leur empreinte afin de « montrer à l’opinion nationale qu’elles ne sont pas dans le folklore ».
Concernant la qualité de la participation des femmes à l’hémicycle, la présidente du Cosef déclare que les femmes sont élues par des partis politiques : « donc, elles sont redevables à leur parti et suivent le mot d’ordre politique. » C’est pourquoi elle invite les femmes à être plus responsables dans leurs prises de position. Le rôle du député est extrêmement important. Des personnes se sont battues pour obtenir la parité dans le pays : « il faut que les femmes préservent cet héritage », ajoute-t-elle. Soucieuse de la bonne participation des femmes à l’Assemblée nationale, la présidente de Cosef organise des séances de formation pour les femmes sur leur comportement. « Il faut que les femmes aient leur propre discours, connaissent le programme de leur formation politique, aient une bonne communication et sachent ce qu’implique le rôle de député », informe-t-elle. Seynabou Mbaye estime que les femmes sont prêtes, mais que c’est la société sénégalaise qui n’est pas encore prête à accueillir une présidente : « nous sommes collées à des étiquettes. Il faut déconstruire toutes ces idées. Les États-Unis nous ont montré l’exemple. »
Pour ces législatives, Seynabou Mbaye constate que toutes les têtes de liste sont des hommes. Cependant, elle souligne qu’il y a des femmes à la tête de certaines listes départementales : « malheureusement, nous faisons le focus sur les listes nationales. » Selon l’invitée de « Salam Sénégal », parmi les 400 partis politiques présents dans le pays, seulement environ 20 sont dirigés par des femmes. « Les partis demandent un investissement financier, et sur ce plan, les hommes dominent. Les femmes ont toutes les ressources humaines, mais parfois, un problème financier se pose. » Cependant, certaines parviennent à se démarquer. « Depuis 2000, des femmes se présentent à des élections présidentielles. La dernière est Anta Babacar Ngom. Attendez-vous à d’autres candidatures féminines à la présidentielle de 2029 », conclut-elle.