AMADOU BAKHAW DIAW OU LE SEMEUR DE DISCORDE
Je suis Halpoular parce que mes grands-pères Seydi El Hadji Malick Sy et Serigne Touba sont originaires du Fouta… Que Dieu bénisse notre cher pays et nous préserve des démons de la division ». Cheikh Abdou Lahad Mbacké Gaïndé Fatma (Dixit)
Depuis quelques années, nous assistons à une sorte de Front uni visant à rabaisser plus bas que terre les Fulɓe (tous ceux qui ont en commun l’usage de la langue pulaar) qui, selon les soldats dudit Front:
-n’auraient jamais vécu au Tékrour ; le phénomène migratoire de l’Est vers le Sahara ne concernant, d’après eux, que les Sérères, les Wolofs et les Lébous ;
-seraient, pour une partie d’entre eux (les Peuls) engendrés par des Berbères du Sahara; l’autre partie, à savoir les Toucouleurs, résultant d’un croisement entre les Sérères ; les Wolofs et les Peuls;
-seraient les tout derniers venus au Fuuta ;
-seraient des apatrides ;
-n’auraient humé l’air de la liberté et du bonheur qu’à partir de 1776, année de triomphe de leur Révolution sous l’égide de Ceerno Sileymaani BAAL et ses condisciples Fulɓe de l’Université de Pir Sañoxor, qui devraient leur apprentissage islamique et leur formation religieuse à des Wolofs ;
-auraient pactisé en 1820 avec les Maures pour attaquer des femmes à Ndeer, incitant ces « dignes résistantes » à s’immoler par le feu plutôt que de subir le joug de l’esclavage.
L’un des chefs de file de ce Front des fossoyeurs de la cohésion nationale et de la paix dans notre cher pays, en l’occurrence M. Amadou Bakhaw DIAW, par ailleurs Président de l’Association « MBOTAY LEPPY WOLOF », pousse le ridicule et la provocation jusqu’à déclarer que tous les illustres enfants du Sénégal sont issus d’une femme Wolof du Walo, etc..
Après ses déclarations assurément mensongères auxquelles nous avions réagi en son temps, Amadou Bakhaw DIAW se signale à nouveau, tristement, avec des idioties du genre « El Hadj Malick SY est un Wolof d’origine, natif du Walo, éduqué au Djolof…», ou que Cheikh Ahmadou Bamba est d’origine Wolof, etc..
Ce pulllophobe en est donc maintenant à nier les origines peules d’El Hadj Malick SY et de Cheikh Ahmadou Bamba qui seraient, selon ses dires, tous d’origine wolof.
Si El Hadji Malick SY est Wolof du seul fait d’être né à Gayé (que les Wolofs ont appelé Gaya), d’avoir appris chez quelques maîtres Wolofs, que dire alors de Khaly Amar FALL, de son vrai nom Hammaat Paate Koli FAAL, qui est né à Guédé (un village du Fuuta), de Paate Koli FALL (originaire du Cayor) et Jeegi BAH, sa mère, originaire du Fuuta, a grandi dans la famille de sa mère, qui est « Toucouleur », a appris et mémorisé le Saint Coran au Fuuta, auprès de ses oncles maternels Fulɓe, s’est marié au Fuuta avec des Fulɓe qui lui donnèrent chacune trois (03) enfants, qui ne comprenait et ne parlait que le pulaar et pas un traître mot de la langue wolof ?
L’on se souvient que cette nullité sans nulle autre pareille sur ce territoire africain, avait récusé avec véhémence toute attache de Hammaat Paate Koli FAAL avec le Fuuta et les Fulɓe!
La divagation de ce toucouleurophobe qui souffre à en mourir de voir une quelconque autorité religieuse, coutumière, traditionnelle, ou politique de renommée, rattachée aux Fulɓe n’a que trop duré! Nous le mettons en garde, lui et ses compères, que s’ils n’arrêtent pas, nous risquerions de leur imposer un visa d’entrée chez nous, y compris DAGANA qui fait partie du Fuuta dit ancien. Ainsi, ils comprendront que non seulement nous ne sommes pas des apatrides, que le Fuuta n’est pas un no man’s land, mais que nous sommes même les maîtres du Fuuta; tout comme le Gajaga est régulièrement reconnu comme étant le territoire des Soninkés, le Mandingue comme le territoire des Malinkés, le Saloum comme le territoire des Wolofs, le Sine comme le territoire des Sérères, etc..
Cela dit, rappelons qu’El Hadj Malick SY, est né vers 1855 à Dawfal, dans l’agglomération de Gayé, à 7 kilomètres à l’est de Dagana. Son père s’appelait Ousmane SY, fils de Demba Bouna SY. Sa mère s’appelait Fatoumata Wada WELE.
Sa lignée paternelle est originaire du Ɓunndu (Boundou), c'est de là-bas qu'elle migra vers Siyuma (dans l’actuelle Commune de Podor) et le Djolof. El Hadj Malick SY est donc incontestablement un Pullo aussi bien de par son père que de par sa mère. Il est Pullo d’origine, à 100%. Sa descendance ne manque jamais une occasion pour le rappeler. Allez demander à Son Eminence Serigne Mbaye SY Mansour, Khalife général des Tidianes, ou à Serigne Babacar SY Abdou alias Njool Fuuta qui, soit dit en passant, parle un pulaar raffiné, ou encore à n’importe qui d’autre de ses petits-enfants.
Dites donc: Depuis quand SY et WELE sont-ils devenus des patronymes wolofs?
Pour ce qui concerne ses études, il y a unanimité sur le fait qu’El Hadj Malick sy les débuta à Gayé, auprès de son homonyme Thierno Malick SOW, puis son oncle maternel Muhammad Boun Abou Bakri, plus connu sous le nom de Alpha Mayoro WELE. A l’âge de 8 ans, il fut amené par son oncle paternel Amadou SY dans le Djolof, à Sine, près de Sagata. Revenu à Gayé, il ira suivre des cours auprès de Ngagne KA, maître d’école wolof, pendant quelques mois. Il alla par la suite approfondir ses connaissances à Thiarène, dans le Cercle de Matam auprès de Mor Bassine SARR, puis à Lougué (dans le Cercle de Saldé) auprès du marabout Abdou BITEYE, à Podor, chez Mamadou TOP où il paracheva l’étude du Saint Coran. Il passa ensuite par d’autres formateurs wolofs, pour approfondir ses connaissances en littérature, grammaire, al-Akhdar, Risaala, avant de terminer chez Thierno Yéro BAAL à Thilogne où il apprit l’Ihmiraar et chez Mouhamad Al-Ya’quubi al Alawi, en Mauritanie.
En somme, El hadj Malick SY consacra vingt-cinq (25) années de sa vie aux études ; ce qui lui permit d'asseoir de solides connaissances dans de nombreux domaines des « sciences religieuses et même profanes » (mathématiques, astronomie, prosodie et poésie).
Il s’installa par la suite à Saint-Louis du Sénégal en 1884, où il épousa Sokhna Rokhaya NDIAYE, mère de son fils aîné, Serigne Babacar SY. Après la région de Saint-Louis, il fit cap à Louga puis à Pire, avant d’élire domicile à Tivaouane en 1902, sur les suggestions de son beau-père, l'érudit Mor Massamba Diery DIENG, père de son épouse Sokhna Yacine DIENG et à la suite d'une demande pressante, dit-on, du grand notable Djibril GUEYE.
En résumé, El Malick SY commença sa formation religieuse à Gayé auprès de son homonyme Thierno Malick SOW et de son oncle maternel Alpha Mayoro WELE, tous deux parents de sa famille maternelle. Il poursuivit ses études coraniques au Djolof, vers Sagatta, auprès son oncle paternel Amadou SY. Il alla ensuite au Fouta, dans le cercle de Saldé, chez le marabout Abdou BITEYE. Il finit sa formation coranique chez d'autres maîtres du Fouta, dont Mamadou TOP, à Podor, Thierno Yéro BAAL à Thilogne et Mouhamad Al-Ya’quubi al Alawi, en Mauritanie.
Il ressort de ce qui précède que M. Amadou Bakhaw DIAW raconte des histoires aux Sénégalais et à l’Humanité tout entière lorsqu’il déclare qu’El Hadj Malick SY (qui, rappelons-le, a quitté ce bas-monde le 27 juin 1922, à Tivaouane où il est inhumé) est d’origine Wolof et a reçu son éducation dans le Djolof.
N’oublions pas, à propos du Walo (Dagana) et du Djolof, que du temps de l’Almamiyat, le Fuuta-Tooro s’étendait: du Nord, de Hayre Ngal (Colline d’Asaba) jusqu’au Njorol (Djorol). De l’ouest, à l’Est de Dagana jusqu’à Bakel. Du Sud à Sud ’Est, depuis le Fleuve jusqu’aux frontières qui séparent le Fuuta du Djolof, le Ferlo et le Boundou.
Au reste, selon certaines versions orales, le Fuuta-Tooro actuel s’entendait, avant l’occupation coloniale, de Ndar à Bakel, du Nord Hayré Ngal au Ferlo et les limites du Djolof. Donc, c’est avec juste raison que les Fuutaŋkooɓe considéraient le Walo comme une partie intégrante du Fuuta-Tooro. Elimane Boubacar KANE, le patriarche de Dimat, a lui-même toujours considéré le Walo comme une dépendance de sa province.
Au demeurant, force est de reconnaître que la population du Djolof actuel est composée en majorité de Fulɓe. Le pulaar y est aussi la langue prédominante, même si le Djolof reste un « carrefour multiethnique et pluriculturel ».
Amadou Bakhaw DIAW est devenu une véritable calamité nationale! Chaque fois que cet homme aux idées sataniques ouvre la bouche, c’est pour débiter des sottises! C’est pour tenter de ruer dans les brancards les Fulɓe et le Pulaagu. Aussi, nous demandons-nous comment nos chers parents de l’Ethnie Wolof, si mesurés, pacifistes, positifs et intelligents (à l’instar des autres Ethnies du Sénégal) ont-ils pu lui confier la présidence de leur Association “MBOTAY LEPPY WOLOF!”
En tout cas, s’il n’arrête pas de nous provoquer et de nous injurier , nous risquerions de le soumettre à la formalité du visa d’entrée et de séjour au Fuuta ainsi que dans tous les autres terroirs peuls du Sénégal et d’ailleurs. Car ne n’oublions jamais, ainsi que nous l’avons régulièrement rappelé: LES FULƁE SONT PLUS QU’UNE ETHNIE. ILS SONT UNE NATION!
Nous prions donc les autorités sénégalaises compétentes de prendre, dans les délais les meilleurs, les mesures nécessaires pour mettre un terme définitif à ces sorties auxquelles Amadou Bakhaw DIAW et ses acolytes nous serinent.
Encore une fois : Nous prions Son Excellence Monsieur le Président de la République de faire cesser les dérives de ces démons de la division. Sinon, nous nous en chargerons nous-mêmes, quelles que puissent en être les conséquences, vu que l’Etat les laisse faire à leur guise, sans agir, sans réagir, sans sévir contre ces semeurs de discorde!
Respectons-nous les uns les autres ! C’est à cela aussi qu’avait convié Cheikh Abdou Lahad Mbacké Gaïndé Fatma, lorsque des hommes et des femmes politiques accusaient mensongèrement les Fulɓe d’ethnicisme, d’avoir fait un vote ethnique en faveur du Président Macky SALL et la Coalition « BENNO BOKK YAAKAR », consécutivement à la proclamation des résultats provisoires des élections législatives du 31 juillet 2022 :
« Depuis quelques jours, des individus sans culture, et extrémistes la plupart, tentent d’installer le débat malsain de vote ethnique et stigmatisent la communauté Halpoular. Ce débat n’a pas sa raison d’être dans notre pays et nous devons le condamner… La chose la plus précieuse que nous devons préserver est l’unité et la concorde nationales dans le respect de nos différences respectives si enrichissantes. Je suis Halpoular parce que mes grands-pères Seydi El Hadji Malick Sy et Serigne Touba sont originaires du Fouta… Que Dieu bénisse notre cher pays et nous préserve des démons de la division ». Cheikh Abdou Lahad Mbacké Gaïndé Fatma (Dixit).
Ne prenez donc pas le risque d’aller à Tivaouane ou à Touba dire que Seydi El Hadji Malick Sy et Serigne Touba sont Wolofs d’origine et non Peuls; car vous risqueriez de vous retrouver avec la gorge tranchée