FALSIFICATION DE LA DETTE PUBLIQUE ET DU DÉFICIT BUDGÉTAIRE
Comme toujours, Ousmane Sonko a préféré la stratégie de la dénonciation calomnieuse qui a fait son succès politique au lieu d’expliquer les dangers de la dette publique et du déficit et d’indiquer les voies et moyens de les réduire.
Monsieur Sonko, pour faire le buzz, a présenté son nouveau tube d’hivernage : la falsification de l’endettement public et du déficit budgétaire.
Avec son cirque médiatique, Ousmane Sonko a violé le code de transparence qui dispose : « Dans les trois mois suivant chaque nouveau mandat présidentiel, la situation globale des finances publiques et en particulier la situation du budget de l’Etat et de son endettement, fait l’objet d’un rapport préparé par le Gouvernement.
Ce rapport, audité par la Cour des Comptes, est publié dans les trois mois suivants. »
Manifestement Ousmane Sonko n’a pas compris que la Cour des Comptes est la seule institution constitutionnelle habilitée à faire l’état des lieux de la situation du budget de l’Etat et de son endettement au lendemain de la réalisation d’une alternance démocratique.
Contrairement aux affabulations de notre Premier ministre, l’audit financier de la dette publique de la gestion 2918 à 2020 de la Cour des Comptes a pas fait ressortir une quelconque falsification encore moins de détournement de deniers publics mais des anomalies, des incertitudes sur les montants empruntés par l’État.
Il s’agit:
1. des insuffisance dans la gestion des prêts projet,
2. des retards importants dans la régularisation des dépenses,
3. de la Non-exhaustivité dans la comptabilisation des opérations de la dette,
4. des incohérences dans les procédures et comptes publics avec des imputations inappropriées,
5. des insuffisances dans la traçabilité des opération de change.
La Cour des comptes a aussi relevé plusieurs incertitudes liées:
1. au contrôle interne,
2. à l’absence d’un système intégré d’information sur la dette,
3. au processus d’appropriation du logiciel inachevé,
4. aux insuffisances dans la gestion des bons et obligations, entre autres.
Ce diagnostic de la Cour des comptes est assorti de 19 recommandations sur le dispositif de contrôle interne, de la qualité des procédures comptables et des comptes.
Dans le rapport définitif de l’audit financier de la dette publique des gestions 2018 à 2020, la Cour des comptes n’a pas relevé de falsification encore moins de détournement de deniers publics. Il n’y a pas non plus de demande d’ouverture d’une information judiciaire.
Comme toujours, Ousmane Sonko a préféré la stratégie de la dénonciation calomnieuse qui a fait son succès politique au lieu d’expliquer les dangers de la dette publique et du déficit et d’indiquer les voies et moyens de les réduire.
Depuis 2012, à travers les Lois de règlement, les montants des recettes, des dépenses de l’Etat, de la dette et des déficits sont certifiés par la Cour des Comptes seule habilitée à publier les rapports sur l’exécution des Lois de finances.
Au niveau gouvernemental, il y a une multitude d’entités chargées de la dette publique et du déficit parmi lesquelles la Direction de la dette publique (DDP), la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor (DGCPT), le Comité national de la dette publique (CNDP), la Direction de l’ordonnancement des Dépenses publiques (DODP).
Si l’on en croit au Pr Amath Ndiaye, la multitude des intervenants peut entraîner des incohérences et des écarts. Incohérences et écarts que Sonko, malhonnêtement, assimile à des falsifications frauduleuses ou détournements de deniers publics.
Au lieu d’accuser à tord et à travers, Monsieur Sonko doit s’atteler à simplifier les structures chargées de la gestion de la dette publique et des déficits budgétaires.
Ensuite, il doit proposer un plan de désendettement et de réduction du déficit.
Malheureusement comme toujours, Ousmane Sonko claironne encore sa chanson préférée : salir, beaucoup salir, toujours salir.
L’accusation de falsification de la dette et du déficit est à la fois un mensonge et une grossière plaisanterie.
Il ne s’agit là que des annonces fantaisistes comme sait le faire Ousmane Sonko. Ne se donnant aucune limite dans l’indécence, Ousmane Sonko a eu l’outrecuidance de dire à nos partenaires techniques et financiers que l’Etat Sénégalais, les administrations financières, les agences de statistiques sont des faussaires spécialistes de la falsification de la dette et du déficit budgétaire.
Ousmane Sonko comme d’habitude ne montrera jamais un seul document falsifié pour masquer la dette publique ou le déficit budgétaire .
En réalité, tout laisse penser qu’il n’y a pas de falsification du déficit budgétaire et de la dette publique au Sénégal mais de problèmes de coordination dans la transmission des données entre le pléthore de structures chargées de gestion de la dette et du déficit budgétaire.
Ousmane Sonko doit comprendre que la poursuite de l’endettement public, comme c’est le cas actuellement, n’est pas la solution.
Les politiques d’endettement ne sont pas des moyens pour enrichir un pays. Au-delà d’un certain seuil, s’endetter toujours plus, c’est s’entraver toujours plus, aussi bien pour les particuliers, les entreprises que les Etats.
L’endettement et le déficit rendent les États dépendants, moins réactifs et moins libres.
La dette et son financement pèsent sur les contribuables,´ qui les remboursent un jour par des impôts ou de l’inflation. Ce qui fragilise alors tous les acteurs de l’économie, producteurs et consommateurs.
Un pays est plus riches parce qu’il est moins endetté surtout s’il ne peut pas financer son endettement par sa monnaie comme c’est le cas aux États Unis.
Au lieu de faire de la politique politicienne, Il est temps pour Ousmane Sonko d’indiquer les stratégies et les efforts qu’exige le désendettement du Sénégal.
À cet effet, le moyen le moins pénalisant, sinon le seul moyen moralement recevable, est de réduire les dépenses publiques. Ousmane Sonko doit utiliser le balai de Diomaye pour démocratiser l’impôt, réduire le nombre de directions, d’agences et de fonctionnaires.
Vive la République !
Vive le Sénégal !
bu dee jotee ku daw ñaaw.