DÉBAT AVORTÉ
Faire tomber le gouvernement par une motion de censure était l’objectif déclaré par l’opposition. Une petite réplique à cette volonté a démontré les capacités des uns et des autres
Les jours qui ont précédé le limogeage des Présidents du CESE et du HCCT nous ont démontré l’inanité de certains politiciens occupant le devant de la scène. La politique n’est rien d’autre qu’un jeu d’échecs. Jeux d’échecs ou de dames, c’est l’esprit en mouvement.
L’intelligence transparait à chaque coup et les observateurs de se délecter en appréciant les talents de tacticien des uns et des autres. Nous avons vécu pleinement les pièges et les coups fourrés tendus par les socialistes au parti de Me Wade. Il a fallu de l’astuce et de la maestria au PDS pour déjouer ces traquenards et s’en sortir.
Ces joutes qui avaient pour cadres l’Assemblée nationale, les meetings et autres communiqués des réunions hebdomadaires du BP étaient un régal pour les puristes et autres militants de base, qui surveillaient les leaders, de vrais leaders qui se font rares aujourd’hui.
Qui ne se souvient des confrontations assez épiques à l’hémicycle des hommes politiques de grande stature tant du pouvoir que de l’opposition ? Ecouter ces messieurs et dames débattre nous procurait à nous autres jeunes reporters, de la fierté et de la satisfaction. Je me rappelle la première fois où j’ai mis les pieds à l’Assemblée nationale sans cravate, les gendarmes m’avaient interdit l’accès à la salle. Je m’étais tellement offusqué que le responsable de la Communication de l’Institution m’avait tendu une cravate que je m’empressais de nouer avant de pénétrer dans l’hémicycle. A l’époque pour entrer à la Présidence, il fallait être en tenue correcte. Cette bonne éducation qui nous régissait tous a connu des failles. Des failles ont permis à des flibustiers de se mettre à l’avant. Il n’est pas rare de voir des gens bardés de diplômes passer complètement à côté de la plaque.
Qu’a-t-on vu aujourd’hui à l’Assemblée nationale avec cette confrontation que l’on croyait épique et qui s’est finalement dégonflée comme un ballon de baudruche ? Comme si les niveaux des combattants, si criards aux yeux des observateurs avisés, se sont pleinement manifestés.
Faire tomber le gouvernement par une motion de censure était l’objectif déclaré par l’Opposition. Une petite réplique à cette volonté a démontré les capacités des uns et des autres. La déception est grande chez tous ceux qui s’attendaient au grand retour des débats parlementaires. On a vu grand en rêvant debout parce qu’une Assemblée mal élue ne peut générer de grands débatteurs. Et le duo d’inspecteurs à la tête de l’Etat, confronté à des députés plus ou moins pertinents, aura les coudées franches pour rester et diriger ce pays des années encore.