DEGATS COLLATERAUX
Ainsi suis- je tombé sur le post d’une dame qui déplorait les dégâts collatéraux qui affecteraient gravement les entrepreneurs, artisans et autres acteurs de l’informel suite au report de la campagne électorale de février à décembre prochain
C’est entré dans mes habitudes de consulter mon téléphone avant de prendre le p’tit- déj comme c’est certainement le cas pour la plupart d’entre vous. Ainsi suis- je tombé sur le post d’une dame qui déplorait les dégâts collatéraux qui affecteraient gravement les entrepreneurs, artisans et autres acteurs de l’informel suite au report de la campagne électorale de février à décembre prochain. Un manque à gagner énorme pour ces gens qui voyaient l’élection présidentielle comme une opportunité financière et économique.
Avec les vingt candidats retenus et les autres, tous ces politiciens avaient préparé des équipes pour travailler pour la bonne visibilité de leur leader. Au-delà de la Com il y a d’autres secteurs aussi importants que névralgiques, pour réussir à convaincre, séduire et faire élire son candidat. Sans compter les légions de gardes du corps et autres agents de sécurité dont les campagnes électorales constituent les traites.
Malheureusement toutes ces Task Forces ont été réduites à néant par le report. J’ai connu ces mêmes contraintes mais dans une proportion moindre. En effet il y a trois à quatre décennies, j‘avais proposé mes services à un candidat de l’opposition gambienne. Ce candidat aujourd’hui disparu, portait le même nom que moi et m’avait reçu dans son salon à Banjul. Ayant été séduit par mon speech, il m’avait remis beaucoup d’argent pour des T-shirts que je devais faire confectionner à Dakar.
Malheureusement, à l’époque, personne ne pouvait satisfaire ma commande en un si court délai. Après avoir commencé à grignoter sur la somme, je me suis résolu à retourner à Banjul deux jours avant l’élection pour rendre la totalité de l’argent reçu. Après lui avoir expliqué mes avatars, le Monsieur, grand seigneur, m’a dit que j’étais honnête car j’aurais pu rester au Sénégal et il ne pourrait rien contre moi car nous n’avions signé aucun protocole.
Devant tout le monde présent, il m’a demandé de garder l’argent. Et le plus cocasse, la présence de journalistes sénégalais qui m’avaient reconnu mais snobé dans le domicile du candidat… Après ce cadeau, ma présence à la soirée électorale était une évidence. Laquelle soirée fut vécue comme un supplice. A l’époque les opposants étaient considérés comme des criminels parles dirigeants au pouvoir. Les urnes ne rendaient que les résultats que désiraient les gens du pouvoir.
Pour revenir chez nous, en reportant la campagne et l’élection dans dix mois, le Président, qui devait partir en avril prochain, va rester au pouvoir pour la durée correspondante. Un rabiot de quelques mois vaut-il tout ce charivari ? Le pouvoir ne voit pas d’un bon œil la participation de Bassirou Diomaye Faye, en prison, qui risque de gagner cette élection parce que simplement désigné par Ousmane Sonko qui croupit lui aussi au cachot. Le report n’est finalement dû qu’à des calculs politiciens de ce pouvoir. Tout le reste est de la littérature malgré les dégâts collatéraux.